Le : 16/07/2010 19:14

AU PETIT BASSIN

Comme je suis certain que la lassitude ne gagnera pas,

j'ai eu envie de retrouver des sensations si particulières de là bas,

je fais de nouveau appel à ma mémoire pour rassembler tous ces souvenirs

encore bien présents comme la meilleure des garanties pour l'avenir,

un de ceux que je préfère c'est quand je me vois partir me baigner ou en ballade,

car dans ces moments là, j'en suis sur, je ne resterai jamais en rade.

Mon père et moi nous partons ce matin là pour se taper le bain

en bas la mer comme on dit chez nous, aujourd'hui on va au Petit Bassin,

nous passons par les calmes allées du cimetière dont la sortie nous amène

sur l'avenue marechal Foch à proximité du stade de Saint Eugène.

En le contournant nous tombons sur le boulevard Pitolet, nous sommes déjà arrivés,

j'aperçois des pécheurs d'oursins, leur caisse est pleine, ils vont bien se régaler...

Du boulevard nous descendons vers le petit groupe de maisons et cabanons,

il est là notre Petit Bassin, on le retrouve toujours avec un petit peu d'émotion,

il n'y a personne, tant mieux car c'est la plus petite plage de la côte...probablement,

mais c'est la notre et elle me plaît tant, et aussitôt je plonge sous le soleil brulant,

la mer est extra et avec délice je rejoins en quelques brasses le gros rocher

sous l'oeil bienveillant de mon père, grand nageur, qui me surveille de près.

Soudain j'aperçois au loin filant comme une sirène sur les flots bleus

une belle ondine à la longue chevelure brune, je ne peux la quitter des yeux,

je la rattrape dans un crawl effréné et nous voilà nageant longtemps avec bonheur,

puis nous entamons jusqu'au rocher une course folle dont elle sort vainqueur.

Là, allongés sous un soleil de feu nous batissons des chateaux pour l'éternité...

mais voilà que mon père me previent qu' il faut rentrer, la jolie nageuse a replongé

me laissant regagner seul le rivage, le temps a passé si vite, il est midi, déjà...

je l'appelle mais je la vois s'éloigner et me faire un signe d'adieu avec le bras,

en partant je la perds de vue, on remonte alors jusqu'à la maison rue Réaumur.

En rentrant je me persuade que ce n'est pas la fin de cette petite aventure...

je la raconte à mes soeurs qui se moquent de moi avec gentillesse,

mais je suis quand même heureux car cette rencontre a été pleine de promesses,

surtout celle de retrouver bien vite au Petit Bassin la belle ondine.

D'ailleurs dès demain j'y retournerai et déjà je nous imagine

nageant de nouveau ensemble au large de notre jolie petite plage,

je crois que bien plus tard elle y sera dans mon livre d'images...

Robert