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Le : 12/05/2009 18:24
BONJOUR A TOUS
POUR ANDRE TRIVES
C'EST UN VRAI BONHEUR DE VOUS LIRE QUE D'EMOTION
SOUVENIRS DE NOS JOIES D'ADOLESCENTS
RETOUR SUR NOTRE PASSE QUI NOUS ONT LAISSES DES TRACES
NOTRE CHERE CITE DE LA CONSOLATION FACE A L'EDEN
PLAGE DE NOTRE ENFANCE PETIT TRESOR OU TOUS LES ENFANTS DE LA BEO
SE RETROUVAIENT MERCI ET BRAVO
BONNE SOIREE A TOUS
ANDREE
POUR ANDRE TRIVES
C'EST UN VRAI BONHEUR DE VOUS LIRE QUE D'EMOTION
SOUVENIRS DE NOS JOIES D'ADOLESCENTS
RETOUR SUR NOTRE PASSE QUI NOUS ONT LAISSES DES TRACES
NOTRE CHERE CITE DE LA CONSOLATION FACE A L'EDEN
PLAGE DE NOTRE ENFANCE PETIT TRESOR OU TOUS LES ENFANTS DE LA BEO
SE RETROUVAIENT MERCI ET BRAVO
BONNE SOIREE A TOUS
ANDREE
Le : 12/05/2009 17:07
pour hélène TABONI
tout d'abord un grand bonjour avec mes meilleurs pensées d'ancien voisin immédiat de chez vous les TABONI;
je me permets juste de te corriger légèrement car c'est nous les BOUDJEMA qui logions à côté de chez vous (nous logions au 1er étage porte rouge, vous c'était, je cois la verte et notre voisin de gauche, je me souviens plus lequel avait la bleu. mais c'était en réalité le 3ème étage en allant de la cave qui formait le 1er étage si tu te souviens, le 2ème étant le rez de chaussée où nous jouions et la famille qui habitait devant l'ascenceur dont tu parles, c'était la famille benmahdia (le champion de boxe de l'époque)qui était en réalité le concierge.
effectivement, je me souviens de la famille PANDOLFI et MARTINEZ.Moi, j'étais petit garçon mais je me souviens bien que ma mère, que dieu ait son âme, allait souvent chez vous.Effectivement, aujourd'hui, je ne réside plus à la cité des Eucalyptus depuis 1972 car j'habite à Dar El beida ( Ex. Maison-blanche à proximité de l'aéroport d'Alger soit à 20km d'Alger et de la cité des eucalyptus.
je te remercie d'avoir répondu à mon appel et reste à ta disposition pour essayer de nous remmémorer nos souvenirs communs de notre cité.
Bien à toi, rachid
tout d'abord un grand bonjour avec mes meilleurs pensées d'ancien voisin immédiat de chez vous les TABONI;
je me permets juste de te corriger légèrement car c'est nous les BOUDJEMA qui logions à côté de chez vous (nous logions au 1er étage porte rouge, vous c'était, je cois la verte et notre voisin de gauche, je me souviens plus lequel avait la bleu. mais c'était en réalité le 3ème étage en allant de la cave qui formait le 1er étage si tu te souviens, le 2ème étant le rez de chaussée où nous jouions et la famille qui habitait devant l'ascenceur dont tu parles, c'était la famille benmahdia (le champion de boxe de l'époque)qui était en réalité le concierge.
effectivement, je me souviens de la famille PANDOLFI et MARTINEZ.Moi, j'étais petit garçon mais je me souviens bien que ma mère, que dieu ait son âme, allait souvent chez vous.Effectivement, aujourd'hui, je ne réside plus à la cité des Eucalyptus depuis 1972 car j'habite à Dar El beida ( Ex. Maison-blanche à proximité de l'aéroport d'Alger soit à 20km d'Alger et de la cité des eucalyptus.
je te remercie d'avoir répondu à mon appel et reste à ta disposition pour essayer de nous remmémorer nos souvenirs communs de notre cité.
Bien à toi, rachid
Le : 12/05/2009 16:17
Bonjour à tous les anciens de B.E.O.
Une photo inédite de l'école maternelle Suffren est sur le site.
Certains se reconnaîtront.
A bientôt à Rognes. Amicalement.
Le : 12/05/2009 12:46
pour RACHID BOUDJEMA
BONJOUR RACHID JE ME PERMET DE VOUS REPONDRE CAR NOUS HABITIONS LA MEME CITE? LE MEME BATIMENT DANS LA MEME ENTREE .
VOUS AU REZ DE CHAUSSEE NOUS AU 1ER ETAGE . DANS LA MEME ENTREE QUE NOUS IL Y AVAIT LA FAMILLE MARTINEZ AU 8EM ETAGE, LA FAMILLE PANDOLFI ET SES 3 PETITS ENFANTS AU 6EM ETAGE, MME PASQUITO AU SOUS SOL .
VOTRE PORTE D'ENTREE ETAIT A COTE DE L'ASSENCEUR.
AU PLAISIR DE VOUS RELIR . AMITIE UNE ENFANT DE LA CITE DES EUCALYPTUS
BONJOUR RACHID JE ME PERMET DE VOUS REPONDRE CAR NOUS HABITIONS LA MEME CITE? LE MEME BATIMENT DANS LA MEME ENTREE .
VOUS AU REZ DE CHAUSSEE NOUS AU 1ER ETAGE . DANS LA MEME ENTREE QUE NOUS IL Y AVAIT LA FAMILLE MARTINEZ AU 8EM ETAGE, LA FAMILLE PANDOLFI ET SES 3 PETITS ENFANTS AU 6EM ETAGE, MME PASQUITO AU SOUS SOL .
VOTRE PORTE D'ENTREE ETAIT A COTE DE L'ASSENCEUR.
AU PLAISIR DE VOUS RELIR . AMITIE UNE ENFANT DE LA CITE DES EUCALYPTUS
Le : 12/05/2009 10:38
A mon BOF TRIVES André. Tu n'as pas ton pareil pour nous faire trembler d'émotion, de souvenirs en souvenirs, dur trés dur est ce retour en arriere, plus de 50 ans, moi qui habitait au dessus de l'EDEN, cette plage qui a vue tant de couples se former, ces rochers que nous avions tous baptisés, le plat, le personnel, le gros, le sous l'eau le petit bassin, le petit chapeau, derriere les cabanons de Raisville, il y avait l'hippocampe,et le pigeonnier, tout ça est enorme dans mon esprit, QUELLE PLAGE mes ami(es). Parti a 21 ans de ce petit paradis, la plaie n'est toujours pas refermée, l'histoire etant ce quelle est, pas facile, mais pas facile du tout. Rendez vous le 31 Mai a ROGNES sous un beau soleil.
Le : 12/05/2009 10:16
Mon trés cher ANDRE,s'il y une journée de ma vie dont je me rappellerais , c'est bien celle là.Je peux même te dire ce que j'ai mangé ce jour là. j'ai encore dans les yeux les ruines du port Romain de Tipaza; ainsi que l'eau trés claire de ce port ou jonchaient un milliard d'oursins. cela a été une trés belle journée, et MERCI de me la faire revivre
ton vieux copain JEAN
ton vieux copain JEAN
Le : 12/05/2009 00:32
Mon chèr ami andre,bien sur cela represente d'énorme souvenirs pour certains; j'espère dans ton prochainrelevé de souvenirs tu nous parlera de sainte-salsa et du tombeau de la chrétienne et du port de tipaza,merci encore de ravivé tout ce passé merveilleux de notre enfance,encore merci ,ont attend la suite avec impatience amitiés etienne.
Le : 11/05/2009 20:17
andré TRIVES, vite vite la suite!
quel bonheur,j'ai vécu ce trajet tous les dimanches,ma marraine habitait
guyotville et la madrague a bercé mon enfance,et le début de mon adolescence,après hélas ......nous avions une petite barque avec mon frère,et un moteur de 3cv(souvent en panne) alors on revenait à la rame
avec tous les copains et copines,quelle partie de rigolade,il s'appellait
le DUKE;c'était le bonheur.bon enfin j'attends la suite avec impatience.
amitiés mathilde
quel bonheur,j'ai vécu ce trajet tous les dimanches,ma marraine habitait
guyotville et la madrague a bercé mon enfance,et le début de mon adolescence,après hélas ......nous avions une petite barque avec mon frère,et un moteur de 3cv(souvent en panne) alors on revenait à la rame
avec tous les copains et copines,quelle partie de rigolade,il s'appellait
le DUKE;c'était le bonheur.bon enfin j'attends la suite avec impatience.
amitiés mathilde
Le : 11/05/2009 18:29
Noces de BAB EL OUED à TIPASA
J'ai toujours ce besoin incontrôlable de trifouiller dans l'enregistrement de ma mémoire ancienne pour retrouver la salle des archives qui contient tous les souvenirs, les bons et les mauvais. Je pousse la porte grinçante qui me rappelle que cela fais bien longtemps que je n'y suis venu. Dans la pénombre, sans hésitation, je me dirige vers un rayonnage couvert d'une épaisse poussière, et sur l'étagère branlante je saisis la bobine qui renferme les images en noir et blanc d'une inoubliable sortie éducative à la découverte des ruines romaines de Tipasa organisée par notre instituteur du CM2 de l'école de la Place Lelièvre: Monsieur Benhaïm. C'était il y a bien longtemps, 56 ans je crois, et pour moi c'était hier.
Avec l'ensemble des camarades, nous étions excités à l'idée d'aller découvrir ce site historique, et par le fait de ne pas avoir classe ce jour là. Il faut dire aussi, que pour la majorité d'entre nous, partir en véhicule à moteur loin du quartier, était un véritable baptême.
Dès sept heures, on avait pris place dans l'autocar garé rue Jean Jaurès, et Monsieur Benhaïm, tel un épicier vérifiant sa comptabilité, pointait et repointait les présents pour n'oublier personne. Un cri collectif de libération salua le départ et nous regagnâmes le littoral en chantant comme un seul homme toutes les rimes en "A" de notre pataouète: " Faire un tour en pastéra" lança Ferrer pour débuter; et tout le car reprit en coeur:" C'est tata, c'est l'algérois". " Manger de la calentita", cria-t-il à nouveau; amenant à l'unisson la même réplique:" C'est tata, c'est l'algérois". "Monter la côte de la bassetta", " La figa de ta ouella", toujours le même coeur avec les veines du cou prêtes à éclater:" C'est tata, c'est l'algérois". L'énergie débordante et les cris d'exhaltation se calmèrent subitement lorsqu'à hauteur du stade Marcel Cerdan, nous fûmes pour un court instant, muet d'admiration: le boulevard et la mer, côte à côte dans un joue à joue sinueux, déroulaient en perspective des cartes postales animées que nous commentions le nez collé à la vitre.
" L'Eden, l'Eden! Oh, là-bas la pastéra, regardez là, la pastéra!" En contrebas de la route, un pêcheur souquait ferme pour rejoindre le palangre posé à quelques encablures de la plage déserte. Le voyage allait être long. Pour beaucoup plongés dans la fascination, les yeux écarquillés par tant de tableaux de maître, ils découvraient pour la première fois d'un piédestal mobile, la beauté insoupçonnée de leur pays. L'émerveillement était à son paroxisme; l'album de photos en couleur défilait en continu sur l'écran transparent qui avançait. Notre appétit de découverte n'imaginait pas enregistrer pour toujours dans nos mémoires de citadins, le charme exceptionnel de ce coin d'Algérie où la nature ne pouvait échapper à l'omniprésence de la mer. On venait de quitter Bab el Oued et la ville, et déjà, Saint-Eugène, posé comme un balcon sur le large, nous en mettait plein les yeux. Nos deux quartiers limitrophes, unis comme les doigts de la main avaient en commun la protection divine de Notre Dame d'Afrique érigée en vigie au sommet de la colline. Entre Raïsville et le Parc aux Huitres, les façades s'alignaient fièrement comme des amandiers en fleurs dans la pente qui longeait le boulevard surplombant les plages et les calanques. Les consructions se dressaient avec pudeur à l'abri du soleil et des regards derrière des jardins arborés de figuiers et de néfliers. Les fenêtres fixées sur l'horizon azur cueillaient une vue imprenable; elles semblaient se faire la courte échelle pour ne pas manquer une seconde de l'impacte des saisons. De ces nids de verdure embaumés de jasmin, on ne pouvait rater les couleurs que la mer étalait durant la journée: au bleu gris du matin succédait un bleu nacré qui annonçait le triomphe du bleu turquoise de midi. Le bleu lumineux se faufilait dans les contrastes de lumières de l'après-midi avant de faire place au bleu d'encre de la nuit. La permanence du sublime ne pouvait laisser indifférent. On aurait pu raconter Saint-Eugène à la manière d'un conte de fées bien réel qui aurait pu commencer ainsi: " Il était une fois un village aux fleurs parfumées d'iode avec des balcons galbés de lilas suspendus, des vérandas drapées de cascades de bougainvilliers rouges violacés et des terrasses écrasées de soleil avec des linges blancs claqués par le vent du large, donnant l'impression de saluer inlassablement le va-et-vient des marins". Les Saint-Eugénois étaient sans le savoir, les acteurs d'une pièce de théâtre maritime perpétuée depuis des générations où chaque matin un hymne à la joie les réveillait.
Les criques, les rivages de sable blond, les ilots s'enfilaient comme des perles, à la queue leu-leu sur tout le bord de mer. La beauté n'était pas radine, et à midi plein elle scintillait de mille éclats. En quelques virages, on était bien loin des agitations de notre faubourg, du brouhaha incessant du marché, du tintamarre grinçant des tramways et du vacarme lancinant des moteurs et des klaxons qui envahissaient de plus en plus nos rues. La liesse enfantine qui perdurait ne cessait de commenter à haute voix le déroulement du trajet: Sebaoun s'écria:" Raïsville, et un cornet de frites, chaud bien chaud!". Lebon enchaîna:" Le stade, dimanche quand Stépanoff a marqué, on a crié "iiiiilllll'yyyyéééé", les morts au cimetière ils ont bougés". Ayache repris:" La salle des Fêtes, pour le mariage de ma soeur on a fait la bombe à tout casser". Quittard renchéri:" Le Petit Bassin, ici putain on fait des oursins maousse comme des assiettes". Solivérès lança:" Les Deux Chameaux, j'ai un copain, il nage sous l'eau la tête sans respirer du Fauteuil au Charlemagne d'un seul coup." Lozano s'enthousiasma:" Le Parc aux Huitres, mon père il attrapé un poisson gros comme une baleine". Labianca interrogea:" Ma parole, comment t'y a fait pour le mettre dans le four ?" Amara expliqua: " Lavigerie: mon frère il a fait une pantcha du plongeoir de la corniche, il est resté mort dans l'eau un bon quart d'heure".
Dans l'excitation du parcours qui commençait, le groupe était intarissable et chacun voulait exprimer une part de son vécu; comme tous les enfants, nous avions le sentiment d'être le nombril du monde.L'euphorie se partageait de part et d'autre du chemin. Sur la droite, la brume matinale de l'été roulait des fumées opaques jusqu'aux limites de l'horizon. Comme un rituel, le solel embrasait le large pour commencer la journée et la mer dans sa tunique bleue clapotait contre les rochers la douce mélodie des vagues entre l'Eden et les Bains Romains. De partout, des cabanons sobres et modestes, vaporisés d'embruns salés et agglutinés en grappe sur des épérons, se miraient dans les eaux dansantes comme par coquetterie. Ici, ce n'était pas le paradis, mais il lui ressemblait beaucoup. Les ilots de Baïnem-Falaise, dressés comme des remparts sur les eaux argentées, affrontaient allègrement l'écume de colère des tempêtes hivernales. La côte dans sa totalité s'ouvrait en toute innocence aux assauts de la haute mer. Dans le lointain du phare de Cap Caxine, des guirlandes de fumées noires dans le sillage d'un paquebot à destination de terres inconnues maculaient le ciel de rêves incertains. En traversant Guyotville, Jeandet, garçon malingre et rieur déclara:" En août, La Madrague c'est une réserve de Peaux-Rouges, y stappe la gazouze les pieds dans l'eau et la tête coincée dans les baleines du parasol". Les bavards de la classe avaient confisqué la parole et seuls les rois de la tchatche s'en donnaient à coeur joie pour exprimer le trop plein qui bouillait en eux. Le seul lieu connu detous qui fit l'unanimité fut Sidi Ferruch, lieu mythique que fréquentait tout Bab el Oued lors d'excursions traditionnellement organisées les lundis de Pentecôte et de Pâques ainsi que le 15 Août. Le souvenir historique du débarquement de 1830 était loin de nos pensées, seul la forêt des plaisirs que l'on partageait en famille et entre amis depuis des lustres avait un sens et les noms qui nous faisaient vibrer étaient: le Robinson, le Normandie, la plage Moretti et le vivier.
SUITE DE CE TEXTE PROCHAINEMENT SUR CETTE MESSAGERIE
J'ai toujours ce besoin incontrôlable de trifouiller dans l'enregistrement de ma mémoire ancienne pour retrouver la salle des archives qui contient tous les souvenirs, les bons et les mauvais. Je pousse la porte grinçante qui me rappelle que cela fais bien longtemps que je n'y suis venu. Dans la pénombre, sans hésitation, je me dirige vers un rayonnage couvert d'une épaisse poussière, et sur l'étagère branlante je saisis la bobine qui renferme les images en noir et blanc d'une inoubliable sortie éducative à la découverte des ruines romaines de Tipasa organisée par notre instituteur du CM2 de l'école de la Place Lelièvre: Monsieur Benhaïm. C'était il y a bien longtemps, 56 ans je crois, et pour moi c'était hier.
Avec l'ensemble des camarades, nous étions excités à l'idée d'aller découvrir ce site historique, et par le fait de ne pas avoir classe ce jour là. Il faut dire aussi, que pour la majorité d'entre nous, partir en véhicule à moteur loin du quartier, était un véritable baptême.
Dès sept heures, on avait pris place dans l'autocar garé rue Jean Jaurès, et Monsieur Benhaïm, tel un épicier vérifiant sa comptabilité, pointait et repointait les présents pour n'oublier personne. Un cri collectif de libération salua le départ et nous regagnâmes le littoral en chantant comme un seul homme toutes les rimes en "A" de notre pataouète: " Faire un tour en pastéra" lança Ferrer pour débuter; et tout le car reprit en coeur:" C'est tata, c'est l'algérois". " Manger de la calentita", cria-t-il à nouveau; amenant à l'unisson la même réplique:" C'est tata, c'est l'algérois". "Monter la côte de la bassetta", " La figa de ta ouella", toujours le même coeur avec les veines du cou prêtes à éclater:" C'est tata, c'est l'algérois". L'énergie débordante et les cris d'exhaltation se calmèrent subitement lorsqu'à hauteur du stade Marcel Cerdan, nous fûmes pour un court instant, muet d'admiration: le boulevard et la mer, côte à côte dans un joue à joue sinueux, déroulaient en perspective des cartes postales animées que nous commentions le nez collé à la vitre.
" L'Eden, l'Eden! Oh, là-bas la pastéra, regardez là, la pastéra!" En contrebas de la route, un pêcheur souquait ferme pour rejoindre le palangre posé à quelques encablures de la plage déserte. Le voyage allait être long. Pour beaucoup plongés dans la fascination, les yeux écarquillés par tant de tableaux de maître, ils découvraient pour la première fois d'un piédestal mobile, la beauté insoupçonnée de leur pays. L'émerveillement était à son paroxisme; l'album de photos en couleur défilait en continu sur l'écran transparent qui avançait. Notre appétit de découverte n'imaginait pas enregistrer pour toujours dans nos mémoires de citadins, le charme exceptionnel de ce coin d'Algérie où la nature ne pouvait échapper à l'omniprésence de la mer. On venait de quitter Bab el Oued et la ville, et déjà, Saint-Eugène, posé comme un balcon sur le large, nous en mettait plein les yeux. Nos deux quartiers limitrophes, unis comme les doigts de la main avaient en commun la protection divine de Notre Dame d'Afrique érigée en vigie au sommet de la colline. Entre Raïsville et le Parc aux Huitres, les façades s'alignaient fièrement comme des amandiers en fleurs dans la pente qui longeait le boulevard surplombant les plages et les calanques. Les consructions se dressaient avec pudeur à l'abri du soleil et des regards derrière des jardins arborés de figuiers et de néfliers. Les fenêtres fixées sur l'horizon azur cueillaient une vue imprenable; elles semblaient se faire la courte échelle pour ne pas manquer une seconde de l'impacte des saisons. De ces nids de verdure embaumés de jasmin, on ne pouvait rater les couleurs que la mer étalait durant la journée: au bleu gris du matin succédait un bleu nacré qui annonçait le triomphe du bleu turquoise de midi. Le bleu lumineux se faufilait dans les contrastes de lumières de l'après-midi avant de faire place au bleu d'encre de la nuit. La permanence du sublime ne pouvait laisser indifférent. On aurait pu raconter Saint-Eugène à la manière d'un conte de fées bien réel qui aurait pu commencer ainsi: " Il était une fois un village aux fleurs parfumées d'iode avec des balcons galbés de lilas suspendus, des vérandas drapées de cascades de bougainvilliers rouges violacés et des terrasses écrasées de soleil avec des linges blancs claqués par le vent du large, donnant l'impression de saluer inlassablement le va-et-vient des marins". Les Saint-Eugénois étaient sans le savoir, les acteurs d'une pièce de théâtre maritime perpétuée depuis des générations où chaque matin un hymne à la joie les réveillait.
Les criques, les rivages de sable blond, les ilots s'enfilaient comme des perles, à la queue leu-leu sur tout le bord de mer. La beauté n'était pas radine, et à midi plein elle scintillait de mille éclats. En quelques virages, on était bien loin des agitations de notre faubourg, du brouhaha incessant du marché, du tintamarre grinçant des tramways et du vacarme lancinant des moteurs et des klaxons qui envahissaient de plus en plus nos rues. La liesse enfantine qui perdurait ne cessait de commenter à haute voix le déroulement du trajet: Sebaoun s'écria:" Raïsville, et un cornet de frites, chaud bien chaud!". Lebon enchaîna:" Le stade, dimanche quand Stépanoff a marqué, on a crié "iiiiilllll'yyyyéééé", les morts au cimetière ils ont bougés". Ayache repris:" La salle des Fêtes, pour le mariage de ma soeur on a fait la bombe à tout casser". Quittard renchéri:" Le Petit Bassin, ici putain on fait des oursins maousse comme des assiettes". Solivérès lança:" Les Deux Chameaux, j'ai un copain, il nage sous l'eau la tête sans respirer du Fauteuil au Charlemagne d'un seul coup." Lozano s'enthousiasma:" Le Parc aux Huitres, mon père il attrapé un poisson gros comme une baleine". Labianca interrogea:" Ma parole, comment t'y a fait pour le mettre dans le four ?" Amara expliqua: " Lavigerie: mon frère il a fait une pantcha du plongeoir de la corniche, il est resté mort dans l'eau un bon quart d'heure".
Dans l'excitation du parcours qui commençait, le groupe était intarissable et chacun voulait exprimer une part de son vécu; comme tous les enfants, nous avions le sentiment d'être le nombril du monde.L'euphorie se partageait de part et d'autre du chemin. Sur la droite, la brume matinale de l'été roulait des fumées opaques jusqu'aux limites de l'horizon. Comme un rituel, le solel embrasait le large pour commencer la journée et la mer dans sa tunique bleue clapotait contre les rochers la douce mélodie des vagues entre l'Eden et les Bains Romains. De partout, des cabanons sobres et modestes, vaporisés d'embruns salés et agglutinés en grappe sur des épérons, se miraient dans les eaux dansantes comme par coquetterie. Ici, ce n'était pas le paradis, mais il lui ressemblait beaucoup. Les ilots de Baïnem-Falaise, dressés comme des remparts sur les eaux argentées, affrontaient allègrement l'écume de colère des tempêtes hivernales. La côte dans sa totalité s'ouvrait en toute innocence aux assauts de la haute mer. Dans le lointain du phare de Cap Caxine, des guirlandes de fumées noires dans le sillage d'un paquebot à destination de terres inconnues maculaient le ciel de rêves incertains. En traversant Guyotville, Jeandet, garçon malingre et rieur déclara:" En août, La Madrague c'est une réserve de Peaux-Rouges, y stappe la gazouze les pieds dans l'eau et la tête coincée dans les baleines du parasol". Les bavards de la classe avaient confisqué la parole et seuls les rois de la tchatche s'en donnaient à coeur joie pour exprimer le trop plein qui bouillait en eux. Le seul lieu connu detous qui fit l'unanimité fut Sidi Ferruch, lieu mythique que fréquentait tout Bab el Oued lors d'excursions traditionnellement organisées les lundis de Pentecôte et de Pâques ainsi que le 15 Août. Le souvenir historique du débarquement de 1830 était loin de nos pensées, seul la forêt des plaisirs que l'on partageait en famille et entre amis depuis des lustres avait un sens et les noms qui nous faisaient vibrer étaient: le Robinson, le Normandie, la plage Moretti et le vivier.
SUITE DE CE TEXTE PROCHAINEMENT SUR CETTE MESSAGERIE
Le : 11/05/2009 12:33
A Bouteldja
Qu'est devenu le couple ABOUCAYA, du Bd de la Victoire?
Qu'est devenu le couple ABOUCAYA, du Bd de la Victoire?