pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 14:40


Pour André TRIVES

Merci pour ce voyage à travers le temps. Et merci d'avoir partagé avec nous ces souvenirs qui sont de véritables richesses.
Tamene Merzak.

 

De : gigi2Envoyer un mail

Le : 11/03/2008 14:04

A André Trives,

Merci, de nous avoir fait partager ce temps de la vie simple d’alors. Votre récit, plein de joie et de mélancolie, aussi, rappelle à chacun de nous ses propres souvenirs. D’un temps ou l’amitié et la solidarité, entre toutes communautés confondues, étaient réelles.

Gigi2

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 12:24

Slimane et Omar

L'enfance c'est des moments de vie rangés méticuleusement dans la bibliothèque de sa mémoire et qui reviennent en boucle tout le temps dès qu'un signe vous relie à ce passé de vérité. Ce signe peut être une odeur, un son ou la lecture d'un simple mot qui vous transperce d'émotion. Dernièrement sur notre site un message de l'ami Merzak portait ces mots:"Slimane le charbonnier"; mon regard s'est immédiatement embué, ces mots étaient lourds de signification pour moi, ils représentaient toute mon enfance à Bab el Oued.
Slimane DOUDOU et son frère Omar tenaient un commerce de charbon juste en face du magasin de vins et liqueurs de mes parents au 4 rue des Moulins. Ils étaient originaires de Bounoura près de Ghardaïa (Mzab) et m'avaient vu naître en 1941. Entre mes parents et les Doudou, il y avait bien plus que de l'amitié. Pendant les années 39/40 alors que mon père était mobilisé sur le front en France, Slimane rendait de nombreux services à ma mère qui gérait seule avec un enfant de 3 ans le magasin. Il intervenait quotidiennement pour placer les lourds tonneaux de vin sur le chantier; sans son aide, ma mère n'aurait pas pu assurer la marche du commerce.
Le magasin de Slimane était une véritable caverne d'Ali Baba. On y trouvait tous les produits de droguerie vendus au détail et à l'air libre; si bien qu'en entrant dans l'espace réduit qui accueillait les clients, on avait les yeux et la gorge qui piquaient. Dans un grand tonneau situait à la droite de l'entrée, recouvert d'un plateau, se trouvait contenu de la sciure de bois utile pour éponger la pluie, et au dessus une balance romaine servant à peser le charbon qui était stocké dans la pièce arrière jusqu'au plafond. Inévitablement, de temps en temps, la pile de charbon dégringolait brutalement, semant la panique dans le magasin et dans la rue où un immense nuage de poussière noire se répendait telle l'encre de sépia sur une proie. Les haïks blancs des femmes sorties précipitamment sur le trottoir pour respirer avaient radicalement changé de couleur; et Slimane comme un capitaine de navire en train de sombrer, sortait le dernier enveloppé d'un nuage étouffant tel Aladin de sa lampe magique. Avec un sourire à la "Afric-film" d'où ressortait avec innocence le blanc lumineux de ses yeux et de sa dentition, il se confondait en excuses auprès des voisins et l'incident était clos. En pénétrant dans le local, on était saisi par une ambiance de catacombe où l'ampoule électrique recouverte de poudre fine distillait une lumière tamisée comme dans une boîte de nuit. Deux calendriers côte à côte étaient fixés au mur: le traditionnel et celui de l'Hégire écrit en arabe; et entre, une grande main de Fatma de couleur verte, sertie de paillettes qui prévenait:" ici vaut mieux ne pas mettre les yeux" et malheur à celui qui essayera " Rhamsa laïnik". Du comptoir servant de caisse, submergé de facture et du traditionnel carnet "marques!" faisant crédit aux clients, aux rayonnages où s'entassaient des produits les plus hétéroclites: kanoun, lampe à pétrole, veilleuses, fourneau à pétrole, déboucheurs de fourneaux, mèche à lampe, bougies vendues à l'unité, cristeaux de soude, naphtaline, pinceaux à chaux en alfa, lavette en filasse, éventail et soufflet (marora) pour kanoun, alcool à brûler et pétrole tirés d'un tonneau métallique, lessiveuses, savon de Marseille en paillettes, blanc d'Espagne, brillantine Roja, le "ça sent bon" (banita), paquets de lessives Bonux et Persil, pompes à flytox, poudres à teintures, henné, encens(jaoui) et pour les superstitieux: graines pour kanoun(fassour) et tarentes séchées (téta): tout sans exception était noirci de poussier. A chaque vente, il époussetait le produit en soufflant énergiquement d'une expiration profonde comme un trompettiste de jazz afin de retrouver l'étiquette qui donnait le prix. Quand j'allais "faire" de la monnaie pour mon père, au retour je n'échappais jamais aux salissures du noir de charbon qui font la réputation légendaire des charbonniers.
Un jour Slimane est rentré dans le magasin de mes parents, propre comme un sou neuf et vêtu d'un costume européen avec une petite valise à la main. Je devais avoir entre 9 et 10 ans. Il venait chjercher mon père qui avait aussi préparé sa valise en carton pour rejoindre la gare d'Alger et prendre le train "inox" en direction d'Oran. Tous les deux étaient de fervents supporters de l'équipe de foot le R S A (Red Star Algérois) et ils allaient assister à un match de coupe. Leurs idoles s'appelaient: GANEM, PONSETTI, VERMEUIL, ZAIBECK, CAILLAT, MAOUCH, les frères MAGLIOZZI,DHIEL... Je les avais accompagnés jusqu'au tram place de l'Alma et leur au revoir dégageait une immense joie d'aller vivre ce beau moment de plaisir ensemble.
Je me revois âgé de 5 ou 6 ans dans le calme d'un après midi d'été, Slimane me juchait en amazone sur le cadre de son vélo et me faisait faire le tour de l'immeuble par la rue de Chateaudun et la rue du Roussillon. L'air chaud qui caressait mon visage me donnait une sensation de rafraîchissement comme le ventilateur qui tournait au plafond de chez Prosper le marchand de tissus. Il s'excusait parfois de ne pas pouvoir me ballader à nouveau et me disait:" André, j'ai pas le vélo, il est en réparation chez Kallista".
Chaque midi, le magasin dégageait des odeurs de cuisine; Slimane préparait le repas. Je le revois activant par saccade la pompe du fourneau à pétrole comme une pompe à bicyclette et me disant poliment:" André, tu manges avec moi ?" Il faut bien reconnaitre que Slimane et Omar étaient déjà des travailleurs immigrés dans leur propre pays. Ils travaillaient à Bab el Oued loin de leur famille qu'ils retrouvaient une fois tous les 2 ou 3 ans. A cette occasion ils s'habillaient avec fierté dans le tradistionnel costume des gens du sud tout de blanc vêtu; ils allaient enfin retrouver femme et enfants qu'ils avaient regardés durant de longs mois de labeur et d'isolement pénibles sur de minuscules photos en noir et blanc délavés.
C'était çà notre vie; remplie de scènes pittoresques d'une époque totalement révolue et que nous partagions parce qu'elles faisaient partie de notre destin commun.
Dans le quartier nous nous connaissions de père en fils depuis des générations. Les fils prenaient la suite des parents et cela semblait éternel.
Les charbonniers Slimane et Omar rendaient des services à tout le quartier et tout le quartier les considérait comme de la famille.

 

De : claude-franceEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 03:44

Bonsoir Fifi

ici a Montreal il y a une famille de Fort de l eau la famille ARCUCCI je frequente surtout
Annie
est ce que tu connais cette famille
France

 

De : fifi gasso epouse borrasEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 03:12

j'ai lu un message de engel-guillerminet dans le forum
je voulais lui repondre mais je n'ai pas trouve son e mail
je voulais lui dire que j'ai ete a l'ecole avec odile et christiane mais a fort de l'eau
Sur le site de fort de l'eau et celui de bernard venis je me permet de citer des sites je ne sais pas si j'en ai le droit mais il trouvera des photos que j'ai envoye
je me tiens a sa disposition pour des renseignements et si odile et christiane se souviennent de moi je leur fais mes amities
Elles peuvent me contacter sur mon e mail
amities et encore merci pour votre site

 

De : DanielEnvoyer un mail

Le : 10/03/2008 23:11

à Alfred Langlois

Bonjour,
Si le prénom du fils ainé Cherqui c'était Sylvain alors son Cabinet se trouvait Rue des Moulins au n°5.
Amitiés
Daniel

 

De : huguetteEnvoyer un mail

Le : 10/03/2008 19:42



Je n'arrive pas a envoyer mon message ?

 

De : huguette MarchEnvoyer un mail

Le : 10/03/2008 13:09

Je suis nouvelle sur ce site qui est tres interressant
Qui parmi vous aurait connu Me Bénincaza Marie
Bd de Champagne
Merci d'avance pour vosrenseignements

 

De : PierretteEnvoyer un mail

Le : 10/03/2008 12:41

Oui Monique ma belle s 1/2 ur Paule (Sanabre) a vécu avec mes parents , et Guy son mari pendant qqs années à Tassin la demie lune (hors de Lyon) . En déspération de trouver un logement souvent refusé aux pieds noirs comme eux..Ils avaient acheter un hotel et la' Guy a exercé comme Chef pendant qqs temps. Aprés la mort de mes parents, Guy mais surtout Paule ce sont occupés de Denis le frére jumeaux de Guy qui etait retardé. Denis adorait sa Po-Paule et il est même mort dans ses bras, aprés avoir vécu un ans dans son propre lit mourant d'un cancer.
Ma fille Monique aimait beaucoup son oncle et sa tante, et a' l'occasio d'un marriage au Colorado où toute ma smala a été réunie, elle leur a payer un voyage de 1êre classe aux Etats Unis, qui comprenait des détours à New York City, Denver, Colorado, Maryland et finalement Miami. Si vous regardez sur mon web site vous verrez les photos de tout le monde. même celle de l"Hotel des 3 Renards" ainsi que Guy et Paule avec moi et 5 de mes 6 enfants.. et une autre intitulée "La bonne vie en Provence" avec Guy, Paule, Monique et Denis.

http://www.jaykomare/.com/pierrette/

D'ailleurs si vous m'envoyer un e mail je vous donnerais son numéro de téléphone. pkomarek25@aol.com
Je suis certaine qu'elle sera contente d'avoir de vos nouvelles.
Au sujet de Dr Goéau, vous avez sans doute raison, j'ai dû le confondre avec le fils de quelqun d'autre!

Pierrette

 

De : LANGLOIS Alfred (Freddy)Envoyer un mail

Le : 10/03/2008 12:10

A propos de la famille Cherqui.
J'ai bien connu cette famille de Bab El Oued. J'ai été, avec un des fils ADRIEN, pendant quatre ans au CC FRANKIN.
En effet ils demeuraient rue Général Verneau, à l'angle des escaliers de la rue Suffren, un grand appartement au rez de chaussée.
A l'époque, le fils ainé était dèjà medecin et avait son cabinet dans une rue du marché, il y avait deux autres garçons et je crois me souvenir également deux fillettes.
Le papa travaillait au PTT.
D'après une de leur ancienne voisine, de ma connaissance, ADRIEN serait devenu medecin, lui aussi, et serait, hélas, décédé.
Si un internaute a des nouvelle de cette famille je serais heureux d'en etre informé.
D'avance merci
Amitiès babelouédiennes.
Freddy

 

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