Merci Pierre-Emile de faire revenir à nous tous ces magnifiques souvenirs! Vos récits sont absolument merveilleux, votre plume fine et précise.

Lorsque j´étais enfant, nous faisions mon père et moi, sans exception, tous les dimanches matin, une petite promenade. Nous descendions depuis la Rue Taine jusqu´au trois horloges, nous marchions lentement; c´était l´heure des confidences: "Alors ma fille, le lycée ça marche au moins? Et les maths, tu comprends quand même?." Parfois un petit mensonge effleurait mes lèvres: Bon, oui, c´est pas mal. (Mais j´étais nulle en maths, et les notes laissaient bien à désirer) Nous bavardions tout le long du chemin, main dans la main, son contact si proche me rassurait, j´étais heureuse car j´avais mon père pour moi toute seule, tout en bavardant nos pas nous menaient jusque chez chez Blanchette, mon père discutait un peu avec lui de choses et d´autres car ils se connaissaient bien, et nous achetions ces superbes beignets que vous avez, cher Pierre-Emile si bien décrit, je repartais à la maison avec mon chaud trésor entre les mains. Arrivés chez nous, ma mère préparait un café noir qui parfumait tout l´appartement, nous prenions alors ce petit déjeuner qui me semblait digne d´une princesse, car ces beignets étaient pour nous : BOCATO DI CARDINALE !