Le : 20/12/2009 16:42

Noël à Bab el Oued

Les vieux parents que nous sommes, avons du mal à digérer la quantité de jouets offerts aux enfants d'aujourd'hui pour les combler. Dans les années cinquante la hotte du Père Noël n'était pas en surcharge lorsqu'elle arrivait au pied de notre lit. Un seul jouet par enfant, une orange et quelques pralines suffisaient à nous combler. Seulement voilà, nos ancêtres avaient inventé l'Art du Rien, en pratique toute l'année, pour que nos amusements ne manquent de rien. Il était donc normal de mettre en scène nos distractions et de les partager avec les copains "en bas la rue". Ainsi, tout partait de récupérations d'objets les plus hétéroclites et le savoir-faire, initié par les grands, nous amenait à réaliser des jeux et des confrontations inoubliables. De plus, ils s'accordaient avec les saisons et se répartissaient au long de l'année. Noyaux d'abricots, boîts d'allumettes, terre "anglaise", capsules de soda, roulements à billes, vieux chiffons, papier journal, ficelle, roseaux coupés à la carrière Jaubert, toupie avec gangui de fabrication personnelle, des billes en agate spéciales " tuisse et bit et pam", constituaient notre matière pemière. S'ajoutaient des jeux collectifs comme " Fanfan vinga", " tu l'as", "chat perché", "délivrance", "sotte mouton" pour les garçons, la corde à sauter, la marelle, bleu-blanc-rouge et "mère que veux-tu?" pour les filles.

C'était il y a soixante ans, et c'est toujours comme hier...