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Le : 20/06/2025 12:19
Hubert Zakine
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MA MERE, MES TANTES, L'ALGERIE ET MOI DE HUBERT ZAKINE.
Avant mon entrée à l'école maternelle, ma mère m'emmenait passer l'après-midi au jardin Guillemin, grande esplanade circulaire où s'ébattaient les enfants sous le regard bienveillant des mamans qui tricotaient tout en surveillant leur progéniture. Tous les enfants sauf moi !
Toujours à l'affût, les quatre s½urs se donnaient la main pour guetter le moindre de mes faits et gestes et m'interpeller sitôt que je dérogeais à leurs règles.
--Mon fils, tu es en nage, Viens t'asseoir à côté de nous !
--C'est ça, pourris-toi bien !
--Arrête de courir, Paulo, tu vas tomber !
Mais ces mises en garde déclenchaient automatiquement une réaction de tata Rose qui mettait le feu aux poudres.
--Laisse-le courir ! Il a besoin de se dépenser ce petit !
--Ça se voit que c'est pas toi qui le soigneras quand il aura attrapé la crève !
--Pardi ! C’est moi ou sa mère !
Et ça repartait pour un tour de discussions à n'en plus finir sur l'éducation des enfants. Ces contraintes ne m'atteignaient guère car j'étais trop petit pour me rebeller contre ce que je prenais pour l'amour maternel dont m'abreuvaient ma mère et ses s½urs.
Tout prêtait à discussion. Et rien ne me fut épargné. J’avais droit aux fous-rires, aux emportements qui dissipaient mes tétées, aux réveils brutaux lors d’une visite de mes tantes qui désiraient s’extasier sur le sommeil du petit ange. Bien sûr, j’eus droit à une fiesta judéo-arabe le jour de ma circoncision, milah qui me fit entrer dans la ronde de l’espérance juive. Douleur ou pas, je ne m’en souviens pas mais, par ce bout de chair inutile, je me distinguai pour l’éternité des autres garçons.
La première fête donnée en mon honneur dont j'eus conscience fut mon cinquième anniversaire. Depuis, le chiffre cinq m'accompagne tout au long de ma vie. Le cinq que j'entendais à longueur de journée par mes tantes et ma mère, le cinq qui était censé me protéger, le cinq dans les yeux pour enlever le mauvais ½il, le cinq en cuivre, main de fatma musulmane que la famille accrocha à l'entrée de mon appartement, juste derrière la mezouza juive qui remplissait la même fonction. Avant de partir me promener, ma mère et ses s½urs n'omettaient jamais de réciter une petite prière en hébreu pour qu'il ne m'arrive rien. Pour plus de sécurité, elles ouvraient toute grande la main au-dessus de ma tête et la mystique musulmane de la main de fatma faisait le reste.
A la fin de cette journée de dupes, je compris que si ma mère semblait la maîtresse de maison, c'était mon père qui tenait les cordons de la bourse du foyer. L'argent ne poussant pas sur les arbres, je n'eus droit qu'à un livre qui était censé m'apprendre à aimer lire. Sans le dire, mes parents avaient sans doute dans l'idée de faire de moi un savant.
Heureusement, tata Rose pallia cette carence en m'offrant un vélo à quatre roues. Quant aux cadeaux des autres tantes, ils firent plaisir à ma mère mais sûrement pas à moi. Pas de ballon, de fusil, de chapeau de cow-boy. Que des vêtements et même, suprême vexation, une cravate à élastique avec une automobile en décorum. Même les gâteaux orientaux que ma mère avait confectionnés passèrent de vie à trépas en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. En garçon bien élevé, je n'eus pas le droit de me servir mais mon père eut la présence d'esprit d'en retirer quelques-uns pour son petit prince.
/////
L’ECOLE MATERNELLE
Mon entrée à la maternelle fut l'objet de nombreuses polémiques. Cela aurait dû être discuté entre mes parents mais quand mes tantes entrèrent dans la danse, mon père adopta bien vite la devise de la sagesse. Courage fuyons, fût son refuge laissant les femmes discourir sans fin sur l'opportunité de l'âge où je devais être inscrit à l'école maternelle.
--C'est encore un bébé et déjà, tu veux qu'il devienne docteur ? Répétait tata Rose à ma mère qui désirait imiter les autres mamans du quartier.
--Et comment ils font les autres petits ?
--Alors, parce que les autres mères, c'est des moins que rien, tu dois les imiter ?
--Tu attiges hein ! Tu crois pas que tu exagères ? Elles envoient leurs enfants pour qu'ils apprennent à lire, écrire et compter ! Après, ils deviendront docteurs, notaires ou avocats !
--En tous les cas, il est beaucoup trop jeune pour aller à l'école par tous les temps !
En fait, le seul souci de tata Rose était de pouvoir m'exhiber comme un trophée et s'entendre dire par les passantes : Dieu bénisse en s'extasiant sur mes petites mains, mes petits pieds, mes yeux expressifs, mon nez aquilin, ma petite bouche quand ce n'était pas mes cheveux qu'elle me caressait en me décoiffant, ce qui m'énervait souverainement.
Elle en tirait une telle satisfaction que sa s½ur, ma mère, me confiait à ses bons soins aussi souvent qu'elle le demandait. Ce qui, entre parenthèses me comblait d'aise, moi le petit prince à sa tata, qui profitait de l'amour inconsidéré qu'elle me portait pour demander, voire exiger, tout ce que je voyais.
Le 1er octobre 1950, habillé de pied en cape, encadré par mes deux mamans, j'entrai à l'école maternelle. Elles rivalisèrent pour remonter mes mi-bas, boutonner mon caban, recoiffer mes cheveux fraîchement coupés. Elles se heurtèrent aux nombreuses sollicitations des autres mamans qui les détournèrent de leurs sacro-saintes recommandations.
--Attention, ne te traîne pas parterre ! Où voulait-elle que je me traîne ? En l'air !
--Mon fils, écoutes bien la maîtresse ! Sans cela pourquoi irais-je à l'école ?
--Si tu as envie de faire pipi ou caca, lèves le doigt !
Pourquoi lever le doigt pour faire pipi ou caca ? Je ne comprenais pas tout mais j'avais retenu deux choses : la discipline de l'école était bien différente de celle la maison et la maîtresse n'était pas une deuxième maman comme me l'avait entendre tata Rose pour me faire accepter l'école.
Mon patronyme me fut révélé par mon entrée à l’école maternelle. Ma maitresse me posa une question que je ne compris pas mais que j’empressais de répercuter à la maison en faisant lire le mot qu’elle avait adressée à ma mère. Elle ne comprenait pas que mon père qui avait le patronyme Azoulay avait épousé une jeune fille dont le nom était Azoulay. Contrairement à mes tantes Cécile et Irène qui avaient changé de nom en se mariant. Seule tata Rose avait conservé son nom de jeune fille en restant célibataire.
Je n’avais pas tout compris, une seule chose m’intéressait : je m’appelais comme mes parents!
Après quelques jours à répondre aux nombreuses questions de ma mère et miracle, de mon père, à montrer les bons points que m'avaient valu ma conduite, tata Rose m'emmena au cinéma en guise de récompense. J'eus préféré exercer mes talents sur mon vélo à quatre roues au jardin Guillemin mais, en enfant obéissant, je suivis sagement ma tante qui m'emmena voir un film qui me permit de faire connaissance avec Laurel et Hardy.
Au bout d'un petit mois, j'avais adopté l'école et, surtout, ma maîtresse qui était également la directrice de l'établissement. Pour une raison que j'ignorais, elle me permettait ce qu'elle refusait à d'autres. Très souvent, elle me prenait la main lors de la récréation et, même si j'eus préféré aller jouer, je paradais fièrement à ses côtés. J'eus soudain la révélation d'un sentiment dont j'ignorais la trajectoire : la jalousie de mes petits camarades. Aussi, tout au long de l'année scolaire, je m'évertuais à entretenir le jugement de mes camarades d'être le chouchou de ma classe et de le rester. Nous étions trop petits pour que le surnom de fils à pep me soit associé.
Hubert Zakine
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MA MERE, MES TANTES, L'ALGERIE ET MOI DE HUBERT ZAKINE.
Avant mon entrée à l'école maternelle, ma mère m'emmenait passer l'après-midi au jardin Guillemin, grande esplanade circulaire où s'ébattaient les enfants sous le regard bienveillant des mamans qui tricotaient tout en surveillant leur progéniture. Tous les enfants sauf moi !
Toujours à l'affût, les quatre s½urs se donnaient la main pour guetter le moindre de mes faits et gestes et m'interpeller sitôt que je dérogeais à leurs règles.
--Mon fils, tu es en nage, Viens t'asseoir à côté de nous !
--C'est ça, pourris-toi bien !
--Arrête de courir, Paulo, tu vas tomber !
Mais ces mises en garde déclenchaient automatiquement une réaction de tata Rose qui mettait le feu aux poudres.
--Laisse-le courir ! Il a besoin de se dépenser ce petit !
--Ça se voit que c'est pas toi qui le soigneras quand il aura attrapé la crève !
--Pardi ! C’est moi ou sa mère !
Et ça repartait pour un tour de discussions à n'en plus finir sur l'éducation des enfants. Ces contraintes ne m'atteignaient guère car j'étais trop petit pour me rebeller contre ce que je prenais pour l'amour maternel dont m'abreuvaient ma mère et ses s½urs.
Tout prêtait à discussion. Et rien ne me fut épargné. J’avais droit aux fous-rires, aux emportements qui dissipaient mes tétées, aux réveils brutaux lors d’une visite de mes tantes qui désiraient s’extasier sur le sommeil du petit ange. Bien sûr, j’eus droit à une fiesta judéo-arabe le jour de ma circoncision, milah qui me fit entrer dans la ronde de l’espérance juive. Douleur ou pas, je ne m’en souviens pas mais, par ce bout de chair inutile, je me distinguai pour l’éternité des autres garçons.
La première fête donnée en mon honneur dont j'eus conscience fut mon cinquième anniversaire. Depuis, le chiffre cinq m'accompagne tout au long de ma vie. Le cinq que j'entendais à longueur de journée par mes tantes et ma mère, le cinq qui était censé me protéger, le cinq dans les yeux pour enlever le mauvais ½il, le cinq en cuivre, main de fatma musulmane que la famille accrocha à l'entrée de mon appartement, juste derrière la mezouza juive qui remplissait la même fonction. Avant de partir me promener, ma mère et ses s½urs n'omettaient jamais de réciter une petite prière en hébreu pour qu'il ne m'arrive rien. Pour plus de sécurité, elles ouvraient toute grande la main au-dessus de ma tête et la mystique musulmane de la main de fatma faisait le reste.
A la fin de cette journée de dupes, je compris que si ma mère semblait la maîtresse de maison, c'était mon père qui tenait les cordons de la bourse du foyer. L'argent ne poussant pas sur les arbres, je n'eus droit qu'à un livre qui était censé m'apprendre à aimer lire. Sans le dire, mes parents avaient sans doute dans l'idée de faire de moi un savant.
Heureusement, tata Rose pallia cette carence en m'offrant un vélo à quatre roues. Quant aux cadeaux des autres tantes, ils firent plaisir à ma mère mais sûrement pas à moi. Pas de ballon, de fusil, de chapeau de cow-boy. Que des vêtements et même, suprême vexation, une cravate à élastique avec une automobile en décorum. Même les gâteaux orientaux que ma mère avait confectionnés passèrent de vie à trépas en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. En garçon bien élevé, je n'eus pas le droit de me servir mais mon père eut la présence d'esprit d'en retirer quelques-uns pour son petit prince.
/////
L’ECOLE MATERNELLE
Mon entrée à la maternelle fut l'objet de nombreuses polémiques. Cela aurait dû être discuté entre mes parents mais quand mes tantes entrèrent dans la danse, mon père adopta bien vite la devise de la sagesse. Courage fuyons, fût son refuge laissant les femmes discourir sans fin sur l'opportunité de l'âge où je devais être inscrit à l'école maternelle.
--C'est encore un bébé et déjà, tu veux qu'il devienne docteur ? Répétait tata Rose à ma mère qui désirait imiter les autres mamans du quartier.
--Et comment ils font les autres petits ?
--Alors, parce que les autres mères, c'est des moins que rien, tu dois les imiter ?
--Tu attiges hein ! Tu crois pas que tu exagères ? Elles envoient leurs enfants pour qu'ils apprennent à lire, écrire et compter ! Après, ils deviendront docteurs, notaires ou avocats !
--En tous les cas, il est beaucoup trop jeune pour aller à l'école par tous les temps !
En fait, le seul souci de tata Rose était de pouvoir m'exhiber comme un trophée et s'entendre dire par les passantes : Dieu bénisse en s'extasiant sur mes petites mains, mes petits pieds, mes yeux expressifs, mon nez aquilin, ma petite bouche quand ce n'était pas mes cheveux qu'elle me caressait en me décoiffant, ce qui m'énervait souverainement.
Elle en tirait une telle satisfaction que sa s½ur, ma mère, me confiait à ses bons soins aussi souvent qu'elle le demandait. Ce qui, entre parenthèses me comblait d'aise, moi le petit prince à sa tata, qui profitait de l'amour inconsidéré qu'elle me portait pour demander, voire exiger, tout ce que je voyais.
Le 1er octobre 1950, habillé de pied en cape, encadré par mes deux mamans, j'entrai à l'école maternelle. Elles rivalisèrent pour remonter mes mi-bas, boutonner mon caban, recoiffer mes cheveux fraîchement coupés. Elles se heurtèrent aux nombreuses sollicitations des autres mamans qui les détournèrent de leurs sacro-saintes recommandations.
--Attention, ne te traîne pas parterre ! Où voulait-elle que je me traîne ? En l'air !
--Mon fils, écoutes bien la maîtresse ! Sans cela pourquoi irais-je à l'école ?
--Si tu as envie de faire pipi ou caca, lèves le doigt !
Pourquoi lever le doigt pour faire pipi ou caca ? Je ne comprenais pas tout mais j'avais retenu deux choses : la discipline de l'école était bien différente de celle la maison et la maîtresse n'était pas une deuxième maman comme me l'avait entendre tata Rose pour me faire accepter l'école.
Mon patronyme me fut révélé par mon entrée à l’école maternelle. Ma maitresse me posa une question que je ne compris pas mais que j’empressais de répercuter à la maison en faisant lire le mot qu’elle avait adressée à ma mère. Elle ne comprenait pas que mon père qui avait le patronyme Azoulay avait épousé une jeune fille dont le nom était Azoulay. Contrairement à mes tantes Cécile et Irène qui avaient changé de nom en se mariant. Seule tata Rose avait conservé son nom de jeune fille en restant célibataire.
Je n’avais pas tout compris, une seule chose m’intéressait : je m’appelais comme mes parents!
Après quelques jours à répondre aux nombreuses questions de ma mère et miracle, de mon père, à montrer les bons points que m'avaient valu ma conduite, tata Rose m'emmena au cinéma en guise de récompense. J'eus préféré exercer mes talents sur mon vélo à quatre roues au jardin Guillemin mais, en enfant obéissant, je suivis sagement ma tante qui m'emmena voir un film qui me permit de faire connaissance avec Laurel et Hardy.
Au bout d'un petit mois, j'avais adopté l'école et, surtout, ma maîtresse qui était également la directrice de l'établissement. Pour une raison que j'ignorais, elle me permettait ce qu'elle refusait à d'autres. Très souvent, elle me prenait la main lors de la récréation et, même si j'eus préféré aller jouer, je paradais fièrement à ses côtés. J'eus soudain la révélation d'un sentiment dont j'ignorais la trajectoire : la jalousie de mes petits camarades. Aussi, tout au long de l'année scolaire, je m'évertuais à entretenir le jugement de mes camarades d'être le chouchou de ma classe et de le rester. Nous étions trop petits pour que le surnom de fils à pep me soit associé.
Hubert Zakine
Le : 15/06/2025 20:21
Bonjour,
Je vous contacte en tant que membre de la Fondation pour la Recherche Historique sur l’Afrique du Nord (FRHA), Fondation sous l’égide de la Fondation de France.
En effet, nous avons mis au point, avec une équipe de professionnels, un Portail pour héberger tous les sites mémoriels numériques de l’Afrique du Nord Française qui le souhaitent et cela pour assurer leur sauvegarde de façon pérenne. afn-sitesmemoriels.fr
Le but de ce Portail qui a été mis en ligne le 22 novembre 2024, est d’éviter la disparition de ces sites et sera également rattaché par un lien à différentes Associations pour la cause des Français d’Afrique du Nord.
Ce Portail présente aujourd’hui plus de 70 sites mémoriels …
Le maître d’½uvre et le financier de toutes les opérations relatives à la mise au point et au fonctionnement de ce Portail est la FRHA.
Nous pensons qu’il serait bien que votre site rejoigne le Portail mémoriel et c’est pour cette raison que je vous adresse ce mail
Je reste à votre disposition pour vous communiquer toutes les informations dont vous auriez besoin.
Bien cordialement
Bernard RAFFI
06 22 44 74 17
Arrière-petit-fils d’Alphonse RAFFI, Maire d’Alger de 1920 à1929.
Je vous contacte en tant que membre de la Fondation pour la Recherche Historique sur l’Afrique du Nord (FRHA), Fondation sous l’égide de la Fondation de France.
En effet, nous avons mis au point, avec une équipe de professionnels, un Portail pour héberger tous les sites mémoriels numériques de l’Afrique du Nord Française qui le souhaitent et cela pour assurer leur sauvegarde de façon pérenne. afn-sitesmemoriels.fr
Le but de ce Portail qui a été mis en ligne le 22 novembre 2024, est d’éviter la disparition de ces sites et sera également rattaché par un lien à différentes Associations pour la cause des Français d’Afrique du Nord.
Ce Portail présente aujourd’hui plus de 70 sites mémoriels …
Le maître d’½uvre et le financier de toutes les opérations relatives à la mise au point et au fonctionnement de ce Portail est la FRHA.
Nous pensons qu’il serait bien que votre site rejoigne le Portail mémoriel et c’est pour cette raison que je vous adresse ce mail
Je reste à votre disposition pour vous communiquer toutes les informations dont vous auriez besoin.
Bien cordialement
Bernard RAFFI
06 22 44 74 17
Arrière-petit-fils d’Alphonse RAFFI, Maire d’Alger de 1920 à1929.
Le : 12/06/2025 14:59
SQUARE GUILLEMIN DE HUBERT ZAKINE..
Tous les amis, on habite dans un périmètre de cinquante mètres alors pour se donner rendez vous, c’est facile. On sort au balcon, on se donne un coup de sifflet et l’affaire elle est dans le sac. Capo, il a envie d’aller au Mon Ciné cet après midi. Le Mon Ciné, c’est une des neuf cinémas de Bab El Oued mais cette salle, c’est « notre » cinéma. D’abord, il est à vingt mètres à l’angle des escaliers de la rue K½chlin et de la rue Rochambeau. Alors, à force de le voir en allant à l’école ou en faisant les commissions chez madame Bazar, l’épicière, le Mon Ciné, il est devenu notre cinéma préféré. Surtout que le patron, Mr Hanoun y programme des films pour la jeunesse du quartier. Et des jeudis cinématographiques avec des films de cow boys, de corsaires, de cape et d’épée, d’aventures dans des pays lointains, de Tarzan, de Zorro, grâce à Dieu et surtout grâce à Mr Hanoun, c’est pas ce qui manque au Mon Ciné. Mais c’est l’argent qui manque le plus souvent et la seule chance de se payer une place, c’est le 5/25.
Le 5/25 c’est un jeu qui multiplie par cinq (ou par zéro) la somme misée. Une boîte en carton avec six chiffres (1 à 6) crayonnés et délimités à la va vite, un yaouled qui fait la mata, la banque qui lance le tchic-tchic et si le chiffre misé y sort, on encaisse cinq fois la mise. Mais quand la chance elle nous tourne le dos, on pleure toutes les larmes de notre corps et on a qu’une seule envie, c’est d’aller se jeter au Kassour !
Parfois, la préposée aux places elle laisse entrer au Mon Ciné les enfants du quartier même si on a pas assez d’argent. Mais elle pose une condition : prendre un fauteuil pour deux. Les fauteuils larzeze ! Tout en bois qu’une jeunesse persifleuse au possible, elle prend un malin plaisir à claquer au moment le plus angoissant du film. Une autre condition imposée, c’est de le dire à personne ou sinon tout Bab El Oued, y va resquiller deux par deux comme des frères siamois.
Le Mon Ciné, y se trouve rue Rochambeau à côté des écoles. Chaque année, Rochambeau y nous offre une séance de cinéma avant les vacances de Noël. Cette année, elle est restée gravée dans ma mémoire pour trois raisons. La première, c’est l’année de mon certificat d’études que j’ai raté haut la main. (raïbah, ma mère qui voyait son fils docteur ou avocat !)
La deuxième c’est parce que mon maître c’est Monsieur Aïach qu’on appelle papa Aïach pour lui témoigner notre affection et la troisième, c’est qu’au lieu de nous emmener au Mon Ciné, on s’est retrouvé au Marignan pour assister au premier film d’Elvis Presley « Loving You ». Le tcherklala, la barouffa, le chahut, le tohu-bohu, le bin’z (enfin tous les mots qui font du bruit !) je vous dis pas ! Vous me croirez si vous voulez mais Capo, à partir de ce jour, y s’est pris pour Elvis Presley. Mais la vérité, avec ses trois cheveux qui se battent en duel, je sais pas comment y fait pour donner l’impression d’avoir la tonne de cheveux. C’est pas qu’il est fartasse mais son père, il a horreur de voir les cheveux lui manger la figure. Le lendemain, il est venu avec la banane! Une toute petite banane mais une banane quand même. Mais pour ressembler à Elvis et faire tenir sa banane, il est obligé de s’asperger ses cheveux de gomina ou de les badigeonner de Pento. Toutes les cinq minutes, y passe le peigne dans sa coiffure en prenant des poses à la James Dean et bien sur à la Elvis. Lui qui paraissait si intelligent. Yaré Capo !
*****
Ma mère, elle a acheté des habits chez Discophone pour ses trois chéris. Pour moi, elle a pris un Sam, le blue jean à la mode. C’est pas un vrai blue jean’s comme Elvis ou James Dean mais ca fera quand même l’affaire. Capo, y veut en acheter parce que sur le coté, il a une poche pour le peigne. Putain, y va nous pourrir la vie avec son peigne.
--Comme Elvis !
--Raouède et radaouède ! Tch’arrêtes avec Elvis !
Bouzouz, il en perd pas une. Pour la plaisanterie, il est toujours là !
--Avant, c’était Farid El Atrache, maintenant, c’est Elvis !
--Va niquer les mouches, va !
Et Nicole dans tout ça, elle occupe tous mes après midis. Mes amis aussi mais pas pour les mêmes raisons et avec les mêmes arguments. Mais comme tous les Bab El ouédiens, je suis jaloux comme une teigne ! Nicole, je la trouve en train de parler avec des italiens des Messageries, le sang y me monte à la tête. Purée ! Alors c’est ça, être jaloux ! Avant, j’étais jaloux de Cyclone, le coureur du quartier ou de Richard, qui avait eu un beau vélo à Noël mais pas jaloux comme un grand ! C’est vrai que dans ma famille, tout le monde y dit que je suis grand pour mon âge mais quand même ! Ca y est ! Nicole et moi, c’est fini ! Ralass ! Qué, je vais pas me faire du mauvais sang comme ça jusqu’à vitam aeternam. Voila que je parle latin maintenant ! N’importe quoi ! Aouah, y faut que je marche avec une vilaine ! Au moins, personne y lui tapera le baratin pour me l’enlever ! Nicole, je la laisse avec les italiens des Messageries, les beignets italiens, la bonbonnière, sa mère qu’elle me fera plus les gros yeux et je pars pour une destination inconnue, loin de ce monde inhumain perdu entre le désert de Mongolie et la Haute Volta. La pauvre ma mère, je peux pas lui faire ça ! En plus, elle sait pas où c’est la Mongolie ! Encore moins, la Haute Volta. Elle va se faire trop de mauvais sang. Et la mère de Nicole, elle va pouvoir reposer ses yeux. Dommage, j’aurais été un gentil beau-fils ! Tant pis pour elle ! Elle sait pas ce qu’elle perd. Elle avait qu’à bien élever sa fille qui parle à n’importe qui ! Des Italiens des Messageries, ça va pas non !
Je veux pas rester au jardin. J’entraîne les amis sur l’avenue de la Bouzaréah. Et ces coulos qui se bidonnent alors que je me noie dans mon chagrin. J’entends encore parler des italiens avec Roma Glaces où Capo y nous paye une coupe de créponné. Ca me remonte le moral mais je sais déjà que cette crème elle va me rester sur l’estomac. Qu’est ce qui m’a pris de lui parler à Nicole? Surtout pour dire des sornettes pareilles. Et Boisis qui m’a encouragé. Si c’était pas mon ami, je le maudirais ! Maintenant, je sais que les filles, dès qu’on a le dos tourné, elles nous tapent un coup de zouzguèfe ? C’est un monde, hein ! Alors, on peut pas leur faire confiance. Nos mères, elles devraient nous mettre en garde ! Allez va ! Y faut que j’arrête de me plaindre parce que, comme y dit Bouzouz, le grand philosophe, une de perdue, dix de retrouvées. Et pourquoi seulement dix ? Purée, pour la première fois, je vais rentrer chez moi avec le karse dans la tête ! Allez va, demain le bon dieu, y sera grand !
Hubert Zakine
Le : 12/06/2025 05:55
A Monsieur Pierre Jean Banuls.
De passage à Bab el oued , j'ai pris des photos du 8 rue Gustave Mercier et de la rue Vespasien.
Si vous êtes toujours intéressé , je pourrais vous les envoyées.
Addadahine
De passage à Bab el oued , j'ai pris des photos du 8 rue Gustave Mercier et de la rue Vespasien.
Si vous êtes toujours intéressé , je pourrais vous les envoyées.
Addadahine
Le : 30/05/2025 07:03
Tout à fait d'accord avec PJ Taillieu, Guy Soltana et bien d'autres.
Madame Roux,
Nous ne devons pas connaître les mêmes organisateurs qui ont vieilli, qui sont fatigués et qui sont tristes de ne plus pouvoir s'en charger. Sachez chère madame que les plus jeunes d'entre nous approchent ou ont plus de 80 ans. Vous ne devez pas vous imaginer ce que représente la logistique pour une telle journée la veille, le matin et le soir quand tout le monde est parti et qu'il fut nettoyer. Et les personnes qui régulent l'entrée du parking debout toute la matinée.
Mais sachez que si vous voulez vous charger de cette organisation avec Annie Salort on veut bien venir vous rejoindre ce jour là.
Madame Roux,
Nous ne devons pas connaître les mêmes organisateurs qui ont vieilli, qui sont fatigués et qui sont tristes de ne plus pouvoir s'en charger. Sachez chère madame que les plus jeunes d'entre nous approchent ou ont plus de 80 ans. Vous ne devez pas vous imaginer ce que représente la logistique pour une telle journée la veille, le matin et le soir quand tout le monde est parti et qu'il fut nettoyer. Et les personnes qui régulent l'entrée du parking debout toute la matinée.
Mais sachez que si vous voulez vous charger de cette organisation avec Annie Salort on veut bien venir vous rejoindre ce jour là.
Le : 29/05/2025 14:44
A Annie Salort
Les critiques viennent de vous, chère Madame, encore et toujours. Vous n'avez qu'à prendre la relève et vous verrez alors ce que représente en travail et en investissement une telle organisation. La critique est aisée mais l'art est difficile ! Vous devriez être reconnaissance aux personnes qui ont donné de leur temps et de leur énergie afin que cette rencontre soit une réussite au lieu de vous plaindre dès que l'occasion vous est donnée.
Merci aux anciens d'avoir assuré d'une main de maître cet inoubliable rendez-vous qui berce nos vieux jours de bien beaux souvenirs. Mais un beau matin tout s'arrête, par la force des choses ou de l'âge. Nul ne peut leur en tenir rigueur.
Les critiques viennent de vous, chère Madame, encore et toujours. Vous n'avez qu'à prendre la relève et vous verrez alors ce que représente en travail et en investissement une telle organisation. La critique est aisée mais l'art est difficile ! Vous devriez être reconnaissance aux personnes qui ont donné de leur temps et de leur énergie afin que cette rencontre soit une réussite au lieu de vous plaindre dès que l'occasion vous est donnée.
Merci aux anciens d'avoir assuré d'une main de maître cet inoubliable rendez-vous qui berce nos vieux jours de bien beaux souvenirs. Mais un beau matin tout s'arrête, par la force des choses ou de l'âge. Nul ne peut leur en tenir rigueur.
Le : 29/05/2025 09:50
CLAUDE DELUY ALGER LA BLANCHE CHANT + MUSIQUE+ PAROLES
11 mai 2025
Dans ce deuxieme titre de ma composition et de mon album en préparation j'ai mis a l'honneur la CAPITALE ALGER un voyage pour mes compatriotes PIEDS NOIRS en image et en musique , paroles, musique,arrangement,orchestration, chant realisation STUDIO CLAUDE DELUY 30500 ST AMBROIX titre dépose S.A.C.E.M contact /claude.deluy@laposte.net
ALGER LA BLANCHE
INTRO 32 MESURES
COUPLET 1
Tu me parles toujours d’Alger ma ville blanche que j’aimais le boulevard Michelet et Notre Dame
d’Afrique et l’amirauté qui abrite tous ces bateaux qui resplendissent de leurs jolies couleurs
CHORUS 32 MESURES
REFRAIN
Alger la Blanche tu rayonnes de toute ta splendeur mais mon destin je le connais par c½ur
L’histoire va s’arrêter en juillet 62 oh mon Alger je suis plein de regrets
CHORUS 32 MESURES
COUPLET 2
Je revois encore le Tombeau de la Chrétienne nous allons a TIPAZA tous fêter PÂQUES
Avec une bonne loubia et une coca et la mouna notre dessert PASCAL
CHORUS 32 MESURES
REFRAIN
Alger la Blanche tu rayonnes de toute ta splendeur mais mon destin je le connais par c½ur
L’histoire va s’arrêter en juillet 62 oh mon Alger je suis plein de regrets
CHORUS 32 MESURES
COUPLET 3
La rue d'isly qui étale tous ses produits ses senteurs de jasmin et de fleur d’oranger
Qui se mélangent avec tous ces parfums suaves et tous ces beaux légumes qui sentent l’Algérie
CHORUS 32 MESURES
REFRAIN
Alger la Blanche tu rayonnes de toute ta splendeur mais mon destin je le connais par c½ur
L’histoire va s’arrêter en juillet 62 oh mon Alger je suis plein de regrets
CHORUS 32 MESURES COUPLET 4
Tu me parles toujours d’Alger ma ville blanche que j’aimais le boulevard Michelet et Notre Dame
d’Afrique et l’amirauté qui abrite tous ces bateaux qui resplendissent de leurs jolies couleurs
CLAUDE DELUY ALGER LA BLANCHE CHANT + MUSIQUE+ PAROLES
https://www.youtube.com/watch?v=VR920hVsiyQ&si=wtiAxkpsZSzBudtP&fbclid=IwY2xjawKlDTFleHRuA2FlbQIxMQBicmlkETBxbXphZThadU85VmhhaXZYAR4Mwbkys1iMgJB2eqDzwVYyLFgYtpyPWS80JwAL3q9iRhJ2xQ0E5V-6FxC4Uw_aem_HaEfTqTcFvTRGnJmjslt-g
11 mai 2025
Dans ce deuxieme titre de ma composition et de mon album en préparation j'ai mis a l'honneur la CAPITALE ALGER un voyage pour mes compatriotes PIEDS NOIRS en image et en musique , paroles, musique,arrangement,orchestration, chant realisation STUDIO CLAUDE DELUY 30500 ST AMBROIX titre dépose S.A.C.E.M contact /claude.deluy@laposte.net
ALGER LA BLANCHE
INTRO 32 MESURES
COUPLET 1
Tu me parles toujours d’Alger ma ville blanche que j’aimais le boulevard Michelet et Notre Dame
d’Afrique et l’amirauté qui abrite tous ces bateaux qui resplendissent de leurs jolies couleurs
CHORUS 32 MESURES
REFRAIN
Alger la Blanche tu rayonnes de toute ta splendeur mais mon destin je le connais par c½ur
L’histoire va s’arrêter en juillet 62 oh mon Alger je suis plein de regrets
CHORUS 32 MESURES
COUPLET 2
Je revois encore le Tombeau de la Chrétienne nous allons a TIPAZA tous fêter PÂQUES
Avec une bonne loubia et une coca et la mouna notre dessert PASCAL
CHORUS 32 MESURES
REFRAIN
Alger la Blanche tu rayonnes de toute ta splendeur mais mon destin je le connais par c½ur
L’histoire va s’arrêter en juillet 62 oh mon Alger je suis plein de regrets
CHORUS 32 MESURES
COUPLET 3
La rue d'isly qui étale tous ses produits ses senteurs de jasmin et de fleur d’oranger
Qui se mélangent avec tous ces parfums suaves et tous ces beaux légumes qui sentent l’Algérie
CHORUS 32 MESURES
REFRAIN
Alger la Blanche tu rayonnes de toute ta splendeur mais mon destin je le connais par c½ur
L’histoire va s’arrêter en juillet 62 oh mon Alger je suis plein de regrets
CHORUS 32 MESURES COUPLET 4
Tu me parles toujours d’Alger ma ville blanche que j’aimais le boulevard Michelet et Notre Dame
d’Afrique et l’amirauté qui abrite tous ces bateaux qui resplendissent de leurs jolies couleurs
CLAUDE DELUY ALGER LA BLANCHE CHANT + MUSIQUE+ PAROLES
https://www.youtube.com/watch?v=VR920hVsiyQ&si=wtiAxkpsZSzBudtP&fbclid=IwY2xjawKlDTFleHRuA2FlbQIxMQBicmlkETBxbXphZThadU85VmhhaXZYAR4Mwbkys1iMgJB2eqDzwVYyLFgYtpyPWS80JwAL3q9iRhJ2xQ0E5V-6FxC4Uw_aem_HaEfTqTcFvTRGnJmjslt-g
Le : 29/05/2025 07:46
BONJOUR A TOUS,UN DE VOUS CONNAITRAIT LE NO DE TELE....DE FRANÇOIS CARAVANO QUI
HABITE NICE,ET BIEN SUR DE LA CONSOLATION (ALGER).
MON NO:06 30 76 56 48 MERÇI A VOUS.
Le : 29/05/2025 06:51
Bonjour,
Je suis entièrement d'accord avec les propos tenus par Madame PLA-SALORT Annie, ils nous ont mis devant le fait accompli. Personnellement, depuis des années, je me connecte tous les jours sur le site, et a aucun moment les organisateurs ont parlé de fatigue, de vouloir passer le relais, peut-être entre eux mais jamais sur le site.
Bravo Christian Timoner, j'adore lire tous les messages, parfois ils sont tristes .... Cordialement
Je suis entièrement d'accord avec les propos tenus par Madame PLA-SALORT Annie, ils nous ont mis devant le fait accompli. Personnellement, depuis des années, je me connecte tous les jours sur le site, et a aucun moment les organisateurs ont parlé de fatigue, de vouloir passer le relais, peut-être entre eux mais jamais sur le site.
Bravo Christian Timoner, j'adore lire tous les messages, parfois ils sont tristes .... Cordialement
Le : 28/05/2025 13:07
A l'attention de Mme PLAT-SALOR
Madame, permettez moi de vous donner mon avis et de vous dire mon désaccord suite à votre message paru dernièrement sur le site . Personnellement ,contrairement à vous, je ne remercierai jamais assez le fondateur et les bénévoles, ainsi que ceux qui leur ont succédés. Ces personnes n'ont pas quitté le navire: pour certains, l'âge les a emporté. Rendons leur hommage et une pensée remplie d'émotion pour leurs enfants et petits-enfants . Si vous vous en sentez le courage, lancez une pétition et vous donnerez sur le même site le résultat.
La tache est trés difficile . Ne vivons pas avec nos regrets et bien au contraire avec les souvenirs de joies et de larmes,que nous avons partagés aprés ces retrouvailles , aprés tant d'années de séparation. Maintenant lorsque je clique sur le site, c'est malheureusement pour apprendre la disparition d'un de nos amis et la pensée nous emporte dans les souvenirs de notre quartier, la rue était notre seconde maison.
Bien à vous Paul-José TALLIEU