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Le : 27/03/2022 11:37
Pour moi le 23 Mars 1962 est gravé dans ma mémoire / mort de mon parrain :
Je vous transmet le témoignage que j'ai retrouvé concernant l'assassinat de mon parrain le 23 Mars 1962 à Alger :
Comme promis je vais vous raconter mon 23 mars . Je m’appelle georgette RODRIGUEZ ;
A l’époque j’avais 15 ans et je vivais avec mes parents au 51 boulevard de champagne (en bas de la carrière Jaubert, dans la cité des combattants).
Ce jour là, nous étions tous à la maison puisque personne n’était au travail.
L’ambiance était lourde ! de quoi ? Je ne sais pas trop.
En début d’après midi, les gens sont sur les balcons et tout le monde y va de ce qu’il sait ou qu’on lui a dit.
Des suppositions à n’en plus finir.
Puis des bruits sourds qui viennent d’on ne sait où. Des tirs. On rentre vite dans les appartements où on espère être en sécurité. Moi, je suis dans le couloir de l’appartement en compagnie de ma mère et de notre voisine , madame VILLEMEU ; Les choses ont l’air de devenir plus graves.
Mon père est dans la cuisine : il regarde à travers les volets fermés quand , soudain, un bruit de tirs effrayant !!!
Nous sommes au cinquième étage , le dernier, et on a l’impression que les tirs sont tirés de tout près (sans doute des avions ?)
Soudain, je ressens un grand coup dans ma jambe et je m’écroule. Ma mère, affolée, appelle : « François ! François ! »
Pas de réponse….
Elle se précipite dans la cuisine et là, elle voit son mari à terre dans une grande flaque de sang . La pièce est criblée d’impacts de tirs à hauteur des armoires.
Elle appelle « au secours !! »
Le voisin du troisième, monsieur SOTOCA monte et voit le désastre. Il se dépêche de nous faire descendre chez lui : là on me soigne avec les moyens du bord ( c’est à dire pas grand chose en vérité !!)
J’ai un grand trou dans la cuisse, mais la balle n’est pas sortie.
On reste là, tous atterrés et sans rien comprendre de la situation .
Un moment plus tard, les militaires arrivent en criant qu’il y a des tireurs de l’OAS dans l’immeuble. Ils n’écoutent personne (ils ont peur).
Monsieur VILLEMEU qui se trouve avec nous ouvre la porte de chez monsieur SOTOCA pour aviser que sa femme se trouve en haut, et là, à bout portant, sans un mot, on lui tire dessus.
Il s’écroule ! Monsieur SOTOCA le rentre en le tirant par le bras : Il a reçu le tir dans le ventre : il mourra plus tard dans les bras de monsieur SOCOTA qui ne peut rien faire pour lui.
La nuit passe pour nous tous entassés dans un placard
Le lendemain, je ne sais pas trop comment arrive une ambulance qui veut m’emmener. Je ne veux pas, mais on arrive à me convaincre, et me voilà partie.
En ambulance, tout le long du chemin, j’ai l’impression d’être dans un film.
Des militaires en armes : des engins. Une sensation que le monde s’est écroulé.
J’arrive à l’hôpital MUSTAPHA : on me fait une radio, on me donne une tisane : le temps passe ; je suis amorphe, je n’arrive pas à penser. Je me sens seule. Quand un monsieur s’approche de moi et me demande ce qu’il y a.
Il est officier de marine. Je lui raconte tout.
Il me dit : « Tu n’as pas de famille en dehors de Bab el Oued ? »
- « Oui, ma s½ur et mon beau frère qui habitent à El Biar, Monsieur et madame Molto ".
Il se charge de les contacter par téléphone et le soir même, mon beau frère et mon oncle viennent.
Je les mets au courant et puisqu’on ne me fait rien, ils décident de m’emmener après avoir signé une décharge , et je pars en voiture pour la clinique des Orangers, où on m’opère rapidement.
La balle avait été arrêtée par l’os et je garde encore aujourd’hui ce macabre souvenir. (note du rédacteur : il ne pouvait s’agir que d’une balle qui avait ricoché, sans quoi, le fémur aurait certainement explosé !!) Voilà mon 23 mars !! !
Il me faut dire aussi comme ultime souvenir que les militaires qui ont fouillé notre appartement où il y avait un mort ( !!) et sans faire de sentiments, ont volé les économies de ma mère !!
Et en plus, c’étaient des voleurs
Je vous transmet le témoignage que j'ai retrouvé concernant l'assassinat de mon parrain le 23 Mars 1962 à Alger :
Comme promis je vais vous raconter mon 23 mars . Je m’appelle georgette RODRIGUEZ ;
A l’époque j’avais 15 ans et je vivais avec mes parents au 51 boulevard de champagne (en bas de la carrière Jaubert, dans la cité des combattants).
Ce jour là, nous étions tous à la maison puisque personne n’était au travail.
L’ambiance était lourde ! de quoi ? Je ne sais pas trop.
En début d’après midi, les gens sont sur les balcons et tout le monde y va de ce qu’il sait ou qu’on lui a dit.
Des suppositions à n’en plus finir.
Puis des bruits sourds qui viennent d’on ne sait où. Des tirs. On rentre vite dans les appartements où on espère être en sécurité. Moi, je suis dans le couloir de l’appartement en compagnie de ma mère et de notre voisine , madame VILLEMEU ; Les choses ont l’air de devenir plus graves.
Mon père est dans la cuisine : il regarde à travers les volets fermés quand , soudain, un bruit de tirs effrayant !!!
Nous sommes au cinquième étage , le dernier, et on a l’impression que les tirs sont tirés de tout près (sans doute des avions ?)
Soudain, je ressens un grand coup dans ma jambe et je m’écroule. Ma mère, affolée, appelle : « François ! François ! »
Pas de réponse….
Elle se précipite dans la cuisine et là, elle voit son mari à terre dans une grande flaque de sang . La pièce est criblée d’impacts de tirs à hauteur des armoires.
Elle appelle « au secours !! »
Le voisin du troisième, monsieur SOTOCA monte et voit le désastre. Il se dépêche de nous faire descendre chez lui : là on me soigne avec les moyens du bord ( c’est à dire pas grand chose en vérité !!)
J’ai un grand trou dans la cuisse, mais la balle n’est pas sortie.
On reste là, tous atterrés et sans rien comprendre de la situation .
Un moment plus tard, les militaires arrivent en criant qu’il y a des tireurs de l’OAS dans l’immeuble. Ils n’écoutent personne (ils ont peur).
Monsieur VILLEMEU qui se trouve avec nous ouvre la porte de chez monsieur SOTOCA pour aviser que sa femme se trouve en haut, et là, à bout portant, sans un mot, on lui tire dessus.
Il s’écroule ! Monsieur SOTOCA le rentre en le tirant par le bras : Il a reçu le tir dans le ventre : il mourra plus tard dans les bras de monsieur SOCOTA qui ne peut rien faire pour lui.
La nuit passe pour nous tous entassés dans un placard
Le lendemain, je ne sais pas trop comment arrive une ambulance qui veut m’emmener. Je ne veux pas, mais on arrive à me convaincre, et me voilà partie.
En ambulance, tout le long du chemin, j’ai l’impression d’être dans un film.
Des militaires en armes : des engins. Une sensation que le monde s’est écroulé.
J’arrive à l’hôpital MUSTAPHA : on me fait une radio, on me donne une tisane : le temps passe ; je suis amorphe, je n’arrive pas à penser. Je me sens seule. Quand un monsieur s’approche de moi et me demande ce qu’il y a.
Il est officier de marine. Je lui raconte tout.
Il me dit : « Tu n’as pas de famille en dehors de Bab el Oued ? »
- « Oui, ma s½ur et mon beau frère qui habitent à El Biar, Monsieur et madame Molto ".
Il se charge de les contacter par téléphone et le soir même, mon beau frère et mon oncle viennent.
Je les mets au courant et puisqu’on ne me fait rien, ils décident de m’emmener après avoir signé une décharge , et je pars en voiture pour la clinique des Orangers, où on m’opère rapidement.
La balle avait été arrêtée par l’os et je garde encore aujourd’hui ce macabre souvenir. (note du rédacteur : il ne pouvait s’agir que d’une balle qui avait ricoché, sans quoi, le fémur aurait certainement explosé !!) Voilà mon 23 mars !! !
Il me faut dire aussi comme ultime souvenir que les militaires qui ont fouillé notre appartement où il y avait un mort ( !!) et sans faire de sentiments, ont volé les économies de ma mère !!
Et en plus, c’étaient des voleurs
Le : 26/03/2022 14:08
Bonjour, je cherche à contacter Mr Christian Timoner, son histoire est réellement pleine d'informations. Et puisque je travaille sur l'exploitation de tuf à bab el Oued à l'époque bien avant la présence française en Algérie, je cherche à déceler la localisation des carrières de tuf à bab el Oued ou bien bouzaréah à l'époque, proprement dit je cherche à déterminer d'où il vient le tuf employé dans les demeures de la casbah d'Alger, surtout comme pierre à colonne et encadrements des portes dans ces anciennes maisons.
J'attends votre réponse.
Très cordialement
J'attends votre réponse.
Très cordialement
Le : 26/03/2022 09:27
Aujourd'hui,26 Mars,souvenons nous de ceux qui,morts et bléssés de la rue
dIsly etaients là pour demander la levée du blocus de Bab El Oued.
Quils restent toujours presents à notre esprit..
Le : 25/03/2022 10:35
Une pensée, en ce triste anniversaire, pour André Sérralta âgé de 19 ans, il était accompagné de Serge, je ne me souviens plus le nom de famille. Il a prit une balle de douze sept en pleine poitrine, tirée par un garde mobile. C’était un type bien, avec Serge il était membre de Delta 5 je crois, avec Gaby Anglade.
Ses parents avaient ouvert une boulangerie à Narbonne après 62.
Mort pour rien, qu’il repose en paix.
Ses parents avaient ouvert une boulangerie à Narbonne après 62.
Mort pour rien, qu’il repose en paix.
Le : 24/03/2022 16:36
J'apprends a l'instant que Monsieur ANDRE BERNEBEU est dcd et que ses obsèques se déroulent cet après midi a LA CIOTAT. DESOLE de ce retard, Mon épouse et moi-même présentons nos sincères condoléances a son Frère EDOUARD, JOSE et leur Famille. Un enfant de BAB-EL-OUED est parti, un CHAMPION des scooters VESPA, qui ne connait pas ces trois frères, des As dans leur domaine; Il reposera en ,paix, c'est sur ! ! !
Le : 23/03/2022 19:06
Triste journée que celle-ci il y a 60 ans....!Une pensée émue à ces morts pour rien!
Que Dieu les bénisse ainsi qu'à leur famille.
Que Dieu les bénisse ainsi qu'à leur famille.
Le : 23/03/2022 17:02
Pour ma part,j'ai été embarqué avec mon pere et mon frere à la caserne d'Orléans descendu des camions à coups de crosse de fusil.Ensuite mon pére et mon frere sont partis a Paul Cazelles et moi au lido sous des guitounesgardés par des miradors.Ensuite direction Beni Messous dans des locaux libérés du FLN sans etre nétoyés vous voyez le tableau.
Le : 23/03/2022 14:39
Il y a 60 ans, à cette heure-ci nous étions sur la terrasse de notre immeuble quand çà s'est mis à mitrailler de partout et ce tout l'après-midi. Nous nous sommes réfugiés avec tous nos voisins au sous sol.
Une balle avait traversé notre porte d'entrée à hauteur d'homme.
Le lendemain matin mon frère Robert sur le balcon prenait une balle tirée par un zouave, hospitalisé à l'hôpital Maillot, nous sommes restés sans nouvelle pendant 4 jours.
Dans le même temps mon père et tous les hommes du quartier partaient pour Port Gazelles.
Nous avons souffert et nos grands parents encore plus. Alors quand je vois ces personnes âgées d'Ukraine, je pense à mes aïeux. Et encore nous nous n'avons pas souffert de la faim et du froid. Quelle horreur cette guerre.
Une balle avait traversé notre porte d'entrée à hauteur d'homme.
Le lendemain matin mon frère Robert sur le balcon prenait une balle tirée par un zouave, hospitalisé à l'hôpital Maillot, nous sommes restés sans nouvelle pendant 4 jours.
Dans le même temps mon père et tous les hommes du quartier partaient pour Port Gazelles.
Nous avons souffert et nos grands parents encore plus. Alors quand je vois ces personnes âgées d'Ukraine, je pense à mes aïeux. Et encore nous nous n'avons pas souffert de la faim et du froid. Quelle horreur cette guerre.
Le : 23/03/2022 13:12
Bonjour….
Paul Cazelles !!! Mon frère Francis LAURO, pas encore 17 ans en mars 1962, a été embarqué, lors de la rafle menée par l’armée, nous habitions avenue de la Bouzareah…. Il est revenu 15 jours plus tard dans le dernier camion du convoi, le dernier embarqué….. triste souvenir et énorme pensée pour mes parents, et surtout ma maman, et mon frère qui ne sont plus présents et qui étaient au c½ur de ce douloureux épisode de « Notre Guerre »…. Bien à Vous Tous …..
Paul Cazelles !!! Mon frère Francis LAURO, pas encore 17 ans en mars 1962, a été embarqué, lors de la rafle menée par l’armée, nous habitions avenue de la Bouzareah…. Il est revenu 15 jours plus tard dans le dernier camion du convoi, le dernier embarqué….. triste souvenir et énorme pensée pour mes parents, et surtout ma maman, et mon frère qui ne sont plus présents et qui étaient au c½ur de ce douloureux épisode de « Notre Guerre »…. Bien à Vous Tous …..