Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Bibliothèque des trois horloges

bibliothèque des trois horloges

Fil des billets - Fil des commentaires

Antoine BILLOTTA

A l'angle de la rue des Moulins et de l'avanue des Consulats, face au bar "Au Roi des Escargots", se trouvait le magasin PROSPER qui vendait des draps, couvertures, tissus, etc...Un peu plus haut, l'électricien VICIENT. Presqu'en face, le bar HENRI, racheté par "Zouazou" Pétrosino, ancien scaphandrier et gardien de but hand-ball à l'Olympic de Babeloued. Et bien sûr à côté, la famause quincaillerie DARMON? (à me confirmer, merci) où on s'émerveillait de toutes ces marchandises de bricolage...Et pour faire le tour des magasins autour de la fontaine, la chemiserie SULTAN, le marchand de vins OLIVER, le coiffeur Antoine PAPPALARDO, le glacier" LA PRINCESSE", le Bar" L'OLYMPIC". En face, un autre bar (dont je ne me rappelle plus le nom), le coiffeur Antoine FESTA(que d'Antoine, n'est-ce pas?), un autre bar, la droguerie DRIGUES? et la rue du Roussillon, maintes fois évoquée pour sa pâtisserie "AU PETIT FOUR" en sous-sol et appartenant aux frères Romano de la rue Cardinal Verdier, de son petit atelier où on barattait le beurre sous nos yeux..., des volaillers, des épiceries..... Je me souviens aussi de cette entrée, après Angelot, le marchand de dragées, de cette entrée de maison où on accédait aux sous-sols: c'était là qu'une salle de gymnastique sommaire avait été aménagée. M. Linares acceptait tout le monde et bien des jeunes du quartier ont fait leurs premiers apprentissages ici, à L'ELAN DE BEO. Remontons à la surface et allons vers le marché; Encore un bar. Rien de bien spécial sauf... sauf que là, il y avait toujours des joueurs de belote ou autres jeux de cartes ouais et alors? Et bien parmi eux, il y en avait un qui s'appelait M. CERDAN et il était AVEUGLE....Nous le regardions , incrédules....

Michel SUCH

pour Papy. aller acheter un morceau de glace sans prendre un vieux journal... Quoi c'est pas hygiènique! Et alors, brûler les mains d'un enfant. Hein! C'est quoi ça? C'est des souvenirs qu'on traîne avec nous toute une vie... Tout comme la vie, du chaud, du froid, du tiède et parfois, enfin pas souvent, comme de la braîse...

pour Guy Balzano dit "le maire de BEO". Tu as raison pour les oursins. J'en ai bavé d'envie toute la journée et à cause de cette partie de mon visage qui reste paralysée, j'ai inondé le salon et failli me noyer. Heureusement que tout comme toi je flotte...( voir Archimède- (j'ai pas oublié la leçon) ) Et que mon boxer (mon chien, pas mon caleçon) ma jeté une vieille chambre à air que je garde toujours gonflée et prête à l'emploi, des fois que lui aussi, il se mette à baver.

Aux autres...

Je ne me souviens plus de celui qui a parlé de Mr BENSIMON avec tant de chaleur... En plus d'être un excélent prof, c'était, comme disent les brésiliens, une bonne personne... Il avait le nez pour débusquer derrière le bourricot, le petit quelque chose qui n'allez pas en faire un âne.

Quand je rentrais de Sigwalt ou de Lelièvre, à l'heure de la loubia ou du bouzoulouf, je prenais toujours le même chemin pour aller au quartier. J'allais voir si on tirait le boulitch aux bains de chevaux, longeais la caserne, traversais en regardant bien des deux côtés cette rue qui montait sur la gauche vers le cimetière de St Eugène. Je passais devant un café, faisait toujours un geste amical au pompiste de la station "du bout du jardin". Passait devant la famille VROUM VROUM les rois du Vespa et du démarrage sur la roue arrière. J'entrais voler une coca ( pas le soda...paraît qu'y a plein de pathos qui nous lisent pour s'instruire de ce qu'ils ne connaitront jamais...) dans la boulangerie de mon oncle Joachim en lui faisant croire qu'elle était meilleure que celles de mon père... Petit, j'ai toujours été un peu menteur. Continuons notre chemin. Je passais devant un coiffeur qui m'a rasé la boule à zéro pendant plus d'un an sur les recommandations du corps médical aprés une sale maladie à laquelle, j'ai tordu le coup. Non! Pas au coiffeur! à la maladie. Voilà, je suis devant le salon de coiffure, je vais traverser, et à chaque fois c'est pareil. sur le trottoir d'en face, dans un sous sol noir, il y a un homme que je distingue à peine, qui travaille le liège, qui ne lève jamais le nez de son ouvrage, même quand je reste là à le regarder et à lui manger le peu de cette lumière si précieuse qui lui parvient si chichement... Dans le garage de ma mère à Béziers, j'ai encore deux ceintures de sauvetage. Bon d'accord! Des bouées en liège, qu'il avait fabriqué tout spécialement pour moi, puisque tout le monde le sait, j'étais capitaine d'une pastéra, la "St Vincent". Ouais! CAPITAINE! c'est écrit sur le rôle, roulé dans un bambou étanche et fermé par un bouchon de liège qui lui aussi, le"rôle", est dans le garage de ma mère à Béziers avec mes palmes et mon harpon, mon carreau et mon tuba et le gantche à oursins pour ceux qui savent pas les plonger... pôvre d'eux. Cet homme, dans ce soupirail noir, qui travaillait le liège, je n'ai jamais su son nom et pourtant, j'y pense souvent et j'aimerais bien lui redonner une identité. J'aimerais bien dire à Gaëtan, mon petit fils qui va avoir quatre ans. "Tu vois ces bouées en liège, c'est Monsieur " " qui me les a fabriquées , quand j'étais CAPITAINE de bateau à Bab el Oued à la plage de l'Eden, à Alger, là où je suis né, au 4 de la rue François Serrano anciennement rue de la Vigie... Alors, pour que mon petit- fils ne grandisse pas dans l'ignorance... Si quelqu'un peut m'aider...

A celui qui a ressorti "pas bonne échappe", je peux lui dire que ce "pas bonne échappe" m'a évité pas mal de gnons... J'étais un peu moqueur quand j'étais enfant Michel

Robert VOIRIN

UNE NUIT AU PORT

J'essaie de repousser loin de moi les souvenirs amers,

je ne veux garder que les images les plus chères

comme éclairées par des projecteurs sur un grand écran.

C'était au mois de juillet soixante, j'ai seize ans,

je descends du tram au square Bresson, il fait presque nuit maintenant,

je me dirige vers la gare maritime rapidement

car depuis la fin des classes au lycée, j'ai un job d'été

au tri postal d'Alger situé en bas sur les quais

près des batiments des compagnies Mixte et Transatlantique.

Du Bastion Quinze je profite de la belle vue panoramique

mais je suis pressé et ce n'est pas le moment de flaner

car je dois vite arriver à l'heure devant mes casiers,

ils portent des noms de lieux dorénavant un peu plus familiers.

Mon secteur c'est la Kabylie, les lettres partent vers Fort National, Akbou,

Boghni, Dra el Mizan, Michelet, Tigzirt, Horace Vernet, Tizi Ouzou,

comme ça j'apprends vite la géographie de mon pays, et par coeur...

C'est enfin la pause bienvenue à deux heures,

nous sortons faire quelques pas sur les gros pavés usés,

c'est le royaume du silence dans le port déserté,

je vais m'asseoir sur le bord du quai un petit moment

de là j'aperçois la masse sombre d'un gros batiment,

je le reconnais bien, c'est le Ville d'Alger surlequel

j'ai fait de belles traversées avec ma famille vers Marseille.

Derrière la compagnie Schiaffino je devine les hangars de la Pêcherie,

ici, au retour des chalutiers, une grande animation commençera à la fin de la nuit.

Mon regard se perd dans cette sombre mais belle harmonie,

pas pour longtemps car la lune étale sur l'eau son reflet argenté

à peine voilée par une légère brise qui vient de se lever

alors que dans le ciel profond des étoîles filent

en une course folle rejoindre les lumières de la ville,

c'est comme si l'âme d'Alger se mettait à

dans un écrin plein d'inépuisables beautés.

Mais bientôt il faut reprendre le tri et je dois m'arracher à ce spectacle,

je rentre, et je me retrouve vers le Djurdjura comme par miracle,

le rythme est soutenu dans une ambiance pleine de gaieté

jusqu'au petit matin où les casiers sont vides et le courrier expédié,

maintenant je commence à être un peu fatigué...

Mais une fois dehors comme par enchantement, le spectacle a changé,

les premiers rayons de soleil butent en ce beau matin

sur les hauteurs d'Alger du haut de la Kasbah jusqu'au Tagarins,

la lumière descends rapidement et c'est magique

de voir s'éclairer les arcades du boulevard de la République

ainsi que la belle façade de la Préfecture, rayonnante de blancheur.

Je reste là à regarder la belle cité sortir de sa torpeur

mais un postier me tire gentiment de ma méditation,

c'est en effet lui qui doit me ramener à la maison,

il habite près de chez moi du côté des rues Larrey et Cardinal Verdier,

nous partons aussitôt dans sa belle simca aronde, et arrivés dans le quartier

qui commence à se réveiller, il me dépose au bas de la rue Réaumur.

Je tombe de sommeil après cette nuit un peu dure,

maintenant j'ai autre chose à faire que de rêver,

et je m'endors vite avec en tête cette sublime image d'Alger

se levant sous les premières lueurs du jour,

je voudrais me persuader que cela durera toujours...

Robert VOIRIN, du 5 Rue Réaumur.

Michel SUCH

bonjour Side Ali. C'est un bonheur de te lire. Tu parles de Poupée... Une sacrée nageuse. Elle descendait à l'Eden, posait ses tianglesses sur le sable, entrait dans l'eau et nageait vers le large. Elle revenait une bonne heure après, se rhabillait et remontait chez elle. Poupée me fascinait. Dans l'eau, elle était une sirène et sur le gravier de cette partie de plage où elle laissait ses affaires, elle était pour moi, la plus belle des filles du quartier. Elle devait avoir 20 ans,je n'en avais que 12-13 le jour où elle m'a sauvé de la noyade. Tout le monde dans le quartier sait que je suis une brel au foot, qu'au petit couteau je n'ai jamais gagné une partie, que pour les tchaps, c'est tiouffa et que pour la nage, j'ai le bonheur de flotter (voir le théorème de Pythagore). Je connaissait le trajet de Poupée, je savais qu'elle reviendrait vers l'entrée de la plage. Alors j'ai nagé vaille que vaillle et j'ai attendu son retour. Je barbotait, faisait la planche,( mes enfants disent le cachalot) j'attendait le retour de Poupée. Elle ne faisait pas de remous quand elle nageait Poupée. Elle fendait l'eau, toujours au même rythme, toujours dans la même respiration. Je l'ai vue arriver et j'ai fait celui qui a des difficultés. "ça va pas?- J'ai des crampes. - Accroches-toi." Alors je me suis accroché. Elle a vite compris Poupée. ça la bien faite rire et je me suis vite retrouvée la tête sous l'eau. En plongeant, elle me retenait par le fond. Calade, j'ai bu calade et même plus. On raconte dans le quartier que pour la première fois, de mémoire des anciens, le niveau de l'Eden avait baissé... Une sorte de marée basse. Quand elle ma lâché et que je suis remonté à la surface, c'est là que Poupée m'a vraiment sauvé de la noyade et ramené au rocher "à fleur d'eau" . Quand pour la période de Pacques elle venait avec sa famille préparer dans le fournil de mon père, avec les autres clientes, toutes sortes de mounas, de pains farcis de soubressades ou de boutiffaras, ma mère ne pouvait s'empêcher de raconter à cette assemblée de femmes pâtissières comment Poupée m'avait sauvé de la baignade. Bien venu sur le site Side Ali et transmet les amitiés de ma famille à la tienne. Michel Such

Michel SUCH

de Michel Such; Merci! Merci à tous pour les marques de sympathie que vous avez témoignée à ma mère pour ces 83 ans. Je viens de lui poster les copies de vos messages et je ne vous dis pas le temps passé au téléphone avec elles ces prochains jours pour l'écouter me "raconter" BEO.

Casser l'roseau

Avec mes oncles Victor et Nino, au début du printemps, on partait à la Carra Moussa. L'opinel de Nino, tranchait comme un rasoir (je n'avais pas le droit d'y toucher). Au bas d'un petit ravin, mes oncles choisissaient les roseaux, longs, souples et bien droits. Deux bonnes cannes solides et légères pour "les hommes" et une plus petite pour l'enfant que j'étais alors. Il fallait éplucher les roseaux et les faire sécher. Mes oncles en profitaient pour tailler quelques roseaux pour les cerfs-volants que nous allions faire voler "aux blocs". Le vent aidant et la pelote de fil toujours trop courte, nous finissions toujours par leur laisser leur liberté. Mes oncles disaient qu'ils partaient pour la France... C'est pourquoi, sur le bateau qui nous amenait en France, en 1962, j'arrachais un sourire à mon oncle Victor..." Tu vois tonton, c'est nous maintenant les cerfs-volants." Quand nous étions à tailler les roseaux, nous faisions aussi une grande provision de feuilles. Ma grand-mère, en les tressant, confectionnait des sortes de bouchons qui empêchaient les tomates vertes, les poivrons, les gros cornichons noyés dans la saumure, de remonter à la surface de ces grosses jattes en terre cuite. " Tu vois mon fils, elles restent dans le jus et elles respirent." Au temps des congés, les trois cannes avaient eu le temps de sécher. Mes oncles préparaient les lignes, noircissaient des bouchons de liège, montaient des mitraillettes pour la dorade qu'ils pêchaient au pain sur l'eau. Ces séances duraient des soirées entières à fanfaronner sur les kilos d'oublades, de tielbas et de sarres qu'ils avaient pris l'an passé. Moi qui étais toujours présent à leurs parties de pêches, " je gardais le linge", je savais bien qu'ils en rajoutaient un peu et quand le regard de l'un de mes oncles venait croiser le mien "Dis leur toi que c'est vrai". Il me fallait mentir. À confesse, l'abbé Castéra ronflait toujours un peu après le déjeuner. Je sifflais quelques notes de "L'internationale". Les ronflements se faisaient plus fort et je sortais du confessionnal en claquant la porte. Il fallait bien attendre trois secondes pour l'entendre marmonner "Au suivant!" et aussitôt après " Michel viens ici!" Je revenais craintif. Il me prenait par l'oreille." Si la pêche est bonne demain, dis à Angèle de pas trop forcer sur le piment de l'escabèche, ça me fait manger trop de pain. Dans la sacristie, y'a trois assiettes à ta grand-mère. Je n'ai pas fait la vaisselle. Tu les laveras, c'est ta pénitence. Avec deux Notre Père, tu ne t'en sors pas trop mal... Allez file!" Avec les parties de pêche, les baignades, les soirées sous l'eucalyptus, où ma grand-mère nous racontait mi en français, mi en arabe, mi en maltais et parfois même mi en espagnol des histoires qu'elle disait tenir de sa mère mais qu'elle improvisait avec un talent que je lui envie encore, les jours d'été et de congés passaient si vite... Après le 15 août, on démontait les lignes de nos roseaux. Bientôt, les sirènes d'usine allaient reprendre. Alors, puisque l'on savait que l'année d'après on retournerait à la Carra Moussa... Mes oncles cassaient les roseaux. On s'en servait pour allumer un canoun et faire griller des brochettes de toutes sortes d'oiseaux que mon oncle Antonio piégeait dans ses filets sur les hauteurs de Notre Dame d'Afrique. Les congés payés se terminaient, on avait cassé les roseaux. On s'en était payé du bon temps...

Michel SUCH

de Michel Such

avis de recherche:

je suis né rue François Serrano, anciennement rue de la Vigie au N°4. Dans mon immeuble vivait une femme avec qui nous partagions les toilettes communes. Sur le palier, je la croisais toujours aimable et souriante, vêtue de vêtements amples, ses mouvements laissaient échapper des effluves enivrantes . Le ouistiti qui se promenait sur ses épaules me regardait de ses yeux ronds et toujours mobiles. Elle me souriait toujours en tirant la porte des toilettes sur elle. Je retournais dans la pièce où nous habitions avec mon frère et mes parents et j'attendais le bruit de la chasse d'eau et celui du verrou de son appartement pour foncer aux toilettes. C'était toujours Noël. Sur le rebord du petit judas d'aération, je trouvais toujours, serrés dans du papier de soie, une corne de gazelle ou un makrout. Mais ce qui me troublait le plus, dans cette petite pièce d'aisance confinée et toujours "nickel" comme on dirait maintenant, c'était l' odeur de cette femme, où se mêlaient le musc, la lavande et le patchouli. Souvent je fermais les yeux, j'étais avec les anges. Le miel du makrout fondait dans ma bouche. On tambourinait à la porte." Tu as encore mangé des figues de barbarie?" Le rêve était cassé. Ma mère s'inquiétait et m'amenait chez ma grand-mère Tomani pour me guérir de l'infite en me frictionnant le ventre avec de l'huile d'olive. Ce n'est pas cette femme avec son ouistiti que je recherche, je ne l'ai jamais perdue. Ma grand-mère Tomani, vivait au bout de la rue François Serrano, anciennement rue de la Vigie au N° j'me souviens plus. Dans cet immeuble où vivait Colette ma première fiancée à quatre ans, Alice, Paquitta, Madame Azzopardi. Personne pour m'aider? C'était au bout de l'impasse, avant les escaliers qui descendaient chez le menuisier. Ces escaliers qui devenaient étroits, mal taillés. Qui nous menaient chez Mme Nivart. " Ma grand-mère elle veut un litre d'huile d'olive-T'ias l'argent?- Non- Dis à ta grand-mère que j'ai plus d'huile d'olive." Remonter les escaliers avec la bouteille vide. "Grosse vache! Lui faire la honte au petit " Elle m'arrachait le bras et me tirait dans les escaliers où l'on manquait mille fois de les dégringoler sur le cul. Ma grand-mère allait directement se servir l'huile au robinet de la barrique. " Tu me dois quatre coups de soleil! On est quitte!" Oui, ma grand-mère Tomani, en plus de l'infite, enlevait le coup de soleil, posait les ventouses et faisait disparaître les "compalorios". Pour les coups de soleil, même ce bon Docteur Akkoun qui ne nous faisait pas payer ses consultations, envoyait des patients à ma grand-mère quand la médecine généraliste avait trouvé ses limites. Alors, le N° de cet immeuble? personne pour m'aider. A côté de chez Galléa. Le garage Galléa. Juste avant Muscat. Muscat c'est lui que je cherche. Joseph Muscat. Son frère jumeau s'appelle Charles. Charles de toujours préfère travailler à la ferme avec ses parents. Avec Joseph, on va à Lelièvre ensemble. JOSEPH MUSCAT. Pour une sortie picnique avec l'école, sa mère nous à rôti deux pigeons. Un chacun. Un pour Joseph, un pour Michel. Moi le fils de la concierge je vais manger pareil que le fils MUSCAT. Les Muscat qui logent gratis mes grands-parents, par solidarité maltaise, dans cet immeuble de la rue François Serrano, anciennement rue de la Vigie au N° j'me souviens plus.... Alors si quelqu'un peut me donner des nouvelles de JOSEPH MUSCAT...

Si vous êtes arrivés au bout de ce texte un peu long, j'ai une autre faveur à vous demander.

Ma mère, Hélène, la fille d'Angèle la maltaise (celle qui enlève les coups de soleil) demain 20 août, Inch'Allah si Dieu veut... aura 83 ans. A la consolation, c'était Madame Michelle la boulangère... Elle vit seule à Béziers, n'a pas internet mais si ceux qui la connaissent lui passent une marque de sympathie sur le site de Christian je me ferais un plaisir de lui envoyer les copies.

C'est toujours bon pour le moral...

Michel Such

Alfred LANGLOIS (Freddy)

A l'attention de Momo.

Formidable l'article du quotidien Liberté sur les PN d'ORAN, mais en tant qu'algérois et "demi espagnol", il me faut relever deux points, soit erronés, soit litigieux. Le premier concernant "La FRITA" donc, qui n'était pas un plat typiquement oranais, car à Alger nous avions "LA FRITANGA" (oignons, poivrons, tomates,un peu d'ail et un bouquet garni.) D'ailleurs cela ne se servait pas uniquement pour les mariages (il y avait des mets plus raffinés pour ces occasions), mais surtout l'été, à l'époque de la maturité des différents ingrédients (eh oui ! à l'époque nous "marchions" avec les saisons.)

L'escabéche, elle aussi ne se servait pas que pour ces cérémonies, elle pouvait accompagner des sardines, des maquereaux ou de la bonite. Pour en revenir aux appellations "frita" et "fritanga", nous retrouvons le meme cas de figure avec "calentita", à Alger, et, "calentica" à Oran. Deuxieme remarque : au sujet de la mouna ou mona. L'explication du Fort Lamoune me parait bien "historique" et meme bienvenue, mais je sais que ce gateau est originaire de la région d'Alicante en Espagne. J'en veux pour preuve une explication "familiale", comme stipulé, je suis à moitié (et meme plus d'origine espagnole), en effet ma grand mère maternelle est venue de TARBENA (village de la province d'Alicante) s'installer à Alger en 1910 (rue Fourchault), et ensuite avec nous rue Léon Roches. Elle n' a jamais connu Oran et pourtant elles confectionnait des monas dont le boulanger de la rue Maxime Noiré ( Mr Blanque) était jaloux, à l'époque, moyennant cent sous le boulanger mettait à disposition de grandes plaques noires et assurait la cuisson (la mise en forme des mounas,extraites sous forme de pate d'une corbeille à linge en osier), étaient "moulées" sur place, dans le fournil. Une anecdote expliquant la similitude des plats d'Oran et d'Alger : près d'Alicante, à l'époque des migrations des espagnols vers l'Algèrie, les habitants de Tarbena partaient pour Alger, les habitants de PARCENT (à 14 km) partaient, eux, pour Oran.

Voilà mes petites mises au point sans esprit polémique. Un grand salut à tous les anciens de BEO. fREDDY

Merzak TAMENE

Pour Georgeot Garcia

Les baraquements ont fait place à une esplanade, mais les Bains de chevaux existent toujours, avec des centaines d'enfants qui viennent se rafraichir, et "apprendre à nager" les jours de canicule. Le rocher carré d'où l'on plongeait pour rejoindre la plage a disparu, et le phare, face à la piscine Kettani (la bougie comme on l'appelait) aux couleurs de l'ASSE, est devenu, Dieu seul sait pourquoi, supporter aux couleurs de l'OHD. L'immeuble du 1 Rue de Dijon avec sa plaque commémorative "Emile Maupas" tient toujours, et l'écurie avec son figuier à l'angle des rues du Dey et de la consolation, a fait place à la poste de Bab El Oued. Ce fameux figuier connu et apprécié de tous ceux qui tapaient "KAO" ,et cachaient leurs cartables sous ses branches, pour aller assister aux entrainements moto-cross à la carrière Jaubert (Salut Bébert, Seksek, et beaucoup d'autres ainsi que moi même). Plus de "Maison Jeacque" en hiver, ni de marchand de melons en été , rue de la Consolation, où tournait le trolley à perches pour Notre Dame d'Afrique (un salut en passant aux enfants de ce quartier magnifique). Mais Notre Dame d'Afrique est toujours là, perchée sur la colline, surplombant le stade et le cimetière,avec son esplanade d'où l'on a une vue imprenable sur Bab El Oued. L'impasse du Sporting, prés de chez Alain Riquelme est toujours là, mais la Cour des miracles Rue du Dey a disparu. Plus d'affiches des cinémas La Perle et Rialto (pourquoi précisement ces deux salles? ) en montant la Rue Pierre Leroux à gauche. A droite, le Centre Villeneuve et sa "Goutte de lait" est devenu Mairie de BEO. Les Tabacs du Globe à l'angle des rues de Colmar et Dijon ne sont plus là. Mais la pierre où aimait s'assoir Mme Maurice à l'angle opposé est toujours là, bien ancrée(salut Papi et Cuevas). Le magasin de Mr, Papalardo et celui de Mr.Botella "farces et attrapes" ont changé de raison sociale, et tout le le pâté de maisons est appelé à disparaitre. Mais les souvenirs resteront à jamais gravés dans nos mémoires et nos coeurs. Bonne soirée à tous et à toutes. Tamene Merzak.

André TRIVES

Salut à tous les amis d'ici et de la-bas et merci à Merzak de nous raconter Bab el oued en direct comme le radio-reporter Charly Finaltéri nous narrait en direct sur RADIO ALGER les matchs de foot le dimanche après midi. Concernant le marchand de melons et pastèques qui s'installait tous les étés et que je connaissais particulièrement, savez-vous que son fils, un gaillard sympathique et très instruit était un authentique chanteur d'opéra qui connaissait parfaitement la Tosca, le chanteur de Perles, Aïda, Carmen,etc...Et à l'occasion de l'installation passagère de son père aux messageries pour nous vendre ses melons jaunes au goùt de miel, il participait chaque année aux radios-crochets qui avaitent lieu au stade Cerdan et remportait un franc succès même si l'opéra nous passionnait moins que le foot ball. La "maison Jacques" s'installait effectivement à l'automne sur l'emplacement où les pastèques rouges sang, sucrées comme du kikilomètre,ne se vendaient qu'à la coupe. Vous souvenez- vous que pour attirer la clientèle Mr Jacques nous gratifiait d'une animation sur l'estrade où les roues numérotées tournaient au son des cliquetis. C'était un mec déguisé en femme avec des faux nichons qui mimait en play-back les chansons en vogue:" C'est toi ma petite folie..." Et monsieur Jacques, avec son micro recouvert d'un simple mouchoir tenu par un élastic répétait à l'infini:" A tous les coups on gagne.." Et nous les enfants du quartier étions subjugués par l'apparat de la fête, par le spectacle comique auquel on assistait gratuitement et par ceux bénis de chance qui partaient avec un service à vaisselle de 24 pièces sous le bras. Nous pensions certainement que plus tard avec de l'argent nous aussi nous pourrions tenter notre chance et gagner un gros lot. Mais dans l'instant nos yeux restaient écarquillés par le bonheur ressenti et l'espoir d'une vie meilleure. Bab el ouedement Vôtre, un enfant du n°4 de la rue des Moulins

Claude QUESADA

Chers Amis P.N.

ALGERIE : Notre paradis perdu!

BAB-EL-OUED : berceau de toute notre jeunesse!

Que ces deux mots soient pour nous un lien d'amitié, de souvenirs de nos joies et de nos peines. Dans une dizaine d'années, nous ne serons plus nombreux à pouvoir parler de nos promenandes sur les avenues de la Bouzaréah, Durando, de la Marne, sur le front de mer. Souvenez-vous de ces pique-niques à Sidi Ferruch! Vous rappelez-vous les grillades de chez Guedj, ses brochettes, ce bol de loubia appelé bol mélodieux, ces cornets de frites? Alors que tous ceux qui, grâce à Christian, se retrouvent sur ce site que ce soit uniquement pour rechercher un ami, ou nous parler de ce qui nous unit, pour nous faire replonger dans l'ambiance de ce merveilleux quartier objet, aujourd'hui encore, de tous nos rêves. Que toutes nos souffrances passées nous aident à former cette chaîne d'amitiés, de souvenirs et d'amour digne de ce grand peuple de "PIED-NOIR" que nous avons été et que nous sommes restés pour notre plus grande fierté!

- page 34 de 39 -