pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 16/03/2021 16:46


Information - Emission TV (STORA) aujourd'hui 16 mars à 18 h30



Bonjour à tous,

Dans le cadre du rapport de Benjamin STORA, je serai sur le plateau de FRANCE 3 Provence Alpes Côte d'Azur le mardi 16 mars à 18 heures 30 dans l'avant JT accompagnée de mon amie El Emira Zohour Assia Boutaleb, descendante de l'Emir Abdelkader et de Jean-Jacques JORDI, universitaire, docteur en histoire, spécialiste des migrations en Méditerranée, des Pieds-Noirs et des Harkis.

Bien cordialement à vous.

Jeanne ETTHARI

Présidente

Mémoire Unité Dignité des Rapatriés d'Algérie.


 

De : DOMENECH LilianeEnvoyer un mail

Le : 16/03/2021 16:08

Autres anecdotes du marché :
Ma mère une fois avait demandé une livre de courgettes ou de tomates, je sais plus mais peu importe et le marchand de légumes lui avait dit : "une livre, tu es pauvre..., ma fille, Allez prend moi un kilo.
Autour de la poissonnerie, on entendait, poisson frais, poisson, poisson, mon beau poisson. Une fois ma grand mère qui baraguinait le français et qui finalement ne parlait ni le français, ni l'espagnol correctement car elle espagnolisait tout, nous annonce en revenant du marché : He comprado un pescado que se llama poisson.
Ma mère m'envoyait aussi acheté des olives de Grèce mais dans ma tête à cette époque, c'était des olives de graisse.
Allez... Je laisse ma place à d'autres...
Bonne fin d'après-midi.
Allez tous au bercail, bientôt 18 H.



 

De : André TrivèsEnvoyer un mail

Le : 16/03/2021 15:40

LE MARCHE DE BAB EL OUED ( Extrait de QUAND LES PEUPLES D'ALGERIE ETAIENT FRERES °
" Au fil du temps, un lien étroit s’était tissé entre les clientes et les marchands, si bien que, le tutoiement de la langue arabe aidant, tous s’interpellaient par leur prénom. Les dialogues ne manquaient pas de piquant :
« Ali, je veux des tomates bien rouges pour la macaronade…
- Madame Juliette, mes tomates elles t’attendaient !
- Ahmed, tu me donnes les mêmes cerises qu’hier…
- Madame Françoise, tu peux avoir confiance, elles viennent du même arbre !
- Rouget, je veux un merlan bien frais pour le petit…
- Madame Zézette, regarde ces yeux, mon poisson il est vivant !
- Slimane, tu me pèses un bon kilo de poivrons…
- Madame Fifinette, pour toi, j’en mets un de plus pour faire le bon poids !
- Blanchette, tu me donnes cinq beignets bien bons…
- Madame Rosette, quand est-ce que tu en as acheté chez moi des pas bons ? »
Dans ces dialogues, il y avait toujours des mots aimables et attentionnés. Prendre des nouvelles d’une mère âgée ou malade qui ne fréquentait plus le marché, ou d’un père coulant de beaux jours à la retraite, rappelait la sympathie qui unissait les anciens du quartier ; c’était aussi une preuve de la confiance et du respect qui perdurait entre les générations. Cette relation amicale s’exprimait toujours par un sourire et un mot de gentillesse. "

 

De : pierre-Claude FASANOEnvoyer un mail

Le : 15/03/2021 20:03

ERREUR DE FRAPPE, Je recommence. Pour ne pas oublier cette date du 26 Mars 1962 a ALGER ou l'armée française a tué 82 compatriotes, rue d'ISLY, et plus de 200 blessés. Une messe sera dite, pour eux, en l'église du sacré coeur a Marseille le 25 MARS a 15 H.. Monseigneur ELLUL a eu la gentillesse de venir faire la messe, Il faut savoir qu'il est retraité depuis la fin de l'année. MERCI

 

De : pierre-Claude FASANOEnvoyer un mail

Le : 15/03/2021 19:54

Je rappel a nos Amis de BAB-EL-OUED et d'ALGER que la messe a la mémoire des tués par l'armée française le 26 Ma

 

De : PASTOR PierreEnvoyer un mail

Le : 13/03/2021 18:38

Textes superbes.
Parfois je me balade, à l'aide de mon ordinateur, dans les rues de Bab el Oued et entre autre dans la rue du Cardinal Verdier (52).
Visite du petit stade, du grand stade, en me remémorant les matchs de Basket de l'ASHBM.
Quant au 52, je pense à mes copains >> Bernard Borgue, Charles Oliver, Alain Blanco, Claude Gome, Tony Billotta etc, etc....
Souvenirs, souvenirs,
Bien à vous tous


 

De : Jean, José MORENOEnvoyer un mail

Le : 12/03/2021 18:56

Je me régale à vous lire, vous mes chers compatriotes de notre très cher quartier de Bab el Oued. Quand je lis les textes d’Hubert Zakine, je me revois là, sur l’esplanade du square Guillemin à jouer avec mes cousins José et Pierre-Jean Galiano et les autres copains sous notre beau soleil ,pas très loin du salon de coiffure où mon père travaillait, près de notre belle plage de Padovani. Bien sur, comme tu le dis Hubert, on était surveillés par nos mères, pas question de faire un pas de travers ni d’enjamber la petite lice en béton qui ceinturait les placettes pour aller chercher le ballon, trop dangereux, tu parles!
Et ce magnifique texte plein de vérité de Gérard STAGLIANO. Je pense que l’ensemble des Pieds Noirs, des exilés quoi, ont le même ressenti après un demi siècle d’implantation (obligatoire) en France! Toujours ce silence Sur « les événements d’Algérie » de la part des métropolitains. Est-ce par ignorance, par gène, par refus d’acceptation du Pied Noir sur cette terre de France ? Va saouar !
Allez mes amis, prenez bien soin de vous !

 

De : Daniel AZAMEnvoyer un mail

Le : 12/03/2021 11:09

Formidable texte de Gérard Stagliano qui traduit exactement nos sentiments et nos sensations après tant d'années.
Je suis preneur d'autres textes...
Daniel de la rue Léon Roches.

 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 12/03/2021 09:56


"A quelques encablures de mes 75 ans, à un âge où les souvenirs se déclinent plus aisément que les projets et après avoir épuisé mes capacités de silence, je ressens le besoin d'éclairer un malentendu.
En 42 ans de vie professionnelle, j'ai travaillé avec vous, milité avec vous, partagé quelques succès et quelques épreuves, communié aux mêmes valeurs, au même humanisme. j' ai bu à la coupe de ce bonheur de vivre en France, de s' étonner de ses richesses, de se pénétrer des mêmes émotions, au point que j' avais fini par oublier que j' étais né sur une autre rive, de parents venus d' ailleurs et de grands-parents à l' accent impossible d' une ville de la Méditerranée.
Je m'étais cru Français comme vous et j'avais cru achever ce travail de deuil commun à tous les exilés du monde. Et puis, depuis quelques mois, des maisons d'édition ont fait pleuvoir témoignages et réflexions sur la guerre d'Algérie. Les chaînes de télévision et les radios ont commenté les ouvrages et refait l'Histoire de 134 ans de présence française en Algérie.
Avec une étonnante convergence de vues, la plupart ont révélé, sur cette période, une vision singulièrement sinistre. j'ai revu l'histoire de ma patrie, l'Algérie Française, travestie ou défigurée en quelques propositions caricaturales :
La présence de la France en Algérie fut de tout temps illégitime»
Les Français d'Algérie ont exploité les Arabes et ont volé leurs terres»
«Les soldats français ont torturé des patriotes qui libéraient leur pays»
"Certains Français ont eu raison d'aider les fellaghas à combattre l'armée française et peuvent s'enorgueillir aujourd'hui d'avoir contribué à la libération de l'Algérie»."
Alors, j'ai compris que personne ne pouvait comprendre un pays et un peuple s'il n'avait d' abord appris à l'aimer... et vous n'avez jamais aimé "notre Algérie" !
Alors, j'ai compris pourquoi vous changiez de conversation quand j'affirmais mon origine "pied noir" ; j'ai compris que l'exode arménien ou l'exode juif vous avait touchés mais que notre exil vous avait laissés indifférents. j'ai compris pourquoi les maquisards qui se battaient pour libérer la France envahie étaient des héros, mais pourquoi des officiers qui refusaient d'abandonner ce morceau de France et les Arabes entraînés à nos côtés, étaient traités de putschistes.
J'ai compris pourquoi des mots comme "colon" avaient été vidés de leur noblesse et pourquoi, dans votre esprit et dans votre langage, la colonisation avait laissé place au colonialisme.
Même des Français de France comme vous, tués au combat, n'ont pas eu droit, dans la mémoire collective, à la même évocation que les Poilus ou les Résistants, parce qu'ils furent engagés dans une "sale guerre" ! Sans doute, même si leur sacrifice fut aussi noble et digne de mémoire, est-il plus facile de célébrer des héros vainqueurs que des soldats morts pour rien.
Dans un manichéisme grotesque, tout ce qui avait contribué à défendre la France était héroïque ; tout ce qui avait contribué à conserver et à défendre notre pays pour continuer à y vivre, était criminel... «Vérité en deçà de la Méditerranée ; erreur au-delà !"
Vous si prolixes pour dénoncer les tortures et les exactions de l'armée française au cours des dix dernières années, vous êtes devenus amnésiques sur les massacres et les tortures infligés par les fellaghas à nos compatriotes européens et musulmans. Vous ne trouvez rien à dire sur l’½uvre française en Algérie pendant 130 ans. Pas un livre, pas une émission de télévision ou de radio, rien ! Les fictions même s'affligent des mêmes clichés de Français arrogants et de Musulmans opprimés.
Ce qui est singulier dans le débat sur l'Algérie et sur la guerre qui a marqué la fin de la période française, c'est que ceux qui en parlent, en parlent en étrangers comme d'une terre étrangère.
Disséquer le cadavre de l'Algérie leur est un exercice clinique que journalistes, commentateurs et professeurs d'université réalisent avec la froide indifférence de l'étranger.
Personne ne pense qu'un million de femmes et d hommes n'ont connu et aimé que cette terre où ils sont nés. Personne n'ose rappeler qu'ils ont été arrachés à leur véritable patrie et déportés en exil sur une terre souvent inconnue et souvent hostile ... Quand certains intellectuels français se prévalent d'avoir aidé le FLN, personne ne les accuse d'avoir armé les bras des égorgeurs de Français ....
Cette terre vous brûle la mémoire et le c½ur ... ou plutôt la mauvaise conscience
Je n'ai pas choisi de naître Français sur une terre que mes maîtres français m'ont appris à aimer comme un morceau de la France. Mais, même si " mon Algérie" n'est plus, il est trop tard, aujourd'hui, pour que cette terre me devienne étrangère et ne soit plus la terre de mes parents, ma patrie.
j'attends de vous amis français, que vous respectiez mon Histoire même si vous refusez qu'elle soit aussi votre Histoire.
Je n'attends de vous aucune complaisance mais le respect d'une Histoire dans la lumière de son époque et de ses valeurs, dans la vérité de ses réalisations matérielles, intellectuelles et humaines, dans la subtilité de ses relations sociales, dans la richesse et la diversité de son ½uvre et de ses cultures
J'attends que vous respectiez la mémoire de tous ceux que j'ai laissés là-bas et dont la vie fut faite de travail, d'abnégation et parfois même d'héroïsme.
J'attends que vous traitiez avec une égale dignité et une égale exigence d'objectivité et de rigueur, un égal souci de vérité et de justice, l'Histoire de la France d'en deçà et d’au delà de la Méditerranée.
Alors, il me sera peut-être permis de mourir dans ce coin de France en m'y sentant aussi chez moi .. enfin ! "
Moi j'ai choisi de me faire incinérer et que l'on répande mes cendres à la mer, cela leur évitera de reposer dans une autre terre que celle qui m'a vue naître.

Marc Stagliano
Bonjour Tony ! Ne cherche plus ton auteur, il ne répondra pas de lui-même car il s'agit de mon jumeau homozygote Gérard STAGLIANO décédé il y a maintenant 4 ans révolus. Il avait écrit ce très beau texte avec ses tripes comme d'habitude. J'ai le texte parmi tous ceux qu'il a écrit et ils sont nombreux. Je suis assez heureux de ton intervention en ce sens sur ce site.


 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 12/03/2021 07:24


Pour garder nos souvenirs :


Hubert Zakine

MON ENFANCE A L'ESPLANADE DE HUBERT ZAKINE
Nos mères, comme toutes les mères d'Algérie, elles nous surveillaient comme le lait sur le feu. A l'Esplanade, zarmah,(soit disant) on était en porcelaine!Il était de notoriété publique, que descendre à la rue ou au jardin, ça relevait de l'exploit tellement nos mères, elles étaient à cheval sur notre éducation. Avant d'aller s'amuser en bas la rue, obligé, il fallait faire les devoirs et connaître les leçons sur le bout des doigts. Pas question, de jouer le zbérote (cinéma) que soit disant, on avait mal au c½ur ou au ventre. Même si on était à l'article de la mort, pas question de descendre avant d'avoir fini le travail! Comme on était des samotes (un samote c'est celui qui rabâche) qui pleuraient toutes les larmes de nos jeunes corps, à bout d'arguments, elles levaient les interdits. Mais attention, je vous vois d'ici. Vous vous dites les mères de l'Esplanade, elles sont comme toutes les mères! Moi je réponds que nenni! (j'adore cette expression que nenni ! Zarmah, je suis un musclé en version latine). Elles nous laissaient descendre d'accord, mais il fallait renoncer à sortir du champ de la vision maternelle sinon, on était obligé de remonter fissa (vite) ! C'est tout juste si nos mères elles dressaient pas des miradors pour nous mâter! Mais après trois ou quatre jours, elles s'habituaient à nous voir imiter les autres chitanes (diables,) du quartier. On pouvait enfin descendre en bas la rue et utiliser le phrasé pataouète de Cagayous agrémenté d'expressions judéo-arabe.
A la rue ou au jardin, la raie bien droite et la tonne de gomina sur la tête, on faisait les beaux . Comme des garçons bien élevés, même si on adorait jouer au foot, on respectait l'espace Guillemin réservé aux petits sur leur trottinette et leur vélo à trois ou quatre roues. Hé, on savait se tenir, nous les chitanes de l'esplanade. Surtout qu'au beau milieu du jardin, les filles elles jouaient à la corde en faisant les belles sous le regard moqueur de nous autres, les apprentis-tombeurs. La purée, ce jardin, au milieu des cris, des pleurs, des rires et des engueulades des mamans, des attrapes-pompon du manège et des oublis, quel tcherklala (remue-ménage), j'vous dis pas! Si on avait repéré une petite, on la matait tout en regardant ailleurs de peur qu'elle nous mate aussi. Et si jamais, on croisait son regard, on devenait pivoine et on allait se cacher là où le bon dieu, il avait perdu ses babouches. C'est vrai, l'esplanade, elle était la plus intelligente avec les lycées et le collège mais aussi la plus festive. (Oh purée, ce phrasé, on dirait du Lamartine!)
Prenez les jardins Guillemin et le square Nelson : pendant tout l'été, c'était la fiesta bohémienne !
Les forains y dressaient leurs stands entre les deux jardins ce qui obligeait les taxis à stationner chez leurs mères. Y avait de tout mais les stands qui cassaient la baraques, c'était la roue du bonheur. Les femmes, comme des mouches à miel, elles espéraient toutes que la roue elle s'arrête sur leur numéro. Tu parles, elles gagnaient de quoi manger pour trois mois. J'exagère d'accord mais y fallait voir les filets garnis. Et plus, elles perdaient, plus elles s'énervaient et plus elles rejouaient! Pareil au casino du pauvre!
Le radio-crochet c'était le nec plus ultra de la rigolade. Pour un chanteur sachant chanter, y avait un kilo de Luis Mariano qui poussait la chansonnette si loin que le public y se pissait dessus. Sans compter les copains inscrits à leur insu qui montaient sur l'estrade la peur au ventre et la honte à la figure. Comme elle disait ma mère, une bonne tranche de rigolade, ça profite mieux qu'un beafteak. Ça l'arrangeait bien parce qu'à la maison, la viande on la voyait que de loin. Le poisson c'était moins cher et ça sentait la méditerranée. Et comme la méditerranée, c'était notre mère à tous...............

 

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