Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

André TRIVES

A notre réunion annuelle de l'ABEO hier 4 juin 2006 au Grand Saint Jean à Aix en Provence, 3000 enfants de Bab el Oued étaient présents avec des regards éblouis comme des gamins

figés devant les cadeaux au pied de l'arbre de Noêl.
Leur excitation mal maîtrisée avait pour objet de retrouver l'ami d'enfance perdu de vue depuis 44 ans.

Existe-t-il au monde, une communauté désirant se revoir après tant d'années pour quelques heures et s'en retourner là où la vie les a transportés avec le coeur empli d'un bonheur indicible?

Je ne le pense sincèrement pas car si l'on
m'avait appris que pour ces quelques petites heures de discussion intense et passionnée, des papy et des mamies pour la plupart, ont parcouru des milliers de km;
venu des Etats Unis, d'Espagne, de Suède, et de tous les coins de France les plus éloignés, j'aurais déclaré:" Ils sont malades ces gens..."

Mais quelle fierté d'être là ensemble à Aix, fiers pour toux ceux qui nous ont quittés et qui de là où ils se reposent, ils ont dû revivre l'émotion et l'enthousiasme qui avait dû les animer lors de leur

émigration vers l'Algérie en partance d'Italie, d'Espagne, de France et d'ailleurs. Et comme nous ils ont dû partager un sentiments de fierté d'avoir créer
leur famille dans ce beau quartier de Bab el Oued où la richesse était l'amour.

Et hier jai eu une pensée pour celui qui est parti il y a quelques jours, bien trop jeune, il habitait bab el Oued, il s'appelait Lyas, il défendait l'esprit de notre quartier,

il était comme nous un" mendiant de l'amour".

Maryvonne GUILLEM

Rognes, un avant-goût du paradis qui me laisse hébétée, abasourdie de bonheur!

La musique céleste, maintenant je le sais, c' est un cha-cha-cha, et on retrouve bien là-bas ceux qu' on a aimés et qui nous ont cruellement manqué.

Non, le temps ne les a pas marqués...il les a magnifiés ! Il émane d' eux tous une tendresse telle que l' on a envie de se blottir dans leurs bras, ce que l' on fait parfois dans l' élan...puis on se

touche: les mains s' étreignent, enserrent un bras, ébouriffent des cheveux (quand il en reste), les épaules se rejoignent, sûres de leur appui.

Et l' on rit beaucoup, souvent, avant de se satelliser à deux ou en petits groupes, pour témoigner de l' existence de l' enfer et de la longueur du temps au purgatoire.

Même s' il lui arrive d' être noir comme nos pieds, on joue de toute façon sur du velours...

Seule la loterie était peut-être superflue : on était déjà tous gagnants !

Mais la communion fut totale, fervente et, quand la lumière a commencé à baisser pour laisser place à l' éclairage des globes des Trois-Horloges, moi j' ai vu très distinctement ...Roro et

Chipette assis chacun sur l' un des genoux du Bon Dieu....Pas vous ?

L' organisateur se doit donc d' être...Félicité !

François ESTEVE

Bientôt la Fête des Mères

J'ai choisi ce beau poème pour toutes nos mamans,dans le souvenir ou dans le présent.

Tu as connu,maman

Bien des heures amères,

Nous étions tous petits,

Nous habitions Alger.

C'était alors la guerre

Et puis nous ont quittés

Tout ceux là qui t'aimèrent....

Nous n'avons plus,bien sûr

Ni le soleil joyeux presque au long de l'année....

Et même au fond,vois-tu,

N'avons plus de toit.

Mais nous avons ton coeur , Tes bras et ton sourire

Nous savons tout cela....

Nous aurions su l'écrire.....

Voila pourquoi papa l'a composé pour toi

de Ollivier René ,un ami - Fête des Mères 1963

Isabelle SINTES née BERTIN

Merci pour votre site , je tiens à rajouter mon ressenti voici mon poème : Certes, il parle d'Alger, mais ,comme on ne peut dissocier Bab-el-Oued d'Alger,je me devais de :

CONJUGUER

J' aimais tant cette ville où je suis née.

Tu aimais comme moi y vivre t'y promener.

Il aimait son soleil,sa blancheur sa beauté.

Nous aimions son sol, ses plages enchantées.

Vous aimiez,ses jardins,ses places, ses marchés.

Ils aimaient tant leur ville, ces gens d'Alger.

CONJUGUER AIMER ALGER,

C'est un peu ne jamais l'oublier.

SINTES Isabelle . I.B.S.

Ajout de photos

- 5 photos dans Retrouvailles de l'ABEO ( Rognes le 23 mai 2010) de Séraphin PONS

BLOT Rachel Josette

En 1971, à Carnoux en Provence se passait la première réunion générale de la communauté Pied Noire, en l'occurence les retrouvailles des gens du Ruisseau d'Alger ..Moments intenses... et l'idée d'une chanson dont je vous livre les paroles écrites en juillet de la même année . Paroles et musique restée dans le tiroir de ma mémoire .

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Tu es là devant moi

Mon pays bien aimé

Tu es là , et tu vois

Que je vais te quitter

Te quitter pour toujours

Comme on quitte un amour

Maintenant je le sais

Je ne dois plus espérer

Adieu, terre d'espérance

Adieu, terre de souffrance

Adieu, terre de mon enfance

Je m'en vais, pour toujours

Ils sont venus les amis

Me saluer au quai

Ils savent bien, eux aussi

Qu'ils vont devoir tout quitter

Mais ceux, qui restent à jamais

Ceux qui ne peuvent plus marcher

Pourront ils nous pardonner

De les avoir abandonnés ?

Adieu, terre d'espérance

Adieu, terre de souffrance

Adieu, terre de mon enfance

car je pars, pour toujours

Encore adieu, terre de mon enfance

Encore adieu, tu le vois ,je m'en vais

Ne plus te voir, mon pays, ma souffrance

Ne plus te voir, c'est ça, mon désespoir

Le bateau s'en va

Et je laisse tout là

Encore adieu mon beau pays

oui, maintenant tout est fini

Mais malgré ces années,

Ces années d'exilés,

Nous nous retrouverons tous, un jour

OUi malgré ces années

Qui nous ont vu pleurer

Nous rirons à nouveau tous, un ,jour

Ce beau jour est arrivé

Nous voilà tous rassemblés

A parler de nos beaux souvenirs

Du plus beau des souvenirs

Le souvenir du Pays,

Le souvenir de Notre Algérie

Regardez bien les enfants

Regardez vos parents

Avoir ces yeux d'amoureux

Quand ils parlent du ciel bleu

De leur pays tant aimé

Souvenirs, vous vivrez à Jamais

Alors chantons tous en coeur

Chantons tous, pleins de bonheur

Chantons tous, Notre Algérie

Que s'efface le présent

Que reviennent nos vingt ans

Puisque tous, aujourd'hui

Respirons l'air d'Algérie ........

La la la la la la

la la la la la la

Algérie ......

la la la la la la

la la la la la la

Algérie ......

S'est effacé le présent

Sont revenus nos vingt ans

Oui, nous tous, aujourd'hui

Respirons l'air ..... d'Algérie ....

BLOT Rachel Josette

Poème écrit alors que j'avais une vingtaine d'années et j'en ai 63.

Quand arrivera le moment de te dire adieu, mon enfant Tu laisseras bruire le vent emportant mes rêves d'enfant Car mon esprit s'envolera mon esprit vagabondera Vers le Pays où je suis né Vers cette belle baie d'Alger

On l'appelait Consolation On y vivait avec passion Toutes les histoires de la vie C'était hier, en Algérie

Ecoute l'enfant Ecoute le vent Le vent de l'histoire Du peuple Pied Noir

On l'appelait Consolation Cet amalgame de nations Comme il faisait bon respirer Ce coin de Mediterranée

Ecoute l'enfant Les histoires d'antan Qui donnent à ton coeur Ce plein de chaleur

On l'appelait Consolation C'était notre âme, notre maison Un beau royaume pour nos vieux Jusqu'à ce triste jour d'adieu

Ecoute l'enfant Le murmure du vent Du vent du Banc Blanc Cher à tes parents

Malgré ces années d'exilés Malgré cette plaie refermée Malgré ton regard plein d'amour Elle sera en nous, toujours La Consolation

Ecoute l'enfant Il gémit, le vent Et pleure chaque soir Son peuple Pied Noir

Message d'Amour pour le pays

...Mon pays...Je n’ai qu’un pays,

il est tout pour moi,

il est toute ma vie.

Je n’es qu’un Pays, toi mon Algérie, il me dit

qu’il m’aime et que je suis jolie !

Je n’es qu’un pays,

là-bas,toi mon Algérie ,

il sait oui ,tout l Amour,

que j ai pour lui.

Je suis, si loin de lui,

je sais qu’il est ma vie,

qu’il pense à moi et,

que c’est pour la vie...

A TOI MON ALGERIE MA VIE MON BEAU PAYS

Momo NEMMAS

Poèmes dédiés à tous mes amis qui se sont inquiétés pour moi et traduits de la Nouba Raml Maya du patrimoine Arabo - Andalou. Alger, le 06 Mars 2006 - MOMO

POEME 1 –(BTAYHI)

Ce soir oublie tes soucis Qui sait ce que demain sera

Lève-toi à l’aube, laisse le vin couler à flots Et épuise tes dons entouré d’aimables belles

Lève-toi et jouis de cet instant de bonheur La (vraie) vie est le divertissement

Ô échanson, emplis la coupe à ras bord Et verse-nous à boire à l’insu du délateur

Qu’il fait bon être en agréable compagnie près du bassin Au déclin du soleil

POEME 2 -( DARDJ)

L’aurore s’est levée Mon esprit est ensorcelé Et mes paupières refusent de se fermer

Jusqu’à ce que vienne La belle aux joues d’hyacinthe Comment résister à son regard ? Bois au calice d’argent !

Toi l’échanson Passe à la ronde les coupes Emplis-les du jus des vignes

La mélodie du luth Et la belle aux cils clos Quel ravissement ! Pour elle je donnerai toute ma fortune !

Momo NEMMAS

O mon bien aimé pays Que j'ai quitté malgré moi

Ce n'est pas le fait de mon choix Mais de la chance et du destin

Même si moi j'habite ailleurs Toi tu habites dans mon coeur

Voici ma raison tarée Qui refuse de bien se tenir

Elle suit aveuglement le destin Et m'a chassé de ma maison

Pour me jeter comme un aliéné en éxil Dans la tristesse et les ténèbres

Heureux qui deviendrait étourneau Et voyagerait à sa guise

A la saison des olives il partirait A tire d'aile au-dessus des mers

Et visiterait le pays Pour y revoir les êtres chers

Un jour dans mon rêve J'embarquai et pris la mer

Je me retrouvai vite chez moi A la joie de ceux que j'aime

Mais je me reveillai dans la nuit Tandis que je dormais en exil

Ô Saints Gardiens et Résidents des montagnes Des montagnes de mon pays

De grâce lancez-moi une corde Et priez pour que je retourne chez moi

Me voici l'otage de la mer Qui m'isole de ma terre natale

d'après S.AZEM décédé à Moissac - Côte Saint Laurent le 28 Janvier 1983

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