Le : 23/05/2010 23:50

BAB EL OUEDIENS A LA VIE A LA MORT

Je ne me lasserai jamais de voir, après tant d'année, ce qu'est devenu le visage d'un copain d'école. L'observation se présente comme une enquête policière où vous devez trouver les indices qui dévoileront les traits de l'enfance. Méthodiquement votre recherche commence par éliminer les rides coupables de la transformation. Et les atteintes sont nombreuses. Mais c'est grâce au regard et à la pupille des yeux que vous démasquerez bien vite l'identité du suspect.

En ce jour de Pentecôte, j'ai mené de multiples enquêtes tout au long de la journée sous les platanes centenaires du Grand Saint-Jean à Aix en Provence et toutes ont été menées à bien avec l'organisation parfaite de l'ABEO qui pourrait, par son savoir-faire, entrer dans les Entreprises du 4/40.

L'ambiance était fidèle à son habitude, tous les enfants de Bab el Oued avait apporté avec eux leur verve habituelle; et l'on sait très bien qu'un Pied-Noir silencieux est un Pied-Noir occupé à manger.

Un soleil lumineux avait exaucé les prières à YHAVE, ALLAH et JESUS des organisateurs. En cas de pluie qu'aurait-on pu faire des victuailles qui achalandaient les stands? Des centaines de makrouds, de zalabias,de cornes de gazelle, tramous et poichiches au koumoun, soubressade, boutifar et cocas à la frita, le tout arrosé du breuvage des Seigneurs alcolos: l'anisette. Comme un nuage de sauterelles venu du Sahara, les Bab el Ouediens se sont rués sur les assiettes, tout a été avalé, les tables sont restées vides.

Nous nous sommes dit aurevoir et à l'année prochaine en précisant bien:" Si Dieu le veut", et si les rides ne viennent pas à nouveau compliquer nos enquêtes de reconnaissance.

Nous nous sommes jurés A LA VIE A LA MORT de revenir l'an prochain pour garder cette belle chaîne de fraternité entre tous les enfants de Bab el Oued.