Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Robert VOIRIN

Le : 08/06/2011 17:55

JE ME REVOIS ( version modifiée )

Tu m'es réapparu Alger en ces temps heureux

qui n'étaient pas encore le moment des adieux

ni celui des regrets, ni celui de la souffrance,

ni celui du désespoir, c'était celui de l'espérance.

Je me revois encore présent dans ces innoubiables scènes

et dans toutes ces belles images qui me reviennent,

je me dis alors que " le vrai paradis est celui qu'on a perdu ",

c'est vrai, il est en plus tout ce que l'on a simplement vécu.

Et comme tout se bouscule dans ma mémoire,

ce sont mille petits détails et grandes histoires

qui ressurgissent comme ramenés par un vent

bienfaiteur qui efface les caprices de l'usure du temps.

Je me revois sillonner Alger de tous côtés,

allant même bien loin au delà de sa superbe baie

dans tous ces lieux aux noms pour moi si familiers

mais aussi tellement évocateurs de ce qui a été notre passé.

Je me revois taper le bain à la plage des Deux Moulins,

fêter Pâques à Sidi Ferruch, courir au stade des Tagarins,

admirer le panorama au boulevard Bru, rêvasser au jardin Marengo,

m'amuser aux Bains Sportifs, me prélasser aux Deux Chameaux,

je me revois dévaler le Frais Vallon, grimper à Bouzaréah,

descendre le Parc de Galland, méditer longuement à Tipaza,

me rafraîchir à la cascade de Bérard, musarder à la forêt de Baïnem,

m'allonger sur les sables d'or de Zéralda, me promener à Birkadem,

vadrouiller au square Laferrière, aller jusqu'au Gué de Constantine

marcher jusqu' à Air de France, déambuler dans le quartier de la Marine,

remonter le Ravin de la Femme Sauvage, me régaler à Fort de l'Eau,

je me revois nager à la Madrague, tourner dans les tournants Rovigo,

faire le tour du Cap Matifou, visiter le Tombeau de la Chrétienne,

arpenter le boulevard du Télémly, assister au match Gallia- Saint Eugène,

me faire dorer aux Bains Romains, traîner dans la rue Michelet,

voir l'aquarium à Castiglione, flâner dans les allées du Jardin d'Essai,

m'asseoir sur un banc au square Bresson, me perdre dans la Casbah,

je me revois me recueillir à Notre Dame d'Afrique, bronzer à Aïn Taya,

traverser la place du Gouvernement, longer le boulevard Pitolet,

filer à la Pointe Pescade, passer sous les voûtes de l'Amirauté,

piquer un plongeon au Petit Bassin, passer un dimanche à Koléa,

et pourquoi pas me rendre à Chéragas par la traverse , mais ça...

Bon, je souffle un peu, et voilà que je repars plein de gaieté,

je me revois alors marcher vers les Trois Horloges les yeux fermés,

ça y est je suis arrivé enfin dans Bab El Oued, mon beau quartier.

Je m'arrête ici car c'est chez moi, et c'est la fin de ma grande randonnée,

et si un jour l'envie de retrouver tous ces bons moments me reprenait

je ferai tout pour me les remémorer malgré le poids des années,

je laisserai alors ma pensée vagabonder avec un grand plaisir

parmi tous ces endroits aussi longtemps que je pourrai m'en souvenir.

Robert Voirin

Robert VOIRIN

Le : 07/06/2011 21:43

LE CŒUR SUR LA MAIN

Il y a près de cinquante ans la main du destin avait frappé, pourtant pour se tirer d’affaire on aurait donné sa main à couper, malheureusement la situation s’était tellement dégradée de longue main et de plus notre vérité avait été balayée d’un revers de la main par ceux qui en sous main ne s’étaient pas gênés pour solder notre pays

en agissant comme des hommes de main prêts à briser notre vie. Pas besoin de lire les lignes de la main pour connaître notre sort, c’est pas parce qu’on nous avait lié les mains que l’on avait tort, ils nous arrachaient des mains tout ce qui représentait notre Histoire et ils ne sont pas allés de main morte pour anéantir nos espoirs. Une fois partis on a cru compter sur une politique de la main tendue, mais ils n‘ont pas donné de coups de main quand on s’est sentis perdus, notre désarroi ils n’ont pas hésité à le balayer d’un revers de la main, tout en se lavant les mains des drames vécus pas certains. A ce moment on s’est retrouvés une main devant une main derrière, on aurait voulu qu’on nous donne la main pour sortir de cette galère, pourtant on avait essayé de ne pas se tordre les mains de tristesse même si on faisait des pieds et des mains pour oublier notre détresse. Alors on s’est dit qu’il fallait mettre la main à la pâte pour trouver notre chemin,

comme on n’avait pas un poils dans la main on devait travailler à tour de main, pour arriver à cela il fallait prendre son courage à deux mains en espérant qu’un jour peut être on allait pouvoir se frotter les mains. On devait empoigner à pleines mains les difficultés pour s’en sortir, et là on a eu le sentiment de devoir gagner haut la main notre pari sur l’avenir, c’était pas la peine de nous forcer la main pour arriver à notre but surtout que c’est avec le cœur sur la main qu’on a continué notre lutte. Ce pays qu‘on avait quitté et laissé clefs en mains comment l’oublier , même la main de Dieu n’a pas été assez forte pour nous empêcher d’y penser.

Robert Voirin

L'A.B.E.O. I.N.F.O.S

A.B.E.O. - ren.sanchez40@gmail.com -

LE GRAND RASSEMBLEMENT 2012 de L'A.B.E.O.

Chers amis Je vous confirme que notre rassemblement annuel aura bien lieu au Domaine du Grand Saint Jean route de Rognes le dimanche de pentecôte 27 mai 2012 où nous pourrons vivre ensemble le cinquantenaire de notre exode. Dans cette attente, amicalement. Le Président René SANCHEZ

Séraphin PONS

Le : 04/06/2011 10:27

Nous voici donc à 8 jours de ce rassemblement tant attendu par tous les babelouediennes et babelouediens. Malheureusement des obligations familliales font que je ne pourrais être des votres, c'est pour cela que je vous écris ce petit texte.

Si je vous disais que le quartier auquel j'appartiens, est un quartier populaire, que ce quartier à lui seul forme une grande famille.

Si j'ajoutais que les femmes et les hommes qui le composent se reconnaissent de diverses origines, mais tous issus de ce même quartier ayant forgé un lien indissociable, vous continuez d'en douter, mais si je précisais que le creuset qui a créée ce quartier, cette famille, était l'amitié, la fraternité, la cohabitation, entre Alain, Sydney, Ali, chacun sa religion, sa fête, mais tous unis avec un idéal la convivialité, des convictions.

Vous comprendrez que je veux parler de ce magnifique quartier, et de cette grande famille de BAB EL OUED.

Alors enfants de Bab el oued le jour des retrouvailles est arrivé.

Entre nous, soeurs et fréres, l'étendard pieds noirs va s'élever

Entendez-vous dans cette campagne, mugir ces cris de joie, ces rires de bonheur, ces pleurs, devant ces retrouvailles tant attendues.

Aux armes, aux cabasettes, formons nos rues, posons nos tables avec soubressades, cocas, boutifars dans nos assiettes, sans oublier l'anisette dans nos verres.

Marchons, marchons tous ensemble, formons peuple de Bab el oued notre bataillon, et si quelqu'un venait à toucher à notre rassemblement, nous serions là pour mourrir à ses pieds.

Ce 12 juin, ayons une pensée pour nos soeurs et frères qui nous ont quitté et qui vont nous manquer, ils auront toujours une place dans nos coeurs et nos pensées, qu'ils reposent en paix, "salut mon frére JACKY".

Je vous souhaite à vous toutes et tous une trés belle et bonne journée avec une pensée particuliére à ceux de la cité des vieux moulins

Robert VOIRIN

Le : 29/05/2011 18:44

MOTS DE TETE

Aïe aïe aïe y a près de cinquante ans on venait de " prendre un coup sur la tête ",

c'est sur qu'à cette époque à de vrai on avait pas la " tête à faire la fête ",

y en avait des " grosses têtes " qui avaient décidé de nous abandonner,

ils voulaient les calamars nous faire " perdre la tête " et nous voir sombrer.

Depuis longtemps ces falsos ils avaient " quelque chose en tête " c'était sur,

profitant de la situation ils nous poussaient à " taper la tête contre les murs "

mais comme on était pas des bourricots on allait pas " baisser la tête "

et quand la bafane nous a emporté on a essayé de " garder toute notre tête ".

On se tenait " la tête haute " mais on a du partir fissa sans se retourner,

purée de baouel on a " sorti la tête de l'eau" bien qu'on ait été trompés,

grace à Dieu merci mon Dieu on avait encore " la tête sur les épaules ",

et pour pas perdre la fugure on devait la " relever la tête " ma parole .

C'était pas le moment de nous " chercher des poux dans la tête ",

même si la baraka elle nous avait quitté on était pas " tombés sur la tête ",

ils avaient " la tête qui enflait comme une pastèque " ceux qui nous rejetaient

et même si nos " têtes ne leur revenaient pas " on allait pas se faire drobzer.

Malgré le coup de tmeniek qu'on avait reçu " en pleine tête ",

et parce que nous autres on avait pas que des " blis blis dans la tête "

on a montré à ces falempos qu'on avait pas " la tête comme une passoire ",

bessif qu'on allait leur crier " à tue tête " ce qu'était notre longue et belle Histoire.

Robert Voirin

Josiane et Raymond MOLTO

Le : 28/05/2011 11:45

Bonne fête des Mamans

Pour vous chères Mamans en ce jour de fête ...

Que vous soyez gracié par cette journée.

Pour toutes les femmes qui ont donné la vie.

Que ce jour soit celui de la Paix et de l'Amour pour vous ...

Pour toutes les Mamans du monde...

Que la vie vienne les combler à leur tour.

Quelque soit votre âge vous êtes des personnes uniques.

Pour vous qui avez donné la Vie ...

Quand vous regardez vos tout petits...

Vous êtes si heureuse de ce bonheur si indescriptible...

Je le sais en tant que Maman ...

Que dans le fond de mon coeur...

Je suis fière de mes enfants ...

Je les aime tellement ...ils sont venus

Combler ce que je n'avais eu enfant...

Vous savez ...vous les Mamans que je ne connais pas.

Je vous souhaite tout le bonheur du monde...

La mienne est partie au ciel...

Si la vôtre a rejoint le paradis...

Levé les yeux au ciel elle vous sourira...

Une Maman reste dans le coeur d'un enfant éternellement.

N'oubliez pas que ce que le vie vous donne ...

Jamais elle vous le reprend vos enfants sont ...

Un lien d'amour avec vous-mêmes...

Soyez fières d'être des Femmes dont la force est inégalable.

Alors pour toutes celles qui ont donné la vie...

Où qui vont le faire bientôt ...

Je vous souhaite une merveilleuse fête...

Prenez soin de vous surtout...

N'oubliez pas vous les Mamans

Vous êtes des Anges sur terre...

Robert VOIRIN

Le : 22/04/2011 18:30

LE CABASSETTE ET LE COUFFIN ( fable )

Au fond d'un placard le cabassette et le couffin s'ennuyaient beaucoup,

depuis qu'ils avaient quitté leur Bab El Oued natal ils ne sortaient plus du tout,

alors il se racontaient des histoires pour tromper leur ennui,

surtout celles qui parlaient de leurs anciennes et nombreuses sorties

quand ils accompagnaient la famille au marché, en forêt ou au bord de mer.

Ainsi à Pâques on les remplissait de ce qu'il y avait de meilleur sur terre,

le cabassette disait qu'il transportait la soubressade, la calentita,

le boutifar, la pastera sucrée, les poivrons grillés, et la si fine fritenga,

les anchois, les dattes et les figues sèchent, les délicieuses cocas,

les mantécaos, sans oublier le bon selecto et le fameux Mascara.

Le couffin se vantait d'être plein de zlabias au miel, de douces oreillettes,

de makrouts, de la belle mouna, sans oublier les succulents roliettes.

Ils étaient tellement lourds qu'ils n'en pouvaient plus surtout

qu'il fallait tenir jusqu'à la fôret de Sidi Ferruch pleine de monde partout.

Là au milieu des cris de joie on commençait à les vider,

en premier les tramousses et les variantes étaient sortis

car avant le repas la traditionnelle anisette était servie,

puis dans une joyeuse ambiance on déballait tout et chacun se servait,

et tous les membres de la famille pouvaient commençer à se régaler.

Dans la soirée pour le retour à la maison le cabassette et le couffin

maintenant si légers pensaient déjà à faire les courses dès le lendemain matin,

à Bab El Oued ils continueraient ainsi à déambuler dans les allées du marché

où ils seraient encore remplis de ces bonnes choses qui faisaient leur fierté.

Bien longtemps après, alors que dans le placard ils se lamentaient sur leur sort,

une main amie qui les avaient bien connus leur apporta un jour un grand réconfort,

et pour ne pas qu'ils tombent complètement dans les oubliettes

ils furent alors emmenés de nouveau aux commissions ou à des fêtes,

réconfortés ils purent se dire qu'on ne les avait pas laisser tomber

pour enfin revivre en pensant à Sidi Ferruch et ses belles journées.

moralité : recevoir le passé comme un héritage c'est combattre l'oubli, le mépris et

l'indifférence.

Robert Voirin

et Bonnes Pâques à tous

Josiane GRAS - CATALA

Le : 21/04/2011 19:42

Bientôt PAQUES:

Que de souvenirs me viennent subitement en mémoire,je revois ma mère,mes voisines,partir,chacune avec une grande bassine sous le bras,remplie de pâte,chez le boulanger,faire qoi? DES MOUNAS.chacune faire des boules,les faire cuire au four avec l'aide et la gentillesse du boulanger,qui faisait des heures supplémentaires mais en bénévola,avec ses oreilles remplies de tchaclala des ménagères.Enfin la cuisson est fini,et voilà les cancans:les miennes sont plus grosses,les tiennes sont moins sucrées et j'en passeles voilà de retour à la maison,quelle odeur?aurons la patience d'attendre jusqu'à demain?je sens déjà le chocolat chaud et les trempettes de mounas dedans,mais je me reveille,je ne suis plus à notre d'ame d'afrique,il ne me reste que mon petit four,mais rien ne m'empêchera de faire des MOUNAS

JOYEUSES PAQUES A VOUS TOUS

Ajout de photos

3 - photos dans Ecole de la Rampe Valée de A. SAOUDI

MERZAK Tamene

Le : 12/02/2011 22:53

A l'intention de Nacéra, de toute la Clique des Messageries, et de tous les enfants de Bab El oued, disséminés à travers le monde.

Kaouène (Le boîteux)

Encore ce fameux troncon de l'Ave Malakoff.

Qui ne connait Kaouène? Un brave homme boîteux, qui faisait partie des résidents de la plage. Son logement était une barque renversèe, posée sur deux amas de pavés et recouverte de bâches.

Il ramait chez Baptiste le pêcheur aux Bains de Chevaux, et menait une vie humble, paisible et sereine. Il était toujours habillé d'une longue blouse grise et souvent on le voyait Bd Pitolet avec le père à Andrée, tenant de longues discussions (probablement sur la mer)

Il nous a vu grandir à tous, et tout le monde l'appréciait à sa juste valeur. Si par hasard,quelqu'un lui posait une question sur sa famille, il répondait invariablement, aprés un long silence: vous êtes tous ma famille. Il faut dire qu'il était recu dans toutes les familles du quartier (dont la mienne) toutes confessions confondues.

Il était sobre, conciliant et faisait penser aux JAÏNS en Inde qui préfèrent balayer le chemin devant eux, plutôt que d'écraser par mégarde quelque petit insecte invisible.

D'aucuns se moquent d'eux, moi, tout le premier, bien que je les respecte et les envie.

Aprés 1962, il a tenu un petit magasin rue Lavoisier, "Dépôt de pain et limonade". Juste pour survivre, comme il disait. Ce magasin lui tenait lieu d'habitation aussi, et ressemblait à une cellule de moine.

Il en avait les dimensions restreintes et le mobilier sommaire. Il semblait que le temps s'arrétait là, pour s'y reposer et méditer. Je ne manquais jamais de lui rendre visite à chaque passage à Alger.

Kaouène est décédé rue Lavoisier entouré de tous ses amis (sa famille) laissant un vide immense dans ce petit bout de quartier.

Peu de gens savent qu'il s'appelait Lahlou Rabah.

Le Manchot.

Toujours sur ce petit troncon, vivait un homme, Le Manchot, un ancien combattant ayant perdu un bras, et survivant tant bien que mal, avec les moyens du bord.

Il était toujours accompagné de "Yeux Rouges" qui nous impressionnait et bien qu'inoffensif,nous terrorisait. Pourquoi Yeux rouges? Et bien tout simplement pour la couleur de ses yeux, et tout le monde ignorait son nom.

Ces 2 joyeux lurons étaient toujours sur la plage, à rire et à plaisanter, sans avoir oublié auparavant de passer dire bonjour à Mr Pons, épicier, chez qui ils pouvaient s'approvisioner en vin, et pendant les fins de mois pénibles, en alcool à bruler.

Aucun jugement à porter, car, "Pour grands que soit les rois, ils sont ce que nous sommes."

Merci Corneille!

Sur la plage, il y avait Baptiste et ses pastéras. Il pratiquait la pêche au bouliche, que certains appelaient pompeusement la pêche à la seine. Baptiste était je crois ,content de son sobriquet."Jacky 3 doigts" car il n'en avait que 3.

Kaouène, un ami au Papa d'Andrée, s'occupait des rames, et pour tirer le filet, Baptiste faisait appel aux résidents de la plage. Drimouche, Rouget, Choucha...la liste est longue...

J'aimerais rendre un hommage à ces hommes et cette femme qui vivaient de la mer, et ont accompagné notre enfance.

Pour des raisons évidentes, Le manchot ne participait pas, mais comme nous tous, il attendait sur le parapet du Front de Mer, car on savait qu'aprés "le tri" et la vente, le reste finirait sur un feu de bois, où, tous étaient conviés.

A chaque fois que je passe dans le quartier, je suis envahi par un sentiment de désarroi imprécis.

Ni accablement ni désespoir, non, seulement une sorte de mélancolie que je n'ai pas encore appris à combattre.

Latrèche (Le sourd)

Dans ce petit troncon de l'Ave Malakoff entre Santamaria et le magasin La Mer, vivaitun homme d'une force herculèenne, sourd, que nous avons toujours connu sous le nom de Latrèche. Nous, petites pestes de l'époque, on faisait tinter des pièces de monnaie pour vérifier, mais cela ne marchait pas toujours.

Les habitants du quartier employaient sa force pour des travaux de peine, transport,déménagements etc...

Il dormait dans un petit dépot avec son compère "Le Caporal", un autre calibre, dont nous parlerons ultérieurement.

L'âge est une lumière plus ou moins vive sur un visage. L'angoisse l'éteint. Il n'avait pas d'âge car il avait toujours le visage lumineux et le sourire aux lèvres..

Au fait quelle langue parlait-il? Il proférait toujours des paroles inintélligibles, et souvent il piquait des crises de colère dans un mélange d'arabe, d'italien, d'espagnol et de kabyle.

Tout le monde lui envoyait une " assiette " recouverte d'une serviette de table qu'il partageait généreusement avec Le Caporal qui, lui, préférait un litre de vin à la tirette de chez Mr Papallardo. Il faut dire que Latrèche ne buvait pas.

Je ne sais pas si ce genre de personne existe encore, aujourd'hui où l'éphémère, la facilité et le jetable sont de règle.

Je crois que sa vie a été plus riche que celle de ceux qui s'imaginent tout avoir en se dispersant.

J'ai envie de dire "merci". Merci pour l'exemple, pour l'humilité, la discrétion, la gentillesse et surtout la générosité de coeur et d'esprit.

C'était des personnes d'une autre époque. Pourquoi dit-on cela de ceux qui réunissent ces belles qualités? Notre époque n'en produirait-elle plus?

Je m'excuse de la longueur de ce texte, et bonne soirée à toutes et à tous où que vous soyez.

Merzak.

- page 68 de 123 -