Le : 08/12/2008 16:22

Bonne fête de l'Aïd El Adha à tous,

C'est une fête de recueillement reconnue par les 3 religions monothéïstes. C'est l'histoire d'Abraham le patriarche de ces religions, de l'ange Gabriel et de son mouton.

Petite nous préparions cette fête depuis plusieurs jours. Certaines familles achetaient le "pauvre mouton" d'autres comme mon papa, que Dieu aie son âme, refusaient absolument ce rite. Mon père disait à ma mère, "tu veux de la viande, dis moi le nombre de kilos mais jamais une bête sur pattes". Donc le matin, les vieux allaient à la mosquée pour la prière puis au cimetière "El kettar pour le plus grand nombre, à Sidi M'hamed à Belcourt ou Sidi Abderrahman" aux abords de la Casbah. Les enfants habillaient de neuf allions souhaiter la bonne fête aux voisins et aux parents proches. Certains, généreux nous donnaient une petite pièce et d'autres un simple gâteau toujours succulent mais moins enthousiasmant que la pièce de monnaie "un douro, 5 francs de l'époque".

A midi, le repas. La plupart du temps un grand barbecue avec brochettes, merguez et melfouf que nous partagions avec des parents proches et des amis. L'après midi les parents allaient au domicile de la personne la plus âgée de la famille pour lui souhaiter la bonne fête et, pour les enfants c'étaient les retrouvailles avec les cousins et cousines et surtout pour compter les pièces récoltées. Quelle merveilleuse journée pour nous tous et surtout pour celui qui en avait le plus.

Depuis que je n'habite plus Alger où je suis née et où j'ai passé mon enfance et mon adolescence, cette tradition malheureusement je l'ai perdu de vue. Par contre je l'ai retrouvée avec bonheur chez mes voisins face à mon habitation, lors des fêtes religieuses juives. Les mêmes préparatifs et le même défilé de la famille qui vient souhaiter la bonne fête. En leur compagnie, je retrouve mes traditions.

Une petite anecdote. Dans les toutes premières années de l'indépendance, Alger a subit un exode rural infernal. Pendant les fêtes religieuses ces personnes qui n'étaient pas originaires d'Alger partaient pour 2 ou 3 jours au bled chez leur famille. Les Algérois d'origine se retrouvaient enfin entre eux. Mon petit neveu qui avait 5 ans, qui nous entendait nous lamenter à longueur de journée contre ces ruraux et dont le père était Commissaire de police, eut une excellente idée. Il vint nous voir et très sérieusement suggéra "Au lieu de vous lamenter, dites à papa de placer des barrages aux alentours d'Alger pour interdire à tous ces gens de revenir et là vous ferez revenir vos anciens voisins".

Nous aurions bien voulu le faire, mais ......

Bien amicalement et encore bonne fête à tous