pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : NacéraEnvoyer un mail

Le : 13/10/2023 16:31

Bonsoir.
Qui pourrait m'en dire plus sur la Manufacture de chaussures " Antoine Mari" sise au 12 rue Mizon en face de l'école Mizon?
Photo postée ce jour dans la rubrique " Rues de Bab el oued ".
Merci


 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 12/10/2023 18:43


Mme Maurice.

Elle était toujours assise à califourchon sur sa chaise au seuil du 10 rue de Colmar, à quelques pas de la Synagogue Samuel Lebar, et de l'entrée des tabacs du Globe rue de Dijon.

Il y avait au coin de ces deux rues, une pierre en granit, scéllée à l'immeuble où elle aimait s'assoir et qu'on appelait "la pierre de Mme Maurice. Car c'est bien d'elle qu'il s'agit.

Mr Larfi "l'ancêtre" était toujours à ses côtés, un mégot maïs aux coin des lèvres, silencieux comme une carpe.

Elle nous disait que c'était un péon spécialiste en pyrotechnie, et nous, on faisait semblant d'y croire, même si on savait qu'il avait toujours habité les baraquements en face des Bains de Chevaux.

Tout de noir vêtue, elle semblait tout le temps penser à quelque chose, comme si sa vie entière lui passait sous les yeux en permanence, et qu'elle cherchait à en sélectionner les moments les plus intéressants.

Elle avait la réplique facile, un vocabulaire coloré, et nous avons appris avec elle à insulter en italien. espagnol, hébreu, arabe kabyle, et même un peu en francais.

A peine la distinguait-on de ce qui l'entourait, et dés qu'on l'apercevait, si fine, si menue, il semblait que tant de "grossièreté" allait l'écraser, mais sa simplicité avait raison de tout. Chacun de ses gestes semblait exprimer une bonté profonde, discrète, une perpétuelle vigilance du coeur.

Qu'elle ait souffert, nul n'en doutait. Et nul ne doutait que cette souffrance ait été à la mesure de ses forces, de la prodigieuse résistance morale dont on la sentait capable.

Elle disait aussi que les fleuves les plus boueux ont une source (claire). Mais qui de nous pouvait comprendre à l'époque. Et, chose étrange, son présent appartenait à tous. Y puisait qui voulait. Merci Mme Maurice pour toutes ces leçons de savoir vivre que nous ne comprenions pas.

C'est un petit hommage à cette femme hors du commun, et un petit salut à tous les anciens de Bab El oued disséminés un peu partout qui se reconnaitrons sans peine, et avec lesquels je conserve encore aujourd'hui un lien en pointillé, à coup de mails et de SMS.

Bonjour aux familles Garcia, Addadaine, Passarelli, Boucetta, Aznar, Robinet, Choukroun, Bentolila, Kerroum, Montiel, Olives, Balzano, Sauvin, Riquelme, Spinoza...et tous les autres la liste est longue...

 

De : Jean Robert PIVONEnvoyer un mail

Le : 12/10/2023 16:12

Mr Merzak,
Merci et je continuerai à vous lire.

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 11/10/2023 17:16


Mr Eschinni.

Quel quartier n'a pas eu son personnage "spécial" faisant des apparitions épisodiques et pittorèsques, et que l'on taquinait gentiment.

Nous en avions un aussi, qui avait cette allure relachée d'un dimanche à la maison. Un dimanche qui durait des années, ressassant les mêmes reflexions, les mêmes confidences que la veille et que le lendemain.

On restait tout de même, à la fois perplexe et attendri devant la monotonie de cette vie rytmée par la ronde des saisons, dans lesquelles les jours se superposent aux jours, et les années aux années.

Toujours vétu à la 6-4-2 (sauf le dimanche), beaucoup l'appelaient Four à chaux "Fouratcho", et lui, fier de son camaïeu, était complètement imperméable aux critiques.

Andrée le connait car elle venait souvent aux baraquements en face.

Son nom Mr Eschinni ne lui dira rien. Mais si je lui dit que c'était le marbrier du 26 Ave Malakoff, alors cela remontera à la surface.

Un véritable artiste qui travaillait cette roche avec amour et noblesse (une de ses oeuvres, une boussole, se trouve toujours à Notre Dame, et à chaque passage, on se remémore avec émoi et tristesse cet homme qui a marqué ce quartier). Il était originaire de la région de Carrare, d'où venait le célèbre marbre blanc.

Il est parti un beau jour, comme beaucoup d'autres personnages du même calibre.

Sachez Mr Eschinni, où que vous soyez, que vous avez laissé un vide immense. C'est étrange, mais personne n'aurait pensé à le tutoyer.

Peut être parce qu'il tenait beaucoup à la noblesse d'un vocabulaire choisi et oublié de nos jours.

Nous avons beaucoup appris avec lui sur l'art et la peinture italiens. Quand à la lecture, il n'avait de goût que pour les auteurs qui écrivent "maigre": Laclos, Saint Simon, Retz, La Rochefoucauld...et nous gamins de l'époque, étions émerveillés par ces énigmes que nous ne comprenions pas.

Je tenais aujourd'hui à rendre hommage à cet homme qui a accompagné notre enfance et une partie de notre adolescence.

Il a marqué ce quartier qui longtemps fût miraculeusement préservé de la boulimie des promoteurs immobiliers et, qui est maintenant à l'abandon et privé de futur.

Où sont tous les êtres démunis et fiers qui ont fait "vivre" et "vibrer" ce quartier? Où sont les gitans de l'héliport?, "les résidents de la plage": Kaouène, Latrache, Drimouche, Rouget, Le Manchot, Yeux Rouges, Merzak (frère de Abdelkader, Yahia et Mokhtar Kentéra) et l'immense Choucha disparue dans d'atroces conditions que je tairais ici. Kiki le gardien de la mémoire et du Stade décédé aujourd'hui, et que je ne manquais jamais de saluer à chaque passage à Alger.

Le magasin La Mer a disparu comme tant d'autres...mais les souvenirs restent. Indélébiles. Ainsi que cette nostagie qui est un véritable bonheur à l'imparfait.

Un bonjour aux anciens des quartiers du Moulin et du Champ de Manoeuvres.

 

De : Jean Robert PIVONEnvoyer un mail

Le : 11/10/2023 15:46

Mr Merzak,
lu vos messages du 7 et 10/10 écrit avec brio et enthousiasme. Je me suis "régalé". Un du chamaneuv

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 10/10/2023 18:48

Ecole SIGWALT:

Il y avait un comité des parents d’élèves qui, à l’approche des fêtes de Noël, distribuait pour les nécessiteux, des paires de chaussures de couleur marron "solides" pour l’hiver, ainsi que des petits filets de noix.
Je me souviens que l’on enviait ces "chanceux" et que c’était Mr Autuori, père de Vincent et Auguste, Mr Pérez de la Coopérative, et bien d’autres qui étaient responsables de la distribution.
Il y avait aussi rue des Lavandières, un poteau en fonte, juste sous le balcon de Mr le Maire (Balzano). CARDINAL, un homme à l’haleine cruelle, et qui, pendant de longues années avait vu la vie défiler, à travers le fond d’une bouteille de vin à la tirette de chez Mr Papalardo, venait quand il était à point, donner des coups de tête à ce poteau, le traitant de tous les noms avec son vocabulaire coloré, en lui demandant sérieusement, Qui c’est le mac?
Qui ne se souvient pas de Mme Gatto du 4 rue de la Consolation, qui enlevait les coups de soleil, et qui excellait dans la fabrication des Zouzamiel, petits gateaux à base de mélasse et de chocolat, en forme de S avec une amende à l’extrémité.
Mais tout ce quartier était composé d’échantillons d’où lon recruterait sans peine, de quoi peupler une véritable cour des miracles.
Pourquoi ces souvenirs remontent ils à la surface tout à coup?
C’était il y a plus d’un demi siècle-


 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 10/10/2023 18:45


Salut Guy et toute la Clique.

Pour Kanuss, je crois qu'il faudrait demander à Mr SALA.

 

De : La clique des MessageriesEnvoyer un mail

Le : 10/10/2023 18:36


OH MERZAK !!! avec notre instituteur ,au CP dans la petite cour du bas une institutrice Mme FRIBURGER .....et son surnom ????? lors des chaudes journées dans la cour du haut les OUALIONES accrochés au grillage hurlaient
KANUSS !!KANUSS !! KANUSS !!

 

De : SLIMANI KAMELEnvoyer un mail

Le : 10/10/2023 12:57

je suis de Bab El Oued avant j'habitait a la rue Phalsbourg pas loin de la place et du collège LELIEVRE actuellement j'habite la cite Picardie rue Cardinal Verdier? JE VOUDRAIS RENTRE EN CONTACT AVEC DES FAMILLES QUI ONT HABITES BAB EL OUED
MERCI

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 10/10/2023 00:28

Qui était Mr LIEVIN ?

Tous les anciens de Sigwalt, se souviennent de Mr Liévin Georges. Instituteur de la " vieille école " il avait l'art de maitriser la pédagogie, l'enseignement, et la camaraderie réunis.
Tout le monde avait droit à un surnom aproprié. Surnoms que l'on utilise entre nous à ce jour. Il aimait faire des rondes en voiture autour des Messageries la veille des compositions, pour noter les noms de ceux qui "trainaient" dehors, et le lendemain, ils avaient droit à une phrase pleine d'humour et d'ironie ( salut Sauvin, Pacifico, Montiel, Balzano, et tous les autres...ils se reconaitrons)
Such se souvient d'une certaine calbote, Balzano et moi même d'autre chose, et Adam, toujours impeccable, d'éloges mérités, sans oublier Garcia, Olives, Spinoza Sauvin...etc...
Grand sportif, il nous a pratiquement initié au Foot, au Hand, et au Basket-ball. Une parfaite harmonie entre enseignant et elèves. Habitant le quartier pas loin du Plaza,il était trés apprécié par les parents, et on le voyait souvent dans les rues de Bab El Oued, converser avec l'un ou l'autre.
Nous gardons tous un trés bon souvenir de cet homme qui tenait lieu de "pont" entre le corps enseignant et le corps enseigné.
Aprés 1962, il a tenu le magasin " prêt à porter " Gentlemen, rue Michelet, pendant quelques années. Ensuite, une apparition à Paris, et depuis, plus rien. Disparu...Croyait-il.
Une bande de garnements ont remué ciel et terre pour le retrouver. Et ils ont réussi. Merci à Bachir, Balzano, Garcia, Mélé et tous les autres pour leur tenacité. Il est décédé il y a queiques annèes, mais retraité, il a habité sur les hauteurs de Nice, et beaucoup de camarades de classe lui ont rendu visite où ils ont été recus comme les enfants qu'ils sont restés pour lui.
Mr Liévin, je tenais simplement à vous dire que vous faites partie d'une génération qui nous a aidé et éclairé pendant notre enfance.
Vous faites partie de ces instituteurs ou "institutions" qui n'existent plus, et nous ne pourrons jamais vous remercier assez.
Mais comment faire sentir avec des mots écrits et des phrases ordinaires, les sentiments refoulés de ceux qui justement, ne trouvent pas les mots? Trés difficile! Alors on évoque des souvenirs d'enfance. Cette enfance qui est le village natal de l'âme.
(Bonjour à Jean Pierre Lucido.J'espère que nos chemins se croiseront un jour)

Tamene Merzak.

 

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