Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Ajout de photos

4 - photos dans les Sportifs de Bab El Oued de Séraphin PONS

L'ASSOCIATION A.B.E.O (le Blog)

Le Printemps de l'A.B.E.O

L'A.B.E.O. I.N.F.O.S

01_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_1.jpg02_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_1.jpg03_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_1.jpg04_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_1.jpg05_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_1.jpg06_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_1.jpg07_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_2.jpg08_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_2.jpg09_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_2.jpg10_PRINTEMPS_DE_L_ABEO_2.jpg

Ajout de photos

13 - photos dans les rues de Bab El Oued de Mustapha OUALIKENE

Ajout de photos

4 - photos dans Autres photos d'hier de Frédérique SAVAL

Ajout de photos

26 - photos dans les rues de Bab El Oued de Mustapha OUALIKENE

Antoine BILLOTTA

Le : 18/12/2011 15:29

Me baladant dans les travées d’une grande surface de matériaux de construction, je vois, traînant par terre, oublié parce qu’insignifiant et d’aucune valeur cet objet anodin et désormais caduc qui servait à emballer et emprisonner avec une solidité à toute épreuve les énormes ballots de marchandises arrivant par bateaux ou plus près de nous par camions.

Ils faisaient leurs livraisons bruyantes bien avant l’aurore, au marché, notre marché et aussi chez nos moutchous et particulièrement à l’Etoile Blanche – chez Slimane- épicerie jouxtant le café de l’Olympic (angle de l’avenue des Consulats et du boulevard de Provence). Cette vaste épicerie recevait ses montagnes de marchandises venant principalement de Ghardaïa et c’était tout un spectacle qui fascinait nos regards d’enfants.

D’abord, par le fait que le déchargement avait lieu dans une cour rectangulaire en contrebas entourée par nos immeubles et que, pour y accéder, les camions surchargés devaient -sous peine de plus pouvoir en ressortir- y accéder par l’étroite rue des Messageries en marche arrière, ce qui demandait un bon quart d’heure au chauffeur suant sang et eau, saoulé par la chaleur, la fatigue des longs trajets et les clameurs contradictoires d’une dizaine de conseillers ès-manœuvres.

Ensuite, par le fait que, de notre cour située en rez-de-chaussée, nous étions à la hauteur des livreurs aux yeux atteints par le trachome, souvent porteurs de grosses lunettes de myope et vêtus immuablement de leurs blouses et sarouels traditionnels.

Mais aussi et surtout parce que nous attendions sagement et impatiemment que, après le déchargement de toutes ces marchandises mystérieusement englouties dans cet entrepôt plein à craquer et qui servait aussi d’hébergement à tous ces travailleurs mozabites, parce que nous attendions donc le moment de nous servir de cet objet mis au rebut : le feuillard métallique, long ruban de métal de 1 à 1,5cm de largeur, lien cisaillé libérant et faisant dangereusement enfler ces cartons désormais prêts à s’éclater comme des grenades trop mûres…

Et comme des moineaux attendant leur festin, nous allions au portail de cette cour et attendions que les portefaix nous donnassent (ce subjonctif imparfait - mais qui est parfait aujourd’hui ? - on l’a appris aussi à BEO, oui ! parfaitement ! avec un « d » !) des longueurs de ce machin. Les malchanceux en avaient de trop courts, ou inutilisables parce qu’ils avaient été sertis et impossibles à défaire…..

Cela n’avait d’ailleurs aucune importance car, à défaut de partager, nous nous mettions « en quatre », à deux ou à plusieurs pour réaliser nous-mêmes ce bijou qui allait nous donner un pouvoir, toujours confisqué par les adultes, nos parents, nos maîtres…

De fait, avec les moyens du bord, untel, avec des pinces subrepticement empruntées au père, un autre avec un marteau, la plupart, le plus souvent avec un caillou qui, à notre grand dam, martelait notre œuvre d’une manière indélébile, nous parvenions enfin à montrer ce dont nous étions capables.

Et c’est ainsi que nous avons été maudits par tous les chauffeurs de taxi et automobilistes qui passaient par là ; maudits et pris à partie par les joueurs de football qui nous dépouillaient de notre bien.

Bien sûr, je ne vous dis pas quel était cet objet mystérieux réalisé seulement par les garçons de l’époque. Grands-pères aujourd’hui, ils chercheront dans leur mémoire et pourront raconter et partager - pourquoi pas pour Noël ?- cette histoire vraie qui s’est passée en Alger, à Babeloued en tout cas, dans d’autres quartiers certainement aussi, il y a 100 non 60/65 ans, hier en somme…..

A celles et à ceux qui auront trouvé le nom de cet objet, je demanderai de me rappeler comment on le réalise, sachant qu’on y ajoutait un….pois chiche et que j’ai gardé ce morceau de feuillard dont Lamartine a pu écrire « Objets inanimés, avez vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?»

Serge CHRISTOL

Le : 14/12/2011 17:50

J'ai lu dernierement un texte parlant des instituteurs de l'école FRANKLIN et cela m'a rapellé des souvenirs.

J'espere ne pas me tromper car j'ai quitté l'école (CONDORCET)en 1958.

Au sujet de Mr SOLER,il me semble qu'il avait une jambe raide(peut-etre une blessure de guerre)et qu'il boitait.quand il était de surveillance dans la cour de recréation il fallait se tenir à carreau autrement il vous attrapait par les cheveux,à hauteur des tempes,et il soulevait.AIE!!!

Mr SIOMEI,lui avait une grosse règle plate qu'il nommait(sauf erreur ROSALIE).L'élève qui devait etre puni,devait aller sur l'estrade,la tete entre les jambes du maitre et les fesses bien exposées.Alors,Mr SIOMEI,demandait à toute la classa de chanter la vieille chanson:ROSALIE ELLE EST PARTIE.Cela donnait:

ROSALIE

PAN PAN(2 coups de règle sur les fesses)

ELLE EST PARTIE

PAN PAN

SI TU LA VOIS

PAN PAN

RAMENES LA MOI

PAN PAN

Et l'élève retournait à sa place sous les rires de la classe

Ce nétait pas trés méchant.

Mr TIMSIT avait bien une règle nommée VALENTINE et je crois que nos doigts s'en souvienent encore.

Quant à Mr CABROL,lui,c'était un cas special.Le dimanche,il jouait au tennis et le lundi matin on connaissait ses performances selon son humeur.S'il avait gagné tout était calme.Si par contre il avait perdu,toute l'école le savait.On l'entendait alors hurler depuis le trosième étage(au cours complementaire)et notre prof.disait:

ALLEZ,FERMEZ LA FENETRE,CABROL A PERDU AU TENNIS!!!

Voila quelques souvenirs de cette école qui depuis le cours préparatoire jusqu'au BEPC a bercé notre jeunesse.

Amitiées à tous ceux de BEO..

Danielle PERES CECI

Le : 13/12/2011 23:42

MON MESSAGE A TOUS CEUX QUI HABITAIENT BAB EL OUED ;

La ville bien aimée est laissée

pour contre.

Les murs délaissés ont pleuré

A l'encontre

De ceux qui ont gravé leur nom

Au cours d'une rencontre

La ville bien aimée délaissée

Se meurt dans nos pleurs

A l'encontre

D'un départ,valise à la main

Vers une destination incertaine

A L'encontre

D'un chagrin qui est encore plein

De larmes, de colère, notre destin

Contre

Tous ceux qui sont laissés

Pour contre

Ceux que nous avons tant aimés Danielle PERES CECI

Christian TIMONER

NOËL 1961

Nous sommes jeudi, aujourd’hui pas de classe comme tous les jeudis, c’est notre jour de repos.

Nous sommes quatre enfants et pour notre mère la journée s’annonce un peu bruyante, pour être tranquille elle nous promet que si nous restons sages toute la journée, ce soir avec notre père à son retour du travail, ils nous amèneront voir les illuminations dans les rues et surtout voir les magasins de jouets. Jusqu'à l’arrivée de notre père nous restons donc sages comme une image (ou presque), pari gagné pour notre mère.

Pour la promenade ma mère nous a sorti les habits du dimanche. Tous beaux, parfumés à l’eau de Cologne, mon frère et moi les cheveux avec la brillantine (la gomina), les chaussures pointues à l’italienne (grande mode) elle nous a même mis le manteau car il fait un peu frais dehors (22°). Nous voilà partis tout excité dans les rues de Bab El Oued, la nuit commence à tomber et le quartier s’illumine ainsi que les magasins, beaucoup de personnes dans les rues, certains reviennent du travail d’autres font leur course, les grands font le va et vient en attendant de trouver l’âme sœur et les autres comme nous, promènent. Certains regardent dans certaines vitrines la télévision, une nouvelle venue dans le quartier. Il nous tarde d’arriver aux Galeries de France car je pense que c’est le plus beau magasin d’Alger, nous ne sommes pas trop loin car j’entends l’Armée du Salut qui comme chaque année à noël est là, à chanter des cantiques et fait teinté la cloche pour attirer les gens, certain leur donne une pièce pour leurs œuvres. Nous voilà devant le magasin, impossible d’approcher la vitrine, tous les enfants le nez contre la vitre, d’autres sont sur les épaules de leur père pour voir mieux, tous ont le sourire, les yeux pétillent, comment pouvoir atteindre la vitrine ? Juste devant moi un papa tire son fils qui ne voulait plus partir, et j’en profite pour avancer, avancer, jusqu’à un moment, un grand bruit je viens de me cogner sur la vitre (une belle bosse) que je n’avais même pas vue, mon front, mon nez écrasent la vitre, mes yeux eux ne savent plus où regarder la vitrine est pleine de jouets, du poupon avec la poussette, les poupées, les ménagères, patin à roulettes etc.., elles sont gâtées les filles. Pour les garçons, les voitures avec garage, voitures à pédales, trottinette, fusil avec tir aux pigeons, et le magnifique train avec sa locomotive accrochée avec ses wagons et il tourne en discontinu et passe même dans un tunnel, ce n’est plus des yeux que j’ai mais une girouette. Cela doit faire un bon quart d’heure que je regarde, tout est magnifique pas facile de faire un choix vu le nombre de jouets, et soudain je sens une main sur mon épaule, je me retourne et mon père me dit, il faut rentrer il se fait tard, je lui dis encore un peu, d’accord une minute, et l’on s’en va. Nous voilà repartis quand soudain face à moi le père Noël avec le photographe, et là bien sûr nous avons immortalisé le Noël 1961, je dis bien le Noël 1961.

Le père Noël avait pris nos commandes pour le 25 Décembre 1961 est avait fait ce jour là, la distribution pour le bonheur de tous les enfants, mais comme beaucoup pour ne pas dire la majorité nous étions loin de penser que ce serait notre dernier Noël à Bab El Oued et en Algérie.

Aujourd’hui nous sommes en 2011, cinquante ans plus tard, et le 25 décembre de cette année le père Noël sera au rendez-vous, même pour ceux qui se trouvent aux quatre coins du monde. Pour moi ce sera la première fois où mon père ne sera pas avec nous mais peut-être dans un monde meilleur.

JOYEUX NÖEL A TOUS, CHRISTIAN

- page 66 de 123 -