pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : Rodriguez JPEnvoyer un mail

Le : 18/10/2023 08:22

Merçi,Mr Merzak d'avoir retraçer tous ses souvenirs du quartier.Bien élaboré.
Mon oncle avait une pastéra à Padovani.Il était pécheur,et je me souvient de ces prises d'oublades au large du cassour.De temps à autres je lui donnait un coup de main pour faire des vers de rochers,qui servaient d'amorçes.
Pour ce faire,nous allions chez Drigués,acheter la pierre bleue.Un peu de celle-ci dans une bouteille d'eau de mer,et nous aspergions les rochers,et là une multitude de vers surgissaient.J'avoue que ce n'était pas écolo,même proscrit !!
Il revendait,sa pêche en fin d'aprés midi dans les bars à BEO.
Ce quartier a bien changé,j'y suis retourné il y a quelques annees.
Souvenirs,souvenirs.................

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 17/10/2023 20:49


J'ai cité le décés de Sellam en 2016 à cause du texte Latrèche ci-dessous

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 17/10/2023 20:42



Sellam Yahia est décédé en Suède à l'age de 70 ans laissant un vide immense à Malmö et à Copenhague.

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 17/10/2023 20:39



Kaouène (Le boîteux)

Encore ce fameux troncon de l'Ave Malakoff.
Qui ne connait Kaouène? Un brave homme boîteux, qui faisait partie des résidents
de la plage. Son logement était une barque renversèe, posée sur deux, amas de pavés
et recouverte de bâches.
Il ramait chez Baptiste le pêcheur aux Bains de Chevaux, et menait une vie humble,
paisible et sereine. Il était toujours habillé d'une longue blouse grise et souvent on le
voyait Bd Pitolet avec le père à Andrée, tenant de longues discussions (probablement
sur la mer)
Il nous a vu grandir à tous, et tout le monde l'appréciait à sa juste valeur. Si par hasard,
quelqu'un lui posait une question sur sa famille, il répondait invariablement, aprés un long
silence: vous êtes tous ma famille. Il faut dire qu'il était recu dans toutes les familles du
quartier (dont la mienne) toutes confessions confondues.
Il était sobre, conciliant et faisait penser aux JAÏNS en Inde qui préfèrent balayer le chemin
devant eux, plutôt que d'écraser par mégarde quelque petit insecte invisible.
D'aucuns se moquent d'eux, moi, tout le premier, bien que je les respecte et les envie.
Aprés 1962, il a tenu un petit magasin rue Lavoisier, "Dépôt de pain et limonade". Juste
pour survivre, comme il disait. Ce magasin lui tenait lieu d'habitation aussi, et ressemblait à
une cellule de moine.
Il en avait les dimensions restreintes et le mobilier sommaire. Il semblait que le temps
s'arrétait là, pour s'y reposer et méditer. Je ne manquais jamais de lui rendre visite à chaque
passage à Alger.
Kaouène est décédé rue Lavoisier entouré de tous ses amis (sa famille) laissant un vide
immense dans ce petit bout de quartier.
Peu de gens savent qu'il s'appelait Lahlou Rabah.
Bon week-end à toutes et à tous.
Merzak.

Le Manchot.
Toujours sur ce petit troncon, vivait un homme, Le Manchot, un ancien combattant
ayant perdu un bras, et survivant tant bien que mal, avec les moyens du bord.
Il était toujours accompagné de "Yeux Rouges" qui nous impressionnait, et bien qu'inoffensif,
nous terrorisait. Pourquoi Yeux rouges? Et bien tout simplement pour la couleur de ses
yeux, et tout le monde ignorait son nom.
Ces 2 joyeux lurons étaient toujours sur la plage, à rire et à plaisanter, sans avoir oublié auparavant
de passer dire bonjour à Mr Pons, épicier, chez qui ils pouvaient s'approvisioner en vin, et
pendant les fins de mois pénibles, en alcool à bruler.
Aucun jugement à porter, car, "Pour grands que soit les rois, ils sont ce que nous sommes."
Merci Corneille!
Sur la plage, il y avait Baptiste et ses pastéras. Il pratiquait la pêche au bouliche, que certains
appelaient pompeusement la pêche à la seine. Baptiste était je crois ,content de son sobriquet.
"Jacky 3 doigts" car il n'en avait que 3.
Kaouène, un ami au Papa d'Andrée, s'occupait des rames, et pour tirer le filet, Baptiste faisait
appel aux résidents de la plage. Drimouche, Rouget, Choucha...la liste est longue...
J'aimerais rendre un hommage à ces hommes et cette femme qui vivaient de la mer, et ont
accompagné notre enfance.
Pour des raisons évidentes Le manchot ne participait pas, mais comme nous tous, il attendait
sur le parapet du Front de Mer, car on savait qu'aprés "le tri" et la vente, le reste finirait sur un
feu de bois, où, tous étaient conviés.
A chaque fois que je passe dans le quartier, je suis envahi par un sentiment de désarroi imprécis.
Ni accablement ni désespoir, non, seulement une sorte de mélancolie que je n'ai pas encore appris à
combattre.
Bonne soirée à toutes et à tous.
Merzak.

Latrèche (Le sourd)
Dans ce petit troncon de l'Ave Malakoff entre Santamaria et le magasin La Mer, vivait
un homme d'une force herculèenne, sourd, que nous avons toujours connu sous le nom
de Latrèche. Nous, petites pestes de l'époque, on faisait tinter des pièces de monnaie
pour vérifier, mais cela ne marchait pas toujours.
Les habitants du quartier employaient sa force pour des travaux de peine, transport,
déménagements etc...
Il dormait dans un petit dépot avec son compère "Le Caporal", un autre calibre, dont nous
parlerons ultérieurement.
L'âge est une lumière plus ou moins vive sur un visage. L'angoisse l'éteint. Il n'avait pas
d'âge car il avait toujours le visage lumineux et le sourire aux lèvres..
Au fait quelle langue parlait-il? Il proférait toujours des paroles inintélligibles, et souvent
il piquait des crises de colère dans un mélange d'arabe, d'italien, d'espagnol et de kabyle.
Tout le monde lui envoyait une " assiette " recouverte d'une serviette de table qu'il partageait
généreusement avec Le Caporal qui, lui, préférait un litre de vin à la tirette de chez
Mr Papallardo. Il faut dire que Latrèche ne buvait pas.
Je ne sais pas si ce genre de personne existe encore, aujourd'hui où l'éphémère, la facilité
et le jetable sont de règle.
Je crois que sa vie a été plus riche que celle de ceux qui s'imaginent tout avoir en se dispersant.
J'ai envie de dire "merci". Merci pour l'exemple, pour l'humilité, la discrétion, la gentillesse et surtout
la générosité de coeur et d'esprit.
Sellam se souvient sûrement de lui. Lui qui passait 4 fois par jour pour aller à Condorcet. Lui que
l'on appelait Yahia l'Almané (l'Allemand) et qui aimait vagabonder à BEO bien qu'étant de St Eugène.
Lui, qui comme nous tous, partis aprés 1962 pour de longues vacances, et le sommes toujours.
Mais cela est une autre histoire.

Merzak.










 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 15/10/2023 10:44

Bonjour à tou-te-s,

Je me fais le porte-parole des descendant-e-s des ACHOUR, mes voisins de palier qui recherchent tous documents (récits, photos de classe, familles etc.) concernant leurs grands-parents et parents qui habitaient 8 rue de la Consolation. Daniel ACHOUR avait créé la confiserie "DANYA) rue adjudant Kieffer, en face de la Poste, puis transféré rue Fourchault, sur la placette, avant les escaliers menant aux immeubles du dessus.
Famille GOZLAN, Bellili, et probalement proches de la synagogue de la rue de Dijon (Arfi, Kanoui, Aknin, et autre), il y avait Noêl et ses enfants dont Hubert qui tenait un magasin de bonbons et confiserie à l'angle de l'avenue de la Marne et de la rue Delacroix.
Merci pour toutes vos contributions.

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 14/10/2023 16:01



Qui se souvient de ce petit "magasin" qui s’emboîtait avec le bas des escaliers Passage de la Ruche, coté rue du Gl Weimphein, avec un rideau métallique qui fermait à l’horizontale et qui vendait des articles ménagers, des produits pour la vaisselle, la lessive etc...un véritable capharnaüm. Le propriétaire, un homme sans âge,trônait à califourchon sur une chaise en osier. Il est vrai qu’il n’avait sans doute jamais été jeune. Il appartenait à ce type d’hommes qui d’année en année rejoignent le vieillard qu’ils ont toujours été au fond d’eux même. Mais il avait je me souviens, le geste débordant et le rire contagieux. Il n’y avait que Hamidou avec son grand parasol rue de l’Alma, pour faire mieux côté bric à brac. Tous les gamins de l’époque se souviennent de cet homme à l’air sévère qui vendait de tout: martinets, poupées, épingles à nourrice, sans oublier les toupies, crayons, ciseaux et j’en passe. Hamidou n’était pas loin de la bonneterie Simone, le Bar du Bienvenu, Blanchette et le petit Kiosque à tabac et cigarettes qui appartenait à l’oncle à Momo. Tous ces gens qui vivaient des moments heureux de trois fois rien dont fût jalonnée leur existence, que d’aucuns devaient trouver d’une affligeante pauvreté et dont je sais maintenant qu’elle était d’une trés grande richesse. Il est vrai que la mémoire est sélective, mais pourquoi ces souvenirs datant de l’enfance remontent à la surface aujourd’hui ? Comme le dit souvent Andrée:" l’enfance est le village de l’àme "

Un bonjour à Jean-Jean qui habitait à un jet de pierre.

 

De : Montiel Albert et MmeEnvoyer un mail

Le : 13/10/2023 17:06

Bonjour,
merci a Merzak pour tous ces souvenirs tu m'as rajeuni de 60 ans
je suis toujours en relation avec monsieur le maire, Willy, Olivès, Arfi, et toute la clique et surtout continue a écrire
Bisous a toute ta famille
Bébert - 30 Avenue Malakoff -




 

De : NacéraEnvoyer un mail

Le : 13/10/2023 16:31

Bonsoir.
Qui pourrait m'en dire plus sur la Manufacture de chaussures " Antoine Mari" sise au 12 rue Mizon en face de l'école Mizon?
Photo postée ce jour dans la rubrique " Rues de Bab el oued ".
Merci


 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 12/10/2023 18:43


Mme Maurice.

Elle était toujours assise à califourchon sur sa chaise au seuil du 10 rue de Colmar, à quelques pas de la Synagogue Samuel Lebar, et de l'entrée des tabacs du Globe rue de Dijon.

Il y avait au coin de ces deux rues, une pierre en granit, scéllée à l'immeuble où elle aimait s'assoir et qu'on appelait "la pierre de Mme Maurice. Car c'est bien d'elle qu'il s'agit.

Mr Larfi "l'ancêtre" était toujours à ses côtés, un mégot maïs aux coin des lèvres, silencieux comme une carpe.

Elle nous disait que c'était un péon spécialiste en pyrotechnie, et nous, on faisait semblant d'y croire, même si on savait qu'il avait toujours habité les baraquements en face des Bains de Chevaux.

Tout de noir vêtue, elle semblait tout le temps penser à quelque chose, comme si sa vie entière lui passait sous les yeux en permanence, et qu'elle cherchait à en sélectionner les moments les plus intéressants.

Elle avait la réplique facile, un vocabulaire coloré, et nous avons appris avec elle à insulter en italien. espagnol, hébreu, arabe kabyle, et même un peu en francais.

A peine la distinguait-on de ce qui l'entourait, et dés qu'on l'apercevait, si fine, si menue, il semblait que tant de "grossièreté" allait l'écraser, mais sa simplicité avait raison de tout. Chacun de ses gestes semblait exprimer une bonté profonde, discrète, une perpétuelle vigilance du coeur.

Qu'elle ait souffert, nul n'en doutait. Et nul ne doutait que cette souffrance ait été à la mesure de ses forces, de la prodigieuse résistance morale dont on la sentait capable.

Elle disait aussi que les fleuves les plus boueux ont une source (claire). Mais qui de nous pouvait comprendre à l'époque. Et, chose étrange, son présent appartenait à tous. Y puisait qui voulait. Merci Mme Maurice pour toutes ces leçons de savoir vivre que nous ne comprenions pas.

C'est un petit hommage à cette femme hors du commun, et un petit salut à tous les anciens de Bab El oued disséminés un peu partout qui se reconnaitrons sans peine, et avec lesquels je conserve encore aujourd'hui un lien en pointillé, à coup de mails et de SMS.

Bonjour aux familles Garcia, Addadaine, Passarelli, Boucetta, Aznar, Robinet, Choukroun, Bentolila, Kerroum, Montiel, Olives, Balzano, Sauvin, Riquelme, Spinoza...et tous les autres la liste est longue...

 

De : Jean Robert PIVONEnvoyer un mail

Le : 12/10/2023 16:12

Mr Merzak,
Merci et je continuerai à vous lire.

 

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