Dans mon enfance, je faisais une toilette sommaire et journalière à l'eau froide dans l'évier de la cuisine. Le samedi, j'avais droit à un bain dans une grande bassine galvanisée. Ma soeur profitait de la même eau après moi. Un peu plus grand, lorsque ma grand-mère avait accès à la terrasse pour faire la lessive, j'en profitais, avec mes copains, essentiellement le samedi, pour faire la grande toilette dans des baquets. Ensuite, nous nous aspergions à l'aide d'un tuyau que nous branchions. C'était la grande rigolade. Entre seize et dix-huit ans nous nous rendions, le samedi, aux bains-douches (chez Madame Ortez) qui se situaient à l'angle des rues Vasco de Gama et Lewingston, à environ 100 mètres du cinéma "La Perle" et de l'usine Job. Nous prenions toujours la même cabine (pour deux, la première en rentrant à gauche) car nous avions appris (dois-je l'avouer ? et puis zut ! il y a prescription) que derrière la tuyauterie se trouvait un trou par lequel nous mations .... devinez qui ? ça dépendait de la chance... Nous en oubliions presque la raison pour laquelle nous étions venus. L'employé responsable de l'entretien nous rappelait à l'ordre lorsque le temps était écoulé. Cheveux lavés avec le shampooing "berlingot Dop" et gominés avec du Pento ou encore avec de la brillantine Roja, nous repartions de ces douches tout exités. Nous étions près pour la drague dans l'avenue de la Bouzareah.