pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : jean-jean MorénoEnvoyer un mail

Le : 23/09/2015 18:16

« Séquence émotion » comme disait Nicolas Hulot dans son émission Ushuaia. Merci l’ami André pour ce très beau récit. Continue à nous faire rêver !

 

De : Mustapha OualikeneEnvoyer un mail

Le : 23/09/2015 11:21

Bonjour mon ami Andre encore une fois tu nous donne que du bonbeur avec tes écrits. A un moment c'est comme si j'étais moi le petit cheikh(petit instituteur). Tu décrit bien ton itinéraire en train d' époque ton arrivé a la gare d' Aomar la rencontre avec le petit berger kabyle.( ce passage m'a rappeler ton roman le berger de Mostaganem ) enfin ton arrivé à l'école et le tableau de cette neige éternelle des Djurdjura. Je retrouve ma Kabylie région chére à mon coeur et qui avait vu naitrent mes aïeux. Elle est et restera la plus belle région d'Algérie avec sa population très accueillante et très hospitalière. Elle est unique dans tout le nord Afrique et plus particulièrement en Algérie en ne s'en lasse pas de la visité. Chaque village a ses propres traditions, ses propres spécifités, avec son artisanat et son tableau. Merci encore Andre d'avoir mis cette région a l'honneur.

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 23/09/2015 08:43

Un souvenir d'enseignant datant du 1° octobre 1961.

LES NEIGES ETERNELLES DU DJURDJURA
L'hiver dernier, je vivais un moment extraordinaire à la neige sur la station du Sauze-Super Sauze près de Barcellonnette dans les Alpes de Haute Provence. La matinée inondée de soleil s'annonçait magnifique. Le téléski du col de Fours me transportait de bonheur vers le sommet dans un silence de cathédrale; seul le bruit feutré de mes skis glissant sur la poudreuse me ramenait à la réalité. Mon regard se remplissait d'émerveillement à la vue du col tout de blanc vêtu qui ciselait le bleu azur du ciel tandis qu'au même moment le soleil dans sa flemme matinale s'apprêtait à franchir la crête dans un halo aveuglant. La carte postale qui s'affichait à l'instant sur le présentoir de la beauté m'emporta dans des rêves vagabonds comme seule la montagne peut nous en donner. Etait-ce le choc subit par cette vue éblouissante de lumière qui me bouleversa au point de supplanter le présent pour instantanément me retrouver un demi-siècle en arrière dans une mémoire intacte ? Comment arrivais-je à substituer à ce décor grandiose une image du passé qui venait de frapper comme un jaloux à la porte des souvenirs et me rappeler une émotion qui restait enfouie depuis le 1° octobre 1961. C'était définitif, mon esprit était dominé par ce que j'avais enregistré dans le disque dur de ma mémoire et qui me revenait plus vrai que nature :
Le 1° octobre 1961 à 8 h 30 précises, je venais de prendre en charge la classe du CM1 de l'école communale de Dra el Mizan, dans l'académie de Tizi Ouzou. La veille j'avais vécu une journée peu ordinaire pour rejoindre ce village de kabylie perché tel un rapace sur un piton montagneux. Levé à cinq heures, j'avais quitté Bab el Oued et ma famille le coeur gros avec une valise en carton pour rejoindre la gare d'Alger. Le guichetier des C.F.R.A. m'avait délivré le billet pour Dra el Mizan en me précisant que la gare d'arrivée s'appelait "Aomar"; et pour moi qui venait d'avoir vingt ans, Aomar devait se situer au sein de Dra el Mizan, comme la gare de Lyon se trouve au coeur de Paris. Le train à banquettes s'ébranla lentement par les ports dans un vacarme de castagnettes que les roues martelaient en franchissant l'entrecroisement des rails. Curieusement, j'étais secoué en saccade avec mes voisins de compartiment par un mouvement latéral qui nous faisait dandiner de telle manière qu'on avait l'impression dans notre face à face obligé, de se dire "non" en permanence. La ville d'Alger disparue, c'est l'arrière pays qui se mit à serpenter au grès des champs cultivés, des vignes qui s'alignaient à l'infini, des collines arides et des oueds desséchés fidèles à leur réputation ; seule la machine signalait son passage à grands coups d'avertisseur sonore perturbant la quiétude de la campagne encore assoupie. Quelques minutes d'arrêt à Ménerville entourée de verdure, puis la traversée des gorges de Palestro au relief agressif, et quelques éclipses assourdissantes dans des tunnels interminables, le contrôleur annonça au son d'une clochette d'église, l'arrivée imminente à destination. Aucune agitation particulière s'en suivie, sauf l'arrêt brusque qui occasionna une dernière bousculade avant de me retrouver seul avec mes bagages sur un quai désert entouré d'une végétation luxuriante où je crus un instant revivre le film qui avait ému tout le Plaza:" Le pont de la rivière Kwaï". J'entendis pendant quelques instants encore le tintamarre des roues s'évaporer dans le lointain. J'étais sans réaction baigné d'inquiétude sur ce ciment zébré d'ornières, face à une bâtisse en ruine qui indiquait sous la forme d'un jeu de mots à compléter « G.re d'A.mar » ".J'étais bien arrivé dans la bonne gare et le sentiment qui m'envahit me rappelait que j'étais planté au milieu de nulle part. Un événement soudain me fit penser que les miracles ne se font pas qu'à Lourdes : un enfant d'une douzaine d'années longeant le ballast les pieds nus en compagnie de trois moutons plutôt malingres vint à ma rencontre le regard espiègle, vêtu d'un sarouel pas très propre qui couvrait ses jambes jusqu'aux chevilles. Il me questionna:" Msieur, t'y es le nouveau chir ?" J'acquiesçai avec soulagement car enfin je retrouvais une identité:" Oui petit, ana chir fil Dra el Mizan". Il me répondit:" Je suis Ali. Le taxi il n'est pas encore là, mais il va pas tarder". J'étais heureux d'avoir des informations mais surpris d'avoir un taxi à prendre. Devant mon étonnement, il compris la situation et rajouta:" Tu peux pas aller à pieds, Dra el Mizan est à quinze kilomètres dans la montagne". Enfin je venais de comprendre que la gare d'Aomar n'était pas ma destination finale.
Après une heure d'attente, je pu m'introduire en force dans un taxi Panhard dont le pot d'échappement pétaradant indiqua bien à l'avance sa venue. J'étais comprimé en surplus sur le siège arrière avec d'autres passagers, des paysans qui rentraient après avoir vendu leur petit bétail et acheté des victuailles au marché d'Aomar. La galerie était à l'image du véhicule: pleine à craquer de couffins et de paquets ficelés d'où des caquètements de poules en souffrance me parvenaient comme des appels à l'aide. Ce n'était pas un voyage de plaisir dans ces lacets tortueux qui devaient nous mener tous à bon port; j'avais l'impression de revivre l'aventure de Charles Vanel dans "Le salaire de la peur"? Toute proportion gardée. Pour l'enfant de la ville que j'étais, la vie rurale me donnait ses premières leçons et en définitive ce qui dominaient principalement c'étaient la décontraction, le sourire et la fatalité de ces montagnards de kabylie qui préservaient une certaine sagesse dans ce décor lunaire : " Ne fabriques pas le mauvais sang, il se fabriquera tout seul" me dit l'un d'eux. Mon arrivée à l'hôtel fut ressentie comme une délivrance avec une grande joie d'être accueilli comme un notable ; une odeur de "cheurba" remplissait mes narines et je me délectais à l'avance du thé à la menthe que je n'allais pas tarder à savourer.
Le 1° octobre 1961 donc, à 8h30, je venais de faire l'appel de la classe et j'eus la bonne idée d'aller ouvrir la fenêtre. Ce fut un éblouissement incomparable, un moment magique que la mémoire enregistre pour toujours, j'étais au balcon d'un spectacle de montagne que j'observais pour la première fois de ma vie. Face à moi, les neiges éternelles du Djurdjura scintillaient comme des diamants dans un écrin, le soleil s'apprêtait à franchir les crêtes dans un halo aveuglant, c'était ahurissant de beauté ; comme j'aurais voulu partager cet instant avec ma famille et les amis restés à Bab el Oued. Le tableau mêlait toutes les couleurs de l'arc en ciel, et le Djurdjura dans sa majestueuse hauteur, tel un artiste peintre, me donnait l'impression de tremper la pointe blanche de son sommet dans le bleu azur du ciel. Je me sentis attirer par cette féerie éternelle, et chaque matin désormais, en ouvrant la fenêtre de ma classe j'entrevoyais le vrai bonheur.
C'était il y a bien longtemps et le Sauze a contribué bien courtoisement à faire revivre pour un instant le Djurdjura. Entre montagnes c'était la moindre des choses.

 

De : DOMENECH LilianeEnvoyer un mail

Le : 22/09/2015 10:17

Il fallait lire dans le message précédent : débrouillée et essayé bien sur.

Il vaut mieux pour une prof de secrétariat et de surcroît allergique aux fautes d'orthographe.

Bonne journée à tous.

 

De : DOMENECH LilianeEnvoyer un mail

Le : 22/09/2015 10:14

Je reprends le message d'Antoine Billota.
Comme je le comprends...
J'ai eu mon 1er poste de prof de secrétariat à 23 ans et j'avais des élèves entre 15 et 18 ans.
Je me souviens du 1er cours où quand les filles sont rentrées dans la classe, j'avais mis mes mains tremblantes derrière le dos et je me les pincées pour que çà s'arrête.
J'ai été parachutée moi aussi sans formation et je crois que finalement je me suis pas trop mal débrouillées.
J'ai essayée de prendre tout ce qui avait été positif avec les profs que j'avais eu.
Surtout pas la pédagogie d'un prof d'histoire géo de 4ème qui commençait toujours le cours par une intéro. Il suffisait de repérer la vingtaine de mots en gras du cours car l'intero se résumait en 20 questions dans l'ordre chronologique. C'était très facile 'avoir 20.
Ensuite on échangeait nos feuilles et on corrigeait. Puis relevé des notes.
Il restait un quart d'heure avant que la cloche sonne, c'est tout juste si on avait le temps de lire la leçon suivante.
C'était pas compliqué d'être prof...

 

De : DOMENECH LilianeEnvoyer un mail

Le : 22/09/2015 10:01

Je ne connaissais pas Antoine DELAVEGA bien qu'à Alger nous ne devions pas habiter très loin l'un de l'autre puisque j'allais à l'école rue de Normandie et lui place Lelièvre.
En lisant les messages ce matin çà m'a fait tilt car une très bonne amie de longue date, pas PN du tout, mais amie de la femme d'Antoine va à ses obsèques cet après-midi à Grammont Montpellier.
Je sais qu'il a eu un AVC il y a à peu près 2 mois et depuis il était hospitalisé entièrement paralysé.
C'est dommage que je n'ai pas su de son vivant qui il était, je lui aurais peut-être demandé de venir avec lui Rognes en juin dernier.
Ainsi va la vie.
Mes condoléances émues et attristées à Marie Laure sa femme, à ses enfants et petits enfants.

 

De : Antoine / Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 22/09/2015 07:58


À propos de cet arrêté paru aujourd'hui dans la rubrique "documents divers" de ce site.

Avec étonnement et grande surprise, je retrouve mon 1er arrêté de nomination du 30 septembre 1960 dans l’enseignement au Collège Laverdet de Maison-Carrée pour assurer « immédiatement » les cours de lettres-anglais, sans avoir jamais été informé ou préparé.
Surprenant le fait
- que j’avais reçu cette notification la veille de la rentrée scolaire (peut-être aucun enseignant n’avait-t-il eu le courage de rejoindre ce poste ?)
- que, pendant 8 ans, j’avais fait 4 fois par jour à pied le trajet des Messageries au lycée Bugeaud, sans jamais voir l’adresse que je découvre en lisant le cachet du Service Départemental de l’Enseignement Primaire d’Alger : 7 avenue de la Marne ! ! !
Ami-e-s collègues, le saviez-vous ?

Voilà, simple et heureux souvenir : Je n’avais que 20 ans et suis arrivé dans un collège mixte mais où les jeunes filles de 3ème, largement majoritaires, en avaient 16-17 ! ! !
Je n’en menais pas large(c'est ça, les copains, rigolez !)...
Je me souviendrai toujours des très bons résultats obtenus par mes élèves au BEPC (particulièrement en anglais où j'avais donné en classe le même texte qu'à l'examen !), Brevet Élémentaire, et au Certificat d’Études Primaires par toute la classe de 5ème que j’avais préparée et présentée en candidats libres.

Ce qu’il en reste ? Beaucoup de fierté et surtout beaucoup d’émotions quand elles et ils se sont manifesté-e-s après m’avoir retrouvé sur Internet et quand nous nous écrivons, nous rencontrons ou nous nous téléphonons ; c’est à l’un d’eux d’ailleurs que je dois d’être retourné avec ma famille à Alger,d'avoir été logé chez lui, nourri, accompagné..

 

De : Jean Marie ROUQUETEnvoyer un mail

Le : 22/09/2015 07:51

Francis j'ai appris par la femme de Claude DEPAULE,le décès de ton frère Tony,je suis désolé je ne pourrais pas venir,c'est aujourd'hui à 16 heures.Aussi je te présente messincères condoléances à toute la famille.

 

De : Rodriguez Jean-Pierre (Coranti)Envoyer un mail

Le : 22/09/2015 06:40

Bonjour Françis
Je viens d'ouvrir le site et j'apprends la triste nouvelle;le déçes d'Antoine.
Encore un copain d'enfance qui est parti rejoindre ses deux frères,partis eux aussi bien trop tôt.Je pense souvent à ta maman,aux anciens du quartier.La cité Scotto Nadal,sur l'avenue du Frais Vallon(route de la Bouzareah).
Encore toutes nos condoléances.

 

De : La clique des MessageriesEnvoyer un mail

Le : 21/09/2015 20:29


55 ans après la classe de 6em à Lelievre j ai retrouvé à Rognes mon copain
DELAVEGA Antoine,aujourdhui tu rejoins tes copains de classe Ketrandji et Fuster là haut,avec ta famille et tes proches je partage leur
douleur.
Adieu ANTOINE ,j ai envoyé la photo de classe sur le site

 

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