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Le : 02/09/2025 07:24
BAB EL OUED POUR MEMOIRE DE HUBERT ZAKINE. 😚
Le génie il est pas génial. Rien qui détruit pour reconstruire. La casbah, elle ouvre ses entrailles au lieu d’ouvrir ses bras. Zarmah, la France elle aère les ruelles pour en faire des rues. Ca sentait le renfermé, à Barberousse. Les français y sont pas les bienvenus mais qui c’est les plus forts ! Evidemment, c’est les verts. Avec la fée verte, le vert c’est la couleur des arabes et de l’espérance. Alors, vogue la galère et viva Francia !
Les généraux y défilent les uns après les autres.
Bugeaud, Clauzel et puis des autres,
Y z’ont envahi le pays,
Et d’une terre et parote,
Y z’ont inventé l’Algérie.
*****
Alger, ça devient la huitième merveille du monde. Les Transalpins y napolitanisent les Messageries qui deviennent le quartier des Italiens pour l’éternité. Naples au baiser de feu, Procida nous voilà. Voir Alger et mourir, Cefalu ou Chiffalo, c’est du pareil au même. On porte la tenue « bleu de chine » comme une deuxième peau quand on est marin. On naît et on meurt marin de père en fils. Pappalardo et Capomazza, c’est du pareil au même. Italien jusqu’au bout des ongles et jusqu’au bout de la botte. Pas encore pied noir mais rien ne sert de courir.
*****
Bab El Oued, de la basseta à la Cantère, on parle, on crie et on chante espagnol. On joue aussi du couteau, de la truelle ou de la mandoline. Cagayous et les tramousses à la rescousse. Olé toréro ! Des Carmen Sevilla belles comme le jour et des Sarita Montiel jolies comme un accroche-c½ur pour se faire une place au soleil d’Alger. Des bons partis, y en a pas bezef mais le parti antisémite de Max Régis y remportera bien des suffrages et quelques suffragettes. Mais Maximilien il va repartir. Comme il est venu, une main devant, une main derrière. Comme nous autres, un siècle plus tard.
Mais n’anticipons pas. Soumlah ! Prenons le temps, y a pas le feu.
*****
Bab El Oued s’installe près de la mer. Notre Dame d’Afrique, elle veille sur Alger. Chof ! Elle protège ses enfants et même les musulmans. C’est écrit dessus comme le port salut. La main de fatma en plus.
Et les juifs, personne y les protège, alors ? Cinq dans tes yeux contre le mauvais ½il!
La famille Oualid, celle de la campagne, elle vend une grande partie de son domaine à la ville d’Alger pour en faire un cimetière marin. C’est les Italiens qui vont être contents. Y vivent aux Messageries. Châ châ ! Quand y meurent, le quartier de la consolation y console la famille et quelques rues plus loin, le cimetière y tend les bras. C’est pas seulement le cimetière de Bône qu’envie de mourir y te donne, celui de Saint-Eugène aussi. Et c’est plus près d’Alger !
*****
L’avenue Malakoff elle est pas encore pavée de bonnes intentions. Le génie militaire, entre les anciennes écuries du Dey, la Salpêtrière et les jardins du boulevard Général Farre, y met la tête dans le guidon pour faire tomber les fortifications. Bab El Oued y respire. Plus de portes d’entrée, plus de portes de sortie.
Bab Azoun, c’était un autre monde, une autre époque, une autre casbah. Avant, on levait la tête, maintenant on la baisse. La haute casbah et la basse casbah. Comme tu veux, tu choises ! Les Français y préfèrent la basse casbah près de la ville européenne. Rue Bab Azoun, rue de la Lyre, place de Chartes, rue Randon c’est le domaine des juifs. On commerce quand on est commerçant. On marchande quand on est marchand. Des palabres autour d’une anisette et parfois autour du ring. Le samedi, après s’être bien dobzé toute la semaine, on prie à la synagogue. On se pardonne en attendant le grand pardon. Tape cinq, mon fils ! Grace à D.ieu. Barouh Achem.
*****
Les catholiques, raïeb, y peuvent pas prier. A Alger ya que des mosquées et des synagogues. Alors, la grande mosquée d’Alger elle change de religion. Aya zoumbo, razzia sur la mosquée.
En 1843, elle est détruite (ce génie, quelle manie de casser !) et reconstruite en grande cathédrale, place du gouvernement. Place du gouvernement mon ½il ! Place Royale, place Nationale ou place du cheval, c’est selon le régime ! Les juifs y veulent plus entendre parler de régime. Ca leur rappelle quand y crevaient la dalle au temps des ottomans. Dans la hara, pas question de jouer au héros ! Baisser le regard devant un ottoman pour pas se prendre une baffe ou un coup de yatagan autoritaire. Et autorisé s’il vous plait. Qu’est ce qu’un juif comparé à un bourricot ?
Le juif y saute à pieds joints dans le train en marche de l’émancipation française. Le temps de l’ottoman, c’est mort et bien maure. La mort de ses os.
*****
Toute blanche comme une jeune mariée, la mosquée Djamaa El Djedid elle trône sur la place du cheval. Grâce à la générosité des janissaires turcs, elle se fait prier par les musulmans depuis 1660.
Reusement, le génie militaire, y se jette à corps perdu dans la construction d’Alger. Le génie français, il a quand même du beau, du bon, dubonnet. Les hôtels y poussent comme des champignons de Paris. Les hôtels des Ambassadeurs, de Malte et d’Europe y font le plein et les visiteurs en quête d’exotisme y cherchent les lions au coin des rues. Des Tartarin il en vient de partout. Pas seulement de Tarascon. Des aventuriers de tous poils également. Même des aventurières sans poil, sans chemise et sans pantalon. La casbah c’est un grand lupanar. La lune et le chabanais y désemplissent pas. Au lion d’or, on dort pas bezef. Les soldats, au bordel, c’est une armée en perdition.
Le génie il est pas génial. Rien qui détruit pour reconstruire. La casbah, elle ouvre ses entrailles au lieu d’ouvrir ses bras. Zarmah, la France elle aère les ruelles pour en faire des rues. Ca sentait le renfermé, à Barberousse. Les français y sont pas les bienvenus mais qui c’est les plus forts ! Evidemment, c’est les verts. Avec la fée verte, le vert c’est la couleur des arabes et de l’espérance. Alors, vogue la galère et viva Francia !
Les généraux y défilent les uns après les autres.
Bugeaud, Clauzel et puis des autres,
Y z’ont envahi le pays,
Et d’une terre et parote,
Y z’ont inventé l’Algérie.
*****
Alger, ça devient la huitième merveille du monde. Les Transalpins y napolitanisent les Messageries qui deviennent le quartier des Italiens pour l’éternité. Naples au baiser de feu, Procida nous voilà. Voir Alger et mourir, Cefalu ou Chiffalo, c’est du pareil au même. On porte la tenue « bleu de chine » comme une deuxième peau quand on est marin. On naît et on meurt marin de père en fils. Pappalardo et Capomazza, c’est du pareil au même. Italien jusqu’au bout des ongles et jusqu’au bout de la botte. Pas encore pied noir mais rien ne sert de courir.
*****
Bab El Oued, de la basseta à la Cantère, on parle, on crie et on chante espagnol. On joue aussi du couteau, de la truelle ou de la mandoline. Cagayous et les tramousses à la rescousse. Olé toréro ! Des Carmen Sevilla belles comme le jour et des Sarita Montiel jolies comme un accroche-c½ur pour se faire une place au soleil d’Alger. Des bons partis, y en a pas bezef mais le parti antisémite de Max Régis y remportera bien des suffrages et quelques suffragettes. Mais Maximilien il va repartir. Comme il est venu, une main devant, une main derrière. Comme nous autres, un siècle plus tard.
Mais n’anticipons pas. Soumlah ! Prenons le temps, y a pas le feu.
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Bab El Oued s’installe près de la mer. Notre Dame d’Afrique, elle veille sur Alger. Chof ! Elle protège ses enfants et même les musulmans. C’est écrit dessus comme le port salut. La main de fatma en plus.
Et les juifs, personne y les protège, alors ? Cinq dans tes yeux contre le mauvais ½il!
La famille Oualid, celle de la campagne, elle vend une grande partie de son domaine à la ville d’Alger pour en faire un cimetière marin. C’est les Italiens qui vont être contents. Y vivent aux Messageries. Châ châ ! Quand y meurent, le quartier de la consolation y console la famille et quelques rues plus loin, le cimetière y tend les bras. C’est pas seulement le cimetière de Bône qu’envie de mourir y te donne, celui de Saint-Eugène aussi. Et c’est plus près d’Alger !
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L’avenue Malakoff elle est pas encore pavée de bonnes intentions. Le génie militaire, entre les anciennes écuries du Dey, la Salpêtrière et les jardins du boulevard Général Farre, y met la tête dans le guidon pour faire tomber les fortifications. Bab El Oued y respire. Plus de portes d’entrée, plus de portes de sortie.
Bab Azoun, c’était un autre monde, une autre époque, une autre casbah. Avant, on levait la tête, maintenant on la baisse. La haute casbah et la basse casbah. Comme tu veux, tu choises ! Les Français y préfèrent la basse casbah près de la ville européenne. Rue Bab Azoun, rue de la Lyre, place de Chartes, rue Randon c’est le domaine des juifs. On commerce quand on est commerçant. On marchande quand on est marchand. Des palabres autour d’une anisette et parfois autour du ring. Le samedi, après s’être bien dobzé toute la semaine, on prie à la synagogue. On se pardonne en attendant le grand pardon. Tape cinq, mon fils ! Grace à D.ieu. Barouh Achem.
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Les catholiques, raïeb, y peuvent pas prier. A Alger ya que des mosquées et des synagogues. Alors, la grande mosquée d’Alger elle change de religion. Aya zoumbo, razzia sur la mosquée.
En 1843, elle est détruite (ce génie, quelle manie de casser !) et reconstruite en grande cathédrale, place du gouvernement. Place du gouvernement mon ½il ! Place Royale, place Nationale ou place du cheval, c’est selon le régime ! Les juifs y veulent plus entendre parler de régime. Ca leur rappelle quand y crevaient la dalle au temps des ottomans. Dans la hara, pas question de jouer au héros ! Baisser le regard devant un ottoman pour pas se prendre une baffe ou un coup de yatagan autoritaire. Et autorisé s’il vous plait. Qu’est ce qu’un juif comparé à un bourricot ?
Le juif y saute à pieds joints dans le train en marche de l’émancipation française. Le temps de l’ottoman, c’est mort et bien maure. La mort de ses os.
*****
Toute blanche comme une jeune mariée, la mosquée Djamaa El Djedid elle trône sur la place du cheval. Grâce à la générosité des janissaires turcs, elle se fait prier par les musulmans depuis 1660.
Reusement, le génie militaire, y se jette à corps perdu dans la construction d’Alger. Le génie français, il a quand même du beau, du bon, dubonnet. Les hôtels y poussent comme des champignons de Paris. Les hôtels des Ambassadeurs, de Malte et d’Europe y font le plein et les visiteurs en quête d’exotisme y cherchent les lions au coin des rues. Des Tartarin il en vient de partout. Pas seulement de Tarascon. Des aventuriers de tous poils également. Même des aventurières sans poil, sans chemise et sans pantalon. La casbah c’est un grand lupanar. La lune et le chabanais y désemplissent pas. Au lion d’or, on dort pas bezef. Les soldats, au bordel, c’est une armée en perdition.
Le : 31/08/2025 13:04
André Trives Auteur
La rentrée des classes à l'école de la place Lelièvre à Bab el Oued
On y entrait en primaire vers l'âge de 6 ans et on y ressortait après le BEPC entre 16 et 17 ans. Dix ans de fréquentation assidue nous donnaient le sentiment que l'école Lelièvre était notre seconde maison. Nos maîtres et maîtresses nous accompagnaient de la petite enfance à l'adolescence depuis des générations. On les considérait comme notre deuxième famille. Alors, vous dire que le surnom d' ''Université de Bab el Oued '' qu'avait donné Mr BEN SIMON, notre prof de français, pouvait laisser penser qu'elle était la ''meilleure école du quartier'' serait présomptueux. Une chose est certaine, elle était un modèle d'éducation et de formation où, à la volonté d'obtenir des têtes bien faites, s'ajoutait un enseignement paternaliste ne faisant pas partie des programmes scolaires. Nos enseignants nous rappelaient inlassablement les principes et valeurs à respecter afin de nous préparer à affronter la vie ; nous considérant comme leurs propres enfants.
Je n'ai jamais oublié la générosité de cet enseignement qui, 75 ans plus tard, m'inspire toujours. Que ce soit dans la réussite ou dans l'échec, toute ma vie d'adulte j'ai entendu une voix venue de l'intérieur me rappeler à la modestie et à la persévérance.
Les leçons de savoir-être apprises sur les bancs de mon école demeures écrites à la craie sur le tableau noir de ma mémoire en hommage à ceux qui n'ont eu de cesse de nous les rappeler chaque matin, avec la plus belle des matières enseignée qui avait pour nom : la Morale.
Je retourne inlassablement dans l'école de mon enfance où les souvenirs de chaque rentrée sont ineffaçables ! Je gravis les cinq marches de pierres usées, une odeur de peinture fraîche me saisie : les murs, les portes et les fenêtres ont été repeintes en gris bleu durant les vacances d'été. Je franchis le hall d'entrée, laissant sur la gauche le bureau du directeur et sur la droite la loge de la concierge. Au mur une plaque de marbre rend hommage aux enseignants de l'école morts pour la France au cours des deux guerres mondiales.
Je fais partie de cette vague d'enfants sortis de "chez Coco et Riri " avec des rêves plein la tête. Elle envahit la cour de récréation avec des cris d'allégresse chargés d'évacuer l'ultime trop plein d'énergie. Pour l'instant la cour et le préau ressemble à des studios de cinéma : on se prend pour Robin des Bois , on rejoue la victoire de son équipe de foot ou le combat de Marcel Cerdan contre Tony Zale. Dans quelques instants la sonnerie nous rappellera dans nos classes et le calme reviendra jusqu'à la prochaine récré.
La récréation est faite pour se recréer; mais ici, elle sert essentiellement à vaincre : gagner des billes à ''tuisse'', gagner une partie de tchappes, gagner des noyaux à ''seven'' ou au tas, gagner une course de vitesse, gagner à "tu l'as", gagner au ''chat perché'', gagner en jonglant avec une boule de papier. Ces gamins avaient inventé le slogan "la victoire est en nous". Le reste du temps, dans le calme retrouvé, seul le chant monotone et saccadé d'une classe répétant la table de multiplication résonnait comme le c½ur battant de l'école.
L'école se répartissait en deux parties : le primaire au rez-de-chaussée, le secondaire au premier étage. Les escaliers pour accéder à l'étage ne pouvaient être montés que par ceux qui réussissaient l'examen d'entrée en 6e. Alors vous imaginez la hantise séculaire des enfants du primaire de pouvoir accéder à l'étage des grands et bénéficier des cours de sport donnés par monsieur Roméo sur le stade Cerdan.
L'accès au secondaire excitait la curiosité des élèves du primaire car ils découvraient des matières nouvelles comme la philosophie, l'algèbre, la physique, la chimie, les langues comme l'anglais et l'arabe.
Quand on quittait l'école avec le BEPC en poche après 10 ans d'habitudes presque familiales pour obtenir le BAC au Collège Guillemin ou au lycée Bugeaud ; lycée qui avait révélé Albert Camus, le changement nous créait un grand désarroi ; il fallait faire son deuil de la perte de nos instituteurs et de nos camarades après toutes ces années passées ensemble.
Aujourd'hui, je garde un sentiment profond de respect à l'égard de nos enseignants. Alors qu'ils auraient pu quitter notre quartier populaire et trouver une affectation dans les beaux quartiers d'Alger, ils restaient au service de Bab el Oued leur vie durant. Souvent, le jour de la rentrée, on entendait ce dialogue entre le maître et son élève :
-" Es-tu de la famille à un Ballester que j'ai eu il y a quelques années ? "
-" Oui, m'sieur, c'était mon grand frère."
On déclarait au début d'Octobre que l'année serait facile ou difficile en fonction de la gentillesse ou de la sévérité qui collait à la peau du maître que l'on avait. On grandissait avec eux, ils connaissaient tous nos défauts, ils savaient nous faire naître des qualités. Nous apprenions leurs marottes de la bouche des anciens, et chaque année, une sorte de curriculum vitae à jour nous informait des lubies et comportements de chacun. Ainsi, par le rappel constant du passé, nous avions élaboré l'histoire de notre école qui se transmettait comme un trésor de famille. C'était émouvant et bien sympathique de voir un facteur, un agent de police ou un médecin de passage, interrompre le cours pour congratuler l'instituteur tout rayonnant de joie. C'était un peu grâce à lui si le petit galopin bavard mais studieux était devenu quelqu'un d'important dans la vie.
La rentrée des classes à l'école de la place Lelièvre à Bab el Oued
On y entrait en primaire vers l'âge de 6 ans et on y ressortait après le BEPC entre 16 et 17 ans. Dix ans de fréquentation assidue nous donnaient le sentiment que l'école Lelièvre était notre seconde maison. Nos maîtres et maîtresses nous accompagnaient de la petite enfance à l'adolescence depuis des générations. On les considérait comme notre deuxième famille. Alors, vous dire que le surnom d' ''Université de Bab el Oued '' qu'avait donné Mr BEN SIMON, notre prof de français, pouvait laisser penser qu'elle était la ''meilleure école du quartier'' serait présomptueux. Une chose est certaine, elle était un modèle d'éducation et de formation où, à la volonté d'obtenir des têtes bien faites, s'ajoutait un enseignement paternaliste ne faisant pas partie des programmes scolaires. Nos enseignants nous rappelaient inlassablement les principes et valeurs à respecter afin de nous préparer à affronter la vie ; nous considérant comme leurs propres enfants.
Je n'ai jamais oublié la générosité de cet enseignement qui, 75 ans plus tard, m'inspire toujours. Que ce soit dans la réussite ou dans l'échec, toute ma vie d'adulte j'ai entendu une voix venue de l'intérieur me rappeler à la modestie et à la persévérance.
Les leçons de savoir-être apprises sur les bancs de mon école demeures écrites à la craie sur le tableau noir de ma mémoire en hommage à ceux qui n'ont eu de cesse de nous les rappeler chaque matin, avec la plus belle des matières enseignée qui avait pour nom : la Morale.
Je retourne inlassablement dans l'école de mon enfance où les souvenirs de chaque rentrée sont ineffaçables ! Je gravis les cinq marches de pierres usées, une odeur de peinture fraîche me saisie : les murs, les portes et les fenêtres ont été repeintes en gris bleu durant les vacances d'été. Je franchis le hall d'entrée, laissant sur la gauche le bureau du directeur et sur la droite la loge de la concierge. Au mur une plaque de marbre rend hommage aux enseignants de l'école morts pour la France au cours des deux guerres mondiales.
Je fais partie de cette vague d'enfants sortis de "chez Coco et Riri " avec des rêves plein la tête. Elle envahit la cour de récréation avec des cris d'allégresse chargés d'évacuer l'ultime trop plein d'énergie. Pour l'instant la cour et le préau ressemble à des studios de cinéma : on se prend pour Robin des Bois , on rejoue la victoire de son équipe de foot ou le combat de Marcel Cerdan contre Tony Zale. Dans quelques instants la sonnerie nous rappellera dans nos classes et le calme reviendra jusqu'à la prochaine récré.
La récréation est faite pour se recréer; mais ici, elle sert essentiellement à vaincre : gagner des billes à ''tuisse'', gagner une partie de tchappes, gagner des noyaux à ''seven'' ou au tas, gagner une course de vitesse, gagner à "tu l'as", gagner au ''chat perché'', gagner en jonglant avec une boule de papier. Ces gamins avaient inventé le slogan "la victoire est en nous". Le reste du temps, dans le calme retrouvé, seul le chant monotone et saccadé d'une classe répétant la table de multiplication résonnait comme le c½ur battant de l'école.
L'école se répartissait en deux parties : le primaire au rez-de-chaussée, le secondaire au premier étage. Les escaliers pour accéder à l'étage ne pouvaient être montés que par ceux qui réussissaient l'examen d'entrée en 6e. Alors vous imaginez la hantise séculaire des enfants du primaire de pouvoir accéder à l'étage des grands et bénéficier des cours de sport donnés par monsieur Roméo sur le stade Cerdan.
L'accès au secondaire excitait la curiosité des élèves du primaire car ils découvraient des matières nouvelles comme la philosophie, l'algèbre, la physique, la chimie, les langues comme l'anglais et l'arabe.
Quand on quittait l'école avec le BEPC en poche après 10 ans d'habitudes presque familiales pour obtenir le BAC au Collège Guillemin ou au lycée Bugeaud ; lycée qui avait révélé Albert Camus, le changement nous créait un grand désarroi ; il fallait faire son deuil de la perte de nos instituteurs et de nos camarades après toutes ces années passées ensemble.
Aujourd'hui, je garde un sentiment profond de respect à l'égard de nos enseignants. Alors qu'ils auraient pu quitter notre quartier populaire et trouver une affectation dans les beaux quartiers d'Alger, ils restaient au service de Bab el Oued leur vie durant. Souvent, le jour de la rentrée, on entendait ce dialogue entre le maître et son élève :
-" Es-tu de la famille à un Ballester que j'ai eu il y a quelques années ? "
-" Oui, m'sieur, c'était mon grand frère."
On déclarait au début d'Octobre que l'année serait facile ou difficile en fonction de la gentillesse ou de la sévérité qui collait à la peau du maître que l'on avait. On grandissait avec eux, ils connaissaient tous nos défauts, ils savaient nous faire naître des qualités. Nous apprenions leurs marottes de la bouche des anciens, et chaque année, une sorte de curriculum vitae à jour nous informait des lubies et comportements de chacun. Ainsi, par le rappel constant du passé, nous avions élaboré l'histoire de notre école qui se transmettait comme un trésor de famille. C'était émouvant et bien sympathique de voir un facteur, un agent de police ou un médecin de passage, interrompre le cours pour congratuler l'instituteur tout rayonnant de joie. C'était un peu grâce à lui si le petit galopin bavard mais studieux était devenu quelqu'un d'important dans la vie.
Le : 31/08/2025 13:03
"MON ENFANCE A L'ESPLANADE" DE HUBERT ZAKINE.
Avertissement de l’auteur aux lecteurs de cet ouvrage.
J’ai utilisé le langage parlé des enfants Bab El Oued pour chanter l’Esplanade qui, en fait, est l’appendice greffé du faubourg après la démolition des portes de Bab El Oued.
Le parler de tous les jours, agrémenté de mots italiens, espagnols et judéo-arabes propres à la communauté israélite qui, pour la plupart, venait de la casbah d’Alger.
Ce langage né du brassage méditerranéen agrémenta la langue française que tenta et parvint à nous enseigner l’école de Jules Ferry.
Oubliez la syntaxe et la grammaire française pour donner à ce récit toute son authenticité.
J’espère que vous prendrez le même plaisir à lire ce petit livre que moi à l’écrire.
Hubert Zakine.
Dans mon quartier, on était une chiée plus quinze. Les amis, les copains, et puis ceux qu'on pouvait pas voir en peinture, les camarades de l'école à qui on parlait du bout des lèvres parce qu'on pouvait pas faire autrement, ceux qu'on traitait de fils à pep (premiers de la classe) parce qu'ils se faisaient la raie bien droite dans les cheveux et qui mettaient la gomina même qu'on se faisait un plaisir de décoiffer, ceux qu'on prenait pour des tapettes ( pédérastes) parce qu'ils mettaient les habits du dimanche pour aller à l'école, et puis y avait nous ! Les plus beaux, les plus musclés, les plus intelligents qui tapaient cao (école buissonnière) pour un oui, pour un non, les plus fainéants que leurs mères, les pauvres, elles les voyaient en futurs docteurs, nous autres les petits tombeurs de première, les Errol Flynn ou Marlon Brando de pacotille qui se recoiffaient tout le temps pour impressionner les apprenties Lana Turner ou Brigitte Bardot, les dégourdis qui laissaient leurs cartables chez l'épicière en sortant de l'école au lieu d'aller faire leurs devoirs, en un mot comme en cent dix-huit mille, on était une bande de joyeux cancres.
Paulo, Roland, Jacky, Victor et moi, unis comme les cinq doigts de la main qui prenaient la vie par le bout de l'insouciance.
/////
Mon quartier, il était situé à la frontière de Bab El Oued. Zarmah,(soit disant) il était off limites! Les anciens y disent que les remparts y commençaient place du Grand Lycée, des autres, c'était Boulevard Général Farre. Mais, nos anciens, y parlent encore du quartier de l'Esplanade. Nous autres, les descendants de nos anciens, (tu montes tu descends, on est leurs descendants!) on s'en fout comme de notre premier biberon de connaître nos ancêtres. Il sera bien le temps de fouiller dans le vieux grenier de l'histoire de nos familles quand on sera des vieux schnoks. Histoire de l'Algérie ou histoire de France, dieu seul y sait! A savoir si je suis pas l'héritier de Godefroy de Bouillon (ce serait pour ça que ma mère, sara-sara, (toutes les deux minutes) rien qu'elle veut nous faire du bouillon de légumes!) ou de Jeanne d'Arc. C’est également pourquoi ma mère, toujours elle se demande pourquoi j'aime les flambées d'alcool !
Les habitants des autres quartiers ils disent que l'Esplanade, c'est grand genre et petits moyens. Qu'on fait du zbérote (cinéma) quand on parle, du genre quoi! Que les jeunes ils mollardent (crachaient) pas par terre toutes les cinq minutes, qu'ils se dobzent (cognent) pas dans les entrées de maison, que zarmah, on est respectueux (qué respectueux, on sait même pas ce que ça veut dire), qu'on sort les mots de l'armoire, enfin qu'on est des fils à pep, si on n'est pas des chochottes (précieuses).
Bien faire et laisser dire! La caravane elle est passée depuis bien longtemps! Si j'étais british, je dirais "wait and see".
/////
La vérité, je sais pas si je relève l'insulte ou je la laisse choir avec dédain. (chof, le parler châtié des chitanes de l'Esplanade.) Mais aouah, je vais pas m'abaisser à discuter avec tous les babaos (abrutis) des autres quartiers de Bab El Oued sinon j'ai plus fini. Ralah (collant) et compagnie. Une parenthèse, mon professeur d'anglais, il s'appelait Moktari. Pour des petits pieds noirs et des petits musulmans à fort accent pataouète, bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre!
C'est vrai qu'à l'Esplanade, quand on tousse, presque 'on s'excuse de faire du bruit alors que les autres y rotent un maximum sans gêne, sans excuse et sans pantalon. Mais à part ça, on est pareils. Dans le même moule, comme si on avait qu'une seule mère. Comme deux gouttes d'anisette, on se ressemble. "Qui se ressemble, s'assemble!" S'assemble, ça semble bizarre!
Louis Jouvet y doit se retourner dans sa tombe. J’le vois de là à se demander d’où on vient avec ce drôle d’accent. Mi-arabe, mi-juif, mi-espagnol et mi-italien, même si ça fait quatre moitiés, nous autres, quand on aime, on compte pas!
Zarmah, le pathos, il a pas d’accent. Heureusement que Marcel Pagnol il a fait des films avec Raimu, Fernandel, Andrex (je pourrais citer tout le bottin de Provence mais la vérité j’ai pitié de vous). Sinon, on aurait pas de preuves à fournir au commissaire du 36 quai des orfèvres que son accent de Parisien y sent l'hôtel du nord à plein nez.
/////
A SUIVRE si vous êtes sages.
Avertissement de l’auteur aux lecteurs de cet ouvrage.
J’ai utilisé le langage parlé des enfants Bab El Oued pour chanter l’Esplanade qui, en fait, est l’appendice greffé du faubourg après la démolition des portes de Bab El Oued.
Le parler de tous les jours, agrémenté de mots italiens, espagnols et judéo-arabes propres à la communauté israélite qui, pour la plupart, venait de la casbah d’Alger.
Ce langage né du brassage méditerranéen agrémenta la langue française que tenta et parvint à nous enseigner l’école de Jules Ferry.
Oubliez la syntaxe et la grammaire française pour donner à ce récit toute son authenticité.
J’espère que vous prendrez le même plaisir à lire ce petit livre que moi à l’écrire.
Hubert Zakine.
Dans mon quartier, on était une chiée plus quinze. Les amis, les copains, et puis ceux qu'on pouvait pas voir en peinture, les camarades de l'école à qui on parlait du bout des lèvres parce qu'on pouvait pas faire autrement, ceux qu'on traitait de fils à pep (premiers de la classe) parce qu'ils se faisaient la raie bien droite dans les cheveux et qui mettaient la gomina même qu'on se faisait un plaisir de décoiffer, ceux qu'on prenait pour des tapettes ( pédérastes) parce qu'ils mettaient les habits du dimanche pour aller à l'école, et puis y avait nous ! Les plus beaux, les plus musclés, les plus intelligents qui tapaient cao (école buissonnière) pour un oui, pour un non, les plus fainéants que leurs mères, les pauvres, elles les voyaient en futurs docteurs, nous autres les petits tombeurs de première, les Errol Flynn ou Marlon Brando de pacotille qui se recoiffaient tout le temps pour impressionner les apprenties Lana Turner ou Brigitte Bardot, les dégourdis qui laissaient leurs cartables chez l'épicière en sortant de l'école au lieu d'aller faire leurs devoirs, en un mot comme en cent dix-huit mille, on était une bande de joyeux cancres.
Paulo, Roland, Jacky, Victor et moi, unis comme les cinq doigts de la main qui prenaient la vie par le bout de l'insouciance.
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Mon quartier, il était situé à la frontière de Bab El Oued. Zarmah,(soit disant) il était off limites! Les anciens y disent que les remparts y commençaient place du Grand Lycée, des autres, c'était Boulevard Général Farre. Mais, nos anciens, y parlent encore du quartier de l'Esplanade. Nous autres, les descendants de nos anciens, (tu montes tu descends, on est leurs descendants!) on s'en fout comme de notre premier biberon de connaître nos ancêtres. Il sera bien le temps de fouiller dans le vieux grenier de l'histoire de nos familles quand on sera des vieux schnoks. Histoire de l'Algérie ou histoire de France, dieu seul y sait! A savoir si je suis pas l'héritier de Godefroy de Bouillon (ce serait pour ça que ma mère, sara-sara, (toutes les deux minutes) rien qu'elle veut nous faire du bouillon de légumes!) ou de Jeanne d'Arc. C’est également pourquoi ma mère, toujours elle se demande pourquoi j'aime les flambées d'alcool !
Les habitants des autres quartiers ils disent que l'Esplanade, c'est grand genre et petits moyens. Qu'on fait du zbérote (cinéma) quand on parle, du genre quoi! Que les jeunes ils mollardent (crachaient) pas par terre toutes les cinq minutes, qu'ils se dobzent (cognent) pas dans les entrées de maison, que zarmah, on est respectueux (qué respectueux, on sait même pas ce que ça veut dire), qu'on sort les mots de l'armoire, enfin qu'on est des fils à pep, si on n'est pas des chochottes (précieuses).
Bien faire et laisser dire! La caravane elle est passée depuis bien longtemps! Si j'étais british, je dirais "wait and see".
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La vérité, je sais pas si je relève l'insulte ou je la laisse choir avec dédain. (chof, le parler châtié des chitanes de l'Esplanade.) Mais aouah, je vais pas m'abaisser à discuter avec tous les babaos (abrutis) des autres quartiers de Bab El Oued sinon j'ai plus fini. Ralah (collant) et compagnie. Une parenthèse, mon professeur d'anglais, il s'appelait Moktari. Pour des petits pieds noirs et des petits musulmans à fort accent pataouète, bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre!
C'est vrai qu'à l'Esplanade, quand on tousse, presque 'on s'excuse de faire du bruit alors que les autres y rotent un maximum sans gêne, sans excuse et sans pantalon. Mais à part ça, on est pareils. Dans le même moule, comme si on avait qu'une seule mère. Comme deux gouttes d'anisette, on se ressemble. "Qui se ressemble, s'assemble!" S'assemble, ça semble bizarre!
Louis Jouvet y doit se retourner dans sa tombe. J’le vois de là à se demander d’où on vient avec ce drôle d’accent. Mi-arabe, mi-juif, mi-espagnol et mi-italien, même si ça fait quatre moitiés, nous autres, quand on aime, on compte pas!
Zarmah, le pathos, il a pas d’accent. Heureusement que Marcel Pagnol il a fait des films avec Raimu, Fernandel, Andrex (je pourrais citer tout le bottin de Provence mais la vérité j’ai pitié de vous). Sinon, on aurait pas de preuves à fournir au commissaire du 36 quai des orfèvres que son accent de Parisien y sent l'hôtel du nord à plein nez.
/////
A SUIVRE si vous êtes sages.
Le : 31/08/2025 09:05
"MON ENFANCE A L'ESPLANADE" DE HUBERT ZAKINE.
Avertissement de l’auteur aux lecteurs de cet ouvrage.
J’ai utilisé le langage parlé des enfants Bab El Oued pour chanter l’Esplanade qui, en fait, est l’appendice greffé du faubourg après la démolition des portes de Bab El Oued.
Le parler de tous les jours, agrémenté de mots italiens, espagnols et judéo-arabes propres à la communauté israélite qui, pour la plupart, venait de la casbah d’Alger.
Ce langage né du brassage méditerranéen agrémenta la langue française que tenta et parvint à nous enseigner l’école de Jules Ferry.
Oubliez la syntaxe et la grammaire française pour donner à ce récit toute son authenticité.
J’espère que vous prendrez le même plaisir à lire ce petit livre que moi à l’écrire.
Hubert Zakine.
Dans mon quartier, on était une chiée plus quinze. Les amis, les copains, et puis ceux qu'on pouvait pas voir en peinture, les camarades de l'école à qui on parlait du bout des lèvres parce qu'on pouvait pas faire autrement, ceux qu'on traitait de fils à pep (premiers de la classe) parce qu'ils se faisaient la raie bien droite dans les cheveux et qui mettaient la gomina même qu'on se faisait un plaisir de décoiffer, ceux qu'on prenait pour des tapettes ( pédérastes) parce qu'ils mettaient les habits du dimanche pour aller à l'école, et puis y avait nous ! Les plus beaux, les plus musclés, les plus intelligents qui tapaient cao (école buissonnière) pour un oui, pour un non, les plus fainéants que leurs mères, les pauvres, elles les voyaient en futurs docteurs, nous autres les petits tombeurs de première, les Errol Flynn ou Marlon Brando de pacotille qui se recoiffaient tout le temps pour impressionner les apprenties Lana Turner ou Brigitte Bardot, les dégourdis qui laissaient leurs cartables chez l'épicière en sortant de l'école au lieu d'aller faire leurs devoirs, en un mot comme en cent dix-huit mille, on était une bande de joyeux cancres.
Paulo, Roland, Jacky, Victor et moi, unis comme les cinq doigts de la main qui prenaient la vie par le bout de l'insouciance.
/////
Mon quartier, il était situé à la frontière de Bab El Oued. Zarmah,(soit disant) il était off limites! Les anciens y disent que les remparts y commençaient place du Grand Lycée, des autres, c'était Boulevard Général Farre. Mais, nos anciens, y parlent encore du quartier de l'Esplanade. Nous autres, les descendants de nos anciens, (tu montes tu descends, on est leurs descendants!) on s'en fout comme de notre premier biberon de connaître nos ancêtres. Il sera bien le temps de fouiller dans le vieux grenier de l'histoire de nos familles quand on sera des vieux schnoks. Histoire de l'Algérie ou histoire de France, dieu seul y sait! A savoir si je suis pas l'héritier de Godefroy de Bouillon (ce serait pour ça que ma mère, sara-sara, (toutes les deux minutes) rien qu'elle veut nous faire du bouillon de légumes!) ou de Jeanne d'Arc. C’est également pourquoi ma mère, toujours elle se demande pourquoi j'aime les flambées d'alcool !
Les habitants des autres quartiers ils disent que l'Esplanade, c'est grand genre et petits moyens. Qu'on fait du zbérote (cinéma) quand on parle, du genre quoi! Que les jeunes ils mollardent (crachaient) pas par terre toutes les cinq minutes, qu'ils se dobzent (cognent) pas dans les entrées de maison, que zarmah, on est respectueux (qué respectueux, on sait même pas ce que ça veut dire), qu'on sort les mots de l'armoire, enfin qu'on est des fils à pep, si on n'est pas des chochottes (précieuses).
Bien faire et laisser dire! La caravane elle est passée depuis bien longtemps! Si j'étais british, je dirais "wait and see".
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La vérité, je sais pas si je relève l'insulte ou je la laisse choir avec dédain. (chof, le parler châtié des chitanes de l'Esplanade.) Mais aouah, je vais pas m'abaisser à discuter avec tous les babaos (abrutis) des autres quartiers de Bab El Oued sinon j'ai plus fini. Ralah (collant) et compagnie. Une parenthèse, mon professeur d'anglais, il s'appelait Moktari. Pour des petits pieds noirs et des petits musulmans à fort accent pataouète, bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre!
C'est vrai qu'à l'Esplanade, quand on tousse, presque 'on s'excuse de faire du bruit alors que les autres y rotent un maximum sans gêne, sans excuse et sans pantalon. Mais à part ça, on est pareils. Dans le même moule, comme si on avait qu'une seule mère. Comme deux gouttes d'anisette, on se ressemble. "Qui se ressemble, s'assemble!" S'assemble, ça semble bizarre!
Louis Jouvet y doit se retourner dans sa tombe. J’le vois de là à se demander d’où on vient avec ce drôle d’accent. Mi-arabe, mi-juif, mi-espagnol et mi-italien, même si ça fait quatre moitiés, nous autres, quand on aime, on compte pas!
Zarmah, le pathos, il a pas d’accent. Heureusement que Marcel Pagnol il a fait des films avec Raimu, Fernandel, Andrex (je pourrais citer tout le bottin de Provence mais la vérité j’ai pitié de vous). Sinon, on aurait pas de preuves à fournir au commissaire du 36 quai des orfèvres que son accent de Parisien y sent l'hôtel du nord à plein nez.
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A SUIVRE si vous êtes sages.
Avertissement de l’auteur aux lecteurs de cet ouvrage.
J’ai utilisé le langage parlé des enfants Bab El Oued pour chanter l’Esplanade qui, en fait, est l’appendice greffé du faubourg après la démolition des portes de Bab El Oued.
Le parler de tous les jours, agrémenté de mots italiens, espagnols et judéo-arabes propres à la communauté israélite qui, pour la plupart, venait de la casbah d’Alger.
Ce langage né du brassage méditerranéen agrémenta la langue française que tenta et parvint à nous enseigner l’école de Jules Ferry.
Oubliez la syntaxe et la grammaire française pour donner à ce récit toute son authenticité.
J’espère que vous prendrez le même plaisir à lire ce petit livre que moi à l’écrire.
Hubert Zakine.
Dans mon quartier, on était une chiée plus quinze. Les amis, les copains, et puis ceux qu'on pouvait pas voir en peinture, les camarades de l'école à qui on parlait du bout des lèvres parce qu'on pouvait pas faire autrement, ceux qu'on traitait de fils à pep (premiers de la classe) parce qu'ils se faisaient la raie bien droite dans les cheveux et qui mettaient la gomina même qu'on se faisait un plaisir de décoiffer, ceux qu'on prenait pour des tapettes ( pédérastes) parce qu'ils mettaient les habits du dimanche pour aller à l'école, et puis y avait nous ! Les plus beaux, les plus musclés, les plus intelligents qui tapaient cao (école buissonnière) pour un oui, pour un non, les plus fainéants que leurs mères, les pauvres, elles les voyaient en futurs docteurs, nous autres les petits tombeurs de première, les Errol Flynn ou Marlon Brando de pacotille qui se recoiffaient tout le temps pour impressionner les apprenties Lana Turner ou Brigitte Bardot, les dégourdis qui laissaient leurs cartables chez l'épicière en sortant de l'école au lieu d'aller faire leurs devoirs, en un mot comme en cent dix-huit mille, on était une bande de joyeux cancres.
Paulo, Roland, Jacky, Victor et moi, unis comme les cinq doigts de la main qui prenaient la vie par le bout de l'insouciance.
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Mon quartier, il était situé à la frontière de Bab El Oued. Zarmah,(soit disant) il était off limites! Les anciens y disent que les remparts y commençaient place du Grand Lycée, des autres, c'était Boulevard Général Farre. Mais, nos anciens, y parlent encore du quartier de l'Esplanade. Nous autres, les descendants de nos anciens, (tu montes tu descends, on est leurs descendants!) on s'en fout comme de notre premier biberon de connaître nos ancêtres. Il sera bien le temps de fouiller dans le vieux grenier de l'histoire de nos familles quand on sera des vieux schnoks. Histoire de l'Algérie ou histoire de France, dieu seul y sait! A savoir si je suis pas l'héritier de Godefroy de Bouillon (ce serait pour ça que ma mère, sara-sara, (toutes les deux minutes) rien qu'elle veut nous faire du bouillon de légumes!) ou de Jeanne d'Arc. C’est également pourquoi ma mère, toujours elle se demande pourquoi j'aime les flambées d'alcool !
Les habitants des autres quartiers ils disent que l'Esplanade, c'est grand genre et petits moyens. Qu'on fait du zbérote (cinéma) quand on parle, du genre quoi! Que les jeunes ils mollardent (crachaient) pas par terre toutes les cinq minutes, qu'ils se dobzent (cognent) pas dans les entrées de maison, que zarmah, on est respectueux (qué respectueux, on sait même pas ce que ça veut dire), qu'on sort les mots de l'armoire, enfin qu'on est des fils à pep, si on n'est pas des chochottes (précieuses).
Bien faire et laisser dire! La caravane elle est passée depuis bien longtemps! Si j'étais british, je dirais "wait and see".
/////
La vérité, je sais pas si je relève l'insulte ou je la laisse choir avec dédain. (chof, le parler châtié des chitanes de l'Esplanade.) Mais aouah, je vais pas m'abaisser à discuter avec tous les babaos (abrutis) des autres quartiers de Bab El Oued sinon j'ai plus fini. Ralah (collant) et compagnie. Une parenthèse, mon professeur d'anglais, il s'appelait Moktari. Pour des petits pieds noirs et des petits musulmans à fort accent pataouète, bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre!
C'est vrai qu'à l'Esplanade, quand on tousse, presque 'on s'excuse de faire du bruit alors que les autres y rotent un maximum sans gêne, sans excuse et sans pantalon. Mais à part ça, on est pareils. Dans le même moule, comme si on avait qu'une seule mère. Comme deux gouttes d'anisette, on se ressemble. "Qui se ressemble, s'assemble!" S'assemble, ça semble bizarre!
Louis Jouvet y doit se retourner dans sa tombe. J’le vois de là à se demander d’où on vient avec ce drôle d’accent. Mi-arabe, mi-juif, mi-espagnol et mi-italien, même si ça fait quatre moitiés, nous autres, quand on aime, on compte pas!
Zarmah, le pathos, il a pas d’accent. Heureusement que Marcel Pagnol il a fait des films avec Raimu, Fernandel, Andrex (je pourrais citer tout le bottin de Provence mais la vérité j’ai pitié de vous). Sinon, on aurait pas de preuves à fournir au commissaire du 36 quai des orfèvres que son accent de Parisien y sent l'hôtel du nord à plein nez.
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A SUIVRE si vous êtes sages.
Le : 26/08/2025 11:47
Villes d'Algérie.....!.!.!.
Superbe Document....à transmettre !
Une fois la ville choisie, cliquez sur le nom de la Ville.... et une fois la page affichée cliquez sur les écrits.
http://tenes.info/expliq2.php?cible=par_villes_algerie
Superbe Document....à transmettre !
Une fois la ville choisie, cliquez sur le nom de la Ville.... et une fois la page affichée cliquez sur les écrits.
http://tenes.info/expliq2.php?cible=par_villes_algerie
Le : 16/08/2025 22:13
Bonjour nostalgie!!
moi aussi de 48,belcourt rue juliènne Alger,école Aumerat,j'y suis retourné 60 ans après,rien n'a changé comme si j'étais parti un an avant !!les tripes bouleversées en revanche un accueil extraordinaire!!!mes amis Rodriguez, Coin,Sarfati,Mons,etc que c'est loin!!je n'arrive pas à trouver comment faire les "bliblis" qu'on trouvait dans la rue chez les marchands avec leur petites tables!!si quelqu'un peut me donner la recette,par avance merci,salut les pieds noirs.
moi aussi de 48,belcourt rue juliènne Alger,école Aumerat,j'y suis retourné 60 ans après,rien n'a changé comme si j'étais parti un an avant !!les tripes bouleversées en revanche un accueil extraordinaire!!!mes amis Rodriguez, Coin,Sarfati,Mons,etc que c'est loin!!je n'arrive pas à trouver comment faire les "bliblis" qu'on trouvait dans la rue chez les marchands avec leur petites tables!!si quelqu'un peut me donner la recette,par avance merci,salut les pieds noirs.
Le : 12/08/2025 16:38
Merci Guy. Ils sont tellement criants de vérité et nous rappellent tant de souvenirs communs que je ne résiste pas de les partager avec les nôtres grâce à Christian et à ce site merveilleux qu'il a créé...
UN POEME PATAOUETE DE HUBERT ZAKINE.
-Moi môssieu, j’connais un pays
Qu’il a pris la poudre de la scapète.
En bli bli, môssieu, il est parti...
Comme une pastèque, il avait sa tête.
-Dans ce pays, môssieu, naguère
Arabes et juifs, main dans la main
Comme des oualiones dans la misère
Y z’avaient peur du lendemain.
-Venant de la lointaine France,
Un consul nommé Pierre Deval
Il a présenté les créances
Exigées par le sceau royal.
-Va savoir ça qui s’est passé?
Toujours est-il que dey d’Alger
Ya une mouche qui l’a piqué
De colère, y s’est énervé.
-D’un coup d’éventail sur le nez
Il a caressé le consul
Qui, plutôt que de dégainer
Préféra tomber sur le cul.
-Mon consul, comme pas un vexé
Chez sa mère il alla pleurer
Qu’en même temps c’était sa patrie
C’est de là qu’on dit : mère-patrie.
-La France, qu’elle était chatouilleuse
Elle a tapé l’expédition
De la conquête comme une gobieuse,
Elle s’en est fait obligation.
-Bugeaud, Clauzel et puis des autres
Y z’ont envahi le pays
Et d’une terre souède et parote
Y z’ont inventé…..l’Algérie.
UN POEME PATAOUETE DE HUBERT ZAKINE.
-Moi môssieu, j’connais un pays
Qu’il a pris la poudre de la scapète.
En bli bli, môssieu, il est parti...
Comme une pastèque, il avait sa tête.
-Dans ce pays, môssieu, naguère
Arabes et juifs, main dans la main
Comme des oualiones dans la misère
Y z’avaient peur du lendemain.
-Venant de la lointaine France,
Un consul nommé Pierre Deval
Il a présenté les créances
Exigées par le sceau royal.
-Va savoir ça qui s’est passé?
Toujours est-il que dey d’Alger
Ya une mouche qui l’a piqué
De colère, y s’est énervé.
-D’un coup d’éventail sur le nez
Il a caressé le consul
Qui, plutôt que de dégainer
Préféra tomber sur le cul.
-Mon consul, comme pas un vexé
Chez sa mère il alla pleurer
Qu’en même temps c’était sa patrie
C’est de là qu’on dit : mère-patrie.
-La France, qu’elle était chatouilleuse
Elle a tapé l’expédition
De la conquête comme une gobieuse,
Elle s’en est fait obligation.
-Bugeaud, Clauzel et puis des autres
Y z’ont envahi le pays
Et d’une terre souède et parote
Y z’ont inventé…..l’Algérie.
Le : 08/08/2025 16:33
Merci Tony pour ce récit des jours heureux à Bab el oued de notre ami Hubert.
À un moment ou un autre, nous avons tous connu ces moments.
Amitiés en vous espérant en bonne santé tous les 2.
À un moment ou un autre, nous avons tous connu ces moments.
Amitiés en vous espérant en bonne santé tous les 2.
Le : 08/08/2025 06:06
ALGER DES JOURS HEUREUX de Hubert Zakine.
Où sont-ils partis, mes amis de la première heure. Certains ont rejoint le triste cortège des déracinés à Paris où ils ont retrouvés l’amitié d’Alger mais les autres, se sont-ils fondus dans la masse en attendant de descendre dans le Sud. Comme ce copain enseignant, exilé à Lens, qui a obtenu sa mutation à Marseille 17 ans plus tard. Comme disait ma mère «on a le temps de mourir et de ressusciter!"
On a mesuré le bonheur de vivre là où nos ancêtres étaient enterrés au moment du départ. Et seulement au moment du départ. Comment douter que la France grande, belle et généreuse partirait de cette terre ensemencée par 132 ans d’effort au moment même où le pétrole jaillissait de ses entrailles. Comment croire que cette armée française abdiquerait devant un adversaire si faible et si mal équipé ? Cette France que nous ont racontée nos pères au sortir de la guerre 39-45, enseignée par nos instituteurs si fiers de nos maréchaux de France……..quel gâchis !
Malgré moi, je me laisse emporter par mon tempérament. Je le regrette d’autant que cette France n’est plus Ma France. Alors, je reprends mon bâton de pèlerin sur les chemins de mémoire qu’emprunte un enfant d’Algérie, d’Alger et de Bab El Oued !
Bab El Oued, quartier qui a accompagné chacun de mes pas, chacun de mes gestes, mes premières amourettes et mes premiers émois. C’est dans ses rues que j’aimais déambuler, ma solitude sous le bras, solitude qui n’était qu’apparence tant revenaient en mémoire des pans entiers de mon enfance. A chaque coin de rue m’interpellait un souvenir de ma jeunesse : Rue Montaigne, la location de vélos usagés chez Guercy, avenue de la Bouzaréah, Radiola où j’achetais mon premier 45 tours de Louis Armstrong, un peu plus loin, le glacier Di Méglio et sa demi-lune sortie de sa spatule en bois, les Trois Horloges et la rue Suffren où j’allais à l’alliance en vue de ma bar misvah, puis le marché tonitruant où on ne s’entendait pas réfléchir comme aimait à le rappeler Charlot, l’épicier cachir de la rue du Roussillon. En fait, à Bab El Oued, la solitude n’existait pas !
Et l’avenue des bons copains qui vous tendait les bras aux abords des cafés en perpétuelle effervescence. S’y disputait chaque jour, au milieu de sonores vociférations, un championnat de mauvaise foi à nulle autre pareille où la partie de cartes de Pagnol s’apparentait à un aimable divertissement.
/////
Chaque homme adoptait un café près de chez lui pour prolonger sa jeunesse auprès d’anciens camarades de classe, de copains de jeux, taper la belote, jouer au billard, au ping-foot, au jacquet ou au flipper. Et la blanche anisette pour arroser la khémia!
Ah, ces cafés ! L’ambiance du dimanche matin avec les adultes qui tapaient le « carton » et la jeunesse guettant les « demoiselles » qui s’aventuraient en défiant du regard les apprentis-tombeurs. Quelques femmes « modernes » troublaient ces réunions masculines en entrant dans ces établissements à l’heure de l’apéritif. La vérité, elles étaient matées avec circonspection sinon cataloguées « femmes de mauvaise vie ». A cette époque, l’Algérie était un pays d’hommes et une femme qui fumait, qui buvait ou qui s’habillait « olé, olé » avait tôt fait de se heurter à une réputation dérangeante.
Nous, les jeunes, on aimait ça ! les décolletés, ou les jambes aperçues au sortir des voitures (les jetons), on en redemandait ! Lorsqu’une femme avait le déhanchement facile, j’en connais plus d’un qui la suivait des heures pour le plaisir d’imaginer des « choses » inavouables. Et le soir, la veuve poignée officiait.
Il nous tardait même de devenir grands avec la seule ambition de faire Pâques avant les rameaux mais l’enfance c’était tellement bon que la vérité d’un jour n’était pas celle du lendemain. Il y avait aussi les jeunes « vicieux » qui tentaient d’aller au bordel mais qui n’osaient pas entrer alors, ils se contentaient de faire le pied de grue pendant qu’un copain plus âgé se régalait.
/////
Moi, les filles du jardin Guillemin suffisaient à mon bonheur. Moi et mes amis du reste. Disons qu’on se faisait une raison mais ce n’était pas l’envie qui nous manquait. Alors, pour calmer nos ardeurs juvéniles, on tapait un match afin de se mettre en nage. En été, on tapait le bain en matant les tétés des filles et, quand on avait une bonne occase, on louait une cabine à Padovani pour frotter comme des malades. Frotter et pas autre chose ou sinon, c’était le scandale assuré !
L’enfance, c’est bien mais l’adolescence, c’est mieux ! C’est l’époque de la découverte de tout, de la permission d’entrer dans les cafés, d’aller se baigner tout seul comme un grand sans la recommandation de nos mères qui savaient nous lâcher la bride sur le cou, de monter en ville jusqu’au parc de Galland ou au jardin d’essai, d’aller au cinéma ou au stade….enfin, c’est le temps de la liberté sans se soucier de l’heure.
Vous allez me faire remarquer que j’ai fait les yeux doux à une petite belle comme le jour quand j’avais seulement 8 ans. Et la petite effrontée, elle m’a souri et à partir de ce jour, j’avais une petite fiancée.
Mais, les copains qui ne pensaient qu’à jouer aux billes ou aux noyaux, à la délivrance ou à papa vinga, à 12 ans, ça leur a pris comme une envie de pipi. Ils voulaient tous avoir une petite fiancée pour faire comme moi. Zarmah, j’ai fait grand-chose avec elle. Total, deux ou trois baisers comme des grands et basta mais, j’avais une fiancée rien qu’à moi. Alors, la bande de copieurs, elle s’est mise en quête de petites qui les trouveraient à leur goût. Et ils ont réussi ces bâtards mais, la mienne, c’est pas pour dire, elle était la plus jolie.
Heureusement qu’on habitait Bab El Oued où les jardins y pullulaient, sinon à part l’école, jamais, on aurait vu des filles. Qu’est ce vous croyez qu’elles jouaient dans la rue comme les garçons ? Que nenni. Ma cousine, qui résidait rue d’Isly, pour la voir, y fallait inviter sa mère, son père, ses frères et ses s½urs. Ou sinon, je l’aurais vu une fois mariée et encore……..Il était pas question pour elle de se balader comme les garçons. Raïbah, ma cousine ! Ma copine, elle avait pas le droit d’aller au jardin toute seule si sa mère, sa grand-mère, sa s½ur ainée, sa cousine……(je suis ralah hein) n’y allaient pas ! Et pourtant, sa mère elle m’aimait bien mais c’était comme ça ! La ceinture de chasteté, presqu’elle lui mettait. Bien sûr, j’exagère mais c’est pour dire que je suis content d’être un garçon, ada ma canne et mon chapeau !
Le : 03/08/2025 16:11
Bonjour Chers Frères et Soeurs,
Ce Vendredi 1er Août 2025 ,A Aubagne, j'ai eu la grande tristesse de dire un ADIEU à un amour de jeunesse de bab el oued !!! JACKY PASTOR du 58 avenue de la Bouzareha au dessus du moutchou, en face de la cité des vieux moulins !!!
Jean-jean Moréno tu te rappelles bien de lui , il venait d'avoir 79 ans, depuis 63 ans je ne l'ai plus revu, mais nous étions en contact par téléphone, à rigoler en évoquant nos souvenirs de la-bas !!!
On avait promis de se revoir et de s'embrasser avec nos époux respectifs !!!
Promesse non tenue, la vie avec ses priorités , et toujours de remettre à demain
Voilà le résultat, j'ai pris le temps d'aller l'accompagner dans sa dernière !!!
Un regret qui ne s'effecera jamais !!!
C'est pour celà mes chers frères et soeurs, ne remettons pas à une autre fois !
Et profitons du peu de temps qui nous reste maintenant , pour saisir toutes les occasions de se retrouver !!!
A tous ceux qui ont connu JACKY PASTOR , une pensée pour lui !!!
Que D... vous garde et vous benisse tous !
Fraternellement Annie SALORT
Ce Vendredi 1er Août 2025 ,A Aubagne, j'ai eu la grande tristesse de dire un ADIEU à un amour de jeunesse de bab el oued !!! JACKY PASTOR du 58 avenue de la Bouzareha au dessus du moutchou, en face de la cité des vieux moulins !!!
Jean-jean Moréno tu te rappelles bien de lui , il venait d'avoir 79 ans, depuis 63 ans je ne l'ai plus revu, mais nous étions en contact par téléphone, à rigoler en évoquant nos souvenirs de la-bas !!!
On avait promis de se revoir et de s'embrasser avec nos époux respectifs !!!
Promesse non tenue, la vie avec ses priorités , et toujours de remettre à demain
Voilà le résultat, j'ai pris le temps d'aller l'accompagner dans sa dernière !!!
Un regret qui ne s'effecera jamais !!!
C'est pour celà mes chers frères et soeurs, ne remettons pas à une autre fois !
Et profitons du peu de temps qui nous reste maintenant , pour saisir toutes les occasions de se retrouver !!!
A tous ceux qui ont connu JACKY PASTOR , une pensée pour lui !!!
Que D... vous garde et vous benisse tous !
Fraternellement Annie SALORT