- 2 photos dans les Sportifs de Bab El Oued de Mustapha OUALIKENE
Arlette LEHR
mercredi 14 décembre 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 03/11/2010 09:36
Bonjour à vous tous,
Je viens de lire les messages concernant la fête de la Toussaint.
Les jours qui précédaient cette fête étaient, pour les enfants, bien remplis.
C'est vrai Gégé qu'avec une pierre ponce on frottait les dalles. Mais une autre tâche pour les plus habiles nous était confiée, peindre les lettres gravées sur les tombes avec un petit pinceau et de la peinture de couleur dorée ou métallique. Pour terminer il fallait raviver les entourages en fer forgé. Nous exécutions ces tâches sans rechigner, bien occupés pour toute une après midi.
Le cimetière pour les enfants était le sacro Saint lieu de promenade. Avec nos parents, nous allions nous recueillir sur les tombes de nos proches et de nos amis. Notre grande occupation étaient les batailles de boules de cyprès, au grand désespoir de nos parents.
Maintenant ils reposent loin de cette terre tant aimée, j'y pense chaque fois que je vais me recueillir sur leur tombe.
A cette époque, il nous fallait peut de chose pour nous distraire.
Les plus beaux souvenirs de ma jeunesse sont restés dans ce pays si cher à mon cœur, époque où nous vivions heureux.
Gérard MARTINEZ
mercredi 14 décembre 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 31/10/2010 00:54
En dehors du nettoyage des tombes avec ma mère. on partait avec la pierre ponce pour nettoyer la dalle en marbre, ce qui me reviens à l'esprit c'est l'hommage que rendait l'association des "Routiniers de la musique" à ces musiciens décédés.
On avaient rendez vous au local des répétitions, rue Cardinal Verdier sous l'école Lelièvre, et on partait en groupe vers le cimetière de St-Eugène.
Derrière l' hôpital Maillot, toujours sur la rue Cardinal Verdier, en face de la cité de Picardie on achetait les fleurs aux marchands qui longeaient tout le long du mur.
Nos parents nous donnaient à chaque gosse un pot et on continuait vers le cimetière. Je ne vous parle pas de la tchatche qu'ils avaient
Au cimetière c'était un rituel, on commençait toujours par le même et on faisait le tours des défunts toujours dans le même ordre.
Une fois cette tache terminée, et c'était le meilleur, on rentrait vers le local, et à l'angle de la rue Cardinal Verdier et de la rue des Moulins Il y avait un bar (je ne me rappelle plus le nom) et là, on sortait de nos cabacets le bol que l'on nous avait demandé de porté et on mangeait une bonne loubia.
Ce souvenir me reviens ce soir. Hay Nostalgia quand tu nous tiens.
Bonne Fêtes de la Toussaint à tout le monde.
Gégé de la cité Temime.
MANTECAO
mercredi 14 décembre 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 27/10/2010 11:09
Quelques années après notre exode , la maîtresse nous donne un sujet de rédaction , "Si j'étais riche" .Purée.... j'me casse en 4 , je met une introduction , un developpement , une conclusion ... Je m'applique ... j'adore les rédacs , poussée par un vent d'inspiration ... je remplie ma page , je fignole , je brode .... "j'me ballade" au fil des mots.
JOUR J ..... j'suis contente , la maîtresse nous rends nos copies avec nos notes , j'vais avoir au moins 8/10 ..... !!!
Et bien oualou ....! Un zéro pointé j'comprends pas .....
En guise d'introduction j 'avais noté "Si JE SERAI riche " !!!
Conclusion a Bab-El-oued les si aimaient les ré !!! ;-)
Manuel ROBLES
mercredi 14 décembre 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 25/10/2010 11:14
Madame Joseph ..
Le dimanche après-midi ...
104 avenue de la Bouzaréah...
Deuxième étage ...
La table étant débarrassée ..
Les joueurs de belote prenaient place .. sous le regard tranquille de ma grand-mère Ysabel...
En semaine .. l'oncle Manuel prenait bien soin des cartes .. les saupoudrant de talc...
Parfois .. je lui servais de "sparring-partner".. en prévision des "combats de chefs"...
Les participants étaient nombreux...
Si bien .. que se créa un nouveau jeu au 104 ... "la belote à 6" avec 64 cartes ...
Equipe immuable .. pour la "gagne" ... l'oncle Manuel et la tante Josée
Equipe plus détendue ...l'oncle Jean et ma mère Thérèse ... qui ne restait pas trop en place ...
Thérèse qui chantait : "mira que luna ... mira"...
Dédé et Isabelle SANCHEZ ... les cousins ... prenant la relève ...
Et à l'occasion ... les plus jeunes .. participions à ces joutes ...
Il fallait être fort et fair-play ... pour tenir les cartes en mains ... et ne pas être destabilisé .. par l'adversaire...
- On est des champions ..!!!
- La première ... c'est pour les petits ... !!!
L'oncle Jean excellait dans ce genre de lutte verbale...
L'oncle Manuel ... officiait comme caissier ... et distribuait les pions .. rouge ... bleu ... vert ... jaune ...
Quand on tournait .. on récoltait une grande barre jaune ..
Au beau milieu de l'après-midi ... c'était la mi-temps ...
Le grand moment des raffraîchissements ...
J'avais un rôle important ... je devais aller chercher à boire ...
Thérèse .. me donnait des sous ...et je dévalais les escaliers ...
Comme tout le monde .. j'avais soif ...
Le dimanche après-midi ... j'allais à l'épicerie de "Madame Joseph"..
juste en bas des escaliers qui menaient à la menuiserie Tamburini...
Madame Joseph était une dame âgée ...
Elle m'accueillai gentiment dans sa petite boutique ...
J'étais sans doute ... un des rares clients ... ce jour-là...
Mais un bon client ...
Je venais faire provision .. de bouteilles de bière et de limonade..
Des bouteilles ... avec un système de fer et de porcelaine ...qui enserrait le goulot...
J'adorais la limonade ...
Et en prévision du soir ... je prenais .. à la demande de Thérèse ... des cubes de pot-au-feu Maggi... dans leur petite boîte rouge et jaune .. à tête de vache ...
Pour me récompenser ... je réclamais ... des caramels mous ...
Auusi.. Madame Joseph .. passait sa main ... à travers une petite porte grillagée ... pour contenter mon souhait ...
Je crois qu'elle avait des doigts en moins ...
Près de l'épicerie ... se trouvait la pharmacie de Monsieur Villary ...
Un matin ... au 104 ... sur le palier .. je me trouvais face à Marco Melanchon et son chien ... un berger allemand ...
M'approchant du chien .. que je commaissais bien ... et que je caressais assez souvent ...celui-ci bondit sur moi et me mordit au ventre ...
Heureusement .. Marco ... le stoppa dans son élan ...
On m'amena chez Monsieur Villary ... qui posa sur les petites plaies .. deux agrafes qui pinçaient ma peau ...
Je ne pleurais pas ...
Mon tricot .. manches courtes ... était fichu ...
Revenons à ces dimanches après-midi ...
Bon ... je ramenais à la maison ... les commissions ...
Sur la table .. les verres étaient prêts ...
Je me régalais de limonade fraîche...
Les joueurs de cartes ... se désaltéraient en buvant un demi-panaché...
La pause était très agréable ...
Les bouteilles vides ... du dimanche ...
On les gardait .. pour la consigne ...
Et puis ... le dimanche suivant vivait son heure de gloire ...
Je veux bien croire que Madame Joseph m'attendait ...
L'ASSOCIATION A.B.E.O (le Blog)
lundi 12 décembre 2011 - Actualité du site
- ACTIVITES A.B.E.O. 2012/2013
- L'A.B.E.O et la COURONNE des ROIS
André TRIVES
jeudi 8 décembre 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 08/10/2010 10:39
UN TRESOR PERDU: la langue de chez nous.
Existait-il un parler rassembleur qui prenait en compte les langues des diverses communautés vivant en Algérie ? La réponse est OUI.
Ce parler est né dans les années 1850 et s'en est retourné dans l'oubli en 1962. Son lieu d'invention: le faubourg populaire de Bab el Oued à l'ouest d'Alger.Suivant les communautés, on parlait le français
( langue officielle et fédératrice), l'arabe, l'italien,le berbère, l'espagnol, l'hébreu ou le maltais; c'était aussi une bonne manière d'apprendre les langues étrangères à l'école de la rue, mais il fallait impérativement se comprendre. D'où le travail des anciens avec leur sagesse légendaire et l'aide de la vox populi qui ont trituré, malaxé et remodelé dans le creuset de notre quartier populaire les mots incompris pour leur donner une signification qui n'oubliait personne. Ainsi, le "sabir" et le "pataouète" sont nés pour que la vie se déclame en couleurs méditerranéennes pleine de soleil où l'étranger n'apparaissait pas comme un être étrange, mais plutôt comme un être faisant parti du tout. C'était avant tout une considération respectueuse à l'égard des autres que de prendre en compte les racines de chacun. Utiliser un langage commun contenant des tournures spécifiques aux différents cultures, démontrait que l'autre était notre semblable. Trouver ce qui réunissait les valeurs éparses de la diversité, tel était la langue de ches nous.
Auguste ROBINET dit "Musette", grand écrivain qui avait son buste sur la place du Tertre à la Bassetta nous a enchantés avec les célèbres amours de Cagayous. Edmond BRUA dans la célèbre parodie du Cid, plus tard "La famille Hernandez" et récemment Roland BACRI, ont donné leurs lettres de noblesse à notre richesse linguistique perdue. Le parler et l'accent du petit peuple de Bab el Oued étaient un patrimoine commun hérité des générations précédentes et avaient l'avantage de nous faire appartenir à une même et belle famille.
Cette langue singulière avait été façonnée avec l'emploi du geste pour communiquer l'image vivante de la pensée. Sans l'agitation des mains, la phrase perdait tout crédit. La manière était précurseur de la technique du camescope et probablement l'ancêtre de la vidéo actuelle. A l'école, nos maîtres gesticulaient leurs cours pour nous tracer dans un espace virtuel l'abcisse et l'ordonnée, le plus et le moins, sans oublier la place occupée dans la phrase par le sujet, le verbe et le complément. Pour se faire comprendre, il était indispensable de convaincre; alors, souvent, une conversation sur un trottoir laissait penser qu'elle était conduite par un chef d'orchestre symphonique.
A Bab el Oued, les communautés avaient inventé, bien avant l'Espéranto (1887), une langue universelle comprise de tous. Elle était une sorte de tramway de la pensée, comme dans nos anciens trams des T.A.à Alger: bourrés de Français, d'Arabes, d'Italiens, d'Espagnols, Juifs,Musulmans,Chrétiens ou pas. Un mélange extraordinaire échangeant des néologismes, des tournures, des constructions de phrases typiques, un langage parlé et gestuel des plus expressif comme le "bras d'honneur", des vocables télégraphistes ( téléphone arabe) et des syntaxes exubérantes chauffées à blanc par le soleil de méditerranée.
La langue de la tour de BABEL, OUED évidemment.
André TRIVES
jeudi 8 décembre 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 20/09/2010 16:26
Mon cher Langlois,
La tournée de Rocky Volcano en Algérie c'était pendant l'été 196O ou 61 (?)si ma mémoire ne me trahit pas trop; j'étais sur ce stade de Guyotville avec mes copains Mimi, Georgeot BENSIMON ( le roi du pantalon de la cité HBM rue cardinal Verdier), Cosmes et Damien (tailleurs rue Léon Roches. Nous avions, par l'intermédiaire de son guitariste, Claude DJAOUI ( guitariste aussi de Jonnhy HALLIDAY) obtenu la responsabilité d'assurer la sécurité sur tous ses concerts pour un montant d'honoraires qui ne couvraient pas la moitié de nos dépenses. Ainsi, après Guyotville nous sommes partis par la route au Macumba à Oran comme gardes du corps. Nous avions vingt ans et les 480 kilomètres entre Alger et Oran, sous une chaleur de four de boulanger dans la région d'Orléansville, nous les avions parcourus en chantant et en riant.
C'était le bon temps ya rouilla!
Le "bastardo" et "falampo" de de-gol nous a même volé les rêves de jeunesse qui se formaient au hasard de la vie. Il était jaloux ce falso de Colombey car il ne pouvait pas comme nous tous, chaque jour, sentir l'iode de la mer et le jasmin, prendre un bain au Petit Bassin, manger un petit pain à 10 cts garni d'une calentita, pêcher des cabotes et des bouznings, s'tapper un créponné chez Grosoli et surtout, rire à gorge déployée des malheurs qui nous arrivaient...
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