Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Robert VOIRIN

Le : 26/06/2010 17:15

LES TROIS PETITES COCAS

Entention qu'est ce qui m'arrive pas aujourd'hui

je me sens comme un bovo, mais qu'est ce qui m'a pris,

je suis drobzé ou quoi, je crois que je vais devenir badjok après ça,

rien que j'étais en train de manger de délicieuses petites cocas

quand je me suis senti presque de bouffa pris par une forte émotion.

J'ai la rabbia de pas saoir pourquoi j'ai cette drôle de sensation,

heureusement que dans ma tête y a pas que des blis blis,

et comme je suis pas un ouello c'est alors que j'ai compris.

L'impression que j'ai c'est que je me revois longtemps en errière

alors qu'un jour je me régalais de la même manière,

les fameuses petites madeleines de Proust c'est rien à côté !

Ma parole menteunant je comprends pourquoi je suis troublé,

purée je me sens transporté à Bab el Oued il y a cinquante ans...

C'était pendant les vacances scolaires, on se prenait du bon temps,

au bar des Arènes rue Montaigne on s'affronte à la manille sans tméniek

mais avec beaucoup de rires et peut être quelques tours de zembrek ...

Plus tard dans la soirée avec mes potes Jean Michel et Pierrot

qu'on forme un trio infernal et qu'on est loin d'être des bourricots

on va se faire un petit tour vers les Trois Horloges et la Princesse

ba ba ba que pour les gateaux c'est la meilleure des adresses.

On est Avenue des Consulats, oilà l'Olympic, le coiffeur Papallardo, l'opticien,

on passe devant Chez Raymond, la Poste, Baby Sports, le tailleur le Dauphin,

on arrive vers le magasin Barruch et plus haut à la librairie et la boulangerie,

rien qu' on traverse vers les deux cafés face à Maillot et le tabac Sabatini,

et puis c'est la belle façade bleue de la patisserie où on se lèche les babines

quand à Pâques ou à Noël l'église Saint Joseph est exposée en nougatine...

On redescend et vinga qu'on entre au bar Le Jumping à l'angle de la rue Jean Jaurès,

y a du monde mais on va tacher moyen de s'approcher du comptoir avec délicatesse

en jouant gentiment des coudes on arrive à se faire une petite place

au milieu des conversations très animées, pour ça on est des as...

On est des jeunes calamars mais on se prend une anisette et on attend la kemia,

aouah ! qu'est ce qu'on voit pas arriver : trois petites cocas,

zarma, on se jette dessus, elles sont dorées, tièdes et délicieuses,

purée qu'est ce qu'on se régale tellement elles sont savoureuses.

On y reviendra très bientôt, c'est ce qu'on se dit en quittant le café,

et anda qu' on se refait l'avenue alors que le tram grinçant des TA vient de démarrer,

plus bas on parle toujours des petites cocas, on se quitte alors près de la fontaine..

Images modestes, elles vont pourtant avec d'innombrables autres scènes

me permettre de garder aujourd'hui ma mémoire éveillée à tous les instants.

Akarbi qu'est ce que j'aimerai les revivre tous ces moments petits et grands,

je crois que je les retrouverai à chaque fois que je mangerai des petites cocas

et malgré le temps qui passe fissa j'espère qu'il ne sera jamais trop tard pour ça.

Robert Voirin

Jacqueline RIQUELME

Le restaurant qu´il y avait juste en face du cinéma Marignan, en montant les escaliers, s´appelait " Le Bar du Faubourg", mais il était plus connu, par "Chez Alex", car Alexandre Guedj et sa femme Léo (une belle blonde) en étaient les propriétaires. Leur kemia était sans compétence: escargots, mergez "cervelles Basses", brochettes et un succulent couscous faisaient le régal de leurs nombreux clients, car le samedi soir tout Bab-el-Oued était là pour déguster les spécialités que préparait Léo. Alexandre avait une façon très originale de baptiser tous ces les plats!!! Il y avait aussi " Zoiseau" un marchand de crevettes, oursins, moules et huitres, juste à côté. C´était de charmantes personnes. PLus tard, Les Guedj tenaient un restaurant à Nice,qui eut le même succès que celui de Bab.el.Oued, car Ils avaient fait découvrir notre fameuse "Kemia" ainsi que notre délicieuse cuisine Pieds-noirs aux Niçois.