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Le : 23/05/2025 18:58
Le long de la corniche de Marseille le plus long banc du monde devant la Méditerranée en face d ALGER ,70 ans après avoir quitter les bancs de SIGWALT
(école des bourricots) avec BRAHIM la fraternité demeure !! et tes frères
MERZAK et BACHIR (là haut) avec les OUALIONES .....
Le : 21/05/2025 13:48
De retour a Paris après un bref séjour a Marseille
je tiens a remercier les Oualiones de la clique des Messageries pour l accueil qui mon réservé (balade sur la corniche, apéro, tapas sur le vieux port chez Oscar tenue par le fils d un ancien des Messageries)
Encore une fois MERCI en particulier le Maire de Bab el Oued Guy Balzano
A refaire
je tiens a remercier les Oualiones de la clique des Messageries pour l accueil qui mon réservé (balade sur la corniche, apéro, tapas sur le vieux port chez Oscar tenue par le fils d un ancien des Messageries)
Encore une fois MERCI en particulier le Maire de Bab el Oued Guy Balzano
A refaire
Le : 19/05/2025 11:56
André Trives Auteur
L'école de la place Lelièvre:
l'Université de Bab el Oued !
On y entrait en primaire vers l'âge de 6 ans et on y ressortait après le BEPC entre 16 et 17 ans. Dix ans de fréquentation assidue nous donnaient le sentiment que l'école Lelièvre était notre seconde maison. Nos maîtres et maîtresses nous accompagnaient de la petite enfance à l'adolescence depuis des générations. On les considérait comme notre deuxième famille. Alors, vous dire que le surnom d'université de Bab el Oued qu'avait donné Mr BEN SIMON notre prof de français, pouvait lui conférer le titre de la ''meilleure école du quartier'', cela aurait été présomptueux. Une chose est certaine, elle était un modèle d'éducation et de formation où, à la ténacité d'obtenir des têtes bien faites, s'ajoutait un enseignement paternaliste ne faisant pas partie des programmes scolaires. Nos enseignants nous rappelaient inlassablement les principes et valeurs à respecter afin de nous préparer à affronter la vie ; ils nous traitaient comme leurs propres enfants. Pour se rendre compte réellement de la considération exceptionnelle que l'école de la Place Lelièvre nous portait, il fallait l'avoir quittée.
Je n'ai jamais oublié les moments de générosité de nos enseignants qui, 75 ans plus tard, m'inspirent toujours. Que ce soit dans la réussite ou dans l'échec, toute ma vie d'adulte j'ai entendu une voix venue de l'intérieur qui me rappelait à la modestie et à la persévérance.
Les leçons de savoir-être apprises sur les bancs de mon école demeures écrites à la craie sur le tableau noir de ma mémoire en hommage à ceux qui n'ont eu de cesse de nous les rappeler chaque matin, grâce à la plus belle des matières qui avait pour nom : LA MORALE.
Je retourne inlassablement dans l'école de mon enfance où les souvenirs de chaque rentrée sont ineffaçables ! Je gravis les cinq marches de pierres usées, une odeur de peinture fraîche me saisie : les murs, les portes et les fenêtres ont été repeintes en gris bleu durant les vacances d'été. Je franchis le hall d'entrée, laissant sur la gauche le bureau du directeur et sur la droite la loge de la concierge. Au mur une plaque de marbre rend hommage aux enseignants morts pour la France au cours des deux guerres mondiales.
Comme une déferlante, je fais partie de cette vague d'enfants sortis de "chez Coco et Riri " et qui envahit la cour de récréation avec des cris d'allégresse pour évacuer l'ultime trop plein d'énergie. Dans quelques minutes une sonnerie stridente nous rappellera dans nos classes respectives et le calme reviendra.
Pour l'instant la cour et le préau ressemble à des studios de cinéma et suivant l'âge des acteurs, on se prend pour Robin des Bois ou Ivanohé et on rejoue la victoire de son équipe de foot ou le combat de Marcel Cerdan contre Tony Zale. Soudain, la sonnerie met fin aux cris et les rêves retournent à leur place jusqu'à la prochaine récré.
La récréation comme son nom l'indique est faite pour se recréer; ici, elle sert à vaincre : gagner des billes à ''tuisse'', gagner une partie de tchappes, gagner des noyaux à ''seven'' ou au tas, gagner une course, gagner à "tu l'as", gagner au chat perché, gagner en jonglant avec une boule de papier. Ces gamins avaient inventé le slogan "la victoire est en nous". Le reste du temps, dans le calme retrouvé, seul le chant monotone et saccadé d'une classe répétant la table de multiplication résonnait comme le c½ur battant de l'école.
L'école se scindait en deux parties : le primaire au rez-de-chaussée, le secondaire au premier étage. Les escaliers pour accéder à l'étage ne pouvaient être montés que par ceux qui réussissaient l'examen d'entrée en 6e. Alors vous imaginez la hantise séculaire des enfants du primaire de pouvoir un jour accéder à l'étage des grands et bénéficier des cours de gym et de handball dirigés par monsieur Roméo.
L'accès au secondaire excitait la curiosité des élèves du primaire car c'était aussi la découverte de matières nouvelles comme la philosophie, l'algèbre, la physique, la chimie, les langues, l'anglais, l'arabe. Quand on quittait l'école après 10 ans d'habitudes presque familiales pour poursuivre au Collège Guillemin ou au lycée Bugeaud afin d'obtenir son BAC, le changement créait un grand désarroi ; il fallait faire le deuil de la perte de nos instituteurs et de nos camarades après toutes ces années passées ensemble.
Aujourd'hui, je garde un sentiment profond de respect à l'égard de nos enseignants. Alors qu'ils auraient pu quitter notre quartier populaire et trouver une affectation dans les beaux quartiers d'Alger, ils restaient au service de Bab el Oued leur vie durant. Souvent, le jour de la rentrée, on entendait ce dialogue entre le maître et un élève :-" Es-tu de la famille à un Ballester que j'ai eu il y a quelques années ? "-" Oui, msieur, c'est mon grand frère."
On déclarait au début d'Octobre que l'année serait facile ou difficile en fonction de la gentillesse ou de la sévérité qui habillait l'étiquette du maître que l'on avait. On grandissait avec eux, ils connaissaient tous nos défauts, ils savaient nous faire naître des qualités. Nous apprenions leurs marottes de la bouche des anciens, et chaque année, une sorte de curriculum vitae à jour nous informait des comportements de chacun. Ainsi, par le rappel constant du passé, nous avions élaboré l'histoire de notre école qui se transmettait comme un trésor de famille. C'était émouvant et bien sympathique de voir un facteur, un agent de police ou un médecin de passage, interrompre le cours pour congratuler l'instituteur tout rayonnant de joie. C'était un peu grâce à lui si le petit galopin bavard mais studieux était devenu quelqu'un d'important dans la vie.
André Trives Auteur
L'école de la place Lelièvre:
l'Université de Bab el Oued !
On y entrait en primaire vers l'âge de 6 ans et on y ressortait après le BEPC entre 16 et 17 ans. Dix ans de fréquentation assidue nous donnaient le sentiment que l'école Lelièvre était notre seconde maison. Nos maîtres et maîtresses nous accompagnaient de la petite enfance à l'adolescence depuis des générations. On les considérait comme notre deuxième famille. Alors, vous dire que le surnom d'université de Bab el Oued qu'avait donné Mr BEN SIMON notre prof de français, pouvait lui conférer le titre de la ''meilleure école du quartier'', cela aurait été présomptueux. Une chose est certaine, elle était un modèle d'éducation et de formation où, à la ténacité d'obtenir des têtes bien faites, s'ajoutait un enseignement paternaliste ne faisant pas partie des programmes scolaires. Nos enseignants nous rappelaient inlassablement les principes et valeurs à respecter afin de nous préparer à affronter la vie ; ils nous traitaient comme leurs propres enfants. Pour se rendre compte réellement de la considération exceptionnelle que l'école de la Place Lelièvre nous portait, il fallait l'avoir quittée.
Je n'ai jamais oublié les moments de générosité de nos enseignants qui, 75 ans plus tard, m'inspirent toujours. Que ce soit dans la réussite ou dans l'échec, toute ma vie d'adulte j'ai entendu une voix venue de l'intérieur qui me rappelait à la modestie et à la persévérance.
Les leçons de savoir-être apprises sur les bancs de mon école demeures écrites à la craie sur le tableau noir de ma mémoire en hommage à ceux qui n'ont eu de cesse de nous les rappeler chaque matin, grâce à la plus belle des matières qui avait pour nom : LA MORALE.
Je retourne inlassablement dans l'école de mon enfance où les souvenirs de chaque rentrée sont ineffaçables ! Je gravis les cinq marches de pierres usées, une odeur de peinture fraîche me saisie : les murs, les portes et les fenêtres ont été repeintes en gris bleu durant les vacances d'été. Je franchis le hall d'entrée, laissant sur la gauche le bureau du directeur et sur la droite la loge de la concierge. Au mur une plaque de marbre rend hommage aux enseignants morts pour la France au cours des deux guerres mondiales.
Comme une déferlante, je fais partie de cette vague d'enfants sortis de "chez Coco et Riri " et qui envahit la cour de récréation avec des cris d'allégresse pour évacuer l'ultime trop plein d'énergie. Dans quelques minutes une sonnerie stridente nous rappellera dans nos classes respectives et le calme reviendra.
Pour l'instant la cour et le préau ressemble à des studios de cinéma et suivant l'âge des acteurs, on se prend pour Robin des Bois ou Ivanohé et on rejoue la victoire de son équipe de foot ou le combat de Marcel Cerdan contre Tony Zale. Soudain, la sonnerie met fin aux cris et les rêves retournent à leur place jusqu'à la prochaine récré.
La récréation comme son nom l'indique est faite pour se recréer; ici, elle sert à vaincre : gagner des billes à ''tuisse'', gagner une partie de tchappes, gagner des noyaux à ''seven'' ou au tas, gagner une course, gagner à "tu l'as", gagner au chat perché, gagner en jonglant avec une boule de papier. Ces gamins avaient inventé le slogan "la victoire est en nous". Le reste du temps, dans le calme retrouvé, seul le chant monotone et saccadé d'une classe répétant la table de multiplication résonnait comme le c½ur battant de l'école.
L'école se scindait en deux parties : le primaire au rez-de-chaussée, le secondaire au premier étage. Les escaliers pour accéder à l'étage ne pouvaient être montés que par ceux qui réussissaient l'examen d'entrée en 6e. Alors vous imaginez la hantise séculaire des enfants du primaire de pouvoir un jour accéder à l'étage des grands et bénéficier des cours de gym et de handball dirigés par monsieur Roméo.
L'accès au secondaire excitait la curiosité des élèves du primaire car c'était aussi la découverte de matières nouvelles comme la philosophie, l'algèbre, la physique, la chimie, les langues, l'anglais, l'arabe. Quand on quittait l'école après 10 ans d'habitudes presque familiales pour poursuivre au Collège Guillemin ou au lycée Bugeaud afin d'obtenir son BAC, le changement créait un grand désarroi ; il fallait faire le deuil de la perte de nos instituteurs et de nos camarades après toutes ces années passées ensemble.
Aujourd'hui, je garde un sentiment profond de respect à l'égard de nos enseignants. Alors qu'ils auraient pu quitter notre quartier populaire et trouver une affectation dans les beaux quartiers d'Alger, ils restaient au service de Bab el Oued leur vie durant. Souvent, le jour de la rentrée, on entendait ce dialogue entre le maître et un élève :-" Es-tu de la famille à un Ballester que j'ai eu il y a quelques années ? "-" Oui, msieur, c'est mon grand frère."
On déclarait au début d'Octobre que l'année serait facile ou difficile en fonction de la gentillesse ou de la sévérité qui habillait l'étiquette du maître que l'on avait. On grandissait avec eux, ils connaissaient tous nos défauts, ils savaient nous faire naître des qualités. Nous apprenions leurs marottes de la bouche des anciens, et chaque année, une sorte de curriculum vitae à jour nous informait des comportements de chacun. Ainsi, par le rappel constant du passé, nous avions élaboré l'histoire de notre école qui se transmettait comme un trésor de famille. C'était émouvant et bien sympathique de voir un facteur, un agent de police ou un médecin de passage, interrompre le cours pour congratuler l'instituteur tout rayonnant de joie. C'était un peu grâce à lui si le petit galopin bavard mais studieux était devenu quelqu'un d'important dans la vie.
André Trives Auteur
Le : 11/05/2025 14:54
Pour Christian Timoner , bonjour, ici Henri Pérez ,juste quelques lignes ,sur F.B vient de se créer un site concernant , les photos d'école d' Alger et dans un élan non réfléchi ,j'annonçais qu'il existait un site sur les écoles d'Alger et surtout de b.e.o ,mais ,sans donner l'adresse du site , pour éviter des histoires ou des problèmes , et , est ce que je peut le citer ou alors ,cela m'est interdit car j'ai agit sans réfléchir ,dans un but amical ,il me faut donner une réponse si oui ou non ,le site est "photos d'écoles d'Algérie Française " merci Christian ,amitiés ,Pérez Henri
Le : 06/05/2025 16:09
Réponse à Jean-Pierre Rodriguez
Rendons à César ce qui appartient à... Hubert Zakine qui a écrit de nombreux et émouvants ouvrages de notre vie là-bas.
J'ai pratiquement tous ses livres et j'en partage quelques extraits qui, je n'en doute pas, font le bonheur de celles et ceux qui fréquentent ce site, un des rares à perpétuer nos souvenirs.
Encre une fois, en votre nom, MERCI Christian.
Rendons à César ce qui appartient à... Hubert Zakine qui a écrit de nombreux et émouvants ouvrages de notre vie là-bas.
J'ai pratiquement tous ses livres et j'en partage quelques extraits qui, je n'en doute pas, font le bonheur de celles et ceux qui fréquentent ce site, un des rares à perpétuer nos souvenirs.
Encre une fois, en votre nom, MERCI Christian.
Le : 05/05/2025 08:43
Souvenirs, souvenirs
Ah le rialto, cinéma unique au monde, les rats qui nous courraient dans les pieds, et "Negro" avec sa perche qui t'assénait un bon coup sur la tête si tu parlais pendant le film.
Ah le rialto, cinéma unique au monde, les rats qui nous courraient dans les pieds, et "Negro" avec sa perche qui t'assénait un bon coup sur la tête si tu parlais pendant le film.
Le : 05/05/2025 05:39
Bonjour,Antoine/Tony Billota
Un grand bravo pour tous ces souvenirs.Trés bien retraçés !!!
Jean-Pierre de la cité Scotto Nadal (500 m du Bar "Le Triolet)en montant sur Bouzaréah.
Un grand bravo pour tous ces souvenirs.Trés bien retraçés !!!
Jean-Pierre de la cité Scotto Nadal (500 m du Bar "Le Triolet)en montant sur Bouzaréah.
Le : 04/05/2025 07:30
Souvenirs, souvenirs
Les cinémas de notre enfance sont restés gravés dans nos mémoires endolories
Nous autres, les enfants nous aimions les westerns appelés communément « film de cow-boy », où les chevauchées et les bagarres au saloon étaient obligatoires et monnaie courante.
Devant les entrées de cinéma, se tenait le « 5/25 », le casino du pauvre, contre lequel on tentait de gagner de quoi se payer une place .
Le cinémascope faisait son apparition avec " CAPITAINE KING" un film avec Tyrone Power . Pour la circonstance, le Marignan avait étrenné son immense écran. Je me souviens du murmure (doux éphémisme pour un peuple dont le verbe haut était l'un des signes distinctifs) qui accompagna l'ouverture du rideau jaune.
A cette époque, l’accès aux salles ne se faisait qu’après avoir montré patte blanche et prouvé que l’on avait atteint l’âge canonique de seize ans pour les films de Martine Carol (LUCRECE BORGIA) ou Brigitte Bardot ( EN EFFEUILLANT LA MARGUERITE et ET DIEU CREA LA FEMME).
Les billets étaient numérotés et malheur à celui qui voulait changer de place. Après avoir fait la "chaîne", la caissière nous délivrait nos billets en n'omettant pas de marquer de son crayon gras (d'une croix rouge ou bleue) la place réservée sur le plan du cinéma . L’ouvreuse nous installait alors dans notre siège numéroté sans oublier de tendre immanquablement la main pour recevoir une petite pièce (ou un doigt d’un " chitane" qui se faisait aussitôt traiter de "p'tit voyou") .
Pendant la pause, entre la première partie ( souvent un documentaire qui nous barbait ou un dessin animé qui nous ravissait) et le « grand » film, le « gousto » d'acheter des « Coeurs Glacés" présentés par l’ouvreuse nous mettait l'eau à la bouche mais "macache l'argent", alors on faisait "tintin". Nous aimions l’entracte qui nous permettait de faire un clin d'oeil au petit négro d'Afric-Film (13 rue auber, Alger 628-28 et 628-29), de se délecter des réclames, ancêtres des publicités et de s'adonner au chahut car on savait qu'il nous fallait respecter le silence quand le film commençerait.
Le retardataire était conduit dans l’obscurité de la salle par l’ouvreuse. On ne distinguait que le rond lumineux de sa lampe de poche dirigée vers le sol sous les remontrances des adultes qui ne désiraient pas etre dérangés
Que ce soit dans la variété, les galas de boxe ou de catch, le théâtre ou encore le cinéma, le Majestic rue Borély la Sapie,était la salle la plus prestigieuse de Bab El Oued et la plus vaste d'Afrique du Nord.
La grande salle du Marignan, sur l’avenue Durando, Le Variétés, rue Eugéne Robe, le Plaza rue du Général Verneau, le Suffren, le Lynx ex-Bijou rue Rosetti, le Trianon avenue de la Bouzaréah transformé en Monoprix (modernisme oblige !) le Rialto à la basseta, le Palace et le Mon Ciné de la rue Rochambeau autant de cinémas qui nous ont laissés des tendres souvenirs; Noublions pas les acteurs et actrices du passé : Jeff Chandler, Randolph Scott, Audie Murphy, James Cagney, Deborah Kerr, les Trois Stooges, Jean Simons, Roy Rogers, Dean Martin et Jerry Lewis and so on..........(je pourrais écrire un livre avec les artistes qui ont bercé notre enfance)
Nous étions amoureux (les jeunes d'aujourd'hui diraient "fan") du cinema americain mais également des films italiens (Rossana Podesta, Toto, Alberto Sordi, Silvana Mangano, Robertino, Silvana Pampanini, Amédéo Nazzari et consorts, des films hispaniques avec l'enfant à la voix d'or , Joselito qui électrisait le public feminin ainsi que les films de Luis Mariano et Carmen Sevilla, le couple préféré des pieds noirs et Sarita Montiel.
Nous ne nous privions cependant pas des films francais (Fernandel se taillant la part du lion avec la série des Don Camillo, une farce où tous les pieds noirs se retrouvaient.) Mais PLEIN SOLEIL, SAINT TROPEZ BLUES, LES TRICHEURS, LES COUSINS et FAIBLES FEMMES annonçaient déjà les films "nouvelle vague" des CHABROL, MALLE, TRUFFAUT et GODARD. ( ah, ce film de Godard avec Belmondo, Brialy et Anna Karina "UNE FEMME EST UNE FEMME" ). Les "Variétés" ne dut qu'à l'amour des algérois pour "leur" cinéma de ne pas être mis à sac tant la colère fut omniprésente. En effet, le "chef d'oeuvre" de Godard fut le plus grand navet du cinéma français que Bab El Oued connut.
Publié par zakine
Les cinémas de notre enfance sont restés gravés dans nos mémoires endolories
Nous autres, les enfants nous aimions les westerns appelés communément « film de cow-boy », où les chevauchées et les bagarres au saloon étaient obligatoires et monnaie courante.
Devant les entrées de cinéma, se tenait le « 5/25 », le casino du pauvre, contre lequel on tentait de gagner de quoi se payer une place .
Le cinémascope faisait son apparition avec " CAPITAINE KING" un film avec Tyrone Power . Pour la circonstance, le Marignan avait étrenné son immense écran. Je me souviens du murmure (doux éphémisme pour un peuple dont le verbe haut était l'un des signes distinctifs) qui accompagna l'ouverture du rideau jaune.
A cette époque, l’accès aux salles ne se faisait qu’après avoir montré patte blanche et prouvé que l’on avait atteint l’âge canonique de seize ans pour les films de Martine Carol (LUCRECE BORGIA) ou Brigitte Bardot ( EN EFFEUILLANT LA MARGUERITE et ET DIEU CREA LA FEMME).
Les billets étaient numérotés et malheur à celui qui voulait changer de place. Après avoir fait la "chaîne", la caissière nous délivrait nos billets en n'omettant pas de marquer de son crayon gras (d'une croix rouge ou bleue) la place réservée sur le plan du cinéma . L’ouvreuse nous installait alors dans notre siège numéroté sans oublier de tendre immanquablement la main pour recevoir une petite pièce (ou un doigt d’un " chitane" qui se faisait aussitôt traiter de "p'tit voyou") .
Pendant la pause, entre la première partie ( souvent un documentaire qui nous barbait ou un dessin animé qui nous ravissait) et le « grand » film, le « gousto » d'acheter des « Coeurs Glacés" présentés par l’ouvreuse nous mettait l'eau à la bouche mais "macache l'argent", alors on faisait "tintin". Nous aimions l’entracte qui nous permettait de faire un clin d'oeil au petit négro d'Afric-Film (13 rue auber, Alger 628-28 et 628-29), de se délecter des réclames, ancêtres des publicités et de s'adonner au chahut car on savait qu'il nous fallait respecter le silence quand le film commençerait.
Le retardataire était conduit dans l’obscurité de la salle par l’ouvreuse. On ne distinguait que le rond lumineux de sa lampe de poche dirigée vers le sol sous les remontrances des adultes qui ne désiraient pas etre dérangés
Que ce soit dans la variété, les galas de boxe ou de catch, le théâtre ou encore le cinéma, le Majestic rue Borély la Sapie,était la salle la plus prestigieuse de Bab El Oued et la plus vaste d'Afrique du Nord.
La grande salle du Marignan, sur l’avenue Durando, Le Variétés, rue Eugéne Robe, le Plaza rue du Général Verneau, le Suffren, le Lynx ex-Bijou rue Rosetti, le Trianon avenue de la Bouzaréah transformé en Monoprix (modernisme oblige !) le Rialto à la basseta, le Palace et le Mon Ciné de la rue Rochambeau autant de cinémas qui nous ont laissés des tendres souvenirs; Noublions pas les acteurs et actrices du passé : Jeff Chandler, Randolph Scott, Audie Murphy, James Cagney, Deborah Kerr, les Trois Stooges, Jean Simons, Roy Rogers, Dean Martin et Jerry Lewis and so on..........(je pourrais écrire un livre avec les artistes qui ont bercé notre enfance)
Nous étions amoureux (les jeunes d'aujourd'hui diraient "fan") du cinema americain mais également des films italiens (Rossana Podesta, Toto, Alberto Sordi, Silvana Mangano, Robertino, Silvana Pampanini, Amédéo Nazzari et consorts, des films hispaniques avec l'enfant à la voix d'or , Joselito qui électrisait le public feminin ainsi que les films de Luis Mariano et Carmen Sevilla, le couple préféré des pieds noirs et Sarita Montiel.
Nous ne nous privions cependant pas des films francais (Fernandel se taillant la part du lion avec la série des Don Camillo, une farce où tous les pieds noirs se retrouvaient.) Mais PLEIN SOLEIL, SAINT TROPEZ BLUES, LES TRICHEURS, LES COUSINS et FAIBLES FEMMES annonçaient déjà les films "nouvelle vague" des CHABROL, MALLE, TRUFFAUT et GODARD. ( ah, ce film de Godard avec Belmondo, Brialy et Anna Karina "UNE FEMME EST UNE FEMME" ). Les "Variétés" ne dut qu'à l'amour des algérois pour "leur" cinéma de ne pas être mis à sac tant la colère fut omniprésente. En effet, le "chef d'oeuvre" de Godard fut le plus grand navet du cinéma français que Bab El Oued connut.
Publié par zakine
Le : 02/05/2025 06:45
Hubert Zakine
JEAN BRUNE PARLE DE BAB EL OUED
extrait d’un très long reportage, écrit par Jean Brune (écrivain, journaliste, caricaturiste et peintre) et publié dans les pages de la revue « La Dépêche Quotidienne d’Algérie » au milieu des années 50.
Un homme et un argot résument depuis un demi-siècle ce faubourg plus peuplé que Tours, Dax, Arles ou Vesoul. L’un et l’autre portent le même nom : Cagayous. Mais la silhouette de l’homme s’est estompée, et l’on parle à l’Académie.
Il n’est plus nécessaire d’emporter le glossaire de Musette pour se faire comprendre à Bab-El-Oued… et il faut découvrir un successeur à Cagayous.
La difficulté commence, quand on tente de trouver une formule capable d’enfermer en quelques mots, ce qui fait le charme et l’originalité de Bab-El-Oued et de résumer la diversité des personnage qui y vivent dans le raccourci d’une silhouette.
C’est pourtant par là que je veux commencer ce reportage.
Alors qu’est-ce que Bab-El-Oued ?
Ce n’est pas seulement un quartier espagnol, car aux premiers carriers de Valence sont venus se rejoindre les pêcheurs napolitains, les charretiers des Baléares, les laitiers maltais, les maçons de Lombardie et les maraîchers mahonnais.
On ne peut pas dire non plus que ce soit un quartier populaire parce que ce mot que tous les imbéciles ont voulu annexer à leur sottise, a perdu l’essentiel de son sens.
Est-ce un quartier pauvre ?
La fortune ne suffit heureusement pas à définir les hommes.
Comment dessiner le personnage type de Bab-El-Oued ?
Est-ce l’une de ces filles brunes à la jupe trop serrée, parée d’une rose ou d’un ½illet rouge, comme on en voyait autrefois sur les calendriers publicitaires des cigarettes Berthomeu ?
Est-ce un garçon chaussé d’espadrilles, ou perché sur des talons un peu trop haut, et qui a noué un foulard sur une blouse en « bleu de chine » ?
Bab-El-Oued a, sans doute, été tout cela à la fois. Mais il ne se reconnaît plus dans ces images, et s’il en évoque parfois la couleur et le pittoresque, ce n’est jamais que pour en sourire, comme on s’amuse à feuilleter les photographies délicieusement surannées des albums de famille.
Non… Bab-El-oued, c’est désormais autre chose ! …
Ce n’est pas une ville espagnole, ni italienne, ni française… C’est une ville nouvelle…une ville comme il n’en existe nulle part ailleurs.
C’est une ville-synthèse.
Elle est née du brassage de tout ce que la Méditerranée compte de pèlerins de l’aventure, dont les yeux son accoutumés à chercher au-delà de l’horizon de la mer d’insaisissables eldorados.
C’étaient des Napolitains orgueilleux, des Maltais subtils, des Corses fiers comme des condottières, des Andalous nonchalants, des Calabrais têtus, des Catalans tragiques… et des Français plus sceptiques que toutes les races du monde puisqu’ils sont capables de rire même des miracles qu’ils accomplissent.
Par un curieux paradoxe, ces hommes qui couraient derrière des trésors, les apportaient avec eux. Ils venaient en Afrique chercher je ne sais quel bonheur de vivre cueilli à la pointe des palmes nonchalantes. Ils ne l’ont pas trouvé. Mais ils ont importé un prodigieux acharnement au travail, et toutes les traditions latines qui comptent parmi les plus somptueuses du monde.
Ils ont surtout apporté la gaieté et la jeunesse des races régénérées par les échanges… une vivacité que les bourgeois glacés et pincés jugent vulgaires mais qui n’est qu’une manifestation de la spontanéité des gens sincères et simples… la bonhommie familière des peuples qui ont trop souffert pour ne pas avoir appris les vertus de l’indulgence… et qui savent dissimuler les soucis quotidiens derrière des plaisanteries et des rires qui sont la pudeur des gens pauvres.
On ne peut plus le définir à travers le nom d’une race ou la silhouette d’un homme.
C’est un garçon moins débraillé qu’on ne l’imagine, c’est une fille moins compliquée que celles qui planent sur le pavé réputé chic de la rue Michelet… Ce sont, peut-être, plus simplement, des garçons et des filles qui s’abandonnent à la gaieté de vivre à leur guise.
C’est le quartier où l’on assiste tous les jours au fascinant triomphe de la jeunesse et de la vie.
Pour comprendre la naissance du quartier de Bab-El-Oued, il suffit de regarder le plan d’Alger de 1830.
Sur une arête rocheuse, face à la vieille tour de l’Amirauté, il y a la ville. Elle est enfermée dans des remparts qui passent d’un côté, là où s’élèvent le lycée Bugeaud et la caserne Pélissier� et de l’autre la place de l’Opéra et le square Bresson-Briand. C’est ce que nos appelons La Casbah. Elle forme un trapèze appuyé à la mer que l’on retrouve comme une tache blanche sur toutes les gravures du passé et dont le petit côté -celui du haut- est fermé par les fortifications qui protègent le palais du Dey, entre la prison civile et la vieille Porte- Neuve.
Dans la ville, les classes sociales, sont étagées assez curieusement, le long de la pente la hiérarchie épouse le relief. En haut il y a le Dey enfermé dans son palais parce qu’il redoute les mouvements d’humeur du peuple et les intrigues des ambitieux. Au centre il y a les bourgeois et les commerçants. En bas, le même peuple, des marins et les esclaves parqués dans les bagnes.
A gauche de ce trapèze blanc au-delà des remparts s’ouvre l’amphithéâtre aristocratique de Mustapha� et sur ses pentes boisées, s’élèvent de luxueuses villas aux jardins de rêve tout bruissant de la chanson conjuguée des sources et des palmes… Les corsaires célèbres se soustraient à l’autorité parfois trop ombrageuse du Dey et cachent dans le secret de ces retraites fleuries, le sourire de belles favorites.
A droite au contraire – ou si vous préférez au Nord-est – l’arête d’El-Kettar est le domaine des morts, et les basses terres abandonnées en terrains vagues servent de dépôt d’ordures. Le fort qui occupait l’emplacement de la caserne Pélissier s’appelait Bordj Ezzoubia ou fort des ordures.
Enfin, au fond du cloaque, dans la grande faille qui s’ouvre entre les pentes d’El-Kettar et les contreforts de la Bouzaréa, coulait l’oued… le fameux oued qui allait donner son nom à la nouvelle Babel latine. Il se jetait entre la Consolation et Nelson, à hauteur de la gare désaffectée… et la porte qui donnait sur ce désert nauséabond s’appelait tout naturellement Bab-El-Oued… la porte de l’oued.
Quand les premières unités du corps expéditionnaire descendues du Fort l’Empereur furent entrées à Alger, par la Porte Neuve, dans la matinée du 5 juillet 1830, on logea les soldats dans les bagnes, rendus disponibles par la libération des esclaves et les états-majors réquisitionnèrent alors les palais officiels.
Mais la ville étouffait déjà dans le corset de ses remparts, et le futur destin des faubourgs d’Alger fut amorcé tout naturellement suivant un plan ébauché depuis longtemps par les habitudes. Les généraux s’installèrent dans les luxueuses villas de Mustapha. Les cabaretiers et les truands allèrent rejoindre au-delà des cimetières et des dépôts d’ordures, la foule des coupe-jarrets qui y vivaient déjà un peu en marge des règlements édictés par la police du Dey d’Alger. Puis surgirent les émigrants faméliques, venus de Valence. Ils suivirent la crue. Ils trouvaient au-delà des portes de Bab-El-Oued à la fois un gîte et un moyen de vivre : la Carrière.
La fameuse carrière d’où l’on commençait à extraire la pierre que l’on engloutissait dans les travaux de la ville et du port. Et c’est pourquoi le plus vieux quartier de Bab-El-Oued s’appelle la Cantéra : la Carrière.
Alors apparurent, venus de tous les rivages et de toutes les îles de la Méditerranée, les pêcheurs napolitains, les Mahonnais et les Maltais qui se firent pêcheurs, maraîchers ou laitiers. Ils retrouvèrent à la Cantéra avec les échos de toutes les chansons de la mer latine, des hommes qui parlaient à peu près la même langue.
Bab-El-Oued devint un village et la vie s’organisa selon les rythmes simples qui commandent à l’épanouissement de toutes les communautés humaines. Il y eût le bassin où l’on faisait boire les chevaux et où les filles lavaient le linge. Il y eût les écuries où l’on abritait les bêtes qui tiraient les chariots chargés de pierres. Il y eût « le trou » où les gosses allaient déchirer leurs culottes.
Quand il y eut les Messageries et le Moulin, Bab- El-Oued sut qu’il était devenu un gros bourg, et pour le lui confirmer, on le dota d’une gare.
Enfin, quand s’élèvent les Manufactures, les descendantes des Carriers valenciens se firent cigarières. Les nouvelles « carrières » d’où Bab-El-Oued tirait l’essentiel de sa vie s’appelèrent Berthomeu, Job ou Bastos et le faubourg eut la fierté d’apprendre qu’il avait dépassé en cent vingt ans, plus de cinquante villes françaises qui étaient déjà célèbres quand Bab-El-Oued n’existait pas encore.
Cependant, les tapes de cette prodigieuse histoire ne sont pas gravées dans le marbre des monuments. Elles survivent simplement dans la mémoire des hommes à travers les noms des quartiers de Bab-El-Oued.
Le bassin où les chevaux allaient boire, c’est la Basetta et l’on dit encore le quartier de la pompe, celui des Messageries de la Gare ou du Moulin.
La naissance et l’évolution de Bab-El-Oued, c’était, si l’on peut accoler ces deux mots, une petite épopée faubourienne et elle doit une part du prestige qui nous ravit encore au talent d’un homme qui a su en enfermer la diversité en un seul nom : Cagayous.
Nous reviendrons naturellement sur ce héros désormais légendaire et sur le cadre où s’est écoule sa vie savoureuse. Mais avant d’en finir avec ce chapitre, il faut noter l’étonnant symbole que propose Bab-El-Oued au désarroi de notre temps.
Car tous les hommes si différents et si semblables, venus de tous les horizons de la mer lointaine, le génie français a su les rassembler pour leur donner le goût et le sens d’un avenir commun. Il n’ont pas oublié les races auxquelles ils appartiennent encore, mais ils ont accepté de s’étaler à une grandeur d’une tâche collective.
Il est ainsi prouvé que l’union, la fraternité et la paix sont des miracles possibles, quand ils ne sont pas empoisonnés par de stupides arrière-pensées racistes, ou par la régression de l’intransigeance religieuse.
C’est la plus belle leçon de Bab-El-Oued.
Le : 22/04/2025 13:50
j'avais une très bonne amie de l'avenue de la Marne Anne-Marie Pappalardo, elle était ingénieur dans l'aviation civile dans la région Parisienne, son frère Jean- Louis était décédé depuis longtemps.
je n'ai plus de nouvelles depuis plus d'un an
qui l'a connu et qui peut me donner des nouvelles ou me dire ce qu'elle est devenue
merci beaucoup
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