pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 17/03/2009 19:08

A BAB EL OUED AU PRINTEMPS C'ETAIT L'ETE
Le premier bain de mer pris à Sidi Ferruch pour les traditionnelles fêtes de Pâques sonnait le départ d'un été qui allait durer six mois. Il se rappelait à nous sans ménagement sur le chemin brûlant parcouru pieds nus entre la forêt retentissante des flonflons de la fête au Robinson et au Normandie, et la plage Moretti jonchée de corps rougis tels des écrevisses ébouillantés.
L'été n'était pas seulement une saison chaude propice aux baignades et aux promenades tardives où l'on cherchait désespérément à la nuit tombée la caresse d'un air frais dans les rues du quartier; c'était aussi et surtout une période délicieuse de rencontres et de liberté retrouvées en toute chose.
Les fenêtres s'ouvraient en grand et captaient de nouveau les bruits habituels qui réveillaient les flemmards encore assoupi.Le roulement métallique des rideaux annonçait l'ouverture des magasins. Le camion de glace déposait sur le trottoir des pains blanchâtres qui sous l'effet de la chaleur effaçaient les traits à la craie d'une marelle que les enfants avaient dessinée la veille. Le camion poubelle avec son tintamarre remontait la rue poursuivi par les retardataires en robe de chambre brandissant un seau d'épluchures. Dans l'euphorie de l'arrivée du printemps qui tranformait radicalement les habitudes, Bab el Oued proclamait:" aujourd'hui c'est l'été".Désormais, on respirait à plein poumon l'air encore frais du matin imbibé d'une odeur d'iode qui montait de la mer après avoir emmitouflé de brume la bouée de Padovani. On partageait chaque soir avec les copains la procession rituelle d'amitié qui arpentait l'avenue de la Bouzaréa. On changeait ses habitudes vestimentaires en portant des linges légers aux teintes pastels moulant les poitrails dénudés de la jeunesse insouciante. On invitait le soleil à jouer les prolongations en nocturne avec l'empreinte rougeâtre laissée sur la peau. On refaisait le monde avec nos voisins dans des échanges amicaux au pied de l'immeuble, autour des vieux installés confortablement sur le trottoir.
Chaque matin les immeubles qui dominaient l'horizon assistaient à un concours de beauté entre le bleu nacré de la mer et le bleu lumineux du ciel, célébrant leur union dans la baie entre El Khettani et Raïsville. En somme, notre vie avait patiemment attendu le court passage de l'hiver qui ne craignait pas le ridicule pour s'articuler désormais un climat exceptionnel de douceur que la nature nous accordait en toute insolence.
La joie se communiquait dès le réveil avec les piaillements des oisillons affamés qui s'échappaient des feuillages immobiles; amplifiée par le chant des oiseaux qui galvanisait l'ambiance endormie du jardin Marengo. A leur manière ils saluaient les premiers rayons du soleil et indiquaient à tout Bab el Oued que la journée, comme de coutume, serait magnifique de tiédeur. Pour ceux qui se levaient tôt, le spectacle prenait forme au dessus du damier rouge des terrasses avec le vol ininterrompu des martinets traçant à l'encre noire des arabesques éphémères qui décoraient le ciel d'azur d'une sorte de tonnelle en fer forgé reliant les collines de Notre Dame d'Afrique et du climat de France.
Comme chaque matin, une odeur de café se répandait dans la maison.Mon père se préparait à partir au travail; la rencontre pour quelques instants dans la cuisine autour d'un bol de lait fumant faisait partie du rite familial. Rite qui devenait divin lorsque sur la table la traditionnelle "mouna" venait récompenser la longue attente de cette odeur suave qui envahissait l'appartement à chaque fête de Pâques. Je disputais à mon frère le dernier morceau devenu orphelin dans l'assiette; le perdant se contentait des miettes au fond du plat. Je me débarbouillais à la hâte au robinet d'eau froide de l'évier en pierre. Je vérifiais le contenu de mon cartable et le bon état de la plume Sergent Major, puis je dévalais les escaliers à tombeau ouvert pour ne pas arriver en retard à l'école.
A hauteur du boulevard de Provence, j'observais en passant l'agitation des adultes qui regagnaient leur boulot. La noria de tramways déversait et reprenait la foule des travailleurs, le front déjà perlé de sueur, qui suivaient pas à pas les zigzags de la chicane pour s'entasser dans la rame comme des sardines. Ils s'agrippaient à la lanière de cuir fixée au plafond pour assurer leur équilibre; et les plus malins se glissaient à l'arrière d'une voisine agitant un éventail pour bénéficier d'un souffle d'air salvateur.
A l'angle de la rue des Moulins et de la rue de Chateaudun, je frôlais le marché qui servait déjà les ménagères matinales venues pour éviter la chaleur écrasante qui s'installait peu à peu.Vu d'avion, le marché de Bab el Oued ressemblait à un grand tapis artisanal de Kabylie composé d'un patchwork de parasols, de toiles et de couvertures multicolores tendus pour se protéger de l'ardeur du soleil. La marche serrée et à pas lents de la foule qui tournait autour de ce temple de la ménagère, souvent dans le même sens, semblait relevé d'une quête religieuse dont les Trois Livres accordaient l'abondance à un don du ciel. J'arrivais à l'école de la place Lelièvre trempé de sueur, je gravissais les cinq marches de pierre usée sous le regard de Monsieur MASSE fumant sa pipe; le rassemblement dans la cour pour quelques instants, couverts par les cris des élèves excités, s'imposait à l'ombre du préau. Lorsque dans la matinée, la volée de cloches de l'église St Joseph nous forçait à fermer les fenêtres, l'atmosphère de la clasee devenait irrespirable. A midi, lorsqu'il avait rejoint le zénith, l'astre de lumière devenu de plomb régnait en maître dans les rues du quartier pour un long moment; nous obligeant à circuler sur les trottoirs caressés par l'ombre des immeubles. Une chaleur moite vous saisissait sur tout le corps, la torpeur s'installait dans les rues, la vie se déroulait au ralenti.Alors, la phrase la plus prononcée était: " J'suis en nage".
( Suite de ce texte prochainement, dans la mesure où les histoires de mon enfance ne vous cassent pas les pieds)

 

De : SENNEGON MichèleEnvoyer un mail

Le : 17/03/2009 13:45

je suis née à BEO en 1948,je suis la +jeune de 8 enfants tous nés à BEO et habitant rue Cardinal VerdierQue ceux qui ont connu ma famille se fassent connaitre,j'aimerais me rendre à ROGNES ,si quelqu'un a une petite place dans sa voiture,en partant de Niceje suis interressée. me répondre sur le site ou au 0493393202

 

De : PICCERELLE PIERREEnvoyer un mail

Le : 16/03/2009 18:27

Bonjour message pour scognamiglio christiant,je n'arive pas prendre la petite chanson de bab el oued,merci pour la réponse pierre.Amitiés

 

De : SCOGNAMIGLIO ChristianEnvoyer un mail

Le : 15/03/2009 18:54

Allez une petite chanson de BAB EL OUED
http://www.youtube.com/watch?v=XaoEMAODOlU&feature=related

 

De : seksekEnvoyer un mail

Le : 15/03/2009 10:10

bonjour a tous,pour m'hamed chenennou,j'arrive pas a t'envoyer de messages sur ta boite perso,alors situ pouvais me redonner les coordonnees,je pourai t'envoyerles photos prises a paris.j'attends ta reponse.a bientot.

 

De : guedjEnvoyer un mail

Le : 14/03/2009 22:03

....école de la rue Franklin

 

De : GUEDJEnvoyer un mail

Le : 14/03/2009 22:01

QUELQU'UN SE SOUVIENT-IL DE PODESTA(PAUL? mais pas sûr) année 1944/45, classe de 5° et 4°

 

De : Perez Linda LechadoEnvoyer un mail

Le : 14/03/2009 16:10

bonjour tout le monde et merci a toutes les personnes qui m ont envoye des messages lors du deces de ma petite maman.........
Aujourd hui je recherche des copains de Bab el Oued
Jacky Benet (fils du foot balleur)
Robert Perez(sa maman tenait une librairie - papeterie rue Eugene Robe en face du cinema Varietes)
Hubert Debono il etait tailleur rue Leon Roches
Je ne les ai pas vu depuis 47 ans et je souhaite avoir de leurs nouvelles, merci a qui me les transmettra.
Merci aussi a Christian pour ce merveilleux site qui nous permet d ecrire, se contacter, et tout quoi!!!!!!!!
Gros bisous a toutes les personnes qui me connaissent et a bientot je l espere

 

De : Daniel BaroneEnvoyer un mail

Le : 12/03/2009 18:54

Bonjour,
Je recherche, pour ma marraine des photos de classe de l’école Rue de Normandie des années 32 à 40.Ma marraine prépare un album photos sur son enfance pour ses enfants et petits-enfants.
J’ai déjà trouvé 2 photos sur le site de Christian. J’en profite d’ailleurs pour le féliciter de la qualité de son site.
D’avance merci
Amitiés
Daniel

 

De : reggadEnvoyer un mail

Le : 11/03/2009 09:07

j'ai beaucoup aimer votre site que je découvre pour la premiére fois,moi je suis né a bab el oued,mais en 1969,je suis parti,cela fait 11 ans que je n'ai pas revue ni la place des trois horloges,ni climat de france,ni le stade marcel serdant,saint eugéne ,notre dame etc etc.
ma mére y habite toujours,à l'avenue de la bouzareah.
si jamais vous voulez y aller,elle et mon grand seront ravi de vous acceuillir
salutations

 

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