Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Bibliothèque des trois horloges

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André TRIVES

Le : 31/10/2014 13:37

Un rappel en cette période du souvenir : n'oublions pas ceux qui sont nés et sont enterrés à jamais en terre d'Algérie.

La rue Cardinal Verdier

La rue Cardinal Verdier cheminait de la vie à la mort. Elle prenait naissance au marché de Bab el Oued et aboutissait au cimetière de St-Eugène. Les corbillards municipaux empruntaient régulièrement ce trajet.

Depuis des générations et chaque année jusqu'en 1961, les deux dernières semaines d'octobre, voyaient se dérouler un rituel immuable entre le marché et le cimetière ( créé en 1880 ). Une foule immense empruntait à pied et en famille ce trajet afin de rendre hommage à ses défunts. Durant deux semaines, les trottoirs regorgeaient de fleuristes occasionnels et la rue se colorait de magnifiques arcs-en ciel de chrysanthèmes. Jeunes et vieux, recueillis comme il se doit, remplissaient un devoir générationnel transmis par les us et coutumes hérités de leurs ancêtres : rénover l'encadrement des tombes en fer forgé, nettoyer la pierre des monuments, redorer les inscriptions gravées dans le marbre, désherber les alentours, fleurir sans compter vases et jardinières. Le travail était ardu, c'est pour cela qu'il était entrepris dès la mi-octobre. Pour rien au monde, les descendants de cette tradition séculaire auraient failli à la mission de relier le présent au passé. Durant cette période du souvenir, où la ferveur remettait en lumière au près des jeunes la mémoire de ceux qu'ils n'avaient pas connus, il ne serait venu à l'idée de personne d'avoir un souci autre que celui d'aller accomplir son devoir en allant se recueillir sur la tombe familiale. Les Juifs et les Chrétiens se rendaient au cimetière de St Eugène, tandis que les Musulmans grimpaient au cimetière d'El Khettar. Les choses avaient été bien pensées : il n'y avait aucune différence, tous avaient la vue sur la mer.

Il y a 53 ans, jour pour jour, en cette fin d'octobre 1961, le peuple de Bab el Oued ignorait qu'il rendait hommage à ses morts pour la dernière fois. Comment pouvait-il imaginer qu'un destin aussi injuste allait mettre fin à une tradition familiale et le contraindre à l'abandon d'un rite ancestral ? Aujourd'hui, le cimetière de St-Eugène est délabré sur plusieurs endroits, les tombes abandonnées, les parterres de fleurs absents de l'hommage qui était rendu aux défunts. Il existe toujours des visages pétrifiés dans la porcelaine sur les livres de marbre. Leurs regards souriants restent imperturbables dans le silence des allées désertes. Ils ont fini par prendre l'habitude depuis tout ce temps : personne ne viendra les visiter. Les herbes hautes, les monuments penchés, la rouille épaisse des fers forgés, témoignent que la tradition de la Toussaint ne reviendra plus. Seul le gazouillement éternel des moineaux dans les cyprès ravivent un semblant de gaieté comme un clin d'oeil à l'oubli. Tout les décors sont à leur place : les cris du stade sont toujours là, la mer bleue aussi est à deux pas, tout comme le ciel azur qui descend des collines de Sidi Bennour. Non, les décors n'ont pas changé.

Depuis 1962, dans le monde où l'on nous a obligés à vivre, y a-t-il un enfant de Bab el Oued qui ait trouvé dans la docte société métropolitaine, ou dans la savante littérature qui s'entasse dans la poussière des bibliothèques, un Directeur de Conscience ou un Maître à Penser ? Moi, jamais! Tous ceux qui ont construit les valeurs auxquelles je crois, les exemples auxquels je me réfère, demeurent toujours présents au cimetière de Saint-Eugène.

BOUZIRI

Le : 30/08/2014 00:28

Bonjour christian timoner,

j'ai lu ton histoire relative a ton enfance a alger, pourriez vous svp m'en parler un peu sur le devenir de madame ankaoua qui fut en 1956 mon institutrice a l'ecole la victoire a alger haute casbah.

c'est une dame inoubliable. si elle est toujours en vie je souhaiterais la revoir ou lui ecrire une gentille lettre pour tout l'amour qu'elle portait a ses eleves et ce sans aucune distinction

j'ai frequente cette ecole de 1956 a 1962 (cp1 a cm2)j'avais comme instituteurs, outre madame ankaoua, monsieur sylia, monsieur pilato, monsieur piot

j'espere vivement obtenir une reponse a mon message

remerciements anticipes

nb : pas d'accent sur certaines lettres,ecrit avec un clavier anglais

MERZAK

Le : 27/08/2014 21:58

Qui se souvient de ce petit "magasin" qui s’emboîtait avec le bas des escaliers Passage de la Ruche, coté rue du Gl Weimphein, avec un rideau métallique qui fermait à l’horizontale et qui vendait des articles ménagers, des produits pour la vaisselle, la lessive etc...un véritable capharnaüm. Le propriétaire, un homme sans âge,trônait à califourchon sur une chaise en osier. Il est vrai qu’il n’avait sans doute jamais été jeune. Il appartenait à ce type d’hommes qui d’année en année rejoignent le vieillard qu’ils ont toujours été au fond d’eux même. Mais il avait je me souviens, le geste débordant et le rire contagieux. Il n’y avait que Hamidou avec son grand parasol rue de l’Alma, pour faire mieux côté bric à brac. Tous les gamins de l’époque se souviennent de cet homme à l’air sévère qui vendait de tout: martinets, poupées, épingles à nourrice, sans oublier les toupies, crayons, ciseaux et j’en passe. Hamidou n’était pas loin de la bonneterie Simone, le Bar du Bienvenu, Blanchette et le petit Kiosque à tabac et cigarettes qui appartenait à l’oncle à Momo. Tous ces gens qui vivaient des moments heureux de trois fois rien dont fût jalonnée leur existence, que d’aucuns devaient trouver d’une affligeante pauvreté et dont je sais maintenant qu’elle était d’une trés grande richesse. Il est vrai que la mémoire est sélective, mais pourquoi ces souvenirs datant de l’enfance remontent à la surface aujourd’hui ? Comme le dit souvent Andrée:" l’enfance est le village de l’àme "

Bonne fin de soirée à toutes et à tous.

Merzak.

Mustapha OUALIKENE

Le : 24/08/2014 02:06

Je vous parle d'un temps

Que les moins de vingt ans

Ne peuvent pas connaître

Bab El Oued en ce temps-là C'est là que j’ai connu le bonheur

Accrochait ses lilas

Jusque sous nos fenêtres

Et si l'humble garni

Qui nous servait de nid

Ne payait pas de mine

Moi qui criait famine

La bohème, la bohème

Ça voulait dire que l’on était heureux

La bohème, la bohème

Nous ne mangions qu'un jour sur deux

Et bien que miséreux

Avec le ventre creux

Nous ne cessions d'y croire

Dans nos quartiers on jouer à la carriole

Et à la sortie d’école on jouer aux noyaux

Et les filles jouaient à la marelle

Nos aînés à la pétanque l’anisette et les kémias

La bohème, la bohème

Ça voulait dire que nous étions heureux

La bohème, la bohème

Et nous étions tous des génies

On s'asseyait des fois d’être amoureux d’une voisine

Epuisés mais ravis Fallait-il que l'on s'aime

Et qu'on aime la vie

La bohème, la bohème

Ça voulait dire on a vingt ans

La bohème, la bohème

Et nous vivions de l'air du temps

Quand au hasard des jours

on aller faire un tour

A la carrière Jaubert on ramener des roseaux

Pour faire des cerfs volants

Que l’on faisait voler au gré du vent

Aujourd’hui A mon ancienne adresse

Je ne reconnais plus

Ni les murs, ni les rues

Qui ont vu ma jeunesse

En haut d'un escalier

Je cherche l'atelier d’un ami

Dont plus rien ne subsiste

Dans son nouveau décor

Bab El Oued semble triste

Et les lilas sont morts

La bohème, la bohème

On était jeunes, on était fous

La bohème, la bohème

Ça ne veut plus rien dire du tout

André TRIVES

Le : 22/08/2014 09:54

Je voudrais dire à notre ami d'enfance Kamel. Que nous aussi, les français de Bab el Oued ( maçons, peintre, ouvriers, plombiers, électriciens, petits commerçants, fonctionnaires, garçons de café, facteurs), avions une vie difficile et très modeste, mais surtout on n'était pas malheureux de la vie simple que nous menions. Nos parents trimaient comme tous les parents et mon père qui travaillait 7 jours sur sept n'a jamais connu les vacances. D'ailleurs, à BEO nous étions en vacances tout le temps avec nos plages que le Bon Dieu nous avait données. C'était notre vie, dure pour tout le monde et nos espoirs étaient qu'un jour on puisse s'inscrire dans un club huppé d'Alger pour devenir comme ceux qui réussissaient. J'ai 73 ans et mon souvenir est intact...Il est vrai que nous n'acceptions pas la fatalité, tout devait être fait pour améliorer la vie de ses enfants. Avec toute mon amitié.

Jean-Jean MORENO

Le : 03/08/2014 11:55

Nos colonies de vacances (1955/1960)

Quand arrive le début de chaque mois d’aout, avec ce temps estival et nos petites tenues légères, j’ai souvent, pour ne pas dire toujours en tête, ces images de colonies de vacances de notre jeunesse passées en France et qui duraient un mois, le mois d’aout en l’occurrence. Même si le temps ne nous arrange pas, il ne nous enlèvera pas nos meilleurs souvenirs et pour ma part, ces souvenirs-là sont à cette époque !

À ce moment de l’été, les vacances scolaires étaient déjà bien entamées et nos occupations journalières de juillet se limitaient à retrouver les copains et les copines du quartier pour des parties de foot, de billes, de noyaux (d’abricots qua même !), de courses et autres jeux – interdits ou non, va saouar ! – et, de temps en temps, les retrouvailles avec les copains de mon école prés du cimetière de St Eugène pour descendre sur la plage de l’Eden, celle qui était en face le cimetière ou l’autre à côté du stade Marcel Cerdan « les Bains de chevaux ». Rien qu’on jouait à faire les fanfarons et les « regarde-moi comme je sais nager et plonger ». Heureusement qu’on avait des bouées !

L’inscription à la colonie de vacances du mois d’aout était un rituel pour ma mère et moi. En début d’année, je pense, nous nous rendions en bus à la mairie d’Alger et après avoir patienté quelques instants dans le hall, l’inscription était faite.

C’était avec une certaine appréhension de ma part que le jour du départ vers la France arrivait. Le regroupement des enfants pour la colo se faisait souvent dans une cour d’école ou même dans les sous-sols de la mairie d’Alger d’où nous partions ensuite, chargés de notre paquetage, en bus vers le port. Qu’est-ce qu’on était beau avec nos sandalettes toutes neuves, nos cuissettes bien serrées et nos casquettes marquées de publicités « Cruch, Hamoud Boualem et autres » ou même un grand mouchoir noué aux quatre coins pour ceux qui n’avaient pas de casquettes (comme moi par exemple !) Au préalable nous avions fait connaissance par petits groupes de nos moniteurs ou monitrices respectifs.

La séparation familiale ne se passait pas toujours d’une façon agréable. Beaucoup de larmes contenues pour nos parents et de pleurs parmi nous les enfants. Après un embarquement sur le Kairouan ou le Ville d’Alger ou bien l’ Eldjézaïr qu’ece j’en sais moi mainant, on s’installait sur le pont arrière pour un au revoir aux parents en agitant nos casquettes ou nos mouchoirs. Moment émouvant pour ceux qui restaient sur le quai mais sur le pont les sentiments étaient mélangés. Certains resplendissaient de la joie à l’idée de se retrouver seuls sans les parents pendant un mois et d’autres comme moi affichaient plutôt un visage de tristesse et surtout de regret d’avoir été si enthousiaste à la préparation de ce voyage.Si la traversée de notre Méditerranée se passait dans le calme et sans mer trop agitée, nous étions autorisés à séjourner à l’air libre sur le pont du bateau.En contrepartie si la mer nous secouait, c’était la catastrophe ! Nous devions rester cloitrés dans la cale du navire avec maux de tête et de ventre sur des transats sachant que la traversée pour rejoindre Marseille ou Port Vendre durait en moyenne 22 heures. Dur métier que celui de vacanciers de colonies ! J’allais écrire « colons » mais est-ce le mot adéquat ?

Je me souviens de l’arrivée dans le port de Marseille. Elle se faisait souvent au petit matin avec la vue de Notre dame de la garde, l’entrée du port de Marseille nous faisait penser à notre chère ville d’Alger surplombée de notre chère Notre Dame d’Afrique. Au débarquement, nous étions pris en charge immédiatement afin d’avaler un petit déjeuner et, celui-ci terminé, sans perdre de temps, nous entamions le voyage en car ou en train vers notre destination « coloniale ».

Je dois avouer que ce mois d’aout passait relativement vite bien que nos parents nous manquaient cruellement surtout le soir. Faut dire que toute la sainte journée nous étions occupés en plein air avec des jeux et des travaux manuels réservaient aux garçons et pour cause, nous n’étions (malheureusement) que des gars dans ces colonies ! Chacun d’entre nous avait économisé pendant ce mois d’aout une petite somme d’argent pour acheter « le souvenir de France » qu’il fallait impérativement ramener aux parents. Ces achats se faisaient juste avant la fin de la colo et annonçaient le retour au pays dans les mêmes conditions que l’aller. Pas besoin de vous décrire l’accueil de nos parents à la descente du bateau ! Un mois de séparation avait été l’enfer pour eux ! Ça ne les empêchait pas du tout, cinq minutes après nos embrassades, nos effusions de joie, de nous tarabuster en nous reprochant les « médailles »sur la belle chemisette toute neuve ou les superbes sandales toutes « escagacées » qui devaient nous faire 3 ans au moins !

Actuellement la tendance est au dénigrement de ces colonies de vacances. On dit qu’elles reviennent trop chères non seulement à la collectivité mais également aux parents. Avec ce besoin implicite de sécurité, de qualité de soins, de nourriture, d’encadrement, d’activités que nous souhaitons tous pour nos enfants, fait que nos colos d’antan sont mortes et enterrées.

J.J. Moréno

Virginie ROBLES

Le : 13/05/2014 10:15

Bonjour,

Je me présente, je m'appelle Virginie Robles, je suis la fille de Joseph Robles, et la nièce de Manu Robles, qui s’est malheureusement éteint dernièrement. J'ai longuement hésité à venir écrire un mot sur le site, puis je me suis décidé, j'avais envie de rendre un dernier "hommage" à mon oncle Manu, et à mon père aussi. Dès tout petits, mon frère et moi avons été baignés, imprégnés des souvenirs d'enfance de mon père à Alger. Alger, la ville de mes ancêtres, celle où est enterré mon grand-père que j'aurais tant aimé connaître. Je n'y ai encore jamais foulé la terre, pourtant Alger fait aussi partie de mon enfance, j'ai l'impression de la connaître, d'y avoir en quelque sorte moi aussi un peu grandi.

Les souvenirs racontés par mon père ont toujours été mêlés de rire, de joie, de fierté, de courage aussi… L'école, les jeux d'enfants, les osselets, les oranges, la charcuterie Lorret, Antoine Lorret, le Red Star, la mouna, le four de la boulangerie pour y venir faire cuire son plat, les beignets à l'huile tout chauds, les voisins, la guitare, ma grand-mère revenant du marché les bras chargés de commissions, mon grand-père qui chantait,… Des images j'en ai plein la tête, et je ne remercierai jamais assez mon père de nous avoir transmis avec tant de chaleur ce qui fait partie de notre histoire, nos racines, ces trésors de famille à travers lesquels nous nous sommes construits.

Et puis Manu, la mémoire de la famille, à travers ses écrits pleins de tendresse, nous a aussi raconté la vie là-bas, sa vision d'enfant, les souvenirs, Mémé Thérèse, Joseph mon grand-père, la grand-mère Isabelle (mon arrière grand-mère), mais aussi Tonton Jean, Tonton Manuel, la cousine Isabelle, les cousins, que j'ai connus bien des années plus tard en France.

Aujourd'hui Manu s'en est allé, Manu le petit dernier, le plus jeune de mes oncles et tantes, tous piliers de notre belle famille. Jeannot, Dédé, Pierrot, Joseph mon père, et Isabelle, la seule fille au milieu de tous ces garçons…puis il y avait Manu, Manu le sensible, Manu le poète, Manu qui chantait aussi, Manu qui avait toujours le mot pour faire plaisir,…

Manu qui ne pourra plus serrer ceux qu'il aimait, Manu qui ne pourra plus s'amuser avec ses deux adorables petits enfants, Manu dont on ne verra plus le sourire bienveillant… Tu nous manques beaucoup Manu et ce n’est pas prêt de s’arrêter…

Robert VOIRIN

Le : 28/04/2014 21:13

LE CABASSETTE ET LE COUFFIN (fable)

Au fond d'un placard le cabassette et le couffin s'ennuyaient beaucoup, depuis qu'ils avaient quitté leur Bab El Oued natal ils ne sortaient plus du tout, alors il se racontaient des histoires pour tromper leur ennui, surtout celles qui parlaient de leurs anciennes et nombreuses sorties quand ils accompagnaient la famille au marché, en forêt ou au bord de mer. Ainsi à Pâques on les remplissait de ce qu'il y avait de meilleur sur terre, le cabassette disait qu'il transportait la soubressade, la calentita, le boutifar, la pastera sucrée, les poivrons grillés, et la si fine fritenga, les anchois, les dattes et les figues sèches, les délicieuses cocas, les mantécaos, sans oublier le bon selecto et le fameux Mascara. Le couffin se vantait d'être plein de zlabias au miel, de douces oreillettes, de makrouts, de la belle mouna, sans oublier les succulents roliettes. Ils étaient tellement lourds qu'ils n'en pouvaient plus surtout qu'il fallait tenir jusqu'à la fôret de Sidi Ferruch pleine de monde partout. Là au milieu des cris de joie on commençait à les vider, pour l'apéritif les tramousses et les variantes étaient sortis en premier car avant le repas on sirotait bien sur l'anisette traditionnelle en trinquant à la bonne santé de tous dans une fraternité si belle. Puis au milieu d'une joyeuse ambiance on déballait tout et chacun se servait,tous les membres de la famille pouvaient alors commencer à se régaler. Dans la soirée pour le retour à la maison le cabassette et le couffin maintenant si légers pensaient déjà à faire les courses dès le lendemain matin, à Bab El Oued ils continueraient ainsi à déambuler dans les allées du marché où ils seraient encore remplis de ces bonnes choses qui faisaient leur fierté. Bien longtemps après, alors qu'ils se lamentaient toujours sur leur sort, une main amie qui les avaient bien connus leur apporta un grand réconfort, et pour ne pas qu'ils toment complètement dans les oubliettes ils furent sortis du placard pour aller à des commissions ou à des fêtes, réconfortés ils purent se dire qu'on ne les avait pas laissés tomber pour enfin revivre en pensant à Sidi Ferruch et ses belles journées.

Moralité : recevoir le passé comme un héritage c'est combattre l'oubli, le mépris, et l'indifférence.

Robert VOIRIN

Jacqueline RIQUELME

Le : 05/03/2014 14:54

LE BAR DES ARENES A BAB EL OUED.

J´y allais souvent avec mon Papa, à ce fameux Bar des Arènes,car mon père était très ami de Mr. Escobedo, et d´ailleurs beaucoup de ces affiches de corrida et toréadors venaient d´Espagne, et c´est ma Maman et moi qui les ramenions d´Alicante óù nous allions en vacances d´été.Un de mes oncles, frère de ma maman, était Président du " Club Taurino Alicantino" il avait donc d´excellentes relations avec les toréadors de mode,et gardait évidemment, affiches, magazines etc...annonçant les corridas des "férias" et de toute la saison.....De tout cela,ça fait déjà très longtemps, cependant nous ne pourrons jamais oublier ce temps heureux.... En tout honneur pour Monsieur Escobedo,je dois dire que lorsque mon père est décédé en Juin 1960, il fit un don très généreux à ma Maman, qui ne voulait pas accepter, mais il insista beaucoup en lui disant: " Si ça avait été au contraire, si c´était moi qui était parti, Riquelme aurait fait la même chose pour ma famille." Des amis comme ça, il y en avait beaucoup dans notre Pays! Gros bisous pour tout le monde.

André TRIVES

Le : 03/03/2014 13:40

Mon cher Jean-Jean, sans oublier au passage notre chère Nacéra, Le brave homme ( plus malheureux que lui,tu meurs!) qui vendait la calentita avec une plaque posée sur une poussette d'enfant s'appelait Tago. Il grattait le couteau sur le rebord de la plaque et criait : "Chaud, tout chaud!". Il criait dis-je pour se faire entendre parce qu'avec le brouhaha du marché et le bruit de ferraille du tram sur les rails qui se tordaient aux Trois Horloges, on avait du mal à s'entendre. Dans la ligne droite en direction du Lycée Bugeaud, le watman accélérait la vitesse et les coups de klaxon lancés en bordée annonçaient son passage pour dégager l'avenue de la Marne.

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