pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 25/03/2009 16:53

A BAB EL OUED AU PRINTEMPS C'ETAIT L'ETE
(suite et fin des récits parus les 17 et 22 mars)
Dans les années d'après guerre, le repas du soir réunissait à heure fixe la famille autour des parents et se prenait en respectant la précaution d'usage: portes et fenêtres grandes ouvertes à la recherche d'un courant d'air qui servait le rôle de ventilateur naturel. La soupe qui fumait dans nos assiettes rendait nos fronts luisant de transpiration et la moiteur ambiante gratifiait bien souvent les jeunes de refroidissements et de maux de gorge affectant plus particulièremnt les amygdales.
La chaleur s'installait dans la durée et nous portait à appliquer des idées héritées de coutumes ancestrales pour la rendre moins cruelle. A l'ombre des persiennes closes, sur le rebord des fenêtres, une bouteille enveloppée dans un linge humide, servait à se désatérer tout au long de la journée en buvant l'eau à la régalade. L'avantage n'était pas tant dans l'eau fraîchie que l'on ingurgitait, mais dans l'aspersion du corps qui en résultait. La conservation de la motte de beurre que l'on achetait au détail gardait sa consistance à condition de la placer dans une terrine remplie d'eau que l'on déposait dans un garde manger ajouré d'une moustiquaire. A cette époque, les mamans allaient au marché et dans les petits commerces tous les jours. Elles achetaient le stricte nécessaire aux repas de la journée. Les produits frais comme le poisson ou la viande se consommaient le jour même. Le vin acheté au détail s'aigrissait sous quarante huit heures. Les fruits et légumes fragiles ramollissaient en compote sous quelques heures s'ils restaient empiler dans le couffin. Tous les après midi sur le coup de cinq heures, le son d'une trompette en roseau annonçait l'arrivée du laitier Monsieur Micaleff qui vendait sur le trottoir le lait qu'il venait de traire dans l'étable située au Beau Fraisier sur les hauteurs du quartier. Au retour à la maison, il était vivement conseillé de le faire bouillir en trois montées successives, sinon il tournait et n'était plus consommable au petit déjeuner du lendemain matin. Alors, le lait devenu caillé servait avec du sucre à un dessert de circonstance. Mais cet été qui n'en finissait pas, nous accordait des moments agréables: finie l'obligation de chauffer la grande casserole d'eau pour prendre son bain dans la cuvette émaillée; désormais l'eau à température naturelle du robinet nous contentait pour plusieurs mois. Seule la vénérable glacière, tapissée à l'intérieur de zinc nous fabriquait du froid et conservait les aliments sur deux à trois jours, à condition de l'alimenter quotidiennement d'un morceaude glace acheté chez le marchand de vins. La corvée de glacière consistait à vider chaque matin l'eau de la fonte contenu dans le tiroir au bas du meuble; si par négligence l'opération n'était pas régulièrement respectée, une inondation gagnait la cuisine où éponger, essorer, écoper, essuyer et nettoyer n'était pas de vains mots.
Le repas était certes pris en famille, mais il ne durait pas longtemps,car chacun avait hâte d'aller sur le balcon à la recherche d'une brise qui aurait accordé ses faveurs. Excepté le dimanche soir
à vingt et une heures précises où, après le dîner, toutes les familles de Bab el Oued se retrouvaient dans un silence religieux autour de la TSF pour écouter sur Radio-Alger une émission captivante:"Les maîtres du mystère". Cette émission créait des peurs et des angoisses aux enfants; mais être réunis en famille au cours d'une belle nuit d'été à Bab el Oued, avec la protection de ses jeunes parents,dans l'amour et l'insouciance, c'était sans le savoir le plus beau moment de la vie.
Ainsi, parents et enfants se retrouvaient jusque tard dans la nuit assis en tailleur sur le balcon. Les poignets travaillaient énergiquement en secouant éventails et feuilles de carton pour obtenir un déplacement d'air bienfaiteur. Les conversations avec les voisins se faisaient à voix basse pour ne pas déranger le repos de ceux qui s'étaient déjà couchés. La braise incandescente des cigarettes dans la nuit témoignait de ce rassemblement tardif des gens qui voulaient retarder le plus longtemps possible l'irrespirable fournaise qui occupait l'intérieur des appartements. Les douze coups de minuit de l'horloge de l'école de la place Lelièvre sonnaient le départ pour aller dans les bras de Morphée. Les plus beaux rêves nous procuraient alors la fraîcheur tant espérée en nous faisant nager dans l'eau transparente du Petit Bassin. Par les fenêtres ouvertes, la pleine lune inondait de lumière ma chambre et les objets étiraient leur ombre en oblique dans le même sens. Le sommeil avait du mal à s'imposait dans les nuits caniculaires de mes étés d'enfance, surtout si un moustique s'invitait dans le lit pour boire un coup; il finissait par m'envelopper, je le devait surtout à la fatigue qui me terrassait.
"A Bab el Oued au printemps c'était l'été", depuis 1963, je n'ai plus eu l'occasion de prononcer ces mots, car là où je survis désormais, le printemps et l'été ne se donnent plus rendez-vous comme dans l'Algérie de mes dix ans.

 

De : ArlettteEnvoyer un mail

Le : 25/03/2009 16:24

Bonjour à vous tous,

Semaine difficile à oublier. Nous avons tous souffert de ce terrible bouclage de Bab el Oued. Même nos symboliques Trois Horloges n'ont pas été épargnées, elles furent mitraillées à 14h45, heure à laquelle elles se sont arrêtées. N'oublions pas non plus nos compatriotes lâchement mitraillés à la rue d'Isly. Ils ont payé de leur vie pour nous venir en aide. Une pensée pour tous ceux qui sont morts toutes religions confondues pour en arriver à un véritable gâchis.
Très amicalement à vous tous.

 

De : AMSELLI Jean PierreEnvoyer un mail

Le : 25/03/2009 10:58

je recherche une personne prenommee michele seban d origine d oran et qui a vecu a alger dans les annees 58/60 ce serait un gd plaisir d avoir de ses nouvelles

 

De : kikiEnvoyer un mail

Le : 25/03/2009 10:35

N'oublions pas Andrè LOYACONO enfant de beo mort pour l'Algerie française

 

De : DOMENECH LilianeEnvoyer un mail

Le : 24/03/2009 22:38

POUR G CAVALLINI,
Mon adresse : crespinliliane@yahoo.fr
Merci d'avance

 

De : monique baldacchinoEnvoyer un mail

Le : 24/03/2009 21:48

Bonsoir

Voici l'adresse de soeur Gabriel et Catherine
Maison st-Vincent 81700 BLAU OU BLAN? Je m'excuse mais c'est très mal écrie et j'arrive a peine a déchiffer.

N° de tél... 0563702511.

A bientôt Monica de-làbas

 

De : amselli jean pierreEnvoyer un mail

Le : 24/03/2009 20:08

a lattention de paul missoud :tu as envoye une photo de notre classe de la rue franklin tu peux me contacter ca me ferait tres plaisir

 

De : FATIHAEnvoyer un mail

Le : 24/03/2009 19:32

Bonjour à Tous,

Je me rappelle bien du blocus de Bab El Oued et pour cause. J'habitais le haut de la Rampe Valée et lors de la fusillage entre la Gendarmerie et les gens de Bab El Oued nous nous sommes retrouvés pris entre 2 feux. A ce moment là, un groupe de 5 jeunes gens qui descendaient d'El Biar en voiture pris de panique ont frappé à la porte de notre immeuble pour se cacher. Nous leur avions ouvert. Ils ont été effrayés de se retrouver au milieu de nous, tous musulmans puisque nos anciens voisins pieds noirs avaient déjà quitté l'immeuble. Voyant que nous n'étions pas agressifs, ils nous avaient avoués qu'ils allaient prêter main forte à leurs amis à Bab El Oued. Nous avions trouvé cela très courageux de leur part et nous avions fini l'après midi autour d'un thé à la menthe en attendant la fin de cette fusillade.

Je souhaiterais que si ces personnes lisent mon message puissent prendre contact avec moi. Ce souvenir me reste gravé.

 

De : christiane coppaEnvoyer un mail

Le : 24/03/2009 19:07

Bonjour
Il n'y a pas que ceux qui avaient une passion pour l'algérie, qui ont été tué le 23/03/62
La mère de mon amie a été tué par un garde mobile à bout portant dans la tempe, celui-ci croyait qu'elle avait un révolver dans la poche de son tablier.
Alors qu'elle avait la recette des ventes de la matinée (vente de tissus) elle était avec son mari très connus,
Mme TORDJAM Suzanne, moi c'est tous les jours que je pense à alle.
Nous venions avec sa fille Danielle de la quitter 5 mn avant.
Ayez une pensée pour elle
Amicalement

 

De : anne-marie Balzano-BarzanEnvoyer un mail

Le : 24/03/2009 18:05

Qui pourrait me donner l'adresse de soeur Gabrielle , soeur Catherine, soeur marie-joseph ? merci d'avance Anne-Marie.

 

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