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Le : 18/08/2021 16:16
Amis Pieds-Noirs, bonjour. Je viens de lire votre si belle histoire d'enfance et les larmes me sont venues en cascades tant j'ai aimé l'égérie de mes 20 ans. J'ai 80 ans et je ne me suis jamais remis de ce que de G. et ses complices franchouillards ont fait à ce pays, à votre pays qui était devenu le mien 'de c½ur'. Je m'étais engagé volontaire et je n'ai compris ce qu'il s'y passait qu'après. Le monde des politiciens n'est pas le même que celui des peuples. En mai mais peut-être plus en juin 1962, mon unité a été encasernée au Lycée Savorgnan de Brazza, à Bas-el-OuedNous y avons vécu toutes les horreurs, certes, différemment de vous, les pauvres Pieds-Noirs, mais ça a été terrible pour toutes celles et tous ceux qui avaient du c½ur, ce qui n'était pas le cas de toutes et de tous. J'ai sauvé la vie de plusieurs d'entre vous en les aidant à s'enfuir d'Algérie. Je me souviens, en particulier, si ma mémoire ne me trompe pas, d'une famille qui habitait en face dy Collège / ou du Lycée S. de B., qui tenait un café-glaces et que des Algériens avaient essayé d'assassiné lorsque je suis entré dans ces lieux. Ils purent s'échapper. Je le revis à: Nice, un ans plus tard ; ils avaient déjà repris une vie normale et tenaient déjà un nouveau café-glacier. Ils ne se souvenaient déjà plus de moi. Ça m'a attristé, mais on ne sauve pas la vie des gens pour qu'ils vous soient reconnaissant.Vou souvenez-vous de cette période ? De mai-juin 1962 ? Nous nous sommes peut-être rencontrés !!! L'Algérie méritait un meilleur devenir et les Pieds-Noir tout également. Quant aux Algériens eux-mêmes, leur religion "politico-religieuse' ne facilite rien. Et puis la décision d'adopter des politiques 'occidentales' (communisme et / ou socialisme) n'a pas non plus arrangé les choses. Maintenant, ils vivent en France où ils ne sont pas heureux... Et nous non plus. Quel gabgis ! Bref ! Si mon message ne vous a pas trop déplu ou fait de mal, je suis heureux d'avoir pu parler à quelqu'un qui a tout également aimé l'Algérie comme son pays. Avec toutes mes très amicales pensées. M. R.
Le : 18/08/2021 09:20
Non anniversaire André Trivès.
Fais nous vivre encore de bons moments à travers tes livres.
Je te souhaite une belle fin d'été.
Fais nous vivre encore de bons moments à travers tes livres.
Je te souhaite une belle fin d'été.
Le : 15/08/2021 07:58
Epilogue de IL ETAIT UNE FOIS......BAB EL OUED de Hubert Zakine.
Bab El Oued a perdu son âme en perdant ses bâtisseurs. Les pierres, les rues, les avenues, les places, les jardins, les plages lui survivent avec d’autres arguments, d’autres choix, d’autres sentiments. Les murs répercutent d’autres rites, d’autres voix, d’autres dialectes. Le pataouète a coupé le son de ses haut-parleurs et rompu le lien ombilical qui le liait au faubourg. Quant aux cafés devenus maures pour l’éternité, ils ignorent les chansons de Marino MARINI, Los ALCARSON ou Enrico MACIAS.
Les immeubles demeurent muets devant les dégradations dont ils sont les victimes expiatoires du « renouveau ». Les ascenseurs ont déserté les cages, les rampes de bois se sont envolées pour d’autres usages, jusqu’aux boites aux lettres qui pourraient raconter l’histoire de l’Algérie si elles n’avaient résisté à un vent de folie inexplicable qui les a arraché de leur socle.
Bab El Oued manque aux enfants du faubourg exilés qui revoient sans cesse défiler ce décor sublime, jadis invisible à force d’habitude mais devenu si beau à force de solitude. Dans le pays de nostalgie où ils ont posé les valises, ils songent à cette amitié d’enfance, fontaine de jouvence qui désaltérait leur enthousiasme sans en mesurer la prépondérance. Amitié dérobée, senteur familière éventée, lumière tamisée, le nouvel horizon de ces enfants du soleil et de la mer ressemble à une terre aride où ne poussent qu’amertume et regret.
Les familles disloquées par l’exode tentent de reconstituer le puzzle dont chaque morceau rappelle une rue, une place, une maison de Bab El Oued. Le fatalisme oriental qui imprégna l’enfant du faubourg se heurte à la rage, à la colère parfois, à la nostalgie toujours.
Le français de métropole se remémore des pans entiers de son enfance par une simple visite au pays de ses souvenirs. Revoir une rue, une école, un jardin le conduit à entrouvrir le musée d’autrefois. Il lui suffit de prendre sa voiture, le train ou l’avion et il court sur des chemins qui le reconnaissent. Et même si la révélation d’une image dépaysée par la course du temps s’est évaporée, le décor, ce tuteur de la mémoire revisitée, le renvoie inévitablement au passé.
Le pied noir de Bab El Oued ou d’ailleurs, le déraciné aux arbres calcinés, l’orphelin aux pieds nus, se gargarise d’histoires de là-bas, racontées, râbachées, éreintées lors de retrouvailles épisodiques ; ces rencontres, naviguant sur la vague mourante de réminiscences anciennes, s’appuient sur des images servies par des cartes postales jaunissantes.
La plupart de ces naufragés des temps modernes refusent de faire le chemin à l’envers de peur d’abîmer les souvenirs. Alors, ils parlent de là-bas, de Bab El Oued, du pays de leurs jeunes années mais cette vaccination orale contre le fléau de l’oubli ne les dédouanne pas de la pastellisation des images d’autrefois.
/////
Même délabré, même sali par les immondices qui encombrent les rues, même délabré par le manque d’entretien, Bab El Oued continue d’exister physiquement, géographiquement, historiquement. Mais, traversé par le souvenir d’une France latine, creuset de toutes les influences de Méditerranée orientale, barbouillé de tricolore et de patriotisme, vibrant d’un langage imaginé par ses enfants venus de partout et de nulle part, il voyage en pays de souffrance, orphelin d’Espagne, d’Italie et d’Israël depuis le tragique abandon de juin 62. Terre engloutie par la fureur marine du vent de l’histoire, il allonge la liste des mondes disparus qui s’effacera de la mémoire des hommes au dernier soupir du dernier des survivants pour se perdre à jamais en pays de nostalgérie.
Alors, l’oubli enveloppera de son épaisse fourrure couleur de deuil, la terre natale, la ville natale, le quartier natal : BAB EL OUED
EPILOGUE POUR CEUSSES QUI SONT PAS CONTENTS
Y en a plein que j’ai dû oublier. Que le nom y va me revenir après que le livre il est sorti ! Des endroits, des plages, des quelqu’uns et des quelqu’unes, des instituteurs et des épicières, des balayeurs et des médecins, des avenues et des anisettes.
Que peut-être je me suis trompé de nom même que la honte, déjà, elle me mange la figure.
Pourquoi pas mon quartier, pourquoi pas ma maison, pourquoi pas mon école, pourquoi pas mon café, même pas ya une photo ? Et pourquoi ?
Pace que makache, j’ai trouvé ! La vérité, pas exprès, j’ai fait !
Alors, que tous y me pardonnent pace que si je me rappelle pas tout, c’est que ma mémoire elle a fait tchouffa ! Et puis, 18 ans j’avais en juin 62 quand j’ai posé le pied (très noir) sur l’autre trottoir de la Méditerranée, quand l’exodus à l’envers y m’a emmené en pays de nostalgérie.
Mais quand même, quand même, ma parole d’honneur, j’ai tapé un effort surhumain pour emmagasiner tous ces souvenirs dans la tête de babao que j’suis !
Si après toutes mes escuses anticipées, y’en a qui sont encore pas contents, mieux y vont se taper une soupe de fèves ou une olive ! Ou mieux. Qu’y z’écrivent le tome 2.
Cha ! y z’avaient qu’à pas me mettre les yeux ! J’les vois de là, raïeb,les pauvres ! Y vont m’écrire pour qu’on se tape « tête contre tête » dans une entrée de maison ou bien y vont me défier dans une course de carrioles rue Rochambeau ou à la Basséta ! A saoir !
Comme avant, quand on vivait dans notre Bab El Oued qu’il a été le prétexte à ce livre que tout mon c½ur de déraciné j’ai mis pour le concocter. Avec tout l’amour que mon quartier y m’a inspiré et que m’ont inspirés tous ceux qui sont plus là pour le lire. C’est pêché ! Yaraslah !
Comme avant quand mes amis même si je voulais pas voir la tête de badjejs qui z’avaient, obligé, je les rencontrais.
Comme avant quand sur l’avenue Malakoff, y me prenait la colique pace que mon club, l’A.S.S.E. y rencontrait le Gallia.
Comme avant quand je tapais la sieste à l’ombre du rideau de soleil. Comme avant quand j’entendais ma mère chanter au fond de sa cuisine et que je mesurais pas la chance que j’avais.
Comme avant quand la solitude elle existait pas, même si on était seul. Comme avant, comme avant, comme avant.........................
Allez va ! même si j’essaie de terminer par une pirouette en pataouète, zarmah je rigole, la nostalgie elle revient au triple galop comme une smata . Alors, je range mes stylos , j’écris le mot FIN et je m’enferme en souvenirs de LÀ-BAS.
Hubert Zakine.
Le : 12/08/2021 19:38
Aujourd'hui ont eu lieu les obsèques de José MARTINEZ âgé de 83 ans à Chateaurenard (13).
Il était arrivé d'Espagne à l'âge de 5 ans et avait suivi une scolarité normale.
Il travaillait aux téléphones à ALger.
Mais en arrivant en France, mon oncle Antoine DOMEBNECH et père de sa femme Aline l'a formé à la carrosserie.
Cette carrosserie est maintenant dirigée par un des fils.
Aline ma cousine habitait rue Léon roches puis à Air de France et mon oncle travaillait au garage Denis ou plutôt à la carrosserie.
Chaque année on pouvait les rencontrer à Rognes.
Une grande foule l'accompagnait ce matin, il faisait partie de pas mal d'associations et sa femme était membre du conseil municipal.
Adieu José toi si bout en train repose en paix et veille sur nous tous.
Il était arrivé d'Espagne à l'âge de 5 ans et avait suivi une scolarité normale.
Il travaillait aux téléphones à ALger.
Mais en arrivant en France, mon oncle Antoine DOMEBNECH et père de sa femme Aline l'a formé à la carrosserie.
Cette carrosserie est maintenant dirigée par un des fils.
Aline ma cousine habitait rue Léon roches puis à Air de France et mon oncle travaillait au garage Denis ou plutôt à la carrosserie.
Chaque année on pouvait les rencontrer à Rognes.
Une grande foule l'accompagnait ce matin, il faisait partie de pas mal d'associations et sa femme était membre du conseil municipal.
Adieu José toi si bout en train repose en paix et veille sur nous tous.
Le : 09/08/2021 15:55
Bonjour à tous
Sait t'on jamais le hasard faisant bien les choses.
Une ami Marlène AGIUS qui habité rue THUILLIER recherche un nommé Jean Michel CASO ( orthographe pas sûr), ils ont fait la communion ensemble.
Ses parents de JEAN MICHEL avaient un magasin de chaussures pas très loin de la boucherie chevaline des parents de Marlène rue du Général de WIMPFEN à BAB EL OUED, plus exactement au marché de BAB EL OUED.
Merci pour vos réponses.
Sait t'on jamais le hasard faisant bien les choses.
Une ami Marlène AGIUS qui habité rue THUILLIER recherche un nommé Jean Michel CASO ( orthographe pas sûr), ils ont fait la communion ensemble.
Ses parents de JEAN MICHEL avaient un magasin de chaussures pas très loin de la boucherie chevaline des parents de Marlène rue du Général de WIMPFEN à BAB EL OUED, plus exactement au marché de BAB EL OUED.
Merci pour vos réponses.
Le : 07/08/2021 18:41
Merci Hubert ZAKINE pour ces beau textes de souvenirs de notre jeunesse dans les écoles de Bab el Oued et merci également aux frères BILLOTA de nous les faire partager. Personnellement je fréquentais une petite école (mais très belle) de BEO très peu connue, prés du cimetière de St Eugène. Elle se nommait école Cécaldi ou de la rue Larrey.
Le : 06/08/2021 17:59
Hubert Zakine
36 min ·
"TCHALEFS D'UN ENFANT DE BAB EL OUED de Hubert Zakine
SOUVENIRS DE L’ECOLE ROCHAMBEAU ..............
Parmi les souvenirs que, même les plus babaos d’entre nous y veulent pas oublier c’est, sans conteste, l’école qui fait encore couler quelques larmes sur nos joues mal rasées. Peut être que les bancs de l’école y z’ont usé nos culottes courtes, peut être que les punitions à faire à la maison en cachette pour que notre mère, elle attrape pas « un coup de sang », elles nous gênaient pas tant que ça, peut être que tout au fond de nos c½urs de petits « chitanes » mal élevés, le nom de nos maitres et maitresses y se sont inscrits indélébiles dans nos mémoires, plus profondément en tous cas qu’on voudrait bien le laisser deviner, aujourd’hui qu’on est devenus grands.
Qué, devenus grands ! Quand on repense à nos années de billets d’honneur, de craie blanche et de tableau noir, on redevient des enfants pas très sages, mais des enfants quand même qui aiment évoquer ces années de lumière lors de retrouvailles dans un sous bois enfumé. Alors, on se souvient de Mr Serror, Papa Ayache, Pietri, Castellani, Vittori, Benfredj, notre chère madame Dahan et bien d’autres avec des étoiles au fond des yeux.
Pour ma part, j’ai une tendresse toute particulière pour un homme et une femme qui ont gravé dans ma mémoire des souvenirs indélébiles. Et lorsque, au hasard de la vie, dans une rue de Toulon, je me suis retrouvé nez à nez avec Mr Ayache, bien que de très (trop) nombreuses années s’étaient enfuies depuis le jour fatidique de l’indépendance, je suis redevenu l’enfant qu’il avait quitté le 30 Juin 1956. Surtout qu’il m’a apostrophé par mon nom comme si on s’était vu la veille :
--« Ô Zakine, comment tu vas ? »
--« Bonjour Mr Ayache, vous vous rappelez de moi ? »
--« Je me rappelles de tous MES élèves, je dis bien de tous ! »
Tous SES élèves, au cours des années où il exerça, lui avaient témoigné leur affection en l’appelant non pas Mr Ayache mais PAPA AYACHE.
Ainsi, au fil du temps et des générations, le surnom incrusté dans les c½urs d’adolescent est demeuré dans nos mémoires d’hommes. Avec mon ami, Henri Agullo, nous l’avons fêté lors des retrouvailles de l’A.B.E.O et plus tard, avec mon frère qui fut lui aussi SON élève, nous l’avons porté vers sa dernière demeure. Nous lui avons rendu, à la fin de sa vie, l’affection, le respect et l’hommage que cet homme de bien méritait.
Une Dame avec un grand D était la directrice de l’école maternelle de la rue Rochambeau. Tous les élèves gardent de Madame Dahan un souvenir ému car cette Dame nous impressionnait par sa beauté, sa prestance et son caractère. Nous l’avons retrouvé à Marseille où elle coulait une retraite paisible et l’avons, comme PAPA Ayache, fêtée au rassemblement de l’A.B.E.O. Elle était très émue devant ces hommes et ces femmes qui n’avaient jamais oublié qu’ils avaient été SES élèves.
Dans sa grande capeline et sous son élégant chapeau, elle avait goûté aux joies d’être connue et reconnue par toute la communauté de Bab El Oued.
D’autres souvenirs d’école habillent ma mémoire mais je les évoquerai sans tristesse dans d’autres « tchalefs » que je dédie à tous les « chitanes » d’Alger la blanche.
FIN
SOUVENIRS DE L’ECOLE ( bis )
D’autres souvenirs de l’école Rochambeau, y en a « une chiée plus quinze. » (Je sais, c’est vilain, mais ces expressions, tellement elles font partie de nous autres qu’on dirait que c’est du Ronsard!)
Qui se souvient de ces chiens savants qui venaient nous taper la danse du ventre et de ce cow-boy qui se prenait pour Hopalong Cassidy, le roi du lasso qui nous donnait le tournis ? De ce couple de photographes pointilleux au possible (y faut dire qu’avec les zigotos de Rochambeau, Lelièvre , Franklin et
Sygwalt, plus d’un photographe y se serait jeté au Kassour !) et surtout de Madame Juan, la concierge de l’école, d’une gentillesse à toute épreuve ?
Le petit muret qui nous séparait de la cour des filles qui, à la récréation, se faisaient draguer par les garçons jusqu’à l’intervention de la préposée à la cour (c’est le cas de le dire !) ? Les parties de « pigeon » à la récré, pourquoi « pigeon », dieu seul y le sait ? C’était pas mieux de dire « à la mora », à savoir !
Les maitres y z’avaient tous leurs petites manies.
Mr Sapina il avait trouvé la note parfaite, « plus que parfait ». Parfait c’était pas assez……..parfait. L’élève qui obtenait « plus que parfait », ça le montait au pinacle quand c’était pas chez Azrine. Car, on regardait dans nos classes de Bab El Oued ceux qui avaient une bonne note comme un « fils à pepe » ou comme un martien.
Mr Lucas, le directeur il avait toujours à portée de main son trousseau de clé professionnel. Pourquoi professionnel, parce que une vingtaine de clés, les unes plus grosses et lourdes que les autres, garnissaient le trousseau. Seulement, Mr Lucas c’était un nerveux et y avait de quoi avec la bande de oualiones qui sévissaient dans sa classe. Et chaque fois qu’un élève y faisait du bruit ou qu’il amusait la galerie, Mr Lucas y se transformait en lanceur de trousseau de clés. BA BA BA ! Ca faisait un de ces mal (Normalement si j’étais un algérois des beaux quartiers, je dirais un de ces maux, mais j’suis de Bab El Oued) ! Mr Lucas, il avait du s’entrainer parce qu’il ratait rarement la cible !
Mr Vittori, avec son borsalino et son accent corse, son index de la main droite jauni par la cigarette et son costume sombre, y semblait tout droit sorti d’un film d’Humphrey Bogart. Dans sa classe, personne y bronchait. Je me souviens d’une bagarre avec Papa Ayache dans la cour au sujet d’un élève qu’il avait maltraité et qui lui valut sa mise à pied (en voiture ou à cheval) mais la vérité, j’ignore le fin mot de cette histoire que je vous narre (ba ! ba ! ba ! Comment je parle bien !) alors, je préfère m’abstenir ! Ya pas à dire hein, l’école Rochambeau y avait pas que des babaos, suivez mon regard de laouère !
Madame Castellani c’était la maitresse de la classe de 5ème que je sais plus à quoi elle correspond au jour d’aujourd’hui (zarmah, je parle comme un bâchelier). Je me rappelle d’elle d’abord parce qu’elle ressemblait à la s½ur de ma mère, tata Lisette que son vrai prénom Elise ça faisait trop chic pour habiter rue Marengo dans la casbah. Y faut dire que c’était plus dans l’air du temps de Bab El Oued avec toutes les Claudette, les Paulette, les Fifinette, les Mauricette, les Josette, les Marinette j’en passe et des meilleures. C’est bizarre cette idée qu’elles avaient les mères de chez nous d’appeler leurs filles avec des « ette » comme il en pleuvait.
Mme Castellani, elle avait une grosse règle en bois dur qu’elle administrait à ceux qui jouaient les zigotos. Le bout des doigts repliés vers le haut, le malheureux y morflait un maximum sous ses coups. Et mon ami, elle y allait pas avec le dos de la cuillère (encore une expression à la « mords-moi………. »).
Allez va, mieux on pense à nos gentilles têtes blondes et souvent brunes que les maitres y peuvent plus toucher ou sinon on leur fait un procès !
Quand à Mr RUIZ, y parait qu’y matait toutes les femmes. Alors, rien qu’il les convoquait. Pour un oui, pour un non, y faisait la cour aux mères de familles. Heureusement que les hommes y s’occupaient pas trop de l’éducation de leurs enfants ou sinon, Mr RUIZ, il aurait pas fait long feu à Rochambeau comme dans toutes les écoles de Bab El Oued voire d’Alger et tant qu’on y est dans l’Algérie toute entière.
Heureux temps de notre enfance et de notre école quand les maitres et les maitresses y prolongeaient l’éducation de nos parents avec sévérité mais avec indulgence et il faut le préciser, avec l’amour de leur métier dans leurs cartables.
FIN
Hubert Zakine
36 min ·
"TCHALEFS D'UN ENFANT DE BAB EL OUED de Hubert Zakine
SOUVENIRS DE L’ECOLE ROCHAMBEAU ..............
Parmi les souvenirs que, même les plus babaos d’entre nous y veulent pas oublier c’est, sans conteste, l’école qui fait encore couler quelques larmes sur nos joues mal rasées. Peut être que les bancs de l’école y z’ont usé nos culottes courtes, peut être que les punitions à faire à la maison en cachette pour que notre mère, elle attrape pas « un coup de sang », elles nous gênaient pas tant que ça, peut être que tout au fond de nos c½urs de petits « chitanes » mal élevés, le nom de nos maitres et maitresses y se sont inscrits indélébiles dans nos mémoires, plus profondément en tous cas qu’on voudrait bien le laisser deviner, aujourd’hui qu’on est devenus grands.
Qué, devenus grands ! Quand on repense à nos années de billets d’honneur, de craie blanche et de tableau noir, on redevient des enfants pas très sages, mais des enfants quand même qui aiment évoquer ces années de lumière lors de retrouvailles dans un sous bois enfumé. Alors, on se souvient de Mr Serror, Papa Ayache, Pietri, Castellani, Vittori, Benfredj, notre chère madame Dahan et bien d’autres avec des étoiles au fond des yeux.
Pour ma part, j’ai une tendresse toute particulière pour un homme et une femme qui ont gravé dans ma mémoire des souvenirs indélébiles. Et lorsque, au hasard de la vie, dans une rue de Toulon, je me suis retrouvé nez à nez avec Mr Ayache, bien que de très (trop) nombreuses années s’étaient enfuies depuis le jour fatidique de l’indépendance, je suis redevenu l’enfant qu’il avait quitté le 30 Juin 1956. Surtout qu’il m’a apostrophé par mon nom comme si on s’était vu la veille :
--« Ô Zakine, comment tu vas ? »
--« Bonjour Mr Ayache, vous vous rappelez de moi ? »
--« Je me rappelles de tous MES élèves, je dis bien de tous ! »
Tous SES élèves, au cours des années où il exerça, lui avaient témoigné leur affection en l’appelant non pas Mr Ayache mais PAPA AYACHE.
Ainsi, au fil du temps et des générations, le surnom incrusté dans les c½urs d’adolescent est demeuré dans nos mémoires d’hommes. Avec mon ami, Henri Agullo, nous l’avons fêté lors des retrouvailles de l’A.B.E.O et plus tard, avec mon frère qui fut lui aussi SON élève, nous l’avons porté vers sa dernière demeure. Nous lui avons rendu, à la fin de sa vie, l’affection, le respect et l’hommage que cet homme de bien méritait.
Une Dame avec un grand D était la directrice de l’école maternelle de la rue Rochambeau. Tous les élèves gardent de Madame Dahan un souvenir ému car cette Dame nous impressionnait par sa beauté, sa prestance et son caractère. Nous l’avons retrouvé à Marseille où elle coulait une retraite paisible et l’avons, comme PAPA Ayache, fêtée au rassemblement de l’A.B.E.O. Elle était très émue devant ces hommes et ces femmes qui n’avaient jamais oublié qu’ils avaient été SES élèves.
Dans sa grande capeline et sous son élégant chapeau, elle avait goûté aux joies d’être connue et reconnue par toute la communauté de Bab El Oued.
D’autres souvenirs d’école habillent ma mémoire mais je les évoquerai sans tristesse dans d’autres « tchalefs » que je dédie à tous les « chitanes » d’Alger la blanche.
FIN
SOUVENIRS DE L’ECOLE ( bis )
D’autres souvenirs de l’école Rochambeau, y en a « une chiée plus quinze. » (Je sais, c’est vilain, mais ces expressions, tellement elles font partie de nous autres qu’on dirait que c’est du Ronsard!)
Qui se souvient de ces chiens savants qui venaient nous taper la danse du ventre et de ce cow-boy qui se prenait pour Hopalong Cassidy, le roi du lasso qui nous donnait le tournis ? De ce couple de photographes pointilleux au possible (y faut dire qu’avec les zigotos de Rochambeau, Lelièvre , Franklin et
Sygwalt, plus d’un photographe y se serait jeté au Kassour !) et surtout de Madame Juan, la concierge de l’école, d’une gentillesse à toute épreuve ?
Le petit muret qui nous séparait de la cour des filles qui, à la récréation, se faisaient draguer par les garçons jusqu’à l’intervention de la préposée à la cour (c’est le cas de le dire !) ? Les parties de « pigeon » à la récré, pourquoi « pigeon », dieu seul y le sait ? C’était pas mieux de dire « à la mora », à savoir !
Les maitres y z’avaient tous leurs petites manies.
Mr Sapina il avait trouvé la note parfaite, « plus que parfait ». Parfait c’était pas assez……..parfait. L’élève qui obtenait « plus que parfait », ça le montait au pinacle quand c’était pas chez Azrine. Car, on regardait dans nos classes de Bab El Oued ceux qui avaient une bonne note comme un « fils à pepe » ou comme un martien.
Mr Lucas, le directeur il avait toujours à portée de main son trousseau de clé professionnel. Pourquoi professionnel, parce que une vingtaine de clés, les unes plus grosses et lourdes que les autres, garnissaient le trousseau. Seulement, Mr Lucas c’était un nerveux et y avait de quoi avec la bande de oualiones qui sévissaient dans sa classe. Et chaque fois qu’un élève y faisait du bruit ou qu’il amusait la galerie, Mr Lucas y se transformait en lanceur de trousseau de clés. BA BA BA ! Ca faisait un de ces mal (Normalement si j’étais un algérois des beaux quartiers, je dirais un de ces maux, mais j’suis de Bab El Oued) ! Mr Lucas, il avait du s’entrainer parce qu’il ratait rarement la cible !
Mr Vittori, avec son borsalino et son accent corse, son index de la main droite jauni par la cigarette et son costume sombre, y semblait tout droit sorti d’un film d’Humphrey Bogart. Dans sa classe, personne y bronchait. Je me souviens d’une bagarre avec Papa Ayache dans la cour au sujet d’un élève qu’il avait maltraité et qui lui valut sa mise à pied (en voiture ou à cheval) mais la vérité, j’ignore le fin mot de cette histoire que je vous narre (ba ! ba ! ba ! Comment je parle bien !) alors, je préfère m’abstenir ! Ya pas à dire hein, l’école Rochambeau y avait pas que des babaos, suivez mon regard de laouère !
Madame Castellani c’était la maitresse de la classe de 5ème que je sais plus à quoi elle correspond au jour d’aujourd’hui (zarmah, je parle comme un bâchelier). Je me rappelle d’elle d’abord parce qu’elle ressemblait à la s½ur de ma mère, tata Lisette que son vrai prénom Elise ça faisait trop chic pour habiter rue Marengo dans la casbah. Y faut dire que c’était plus dans l’air du temps de Bab El Oued avec toutes les Claudette, les Paulette, les Fifinette, les Mauricette, les Josette, les Marinette j’en passe et des meilleures. C’est bizarre cette idée qu’elles avaient les mères de chez nous d’appeler leurs filles avec des « ette » comme il en pleuvait.
Mme Castellani, elle avait une grosse règle en bois dur qu’elle administrait à ceux qui jouaient les zigotos. Le bout des doigts repliés vers le haut, le malheureux y morflait un maximum sous ses coups. Et mon ami, elle y allait pas avec le dos de la cuillère (encore une expression à la « mords-moi………. »).
Allez va, mieux on pense à nos gentilles têtes blondes et souvent brunes que les maitres y peuvent plus toucher ou sinon on leur fait un procès !
Quand à Mr RUIZ, y parait qu’y matait toutes les femmes. Alors, rien qu’il les convoquait. Pour un oui, pour un non, y faisait la cour aux mères de familles. Heureusement que les hommes y s’occupaient pas trop de l’éducation de leurs enfants ou sinon, Mr RUIZ, il aurait pas fait long feu à Rochambeau comme dans toutes les écoles de Bab El Oued voire d’Alger et tant qu’on y est dans l’Algérie toute entière.
Heureux temps de notre enfance et de notre école quand les maitres et les maitresses y prolongeaient l’éducation de nos parents avec sévérité mais avec indulgence et il faut le préciser, avec l’amour de leur métier dans leurs cartables.
FIN
Hubert Zakine
Le : 31/07/2021 17:25
C'est avec tristesse que nous venons d'apprendre le déces de notre ami Henri Mengual,à Toulouse.
il résidait à Bab-El-Oued,Avenue de la Bouzaréah,juste à coté de la fabrique de cigarettes Mélia.
En accord,avec son épouse Colette,je transmets l'information.
Encore,un pieds noirs parti.Notre grande famille,s'affaiblit,mais nos souvenirs
resteront toujours là.
Sinçères condoléances à la famille Mengual.
il résidait à Bab-El-Oued,Avenue de la Bouzaréah,juste à coté de la fabrique de cigarettes Mélia.
En accord,avec son épouse Colette,je transmets l'information.
Encore,un pieds noirs parti.Notre grande famille,s'affaiblit,mais nos souvenirs
resteront toujours là.
Sinçères condoléances à la famille Mengual.
Le : 31/07/2021 08:34
BAB EL OUED,T'EN SOUVIENS TU?
Le jardin Guillemin et son manège, la Grande Brasserie et sa jeunesse, ses billards et son patron Pépète Soliveres, le Marignan qui accueillait nos jeudis cinématographiques et le dimanche, nos parents tirés à 4 épingles, Padovani et sa clientèle bonne enfant, son rocher plat et ses mariages sur pilotis, les matches A.S.S.E-G.S.A. qui drainaient un peuple amoureux de ses équipes, ses cafés hispano-andalous ou italiens qui chantaient le pays des origines, les cimetières de Saint-Eugène qui dormaient du sommeil des justes et qui étaient entretenu avec dévotion par "ceux qui restaient", le "andar et venir" de l'Avenue de la Bouzaréah d'une jeunesse en goguette, les beignets italiens de Pasquale et les beignets arabes de Blanchette.La cité de Picardie, la cité des Eucalyptus, la Consolation, le stade Marcel Cerdan et le buste sculpté par Greck qui trônait à l'entrée, le Majestic son toit ouvrant, ses vedettes du music-hall et ses réunions de boxe, l'Olympic où se retrouvaient tous les amateurs de l'ASSE, l'avenue des consulats, le marché de Bab El Oued qui entretenait une cacophonie à nulle autre pareille, l'avenue Durando avec le Marignan, cinéma préféré des grands et des petits pour son immense écran en cinémascope, la rue cavelier de la salle où habitait Martoune, les miroitiers Borras et Sampol, excellents tous deux au billard français, la boulangerie Villa Grossa où Blasco faisait la meilleure "pitse" du faubourg, le cafetier Manolo à l'angle de l'avenue du général Verneau pour son "ping foot et sa khémia, le Sélect-bar pour ses résultats sportifs, la clinique Durando où plus d'un bébé du faubourg a vu le jour, le Monoprix en lieu et place de l'ancien Trianon, le Lynx ancienment le Bijou, la Perle, les Variétés rue Eugène Robe, le cinéma des films larmoyants, le marché Nelson qui se prononçait "à la française", El Kettani et sa jeunesse qui faisait des ronds de jambes en se pavanant autour de sa piscine olympique où Heda Frost, Jean-Pascal Curtillet, Alain Gotvallès et consorts battirent un grand nombre de records, les Messageries avec l'école Sygwalt et son jardin qui servait de stade aux futures vedettes de l'ASSE, la synagogue Samuel Lebar de la rue de Dijon où nous fîmes la communion, mes frères et moi, Padovani et son préposé aux billets d'entrée, Roger Sebaoun, où les filles du faubourg faisaient les yeux doux aux apprentis-Apollon, le Café Riche avec les amateurs de football qui se rassemblaient le dimanche soir pour décortiquer les résultats en se "tapant" l'anisette, le lycée Bugeaud et le collège Guillemin que chacun tentait d'apprivoiser lors d'études secondaires hypothétiques, la boulangère Mullor et ses gâteaux au sucre vanillé de couleur, le pâtissier Prat et ses russes que tout le monde se disputait le dimanche, Roma glaces et Grosoli, les glaciers préférés des "morfals" du quartier envahi le dimanche après midi par les "gens bien comme il faut", le "Discophone" des soeurs Legendre qui faisait crédit à qui le demandait, le passage Montaigne avec le marchand de jouets Elbaz et le confiseur qui lui faisait face, l'école de la Place Leliévre et son église qui voyait de belles histoires se terminer par un mariage, son boulodrome où les disputes "de bonne santé" entre pointeurs et tireurs étaient légion, Coco et Riri et sa mansuétude "bon enfant" pour les "chitanes" du quartier, les jardins Guillemin que Napoléon III avait dessinés lui-même après que sa femme, l'impératrice Eugénie, se fut plaint de la chaleur du soleil de chez nous et lui avait demandé des jardins ombragés à Alger, les squares Guillemin des apprentis footballeurs, des mamans-gâteaux et leurs chères têtes blondes qui, dans ce pays, étaient plutôt brunes, la fameuse "basséta" chère aux espagnols du faubourg comme l'était la Consolation aux italiens des Messageries, les cyclistes du C.C.B.E.O. Guercy,Ferrer,Zélasco, Califano,Vasserot et d'autres dont j'ai oublié le nom, et tous les commerçants trop nombreux pour en faire une liste qui serait à n'en pas douter non exhaustive ( purée, comme je parle bien, même pas je sais ce que ça veut dire exhaustive mais ça fait bien! Zarmah je suis intelligent!) Et les rues montaigne, durando, rochambeau, koechlin, lestienne,duc des cars, jean jacques rousseau, pierre leroux plus connue comme la "cote de la basseta", borely la sapie, lazerges, franklin, feuillet, du roussillon, de la bretonniere, suffren, léon roches, mazagran, et je pourrais en faire des pages et des pages.................
Hubert Zakine
Le jardin Guillemin et son manège, la Grande Brasserie et sa jeunesse, ses billards et son patron Pépète Soliveres, le Marignan qui accueillait nos jeudis cinématographiques et le dimanche, nos parents tirés à 4 épingles, Padovani et sa clientèle bonne enfant, son rocher plat et ses mariages sur pilotis, les matches A.S.S.E-G.S.A. qui drainaient un peuple amoureux de ses équipes, ses cafés hispano-andalous ou italiens qui chantaient le pays des origines, les cimetières de Saint-Eugène qui dormaient du sommeil des justes et qui étaient entretenu avec dévotion par "ceux qui restaient", le "andar et venir" de l'Avenue de la Bouzaréah d'une jeunesse en goguette, les beignets italiens de Pasquale et les beignets arabes de Blanchette.La cité de Picardie, la cité des Eucalyptus, la Consolation, le stade Marcel Cerdan et le buste sculpté par Greck qui trônait à l'entrée, le Majestic son toit ouvrant, ses vedettes du music-hall et ses réunions de boxe, l'Olympic où se retrouvaient tous les amateurs de l'ASSE, l'avenue des consulats, le marché de Bab El Oued qui entretenait une cacophonie à nulle autre pareille, l'avenue Durando avec le Marignan, cinéma préféré des grands et des petits pour son immense écran en cinémascope, la rue cavelier de la salle où habitait Martoune, les miroitiers Borras et Sampol, excellents tous deux au billard français, la boulangerie Villa Grossa où Blasco faisait la meilleure "pitse" du faubourg, le cafetier Manolo à l'angle de l'avenue du général Verneau pour son "ping foot et sa khémia, le Sélect-bar pour ses résultats sportifs, la clinique Durando où plus d'un bébé du faubourg a vu le jour, le Monoprix en lieu et place de l'ancien Trianon, le Lynx ancienment le Bijou, la Perle, les Variétés rue Eugène Robe, le cinéma des films larmoyants, le marché Nelson qui se prononçait "à la française", El Kettani et sa jeunesse qui faisait des ronds de jambes en se pavanant autour de sa piscine olympique où Heda Frost, Jean-Pascal Curtillet, Alain Gotvallès et consorts battirent un grand nombre de records, les Messageries avec l'école Sygwalt et son jardin qui servait de stade aux futures vedettes de l'ASSE, la synagogue Samuel Lebar de la rue de Dijon où nous fîmes la communion, mes frères et moi, Padovani et son préposé aux billets d'entrée, Roger Sebaoun, où les filles du faubourg faisaient les yeux doux aux apprentis-Apollon, le Café Riche avec les amateurs de football qui se rassemblaient le dimanche soir pour décortiquer les résultats en se "tapant" l'anisette, le lycée Bugeaud et le collège Guillemin que chacun tentait d'apprivoiser lors d'études secondaires hypothétiques, la boulangère Mullor et ses gâteaux au sucre vanillé de couleur, le pâtissier Prat et ses russes que tout le monde se disputait le dimanche, Roma glaces et Grosoli, les glaciers préférés des "morfals" du quartier envahi le dimanche après midi par les "gens bien comme il faut", le "Discophone" des soeurs Legendre qui faisait crédit à qui le demandait, le passage Montaigne avec le marchand de jouets Elbaz et le confiseur qui lui faisait face, l'école de la Place Leliévre et son église qui voyait de belles histoires se terminer par un mariage, son boulodrome où les disputes "de bonne santé" entre pointeurs et tireurs étaient légion, Coco et Riri et sa mansuétude "bon enfant" pour les "chitanes" du quartier, les jardins Guillemin que Napoléon III avait dessinés lui-même après que sa femme, l'impératrice Eugénie, se fut plaint de la chaleur du soleil de chez nous et lui avait demandé des jardins ombragés à Alger, les squares Guillemin des apprentis footballeurs, des mamans-gâteaux et leurs chères têtes blondes qui, dans ce pays, étaient plutôt brunes, la fameuse "basséta" chère aux espagnols du faubourg comme l'était la Consolation aux italiens des Messageries, les cyclistes du C.C.B.E.O. Guercy,Ferrer,Zélasco, Califano,Vasserot et d'autres dont j'ai oublié le nom, et tous les commerçants trop nombreux pour en faire une liste qui serait à n'en pas douter non exhaustive ( purée, comme je parle bien, même pas je sais ce que ça veut dire exhaustive mais ça fait bien! Zarmah je suis intelligent!) Et les rues montaigne, durando, rochambeau, koechlin, lestienne,duc des cars, jean jacques rousseau, pierre leroux plus connue comme la "cote de la basseta", borely la sapie, lazerges, franklin, feuillet, du roussillon, de la bretonniere, suffren, léon roches, mazagran, et je pourrais en faire des pages et des pages.................
Hubert Zakine