Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

PELERINAGE NATIONAL NOTRE DAME D'AFRIQUE 15 AOUT 2011

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                         PELERINAGE NATIONAL NOTRE-DAME D’AFRIQUE

15 AOUT 2011 à CARNOUX- en-PROVENCE Organisé par le collectif National des Associations de Rapatriés PROGRAMME

- 9H Ouverture des stands – Accueil des pèlerins

- 10H Cérémonie officielle devant la stèle du maréchal Lyautey

- 11H grand-messe solennelle, en l’église Notre-Dame d’Afrique, célébrée par le Révérend Père Bernard Luchesi, avec la chorale Notre-Dame d’Afrique et le chanteur Albert Santoni

- 12H30 Déjeuner communautaire sur la place Lyautey

- 15H15 Célébration en l’honneur de Notre-Dame d’Afrique, suivie de la procession jusqu'à la Croix plantée face à Sidi-Ferruch

                                Nombreux stands, Animations diverses et gratuites. 
                           Buvettes, grillades, pâtisseries orientales, thé à la menthe.
                                    INFOS : tel. 04.42.73.68.23 /  06.61.86.63.50
                                     m.calandra@carnoux-racines.com

RESERVATION avant le 05 août 2011 pour le repas communautaire du 15 août 2011 ( 16 €)


MENU : Paëlla royale

Boissons au choix ( vin, bière, sodas, eau minérale ). Pain, serviette, couvert

Chèque libellé à l’ordre de NOTRE-DAME D’AFRIQUE, encaissé après le 15 août 2011. A retourner, avant le 05 août 2011, à : COLLECTIF N.D.D’AFRIQUE – B.P. 3-13716, CARNOUX cedexN_D_A_F_5_jpg.jpgN_D_A_F_7_jpg.jpgN_D_A_F_6_jpg.jpg

Jean-Jean MORENO

Le : 11/12/2008 10:38

Bonjour à vous tous

J’avais envie de vous parler de mon quartier, enfin plutôt un pâté de maisons dans le quartier de BEO. Il était enclavé entre la rue Léon roches et l’avenue de la Bouzaréah à l’endroit même où ces deux artères se rejoignaient dans le bas c'est-à-dire en face de la rue cardinal Verdier, rue chère à nos amis des sites de Nano Mesquida et Raymond Molto et dans sa partie haute, une ruelle qui reliait également la rue Léon roches et l’avenue de la Bouzaréah, je ne souviens plus du nom de cette ruelle, juste en face le bain maure prés du café de la Butte. A l’intérieur de ce pâté de maisons, trois ruelles séparaient les immeubles: la rue Raspail, la rue Eiffel et la troisième avait-elle un nom ? Je ne m’en souviens plus. Au bas de la rue Eiffel, dont l’entrée se située entre le moutchou et un cordonnier je crois, il y avait une sorte de terrain vague qui était au niveau du sous-sol des immeubles qui avaient leurs entrées sur l’av de la Bouzaréah. Ce terrain permettait à la menuiserie située sous le café de Cadix (je ne suis pas sur du nom) d’entreposer ses planches de bois et pour nous, de passer notre temps libre à jouer aux billes à tuis ou aux noyaux d’abricots en faisant les petits tas de 4 noyaux et en les dégommant avec d’autres, ce que tous les gosses de notre age faisaient tous les jours jusqu’au moment où un appel soudain, sifflets ou hurlements, de la part des parents, venait à nous déranger dans notre élan.

Nous habitions ma mère, ma sœur, et mes deux frères dans un petit « deux pièces » au 64 de l’avenue de la Bouzaréah ; pour accéder à notre appartement il fallait passer le porche d’entrée, suivre le couloir, descendre des escaliers qui menaient à une cour qui desservait trois logements dont le notre. Nos voisins : une famille espagnole « les Caseilles » et une famille arabe « les Benaoui ». Pour tout confort, ce petit monde disposait d’un wc dans la cour ainsi qu’un robinet pour tous ce qui ne nous empêchait pas de vivre

Je me souviens des commerçants qui bordaient ce pâté de maisons ; il y avait 2 épiceries Mozabites dans lesquelles, si on s’y prenait bien, on en ressortait avec des bonbons gratuits en poche, également la mercerie de Mme Gilabert qui faisait, je ne sais pourquoi, griller son café en grande quantité à la fois dans un grand cylindre percé de petits trous en le faisant tourner sur lui-même au dessus d’un feu dans son arrière boutique. Notre chère boulangerie Clapés jouxtait la mercerie, c’est là que nous portions nos plats à cuire et mangions entre autres : pain blanc, rolliets, calentita etc.… Juste après, l’épicerie de mademoiselle Emma où l’on devait monter deux marches, je crois, pour entrer dans son magasin. Une porte cochère séparait cette épicerie de la bijouterie de Mr Menella. La bijouterie faisait angle avec la ruelle qui commençait par des marches descendantes et qui faisait face à la cité des « deux » moulins ; cette ruelle menait d’abord chez un espagnol fabricant de nougat (espagnol) dont je ne me souviens plus du nom et ensuite à un forgeron dans le milieu de cette ruelle. A l’angle de cette rue et toujours en descendant l’av de la Bouzaréah, se trouvait le tabac, journaux de Mr Peniello qui était tenu également par sa belle mère Mme Cardona, ah ! Mme Cardona !une femme admirable qui, quelques fois, nous interpellait lorsque nous passions devant son magasin pour nous donner une pièce de cent sous « cinq anciens francs ». Je ne me souviens plus du nom du bar qui se trouvait après le tabac, journaux dont l’odeur des kémias, en passant au prés, nous chatouillait les narines. Suivait une pharmacie et un Mozabite avant la fameuse descente vers notre terrain de jeux. Après cette ruelle, je ne suis pas très sur, mais je crois que c’était un cordonnier qui était installé ici, à l’angle de la rue ; ce magasin, je me souviens, avait été plastiqué. Après l’entrée d’immeuble qui était attenant à cette cordonnerie, se trouvait le fameux café qui faisait angle de l’av de la Bouzaréah et la rue Léon Roches. Je crois qu’il se nommait « Café de Cadix ». Là, encore, que de souvenirs surtout olfactifs non pas par l’anisette qui était consommée allégrement mais par les kémias, c'est-à-dire les escargots piquants et autres cacahuetes à décortiquer, les tramousses etc..

Je suis retourné en mai 2007 à Bab el Oued mais, malheureusement, je n’ai rien revu de ce que je vous raconte car les coulées de boue de 2001 ont tout emportées. Plus de ruelles où l’on passait la plus part de notre temps à s’amuser, plus de maisons dans lesquelles nous avons vécues voir survécues, plus de magasins que l’on fréquentait tous les jours, enfin plus rien, juste un jardin à la place de ce pâté de maisons et une mosquée située le long de l’ancienne rue Fourchault.

J’ai voulu écrire ce texte pour que les gens qui habitaient ce quartier réagissent à mes propos et apportent des corrections, des éclaircissements où des compléments au texte.

Jean-Jean Moréno de Bab el Oued et fier de l’être

Marc CAIAZZO

Le : 09/12/2008 19:12

Bonjour

En lisant vos messsages sur ces merveilleux souvenirs, ça se bouscule dans ma tête. Ma grand mère qui faisait une crèche magnifique qui descendait du plafond, quand nous achetions les sujets chez "Coco et Riri",quand nous allions aux Galeries de France pour voir les jouets, les plus riches passaient au Milk Bar prendre le chocolat. Je ne sais plus si c'était rue d'Isly ou rue Michelet qu'il y avait un Père Noêl avec son âne qui dodelinait de la tête, au 1er etage d'un magasin. Mon père et mon oncle qui allaient à la forêt de Baïnhem pour l'arbre que nous décorions en famille et c'était déjà la fête. J'ai 60 ans, en partant en Juin 62 cela veut dire que j'ai passé plus de Noël en France que chez nous. Et je n'ai de souvenirs "Que des Noël de là bas ", chez nous à Bab el Oued. Amitiés et joyeuses fêtes de fin d'année à vous tous.

André TRIVES

Le : 08/12/2008 17:48

Merci Fatiha, votre narration est simplement belle. Elle décrit un vécu qui dégage un grand bonheur partagé avec vos parents et vos voisins à l'occasion des fêtes religieuses. Et cela m'indique la raison pour laquelle cette vie partagée en commun était une réussite; c'est d'une évidente simplicité: à Bab el Oued nous avions trois fois plus d'occasion de transmettre la joie et la gaîtée à nos voisins. A tour de rôle mais parfois le même jour, les Trois Livres se faisaient concurrence pour apporter de la ferveur et des moments de fraternité magnifiques sous le couvert de la tradition. En échange de la liesse qui se communiquait de rue en rue avec les rires des enfants dans leur habit neuf qui faisaient la fierté des parents, il y avait dans toutes les familles un respect des coutumes religieuses sans distinction. On était admiratif et complice d'une situation intéressée car on savait que dans la journée une assiette de gâteaux faits maison aux amandes pilées, tout coulant de miel ou recouverts de sucre blanc glacé craquant serait offerte aux plus proches. Et pour moi avoir dans l'immeuble des voisins musulmans et juifs, c'était avoir à disposition toute l'année la plus exceptionnelle pâtisserie méditerranéenne que j'ai pu trouver dans ma vie.

Je vous souhaîte Fatiha, à vous et à votre famille, de vivre aujourd'hui dans la même ambiance retrouvée, les Aïd vécus autrefois en présence de vos chers parents.

FATIHA

Le : 08/12/2008 16:22

Bonne fête de l'Aïd El Adha à tous,

C'est une fête de recueillement reconnue par les 3 religions monothéïstes. C'est l'histoire d'Abraham le patriarche de ces religions, de l'ange Gabriel et de son mouton.

Petite nous préparions cette fête depuis plusieurs jours. Certaines familles achetaient le "pauvre mouton" d'autres comme mon papa, que Dieu aie son âme, refusaient absolument ce rite. Mon père disait à ma mère, "tu veux de la viande, dis moi le nombre de kilos mais jamais une bête sur pattes". Donc le matin, les vieux allaient à la mosquée pour la prière puis au cimetière "El kettar pour le plus grand nombre, à Sidi M'hamed à Belcourt ou Sidi Abderrahman" aux abords de la Casbah. Les enfants habillaient de neuf allions souhaiter la bonne fête aux voisins et aux parents proches. Certains, généreux nous donnaient une petite pièce et d'autres un simple gâteau toujours succulent mais moins enthousiasmant que la pièce de monnaie "un douro, 5 francs de l'époque".

A midi, le repas. La plupart du temps un grand barbecue avec brochettes, merguez et melfouf que nous partagions avec des parents proches et des amis. L'après midi les parents allaient au domicile de la personne la plus âgée de la famille pour lui souhaiter la bonne fête et, pour les enfants c'étaient les retrouvailles avec les cousins et cousines et surtout pour compter les pièces récoltées. Quelle merveilleuse journée pour nous tous et surtout pour celui qui en avait le plus.

Depuis que je n'habite plus Alger où je suis née et où j'ai passé mon enfance et mon adolescence, cette tradition malheureusement je l'ai perdu de vue. Par contre je l'ai retrouvée avec bonheur chez mes voisins face à mon habitation, lors des fêtes religieuses juives. Les mêmes préparatifs et le même défilé de la famille qui vient souhaiter la bonne fête. En leur compagnie, je retrouve mes traditions.

Une petite anecdote. Dans les toutes premières années de l'indépendance, Alger a subit un exode rural infernal. Pendant les fêtes religieuses ces personnes qui n'étaient pas originaires d'Alger partaient pour 2 ou 3 jours au bled chez leur famille. Les Algérois d'origine se retrouvaient enfin entre eux. Mon petit neveu qui avait 5 ans, qui nous entendait nous lamenter à longueur de journée contre ces ruraux et dont le père était Commissaire de police, eut une excellente idée. Il vint nous voir et très sérieusement suggéra "Au lieu de vous lamenter, dites à papa de placer des barrages aux alentours d'Alger pour interdire à tous ces gens de revenir et là vous ferez revenir vos anciens voisins".

Nous aurions bien voulu le faire, mais ......

Bien amicalement et encore bonne fête à tous

André TRIVES

Le : 04/12/2008 13:08

Le premier message de Momo Nemmas sur ce site date du 21 septembre 2005 à 19 h 33 où il écrivait:

" Bonjour de BEO plein d'odeurs de fleurs de jasmin.

Chers compatriotes et Fils du "Cru",

Bien le bonjour d'un authentique Bab el Ouédien et grand merci pour le magnifique site sur internet, et je ne sais comment remercier Dieu pour avoir pu assister à cette technique qui permet aux gens de se retrouver quelque soit l'endroit de la terre.

Nous avions un bureau de tabacs rue de l'Alma, à côté d'Yvonne la mercière,, de Blanchette le marchand de beignets, de Chétrit du Spendid Photos et de Kader ( tueur de poules) le marchand de volailles, Fullana le boulanger et de Mario et Antoine du bar de la rue de Chateaudun, et les plus beaux moments de ma vie furent les jours où je venais au magasin et voir tout le monde riche en couleur, bruits et...odeurs!!!

Nous sommes quelques "récalcitrants" qui n'arrivent pas à en démordre de cette culture( véritable patchwork d'Italiens, Espagnols, Maltais, Crétois) et la tchatche innée qui coule dans les veines des purs de BEO fait que nous sommes et seront toujours un "Cru" très rare. "

N'est-ce pas le plus bel honmmage que de faire revivre la parole du

" récalcitrant" de BEO: Mohamed NEMMAS qui doit actuellement avec des cartes espagnoles, faire une " ronda " avec Lyes Charef....

Arlette LEHR

Le : 03/12/2008 17:19

Pour ne pas oublier Momo.

Bientôt un an que tu nous as quittés,

Tes messages remplis d’humour et de chaleur

M’ont toujours émue et comblée de bonheur

Mon ami, je ne peux t’oublier

Tu étais un homme rayonnant de gaité

Tes qualités n’étaient plus à démontrer

Toujours prêt à aider et à réconforter

Tu répandais l’amour par ton immense amitié

Combien de souvenirs nous avons partagés

Combien de crises de rire pour nous les rappeler

Tu me donnais la force de vaincre ma nostalgie,

De ce pays tant aimé qu’était mon Algérie.

J’ai été complètement bouleversée et attristée

Par le message de ta fille m’annonçant ton décès

J’ai une pensée pour tes enfants et ta femme

Qui doivent continuer à vivre ce terrible drame

Une amitié qui ne s’effacera jamais.

Arlette

Ajout de photos

- Photos dans Retrouvailles de Chantal MOLINES

André TRIVES

LES POISSONS DE CHEZ NOUS

Comme beaucoup d'entre nous lorsque l'on accompagne son épouse aux commissions, j'étais planté dans la file d'attente de l'étal de poissons d'une grande surface, patientant tranquillement à l'écoute de l'appel de mon numéro d'ordre pour être servi. Je me régalais d'observer sous la rampe fluorescente le scintillement multicolore des sardines, merlans, pageots, queues de lotte, ailes de raie et autres bars, saumons et daurades d'élevage militairement rangés sur un lit de glace pilée. Pour moi, c'est toujours un plaisir de contempler ces produits de la mer qui achalandent la poissonnerie et qui, rapidement, me font naviguer loin, très loin. Ce jour là, en un instant, je n'entendais plus le brouhaha du magasin entrecoupé par les annonces d'un haut-parleur, je me retrouvais malgré moi dans une escapade mentale me transportant au bord de la mer où le bruit du ressac sur les rochers, les embruns salés sur mon visage et l'odeur iodée des algues séchées,m'isolaient de la foule qui m'entourait. Je voyageais dans les souvenirs à l'époque de mes huit ans environ et j'entendais distinctement des hommes, torse nu et couverts de sueur, scander: " Oh, hisse! Oh, hisse! " pour encourager leurs efforts servant à ramener pas à pas le grand filet sur la berge. C'était une fin d'après-midi d'été, le soleil couchant dansait sur le miroir de l'eau devenu calme, le vent venait de s'essoufler, des cris d'enfants jouant sur le terre-plein du stade Marcel Cerdan me parvenaient, la chaleur étouffante ajoutait à la pénibilité de la scène qui se déroulait devant moi. J'avais cessé de pelleter le sable humide qui engloutissait la caresse des vagues tièdes qui mouraient à mes pieds; j'étais émerveillé par le spectacle humain auquel j'assistais: des pêcheurs au visage émacié, les muscles tendus par l'effort et le corps reluisant dans la pénombre qui s'installait, tiraient le "boulitch" sur la plage des Bains de Chevaux à Bab el Oued. A l'approche du bord, les bouillonnements à la surface accéléraient et amplifiaient la surprise et l'attente d'une pêche miraculeuse sous le regard figé des badauds dont je faisais parti. Ces ouvriers de la mer, bien souvent habillés de guenilles, déclaraient après coup que la pêche d'antan de leurs parents était plus prolifique sur cette même plage. La vente s'effectuait sur place et le plateau de la balance romaine avait du mal à remplir son office: le poisson encore vivant s'échappait de toute part. Un tri des espèces par qualité marchande se faisait à la hâte dans des couffins en paille tressée et en quelques minutes tout était vendu. Les familles venues de la Bassetta ou des Messageries, fervents amateurs de poisson, s'en retournaient avec une friture dont l'odeur reste incrustée à jamais dans ma mémoire olfactive.

Rivé dans ces souvenirs, mon numéro a été appelé, je ne l'ai pas entendu, j'ai perdu mon tour. Aucun regret, j'étais plutôt exalté de cette escapade d'enfance à Bab el Oued où les poissons, à l'image du peuple qui habitait le quartier, représentaient toutes les espèces du bassin méditerranéen, portant des noms uniques que je n'entends plus, des noms qui n'existent plus, des nom inventés par nos anciens.

Chers amis de BEO, vous souvenez-vous du lexique de mots qui définissait les poissons de chez nous ? A vos mémoires: " tchelba, tchelbine, allatche, blaouète, spardaillon, demoiselle, palomète, sarhouèle, colonel, trois-queues, videroi, baveuse, cabote, bazouk, bouznin, pataclet, manfroune, tchoukla, mandoule, racao, sépia, badèche, galinette, vache, charbonnier, djouza, chien de mer, serre, chadi, tchoutch. Le calmar s'appelait calamar. D'autres appellations du milieu marin: cochon de mer, boudin ou zeb de mer, chat de mer, haricot de mer, arapède, chevrette, coucra, scoundjine, pastéra, bromitch, bromitcher, pêche au batti-batte, pêche à la rounsa.

Le quartier comptait de nombreux passionnés de la pêche qui passaient leur journée de loisir sur les blocs du Stade Cerdan, sur les rochers du Petit Chapeau, du Petit Bassin, des Deux Chameaux ou du Parc aux Huitres avec un roseau qu'ils avaient coupé en bordure de l'oued M'Kacel ou dans la campagne Jaubert. La partie haute du roseau où se situe le plumet servait à la fabrication d'une sarbacane: le canoutte, tandis qu'après séchage au soleil sur le balcon, le roseau choisi devenait une canne à pêche efficace. Quelques oursins concassés dans un seau avec du sable fin ou une pâte faite d'un mélange de mie de pain et de camembert coulant et puant servaient de bromitch ou d'appât. Il était péché de jeter du pain dur à la poubelle, mais pêcher avec ce pain perdu était une pratique courante. En général, les appâts pour la pêche étaient le fruit de la débrouillardise: des petits "caracolès" ramassés dans les buissons des carrières Jaubert, des moules cueillies dans les failles des rochers, des verres de terre sortis du champ d'Ali rue Léon Roches, des vers de mer extraits de leur tapis de mousse avec une calotte de feutrine contenant du bleu de méthylène, des puces (coucra) et des chevrettes que l'on faisait à l'abri des vagues à l'aide d'une lampe électrique.

Je remercie par avance les ajouts qui pourraient être apportés pour redonner vie à la langue de chez nous.

Ajout de photos

- 4 photos dans Retrouvailles de l'ABEO (Rognes le 12 juin 2011) de Tony BILLOTTA

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