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Le : 23/11/2021 11:40
Hubert Zakine
SQUARE GUILLEMIN DE HUBERT ZAKINE...1...A SUIVRE.
Un roman pataouète ! Rien que ça y manque! Remarquez, j’ai déjà écrit « Horizons Bleus » qui racontait l’été 1957 dans un cabanon ! En pataouète ! Franchement, j’ai pas l’impression que ce sera plus difficile. Le quartier de Bab El Oued, y recèle tellement de personnages, il évoque tellement de souvenirs, qu’après tout, raconter ce que je connais le mieux, ça me parait pas une tâche insurmontable. (Moins que les problèmes de maths au lycée Bugeaud où, entre parenthèses, j’ai jamais mis les pieds parce que j’étais trop intelligent)
Inventez des histoires de famille, de voisinage qui se dispute ou échange les illustrés Tim l’audace, Blek le roc et Mandrake, des garçons et des filles qui jouent au chat et à la souris avec les sentiments, des fanfarons qui roulent des mécaniques, des cafés qui parlent haut et fort et qui s’envoient des engueulades de bonne santé en tapant l’anisette ou la belote. Parler des petites misères et des grandes joies d’un peuple babao à force d’être heureux de vivre là où leurs aïeux y sont enterrés. Avec en plusse, l’insouciance qui transparait (purée ce mot, dé !) dans chaque geste, chaque réflexion et chaque concert de rigolade. Y’a tant à inventer que je sais même pas par quoi et par qui commencer. A savoir si c’est le mozabite qui va ouvrir le bal, le marchand de figues de barbarie, la boulangère belle comme le jour, le cordonnier vilain comme c’est pas possible mais qui faisait les réparations soua-soua. Ou bien Polo le baratineur, Jacky le Marlon Brando du quartier, Victor le fainéant qui avait un poil dans la main long comme un jour sans fin, mes amis Capo, Mani, Boisis, Gozlan et d’autres, la petite Zohra timide mais tellement attirante, Carmen la sauvageonne qui draguait d’une simple ½illade ou Edith l’enfant sage du quartier.
Parler pour rien dire, raconter à travers tous ces personnages sortis de ma mémoire d’éléphanteau, l’histoire pittoresque d’un quartier pas comme les autres, qui nous brule toujours le c½ur : Basseta, Messageries, Consolation, Guillemin, Lelièvre ou Azrine.
Parler de l’amitié, ce sentiment si proche de l’amour, l’école où les maitres y prolongeaient l’éducation de la maison, tchatcher de football, des plages de Padovani aux bains des chevaux, parler, tchortchorer et encore tchatcher en arabe, espagnol, italien juif ou javanais mais parler !
Mon quartier, c’était pas le quartier de n’importe qui. Bordé par la mer avec des plages mesquinettes, d’accord mais qui suffisaient largement au petit peuple de Bab El Oued, pas regardant pour un sou. Avec mes copains, pour rien au monde on seraient allés ailleurs. Pourtant, les Bains Matarèse, la Vigie, l’Eden et les Deux Chameaux, rien qu’y nous tapaient la danse du ventre pour nous séduire. Ces plages minuscules, assises au pied des cabanons sur pilotis, des filles, les unes plus belles que les autres, une méditerranée comme y en a pas deux, elles attiraient les garçons comme des aimants. Et les gobieux du quartier Guillemin, rien qu’ils traversaient l’avenue Malakoff pour draguer tout ce qui bougeait. En un mot comme en cent, personne il avait l’intention de laisser sa part aux chiens (pourquoi les chiens et pas les chats, les renards, les lions et les éléphants, la vérité) A savoir !
PS : AVIS AUX ROUSPETEURS :
UN INDEX EXPLICATIF DES EXPRESSIONS « PATAOUETES » ET « JUDEO-ARABE » FIGURE EN FIN D’OUVRAGE.
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30 JUIN 1952
-- Mamman ! Je descends en bas la rue ! . Aussitôt dit, aussitôt fait ! Déjà, la moitié de la bande elle joue au foot. L’autre moitié, elle se tape une grasse matinée carabinée. Il faut dire que c’est le premier jour des vacances scolaires. La veille, toute l’école Rochambeau on avait fêté la distribution des prix et chanté à perdre haleine « gai, gai l’écolier, c’est demain les vacances, gai gai l’écolier c’est demain je m’en vais. (remarquez la syntaxe) A bas les analyses, les verbes et les dictées, tout ça c’est d’la bêtise, allons nous amuser ! »
Tous les fils à pèpe aux premières loges en rang d’ognons. (Ouais, je sais ognons ça s’écrit oignons mais moi, j’écris pataouète, ya pas je suis pataouète, j’écris en pataouète, un point c’est tout !)
D’abord qu’est ce que c’est la langue pataouète ? Je l’avais expliqué dans « il était une fois Bab El Oued ». Donc étant donné qu’on est jamais si bien servi que par soi même, je vais répéter pour ceux qui ont l’outrecuidance de pas avoir lu ce chef d’½uvre de la littérature Pataouète.
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« La langue de chez nous autres, c’est pas la langue à tout le monde. Elle ressemble à aucune autre et aucune autre langue elle ressemble à la langue de Robert Capomazza, Henri Agullo ou Jacky Zenouda.
Elle renferme un zeste d’italien, un soupçon d’espagnol, une pincée d’arabe, trois fois rien de juif, quelques bribes de français et une tonne de gros mots.
Notre langue, elle a un nom à coucher dehors même que Azrine même pas y connaît son origine. Musette ou pas Musette? Taouète ou pas taouète, that is the question?
Notre langue, c’est la langue pataouète. Rien tu dis son nom et tu comprends que c’est une langue qu’elle a pas de pays. Peut être que c’est un kilo, un tchitchepoune, un ivrogne quoi, qui l’a nommée ainsi pour faire rimer pataouète et anisette. A saoir!
Toujours est-il, pour que le pataouète y reste pas une langue morte, obligé plein des écrivains que total y z’écrivent comme des savates, y z’ont tiré une langue comme ça pour raconter des histoires à dormir debout.
La langue pataouète, elle est comme les pataouètes eux mêmes: des marseillais à la puissance dix (it la Grande Zohra) Alors obligé, les mots et les expressions françaises y suffisent pas pour exprimer ça qu’on a dans le ventre et qu’on sort par la bouche. Quand un métropolitain y rencontre une connaissance y lui dit : « comment allez vous? ». La vérité c’est fade comme un plat de couscous sans loubia, sans harissa et sans ch’tétrah
Nous autres, avant de dire bonjour, on se donne une grande claque dans le dos pour montrer la force de nos sentiments même que ça fait un de ces mal! Après on s’insulte la mort de nos morts tellement qu’on est content de se revoir. Ensuite on s’embrasse la mort de nos osses. Enfin, rien qu’on parle pour rien dire avec des mots pataouètes que grâce à Dieu y z’existent oussinon on resterait muets comme des carpes qu’elles seraient pas radoteuses comme Madame NOGUES que toujours elle répète comme une smata qu’elle est.
Le langage pataouète, en un mot comme en cent, il a plus de punch et il est plusse imagé. Y sort du c½ur alors que le français y sort seulement de la bouche.
La langue pataouète elle pêche dans la Méditerranée la bouillabaisse, la paella, la macaronade et le couscous et elle en fait un gigantesque « ralota »; quel imbécile en français y devient « quel babao», « quel r’mar», « quel badjej » , « quel torrène» en pataouète.
Disons que le pataouète est un français gargantuesque dont les effets gestuels, sonores et grammaticaux y sont amplifiés par cent, voire mille.
Le pataouète, un manchot y peut pas le parler parce que les mains de nous autres, elles sont le prolongement de notre bouche. Un « karse », un « smom », une figure d’enterrement quoi, y peut pas apprendre le pataouète « pace que » la langue de chez nous autres, elle se chante et elle se rit, elle se crie et elle s’exclame, elle s’enflamme et elle enflamme. Notre langue, elle puise son énergie dans les jardins de Tolède, les cafés de Livourne, les souks d’Arabie ou les ruelles de Jérusalem. Notre langue elle est notre expression, notre passeport pour l’amitié, notre essence de civilisation méditerranéenne, notre mémoire éternelle. ELLE EST NOTRE AME ! »
Le : 16/11/2021 12:13
Mon épouse Christiane et moi même présentons a toute la Famille SASSO, nos plus sincères condoléances. EMILLIENNE est partie, PAIX a son âme.
Le : 14/11/2021 09:46
Nous nous joignons a la clique des Messageries pour présenter nos sincères condoléances a la famille SASSO suite au décès d Emilienne qu' elle repose en paix
La communauté de Bab el oued a Paris
La communauté de Bab el oued a Paris
Le : 13/11/2021 19:23
Repose en paix Emilienne prés de ton frére JPierre SASSO
Une autre enfant du 6rue de la Consolation ,SOLE Gracieuse 92ans nous à quittée pour rejoindre son époux FERRIGNO Mario
Une autre enfant du 6rue de la Consolation ,SOLE Gracieuse 92ans nous à quittée pour rejoindre son époux FERRIGNO Mario
Le : 13/11/2021 19:13
A la famille d'Emilienne SASSO ,
Sincères condoléances de la famille PARCQ , au quartier nos appartements se faisaient face ainsi qu'avec la famille CARANANTE .
Reposes en paix Emilienne ,tu as mérité le paradis
Sincères condoléances de la famille PARCQ , au quartier nos appartements se faisaient face ainsi qu'avec la famille CARANANTE .
Reposes en paix Emilienne ,tu as mérité le paradis
Le : 12/11/2021 17:33
Nous venons d'apprendre le décès à Marseille, à l'âge de 87 ans, d'Emilienne SASSO, née à Bab el Oued dans le quartier des Messageries. Elle était veuve de Roger CARANANTE ( assassiné en 1962 dans les escaliers de pêcherie à Alger ) et en 2ème noce d'Henri LUNARDELLI. Dieu, faites en sorte que son repos éternel dans le ciel apaise les souffrances qu'elle a vécues sur terre. Nos sincères condoléances à sa fille Marie Christine, ses quatre petits enfants et toute sa famille.
Le : 07/11/2021 10:53
Brochure finale imprimée pour Croisière Romance du 07 au 15/05/2022 L'association ABEO (le Blog)
Le : 07/11/2021 10:14
Pour les personnes qui voudront dire AU REVOIR a notre AMI JOSE PEYRO , ils pourront venir le Mardi 9 Novembre au dépositoire du cimetiere Saint Pierre a partir de 10 H.. La céremonie religieuse se fera dans la chapelle, Nous suivrons notre Ami et sa Famille pour l'incinération. ADIEU L'AMI, repose en paix
Le : 04/11/2021 12:11
Hier le 4 novembre 2021, est dcd, un Ami de Bab-El-Oued, Monsieur PEYRO JOSEPH a l'âge de 88 ans, il était connu pour avoir pratiqué la boxe chez nous a ALGER. toujours présents a nos manifestations avec son épouse, un beau couple rieur, tu manqueras mon cher JOSEPH . Nous présentons nos sincères condoléances a Madame PEYRO et ses enfants. Nous serons présents a ses obsèques. Repose en paix l'AMI ! ! ! .
Le : 30/10/2021 09:54
EPILOGUE DE "IL ETAIT UNE FOIS BAB EL OUED" DE Hubert Zakine
Bab El Oued a perdu son âme en perdant ses bâtisseurs.
Les pierres, les rues, les avenues, les places, les jardins, les plages lui survivent avec d’autres arguments, d’autres choix, d’autres sentiments. Les murs répercutent d’autres rites, d’autres voix, d’autres dialectes.
Le pataouète a coupé le son de ses haut-parleurs et rompu le lien ombilical qui le liait au faubourg. Quant aux cafés devenus maures pour l’éternité, ils ignorent les chansons de Marino MARINI, Los ALCARSON ou Enrico MACIAS.
Les immeubles demeurent muets devant les dégradations dont ils sont les victimes expiatoires du « renouveau ». Les ascenseurs ont déserté les cages, les rampes de bois se sont envolées pour d’autres usages, jusqu’aux boites aux lettres qui pourraient raconter l’histoire de l’Algérie si elles n’avaient résisté à un vent de folie inexplicable qui les a arraché de leur socle.
Bab El Oued manque aux enfants du faubourg exilés qui revoient sans cesse défiler ce décor sublime, jadis invisible à force d’habitude mais devenu si beau à force de solitude.
Dans le pays de nostalgie où ils ont posé les valises, ils songent à cette amitié d’enfance, fontaine de jouvence qui désaltérait leur enthousiasme sans en mesurer la prépondérance. Amitié dérobée, senteur familière éventée, lumière tamisée, le nouvel horizon de ces enfants du soleil et de la mer ressemble à une terre aride où ne poussent qu’amertume et regret.
Les familles disloquées par l’exode tentent de reconstituer le puzzle dont chaque morceau rappelle une rue, une place, une maison de Bab El Oued. Le fatalisme oriental qui imprégna l’enfant du faubourg se heurte à la rage, à la colère parfois, à la nostalgie toujours.
Le français de métropole se remémore des pans entiers de son enfance par une simple visite au pays de ses souvenirs. Revoir une rue, une école, un jardin le conduit à entrouvrir le musée d’autrefois. Il lui suffit de prendre sa voiture, le train ou l’avion et il court sur des chemins qui le reconnaissent. Et même si la révélation d’une image dépaysée par la course du temps s’est évaporée, le décor, ce tuteur de la mémoire revisitée, le renvoie inévitablement au passé.
Le pied noir de Bab El Oued ou d’ailleurs, le déraciné aux arbres calcinés, l’orphelin aux pieds nus, se gargarise d’histoires de là-bas, racontées, râbachées, éreintées lors de retrouvailles épisodiques ; ces rencontres, naviguant sur la vague mourante de réminiscences anciennes, s’appuient sur des images servies par des cartes postales jaunissantes.
La plupart de ces naufragés des temps modernes refusent de faire le chemin à l’envers de peur d’abîmer les souvenirs. Alors, ils parlent de là-bas, de Bab El Oued, du pays de leurs jeunes années mais cette vaccination orale contre le fléau de l’oubli ne les dédouanne pas de la pastellisation des images d’autrefois.
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Même délabré, même sali par les immondices qui encombrent les rues, même délabré par le manque d’entretien, Bab El Oued continue d’exister physiquement, géographiquement, historiquement. Mais, traversé par le souvenir d’une France latine, creuset de toutes les influences de Méditerranée orientale, barbouillé de tricolore et de patriotisme, vibrant d’un langage imaginé par ses enfants venus de partout et de nulle part, il voyage en pays de souffrance, orphelin d’Espagne, d’Italie et d’Israël depuis le tragique abandon de juin 62.
Terre engloutie par la fureur marine du vent de l’histoire, il allonge la liste des mondes disparus qui s’effacera de la mémoire des hommes au dernier soupir du dernier des survivants pour se perdre à jamais en pays de nostalgérie.
Alors, l’oubli enveloppera de son épaisse fourrure couleur de deuil, la terre natale, la ville natale, le quartier natal :
BAB EL OUED