Le : 11/02/2015 14:27

Comme beaucoup d'entre vous ,je rêvais de ne pas finir mes jours sans retourner au moins une fois sur la terre qui m'a vu naître ,sur les lieux où j'ai à mes yeux laissé les plus belles annèes de ma vie :l'enfance,l'adolescence,l'égalité quoi .

Mais tous mes amis intimes et de ma génération ,qui ont effectué ce pélérinage me découragent " ta déception sera trop grande " me disent-ils "tu ne vas rencontrer , nonobstant la chaleur de l'accueil de la chaleur humaine,que des fantômes et des étrangers .Tous nos copains algériens d'avant ne sont plus là et ce n'est pas que le nom des rues qui a changé...."

Après réflexion et à contre-coeur je me suis résigné ,même si le souvenir de ceux perdus de vue et que dans mon imaginaire je pensais retrouver là-bas en fermant les yeux continue à me hanter .

Je pense souvent à:

Guy et Henri son frère avec lesquels J'ai des liens indélébiles de fraternité et d'amitié, Jean mon copain aussi mon voisin de palier que les parents s'obstinaient à vouloir lui faire apprendre l'accordéon.Nous étions ensemble au sporting et à l'Asse,

Embarek le seul parmi nous à ne pas apprécier la mer,et adorait la charcuterie, Mimi et nos sorties en pastéra depuis padovani-matarese avec Fabien,Norbert, Francis Norbert et les autres... Jean-pierre dit Tarzan et ses plongeons périlleux entre les deux rochers du "petit bassin, Pierre-jean et son cabanon familial sur les rochers de l'Eden avec nos formidables parties de pêche, Gustave oncle de Guy qui nous chaperonnait lors des escapades nocturnes sur les blocs du stade Cerdan, Evelyne qui m'a tendu la main quand malade et alité "j'ai eu froid et que j'avais peur," Jean-Paul victime d'un stupide accident mortel de vespa, Josette et Lulu leur maman et son compagnon Djelloul, Fabien ,mon oncle, assassiné dans un bar de la place Dutertre.Il était frère unique de ma mére .Je lui dois beaucoup, Gaston un sdf,déjà, Il squattait le jardinet de la place et buvait de l'alcool à brûler mélangée à l'eau, Docteurs Connil et Levy d'un dévouement exemplaire à mon endroit, l'Abbé Hilaire de l'église St Louis .Il avait le talent de remarquer mes absences au cathéchisme et les rapportait à ma mère , Jeannot qui agacé de nous voir sécher des heures entiéres devant sa vitrine,nous distribuait des gâteaux, Mr. Massé directeur à Lelièvre qui renforça mon amour de la France par ses cours d'instruction civique

Je me souviens et je n'oublie pas , -Les excursions à sidi ferruch et au sable d'or à zéralda, -mes vacances à Koléa au milieu des orangers à la recherche des tortues sauvages, -Les cars "Cabrera " reliant Bouzaréah auxquels nous nous accrochions, -les parties de foot de rues face à la bascule de la carrière jaubert, -les fêtes du 14 juillet et les rues décorées par nos soins, -les concerts l'été la nuit au kiosque à musique de la place Lelièvre, -les competitions de cerfs-volants à la caramoussa aux fêtes de paques, -les rameaux croulant sous le poids des friandises, -nos retours penauds et honteux des "deux chameaux "à la bassetta simplement vêtus de nos maillots de bain ,le reste de nos vêtements s'étant volatilisés sur le sable, -l' ABSURDITE de la guerre ,ses souffrances, ses drames,ses pleurs .

Par discrétion je n'ai pas dévoilé les patronymes.Les amis qui se reconnaîtrons ne m'en tiendrons pas rigueur.plusieurs sont décédés. J'ai vécu 22 ans en Algérie .Il faut croire que ces années m'ont marqué d'une encre indélébile que ni le temps ni la vie n'arrive à dissiper .Il me faut vivre avec .Je ne doit pas être le seul Le temps efface tout sauf le souvenir .